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fortifier dans ce dessein et de faire descendre sur Votre Majesté sa sagesse et sa puissance.

Nous sommes avec le plus profond respect,
de Votre Majesté,

les très-obéissants et très-humbles sujets.

Berlin, le 23 février 1866.

Signé De Frankenberg-Ludwigsdorf, docteur Goetze, de Below, de Massow, comte de Solms-Baruth, de Waldaw-Steinhöfel, Unden, de Daniels, de Ploetz, de Meding, baron de Romberg, de Brand, de Le Coq, comte de Bruhl, de La Marvitz, baron de Senden, comte Lehndorff-Steinort, comte de Scherr-Thosz, de Bredow-Briesen, comte Keyserling-Rantenburg, comte Schmettow, de Brunneck-Jacobau, de Schönborn-Ostrometzko, de Kröcher, de Waldaw-Reitzenstein, de Lepel, de Senfft, de Kleist-Retzow, comte Krokow, de Glasenapp, de Reibnitz, de Hellermann, de Katte, de Rothkirch-Trach, d'ArnimSperrenwalde, d'Alvensteben I, de Gilgenheimb, comte de DohnaLauck, de Karstedt, comte de Königsmarck, comte de Stolberg, comte de Redern, de Wedell, comte de Krassow, comte de Schlieffen, de Schulenburg, docteur de Zander, Jean de Rochow, comte de SolmsSonnenwalde.

Réponse du comte de Bismarck à l'adresse du 28 janvier 1866 des 19 membres de la noblesse du Holstein.

Berlin, le 2 mars 1866,

Monsieur le Comte, le Roi, mon auguste maître, me charge de vous remercier, ainsi que les notables qui m'ont fait parvenir l'adresse du 21 janvier de cette année, de la confiance que vous avez témoignée, par cette démarche, à Sa Majesté. Le Roi déplore avec vous que les inconvénients qui résultent de l'état provisoire actuel soient encore augmentés par l'action irritante d'un parti dont les prétentions ne sont pas fondées en droit et ne sauraient se concilier avec les arrangements de Vienne et de Gastein. Le Gouvernement Royal s'est efforcé d'assurer par des négociations avec le Gouvernement Impérial et Royal l'état légal établi par ces arrangements, et de prévenir tout ce qui pourrait troubler la paix intérieure des duchés ou mettre leur avenir en danger. J'espère que la sagesse des deux Monarques aux mains desquels le traité de paix de Vienne a remis le soin de décider de l'avenir

du Schleswig-Holstein, saura réaliser ce but. J'ai déjà eu précédemment l'occasion de déclarer publiquement que les différentes manières dont les droits de la Prusse et les intérêts de l'Allemagne pourraient être sauvegardés, celle d'une union avec la monarchie prussienne serait la plus avantageuse pour le Schleswig-Holstein lui-même. L'autorité dont jouissent les soussignés dans leur patrie ajoute un nouveau poids à la circonstance que vous partagez avec moi cette manière de voir, et encourage le Gouvernement Royal à faire de nouveaux efforts pour obtenir l'assentiment de l'Autriche à une solution semblable de la question pendante, et de satisfaire ainsi les justes exigences de la Prusse, à des conditions qui, en même temps qu'ils amèneraient le rétablissement d'une administration commune pour les deux duchés, garantiraient leur prospérité et leur sécurité.

A M. le comte de Reventiow.

Signé DE BISMARCK.

Ordonnance royale publiée dans le duché de Schleswig et édictant des peines contre les auteurs de toute entreprise dirigée contre les droits de souveraineté de la Prusse et de l'Autriche, tant dans le Holstein que dans le Schleswig, en date du 13 mars 1866.

Nous Guillaume, par la grâce de Dieu, roi de Prusse, etc. Ordonnons pour le duché de Schleswig ce qui suit :

Art. 1. Toute entreprise tendant à établir par violence, contrairement aux droits de souveraineté appartenant à nous et à S. M. l'empereur d'Autriche dans les duchés de Schleswig et de Holstein, en vertu du traité de Vienne du 30 octobre 1864, et de la Convention de Gastein du 14 août 1865, une autre autorité souveraine dans les deux duchés, ou dans l'un d'eux, sera punie de cinq à dix ans de reclusion. La peine sera applicable sitôt qu'il aura été commis une action destinée à mettre à exécution immédiate l'intention criminelle.

