Les règlements de police militaire, ci-dessus mentionnés pour les hommes de la réserve, sont applicables à la landwehr. Ils peuvent s'absenter sans prévenir le sergentmajor de leur district et doivent seulement donner avis de leurs changements de résidence.

Des cadres de la landwehr. Les engagés volontaires d'un an, qui ont l'aptitude militaire convenable peuvent, à leur passage dans la landwehr, être nommés sous-officiers.

Les sous-officiers de l'armée active, qui se retirent du service avant l'âge de 32 ans, conservent leur grade dans la landwehr. Enfin, on choisit tous les ans dans chaque compagnie, trois hommes intelligents et zélés, qui reçoivent un supplément d'instruction, ce dont il est fait mention sur leur passe militaire, et qui en entrant dans la landwehr peuvent être également nommés sous-officiers.

Les volontaires d'un an, qui ont subi l'examen pour enseigne porte-épée et ont été nommés à ce grade, sont appelés l'année suivante aux exercices de landwehr, et s'ils font preuve d'aptitude, ils sont proposés pour officiers. Ils subissent alors le choix des officiers de landwehr du bataillon et dans le cas d'acceptation, une proposition est adressée au ministre de la guerre.

Le commandant du bataillon de landwehr ne doit présenter au choix des officiers que des candidats ayant une situation indépendante et s'étant acquis par leur conduite et leur caractère de la considération aux yeux de leurs concitoyens.

Les officiers qui sont mis en retraite à disposition peuvent également faire partie des cadres de la landwehr,

après avoir subi le choix du corps d'officiers. Ils doivent, en fixant leur résidence, se présenter au commandant du district de landwehr, s'ils sont officiers subalternes, au général commandant la brigade, s'ils sont officiers supérieurs.

Enfin, les sous-officiers de l'armée active, qui ont été classés dans la réserve ou dans la landwehr, peuvent être admis à passer un examen pour officier de landwehr. Cet examen aurait lieu au chef-lieu de la division, en même temps que pour enseigne; le programme en serait arrêté à l'avance et ne porterait que sur des matières d'instruction générale ou spéciales au métier militaire. L'autorisation de passer l'examen serait donnée par le commandant du district de landwehr, et le sous-officier ayant satisfait à l'examen, aurait à subir le choix des officiers du corps avant d'être proposé au ministre pour le grade d'officier de landwehr.

Nous avons dit également qu'un certain nombre d'officiers de toutes armes, du grade de sous-lieutenant et lieutenant dans l'armée active, pourraient être classés d'office dans la landwehr.

Chaque officier prend rang dans le bataillon de landwehr du jour de sa nomination comme sous-lieutenant. Les lieutenants et sous-lieutenants venant des corps de la ligne, ainsi que les officiers à disposition conservent leur ancienneté.

L'avancement a lieu, dans chaque bataillon de landwehr, pour les grades de lieutenant et de capitaine, d'après l'ancienneté. Chaque officier est promu au grade supérieur en même temps que ceux d'une ancienneté correspondante dans la ligne.

Les officiers ne sont rayés des contrôles de la landwehr qu'après 40 ans accomplis.

L'avancement dans la landwehr ne peut avoir lieu en temps de paix que jusqu'au grade de capitaine; en guerre, il peut aller plus loin.

Les états-majors de régiment et de bataillon ne sont formés qu'au moment même de la mobilisation, par des officiers supérieurs de l'armée active, pourvus temporairement de commandements dans la landwehr.

La landwehr (sauf les officiers et sous-officiers employés dans les districts de bataillon ou de compagnie), ne reçoit de solde qu'en cas de rassemblement.

II. Mobilisation des bataillons.

En cas de mobilisation, les commandants des districts de landwehr font tous les travaux préparatoires pour la formation de leur bataillon respectif : ils établissent les cadres des compagnies en officiers, sous-officiers, tambours et clairons, convoquent ceux-ci à jour fixe au chef-lieu du district, et tiennent prêts les effets d'habillement, d'équipement, ainsi que les armes et munitions nécessaires.

Au plus tard, la veille du jour fixé pour la réunion générale du bataillon, le commandant du district de landwehr remet à l'officier chargé du commandement du bataillon tous ces effets, armes, munitions, après en avoir dressé un inventaire exact.

Les hommes sont réunis à la date indiquée par le commandant du district de landwehr, qui en fait l'appel, les forme provisoirement par compagnie, et les remet ensuite au commandant du bataillon qui s'occupe alors de l'habillement et de l'armement.

Le commandant du district de landwehr adresse au commandant du bataillon une réquisition pour que les punitions qu'il a infligées aux hommes fautifs soient exécutées au corps.

Dans le cas de dissolution du bataillon, le commandant du bataillon retire les effets, armes et munitions de ses hommes, et les livre après un nettoyage préalable au commandant du district de landwehr. Dans ce but, un sousofficier et deux hommes sont retenus quarante-huit heures après la dislocation du bataillon.

Les punitions restant à faire sort à la diligence du commandant du district sur une réquisition régulière du commandant du bataillon.

Ces deux officiers supérieurs doivent se prêter, dans le cours de toutes ces opérations, un mutuel appui.

Officiers de landwehr n'appartenant pas à l'infanterie. Tous les officiers de landwehr qui n'appartiennent pas à l'infanterie, c'est-à-dire les officiers de cavalerie, d'artillerie, du génie et du train forment, par district, un corps d'officiers à l'acceptation duquel doivent être soumis les candidats au grade d'officier dans ces armes.

Les officiers du train se recrutent parmi les officiers de toutes armes ayant l'aptitude nécessaire et parmi les sous-officiers sortant de la cavalerie ou de l'artillerie.

Médecins, vétérinaires, ingénieurs. Les médecins munis du diplôme de docteur, les vétérinaires brevetés, les ingénieurs sortant de l'école polytechnique, etc., sont astreints à toutes les obligations du service militaire jusqu'à l'âge de 32 ans. Mais ils peuvent en éviter les

charges, soit dans la réserve, soit dans la landwehr, en se faisant inscrire les premiers comme médecins et vétérinaires de la landwehr, les seconds comme officiers d'artillerie ou de génie de landwehr. Ces derniers ayant deux ans de présence effective dans une école militaire peuvent être nommés de suite sous-lieutenants de landwehr, sans examen préalable et sans subir le choix du corps d'officiers.

En cas de mobilisation, le médecin en chef de chaque corps d'armée répartit les médecins de landwehr suivant les besoins du service; les vétérinaires sont employés principalement dans le train sur la proposition du commandant du bataillon, et reçoivent.une lettre de service du général commandant le corps d'armée.

III. Troupes de garnison.

Chaque district de bataillon de landwehr forme, outre un bataillon mobile, un bataillon dit de garnison, destiné à former soit la garnison des places fortes de l'intérieur, soit à occuper les villes conquises en pays ennemi sur les derrières de l'armée.

Ces bataillons ont la même composition et le même effectif que les bataillons de la ligne.