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Sur le désir du Roi on a supprimé le passage faisant mention à la fin de l'article deux.....

Le général et moi pensons que cette suppression était aussi dans nos intérêts.

Un protocole signé à part stipule que le traité restera secret.

No 64

Signé BARRAL.

LE GÉNÉRAL GOVONE AU GÉNÉRAL DE LA MARMORA

Berlin, le 10 avril 1866.

Le comte de Barral, en vous faisant parvenir le traité signé le 8 courant, dira sans doute à Votre Excellence les petits incidents auxquels ont donné lieu quelques propositions de modifications faites sur l'ordre du Roi par le comte de Bismarck.

En premier lieu, dans les premières lignes du traité, on voulait supprimer les mots : traité d'alliance offensive et défensive, et dire traité d'alliance et d'amitié.

:

Le comte de Barral a insisté pour qu'on conservât la rédaction première expédiée à Florence, et, après quelques difficultés, le président du conseil a donné son adhésion.

Le texte ainsi modifié, il a fallu retarder la signature jusqu'à huit heures et demie du soir afin d'avoir le temps de le recopier.

Le comte de Bisinarck proposa encore la signature d'un protocole qui engagerait les deux parties à garder le secret.

Il ajouta Je n'y tiens pas, mais le protocole peut rassurer le cabinet de Florence, qui craint, à ce qu'on m'écrit, que nous allions nous présenter à l'Autriche avec notre traité pour obtenir des concessions et un arrangement. Comme je désire et espère que nos relations actuelles seront durables, il faut qu'il y ait loi et foi...

Lorsqu'après la signature nous primes congé, le président du conseil nous dit que, le jour suivant, la Prusse présenterait à la Diète la proposition de la réforme fédérale et du parlement allemand nommé par le suffrage universel; il attendait de cette proposition la plus grande confusion en Allemagne, et de là la guerre...........

Le comte de Barral objecta que tous les États allemands repousseraient la proposition; et que ferait alors la Prusse? Le président du

conseil répondit qu'il lui restait la voie de sortir de la Confédération ou de prendre les armes pour faire triompher la proposition. Mais, dans toutes ses réponses, on voit que le comte de Bismarck ou tient ses desseins ultérieurs cachés, ou qu'il n'en a pas de bien déterminés, mais qu'il compte un peu sur la fortune et sur les ressources qui se présenteront peu à peu et dont il saura tirer parti.

Comme le voit Votre Excellence, le comte de Bismarck met à exécution les projets qu'il m'a exposés dès le premier entretien que j'ai eu avec lui après mon arrivée, c'est-à-dire la réforme germanique, au moyen de laquelle il avait en vue de produire une confusion générale et la guerre.

De plus, les mouvements militaires autrichiens lui sont encore venus en aide pour irriter les divergences antérieures, de telle sorte que les complications s'amoncellent et augmentent tous les jours. Peut-être la Prusse avait-elle dès l'origine le dessein, au moyen de notre traité et avec la menace de la réforme germanique, d'intimider l'Autriche; et ce fut, comme je vous l'ai dit dans mes premières lettres, mon impression première corroborée par l'opinion du comte de Barral, qui connait si bien les affaires allemandes.

Alors survinrent les mouvements de troups annoncés pompeusement par l'Autriche, lesquels avaient peut-être aussi pour but d'intimider la Prusse.

Mais ces tentatives d'intimidation sont devenues vaines; on a fait du chemin, et les deux parties s'engagent de plus en plus dans une voie sur laquelle il leur sera bientôt impossible de reculer, et la guerre

deviendra inévitable.

Ici quelques vieux diplomates m'ont dit qu'il n'y avait pas eu de craintes de guerre tant que la Prusse se disputait avec l'Autriche, mais seulement quand on a vu l'Italie intervenir, et que, du jour de moi arrivée à Berlin, les craintes étaient devenues sérieuses.

Signé GOVONE.

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L'ambassadeur d'Autriche a laissé copie hier au soir, au comte de Bismarck, d'une note officielle, dans laquelle, après avoir rappelé la récente déclaration échangée entre les deux souverains de n'avoir aucune pensée agressive, il est dit que l'Autriche s'attend à ce que le gouvernement prussien retire l'ordonnance d'armement insérée dans la Gazette offictelle de Berlin.