Art. 2. Lorsque deux ou plusieurs personnes sont convenues d'une entreprise pareille, sans en avoir commencé l'exécution par des actes, elles seront punies de deux à cinq ans de reclusion.

Art. 3. La même peine sera applicable à celui qui entrera en pourparlers avec un gouvernement étranger pour préparer une entreprise pareille ou qui abuse du pouvoir qui lui a été confié par l'État, ou qui enrôle des soldats ou les exerce aux armes.

Art. 4. Sera puni d'un emprisonnement de trois mois à cinq ans :

1. Celui qui préparera une entreprise pareille par d'autres actions que celles désignées dans l'article 3; 2° celui qui invitera publiquement, oralement ou par écrit à une entreprise pareille ou à une action y préparant ; 3° celui qui, publiquement, oralement ou par écrit, ou par toute autre manifestation, déclarera ou désignera, contrairement aux droits de souveraineté appartenant, dans les duchés de Schleswig et de Holstein, à nous et à S. M. l'empereur d'Autriche, un autre comme souverain légitime d'un des duchés ou des deux.

En foi de quoi nous avons apposé notre très-haute signature et notre sceau royal. Donné à Berlin le 11 mars 1866.

Signé GUILLAUME.

On fait connaître par ces présentes l'ordonnance ci-dessus à tous les fonctionnaires et autorités du duché de Schleswig, comme à tous ceux qu'elle concerne, afin qu'ils s'y conforment.

Château de Gottorf, 13 mars 1866.

Le gouverneur du duché de Schleswig.

Général MANTEUFFEL.

Les autorités locales sont invitées à porter à la connaissance du public, suivant la manière usitée, l'ordonnance royale ci-dessus. Le commissaire civil prussien pour le duché de

Schleswig, 13 mars 1866.
Schleswig:

Baron DE ZEdlitz.

Circulaire du comte de Bismarck aux agents diplomatiques de la Prusse en Allemagne, sur les conséquences des armements faits par l'Autriche, et de la concentration de troupes autrichiennes en Bohême et en Gallicie.

Berlin, le 24 mars 1866.

Monsieur, lorsqu'au mois d'août de l'année passée fut conclue la Convention de Gastein, nous pouvions espérer avoir acquis une base qui permettrait de résoudre la question du Schleswig-Holstein, sans préjudice pour l'accord pacifique des deux puissances. Mais déjà en janvier 1866, les choses en étaient arrivées à un tel point dans le Holstein, par les procédés de l'Autriche, que nous nous vîmes obligés d'adresser des plaintes sérieuses au Gouvernement autrichien dans les dépêches à notre ambassadeur à Vienne datées du 20 et du 26 janvier. Nous avions à nous plaindre de ce que l'Autriche continuât à se mettre en contradiction directe avec les bases sur lesquelles reposaient

ARCH, DIPL. 1866 - II

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la paix de Vienne et la Convention de Gastein. Car tandis que l'Autriche avait accepté de concert avec nous la cession des duchés faite par le roi Christian IX qui les possédait en vertu de la loi de succession établie en 1853 et reconnue par l'Autriche, l'action de l'administration autrichienne du Holstein tendait aujourd'hui à livrer de fait, sans le consentement de la Prusse, ce pays qui appartient au roi notre gracieux maître en commun avec S. M. l'empereur d'Autriche, au prince d'Augustenbourg qui n'y a aucun droit, et dont l'Autriche elle-même avait positivement combattu les prétentions à une époque antérieure. Nous exposâmes ces plaintes au Gouvernement impérial dans un langage aussi amical que clair, et le priâmes, dans l'intérêt de nos relations intimes, d'y faire droit et de maintenir sans atteinte le statu quo stipulé à Vienne et à Gastein. Nous ajoutâmes que si cette prière restait infructueuse, nous verrions là avec regret un symptôme des sentiments de l'Autriche à notre égard qui nous enlèverait la confiance à la solidité de notre alliance. Dans ce cas, que nous ne désirons pas, nous serions obligés de considérer comme terminée la phase des relations intimes qui ont duré deux ans et nous tâcherions de trouver ailleurs des sûretés contre les effets ultérieurs de la malveillance, prouvée par ces symptômes et d'autres, du Cabinet autrichien contre la Prusse.

