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bonne, et le projet, sauf quelque modification, serait admissible le cas échéant.

Mais comme l'éventualité où les deux armées agiraient ensemble est, sinon impossible, du moins très-éloignée, je crois, plus que jamais, qu'il nous convient de ne prendre aucune initiative pour la conclusion d'une convention militaire.

Hier, j'ai reproché à d'Usedom d'avoir écrit à Berlin que nous traitions avec l'Autriche. Il a voulu se justifier, mais il était fort embarrassé. Tâchez pourtant qu'il ne soit pas rappelé pour cela ; car c'est un brave homme, et il a été trompé.

Signé LA MARMORA.

No 71

LE COMTE DE BARRAL AU GÉNÉRAL DE LA MARMORA

Berlin, le 15 avril 1866.

Aucun État allemand ne pourrait se prononcer sur la proposition d'un Parlement, puisqu'elle a été renvoyée à l'examen des comités ad hoc. Il est certain que sans méconnaître la nécessité d'une réforme, la majorité se prononcera contre la convocation, avant une entente préalable entre tous les États.

Les impressions d'aujourd'hui sont de plus en plus pacifiques. C'est dans un moment d'humeur que M. de Bismarck m'a parlé de rappeler Usedom; il n'y pense plus.

N° 72

Signé BARRAL.

LE COMTE DE BISMARCK AU COMTE DE WERTHER, A VIENNE

Extrait (1).

Berlin, le 15 avril 1866,

Cependant on demande à la Prusse qu'à côté de la parole donnée par

(1) Voir le texte entier de cette dépêche, Archives, 1866, t. II. p, 387.

S. M. le Roi d'une façon si claire et si nette, elle retire et n'exécute pas des mesures uniquement provoquées par celles que l'Autriche a prises et qu'elle n'a jusqu'ici modifiées en rien.

Il n'y a pas eu d'ordre donné pour la mobilisation des troupes royales, ainsi qu'on peut s'en assurer par un simple coup d'œil sur les mesures prises au grand jour. Les mesures partielles de précaution par lesquelles nous n'avons jamais cherché qu'à nous mettre au niveau des préparatifs autrichiens ne sauraient être retirées tant que la cause n'en ait pas été écartée.

C'est au gouvernement impérial à prendre l'initiative, etc.

No 73

LE COMTE DE BARRAL AU GÉNÉRAL DE LA MARMORA

Télégramme

Berlin, le 19 avril 1866.

D'après premier avis transmis par ministre de Prusse à Vienne, il me paraît probable que l'Autriche prendra l'initiative de retrait des troupes.

Malgré l'opinion contraire du parti militaire, l'Empereur d'Autriche penche de ce côté.

M. de Bismarck est très-mécontent de la tournure pacifique que semble prendre le conflit.

N° 74

Signé BARRAL.

LE COMTE DE BARRAL AU GÉNÉRAL DE LA MARMORA

Télegramme.

Berlin, le 19 avril 1866.

Rien encore d'officiel; mais il se confirme que l'Autriche répondra en termes conciliants à la dernière note de la Prusse, et que, en ce qui concerne le récent déplacement de ses troupes, elle prendra probablement l'initiative du rétablissement du statu quo ante.

Le fond de la question n'est pas changé, mais perspective d'une lutte armée est pour le moment positivement écartée.

L'Angleterre et même la France, assure-t-on, ont beaucoup pesé à Vienne pour amener ce résultat, que d'autre part la maladie persistante de M. de Bismarck n'a pas peu contribué à rendre plus facile.

Signé BARRAL.

No 75

LE COMTE DE BARRAL AU GÉNÉRAL DE LA MARMORA

Télégramme,

Berlin, le 19 avril 1866.

La réponse de l'Autriche à la note prussienne du 15 arrive à l'instant. Elle déclare que l'Autriche procédera le 25 à la révocation de ses mesures militaires, et qu'elle s'attend à ce que la Prusse commencera son désarmement le lendemain 26.

Je verrai ce soir M. de Bismarck, et je manderai ses impressions.

Signé BARRAL.

No 76

LE COMTE DE MENSDORFF AU COMTE KAROLYI, A BERLIN

Extrait (1).

Vienne, le 18 avril 1866.