La note ajoute que l'Autriche n'ayant point armé n'a pas à désarmer. Le ministre d'Autriche est chargé de demander des assurances conformes à l'attente du cabinet autrichien.

M. de Bismarck est furieux de cette espèce de sommation, qu'il traite d'impertinente.

La situation s'est énormément aggravée par ce nouvel incident.

Signé BARRAL.

No 66

LE COMTE DE BARRAL AU GÉNÉRAL DE LA MARMORA

Télégramme.

Berlin, le 11 avril 1866.

Au contenu de la dépêche autrichienne, mandée par mon télégramme d'hier, il faut ajouter l'importante phrase suivante :

Si la Prusse ne désarme pas, l'Autriche ne pourra pas rester longtemps indifférente.

Le Roi est exaspéré de cette espèce d'ultimatum, et les chances de guerre s'en sont subitement accrues dans des proportions considérables.

La proposition d'un Parlement national, qui du reste a été renvoyée à l'examen des différents gouvernements, n'a plus ni portée ni intérêts immédiats, en présence des graves événements qui se préparent.

Signé BARRAL.

No 67

LE COMTE DE BARRAL AU GÉNÉRAL DE LA MARMORA

Télégramme

Berlin, le 12 avril 1866.

Il est arrivé ce matin une proposition d'arrangement élaborée par M. de Pfordten, M. de Bismarck ne l'acceptera pas et répondra par un refus à la demande de désarmement présentée par l'Autriche.

Toutefois, on a beaucoup remarqué comme symptôme moins belliqueux que les journaux prussiens d'hier soir sont très-modérés à l'égard de l'Autriche, et cherchent à enlever à sa note le caractère d'une sommation.

Il s'agit maintenant de savoir ce que fera l'Autriche après la réponse de la Prusse.

Armera-t-elle ou ira-t-elle à Francfort? La dernière supposition est la plus probable.

De toute manière, il devient de plus en plus certain qu'elle ne cédera pas, même avec la certitude d'être attaquée par l'Italie.

Signé BARRAL.

No 68

LE GÉNÉRAL DE LA MARMORA AU COMTE DE BARRAL, A BERLIN

Télégramme.

Florence, le 13 avril 1866.

Vous me dites que M. de Bismarck aurait repoussé déjà, s'il n'était pas indisposé, l'intimation de désarmement faite par l'Autriche.

Mais dites-moi où en sont les armements de la Prusse, car nous l'ignorons.

Croit-on que M. de Bismarck, par sa proposition d'un Parlement allemand, se ralliera l'opinion publique allemande ?

Est-il vrai que Bavière, Bade et Weimar ont accepté cette même proposition?

Vous connaissez l'énorme baisse de tous les fonds publics, et sur

tout des nôtres, causée par la croyance à une guerre imminente, comme Rati, entre autres, le mande de Francfort. Qu'en pensez-vous ? Répondez par télégraphe.

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L'Autriche a fait savoir à la Bavière qu'elle est prête à retirer ses troupes, si simultanément la Prusse désarme."

M. de Pfordten, en transmettant cette déclaration à la Prusse, lui a demandé en son nom que tout au moins elle consentit à suspendre ses armements, en faisant en même temps paraître dans le Moniteur prussien l'ordre de suspension.

L'on suppose que, pour faire une pareille proposition, il faut que la Bavière se soit mise d'accord avec l'Autriche, qui se contenterait de cette petite satisfaction.

Reste à savoir ce que va faire Bismarck.

De toute manière, nous n'avons pas à presser nos préparatifs militaires.

N° 70

Signé BARRAL.

LE GÉNÉRAL DE LA MARMORA AU COMTE DE BARFAL, A BERLIN

Télégramme.

Florence, le 15 avril 1866.

Courrier arrivé hier au soir porteur de votre expédition.

Sa Majesté a signé ratification du traité et du protocole, qui repartiront ce soir pour Berlin.

J'ai lu projet convention militaire; la teneur en général en est

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