A cette communication dictée par les sentiments les plus conciliants, et amicale dans la forme, nous reçûmes de Vienne dans une dépêche du 7 février, une réponse qui était un refus. Nous n'avons pas cru convenable de continuer la correspondance après cette réponse. Mais, quant à la signification que nous attribuons à la réponse autrichienne, j'ai déclaré au comte Karolyi sur la demande qu'il m'a faite à ce sujet dans la première conversation que j'ai eue avec lui ap rès avoir reçu la dépêche du 7 février, que nos relations avec l'Autriche, au lieu du caractère intime qu'elles avaient pris pendant les dernières années étaient ramenées maintenant au point où elles avaient été avant la guerre du Danemark, qu'elles ne seraient pas meilleures mais pas plus mauvaises non plus que les relations avec toute puissance étrangère. Il n'a pas été dit un mot de la guerre dans cette circonstance; et nous étions alors aussi éloignés qu'aujourd'hui de toute intention de menaces de guerre.

Depuis cette époque, depuis la communication de la dépêche du 7 février, les deux puissances ont gardé le silence vis-à-vis l'une de l'autre. De notre part, il n'a été rien fait pour changer la situation, et pourtant nous voyons avec étonnement l'Autriche faire subitement les préparatifs d'une grande guerre et en même temps nous reprocher d'avoir l'intention de troubler la paix. Des troupes nombreuses avec de l'artillerie et d'autre matériel de guerre sont dirigées des provinces

orientales et méridionales de l'Autriche vers le nord et l'ouest sur notre frontière; on met les régiments sur le pied de guerre, et bientôt une forte armée va se trouver près de notre frontière encore complétement dépourvue de défense.

Votre Excellence trouvera dans l'annexe des détails plus circonstanciés sur ces mesures. Quel est le but de l'Autriche en faisant ces armements? Veut-elle nous obliger par la force à rester son alliée intime, ou à rompre notre silence par des ouvertures prévenantes? Sous les deux rapports nous serons en droit de sauvegarder notre liberté, et dans l'attitude menaçante que l'Autriche prend subitement vis-à-vis de nous, nous ne pouvons voir qu'une preuve nouvelle et convaincante de sentiments qui n'attendent qu'une occasion favorable pour s'exprimer par des actes. Jusqu'ici nous n'avons pas commencé le moindre contre-armement; nous n'avons pas rappelé un seul homme en congé, nous n'avons fait aucuns préparatifs. Mais en présence des concentrations opérées par l'Autriche, nous ne pouvons pas tarder plus longtemps de notre côté à prendre les mesures nécessaires, afin que l'on ne voie pas se renouveler la situation de 1850, où une armée autrichienne, prête à combattre, se trouva menaçante sur notre frontière avant que nous fussions prêts. L'assertion que les armements actuels de l'Autriche sont purement défensifs ne saurait nous tranquilliser sur leur caractère menaçant, puisque nous n'avions pas pris une seule mesure qui aurait pu porter l'Autriche à penser à sa défense. Nous craignons que le langage de l'Autriche ne change aussitôt qu'une avance décisive dans les armements lui aura assuré la supériorité.

Si donc nous sommes à notre tour obligés d'ordonner des armements, nous pourrons prétendre, à meilleur droit que l'Autriche, qu'ils ont un caractère purement défensif, et qu'ils n'ont été provoqués que par les armements inexpliqués de l'Autriche. Si, par suite de ces armées en présence, la situation devient plus tendue et le danger d'un conflit plus grand, ce ne sera pas à nous qu'on pourra en faire reproche, car nous ne pouvons admettre que la Silésie soit entourée, de Cracovie à la frontière saxonne, de troupes prêtes à combattre, sans que nous prenions des mesures pour défendre le pays.

Je n'ai pu me dispenser, dans les conjonctures actuelles, de donner ces explications à Votre Excellence, et je vous prie de vous exprimer dans ce sens vis-à-vis du Gouvernement auprès duquel vous avez l'honneur d'être accrédité, afin que les préparatifs que nous serons obligés de faire apparaissent sous leur vrai jour.

Mais des mesures en vue de notre sûreté momentanée ne sont pas la seule chose que la situation exige de nous impérieusement. L'expérience que nous venons de faire de nouveau de la solidité d'une alliance avec l'Autriche et des vrais sentiments du Cabinet de Vienne à

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