Qu'il y ait eu en Autriche quelques mouvements de troupes, et que plusieurs corps de troupes aient été dirigés sur notre frontière nord-est, c'est un fait dont le gouvernement royal a eu connaissance par les informations que je lui ai moi-même ouvertement et directement fournies. S. M. l'Empereur se déclare prêt à contremander, par un ordre daté du 25 courant, ces dislocations que le gouvernement royal paraît croire destinées à préparer une mise sur pied de guerre, dirigée contre

1) Voir le texte entier de cette dépêche, Archives. 1866, t. II. 390.

la Prusse, et à arrêter en même temps l'exécution de toutes les mesures qui s'y rapportent, si Sa Majesté obtient de la cour de Berlin l'assurance formelle que le même jour, ou du moins le lendemain, un ordre royal réduira les corps qui ont été augmentés, depuis le 27 du mois dernier, à leur effectif antérieur et normal de paix.

No 77

LE COMTE DE BARRAL AU GÉNÉRAL DE LA MARMORA

Télégramme.

Berlin, le 20 avril 1866.

Les ratifications de notre traité viennent d'être échangées. J'ai demandé à M. de Bismarck quelle réponse il ferait à la proposition de l'Autriche de révoquer pour le 25 les mesures militaires, si la Prusse en ferait autant le lendemain.

me dit que c'est bien difficile de refuser, mais qu'ils régleront pas à pas leur désarmement sur les mouvements des troupes autrichiennes, et si le Roi veut me suivre, nous garderons nos chevaux, en motivant cette mesure sur la différence d'organisation des deux armées, et par certaines dispositions militaires prises par quelques États secondaires. Notre impression, au général et à moi, est que Bismarck est désappointé par la proposition autrichienne et visiblement découragé par la nouvelle phase pacifique où va entrer le conflit.

Il nous a dit que les États secondaires, en principe contraires à la proposition prussienne, s'assemblaient ce soir à Augsbourg pour s'entendre sur la marche à suivre à la Diète.

Signé BARRAL.

No 78

LE GÉNÉRAL GOVONE AU GÉNÉRAL DE LA MARMORA

Berlin, le 21 avril 1866.

Le comte de Barral a demandé au président du Conseil ce qu'avait répondu la Prusse à la note arrivée dans la journée, de Vienne, et pro

posant la révocation des mesures militaires prises par l'Autriche pour le 25 courant, à la condition que le désarmement commencerait le lendemain.

Le président du Conseil répondit: Les choses ne se sont pas passées précisément ainsi. L'Autriche déclare que le 25 courant elle commen. cera à retirer ses troupes pour les faire entrer dans leurs anciens cantonnements, et elle attend que la Prusse commence le même jour ou le jour suivant, la révocation de ses mesures militaires. A présent, il est difficile de répondre négativement à de pareilles propositions, ajoute le comte de Bismarck. Nous n'avons encore pris aucune décision, mais il est probable que nous sommes disposés à suivre l'Autriche pas à pas dans les dispositions qu'elle prendra à l'égard de ses troupes, c'est-à-dire que, pour chaque bataillon qui serait rappelé des provinces de nos frontières, nous licencierions les hommes de la réserve appelés à renforcer un de nos bataillons, et que nous réglerions ces licenciements sur les mouvements rétrogrades des bataillons autrichiens, étape par étape. Toutefois, l'augmentation donnée à nos bataillons n'a pas d'importance.....

Mais le président du Conseil m'a dit tout cela de façon à me prouver qu'il n'avait pas encore d'idée précise et concrète de prête, que, s'il lui en venait, il les mentionnerait dans la réponse à faire à l'Autriche, ou s'il se réservait seulement de procéder ainsi à l'exécution pratique du désarmement.

Le comte de Bismarck ajouta qu'on voulait faire une course au clocher à qui montrerait les idées les plus pacifiques, afin de se rendre l'opinion publique favorable en Europe, et qu'enfin il ne fallait pas accorder une importance trop grande à cette opinion, qui était susceptible de modifications quand on agissait avec énergie; si l'Autriche obtient des alliés de cette façon, nous, nous en avons déjà, et au besoin nous pourrons en trouver d'autres.

Interpellé par notre ministre s'il était vrai que les États secondaires avaient mis pour conditions premières à toutes négociations sur la réforme germanique, le désarmement, le président du Conseil répondit que les États secondaires n'avaient pas encore répondu, mais que leurs représentants s'étaient seulement réunis hier à Augsbourg, pour s'entendre sur la conduite à tenir à l'égard de la proposition de la Prusse.

L'impression qu'a produite sur le comte de Barral et sur moi le président du Conseil dans ce court entretien, qui ne pouvait se prolonger à cause de l'état de sa santé, tant il marche et travaille, c'est qu'il est sensiblement découragé par la direction que semblent prendre les choses. .

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