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soufflé. Il ne faudrait pas croire que pour ce réglage le chauffeur ait à faire des observations difficiles ou à se livrer à des mesures compliquées : il est amené à faire le nécessaire tout simplement pour s'éviter un travail pénible. En effet, lorsque l'air soufflé est trop sec, ainsi que nous l'avons déjà signalé, les scories deviennent extrêmement lourdes et dures: elles tendent à se souder aux parois réfractaires d'où on ne peut les arracher qu'à coups de pique et de marteau à-devant. Si, au contraire, l'humidification de l'air est convenable, la scorie ne va pas jusqu'à tomber en poussière, ainsi qu'il est dit dans certains ouvrages spéciaux (1), mais elle s'agglomère en une masse spongieuse de faible densité qui, après refroidissement, se brise sous le moindre choc. On conçoit que les décrassages de foyer, dans ces conditions, doivent se faire avec une grande facilité.

Une scorie légère et friable, appelée en verrerie « scorie pourrie», est l'indice le plus certain de la bonne conduite d'un gazogène en même temps que la preuve d'un rendement thermique élevé. Or, comme lorsque la scorie est friable le décrassage du foyer d'un gazogène se fait beaucoup plus facilement, on comprend que le chauffeur n'aura garde d'oublier de régler comme il convient le débit de ses pulvérisateurs.

Bénier, dans le but de réduire au minimum l'encombrement des installations à gaz pauvre, supprima radicalement le gazomètre et fit un moteur aspirant directement dans le gazogène, d'où le nom de « gazogène par aspiration qui fut donné à ce genre d'appareil. Mais en réalité, un gazogène « par aspiration n'est pas, ainsi que pourrait le laisser croire certains articles de revues techniques, un appareil particulier se différenciant essentiellement des gazogènes soufflés. Faire fonctionner un gazogène par l'aspiration directe d'un moteur, ce n'est qu'un moyen particulier de lui fournir l'air nécessaire à son fonctionnement mais le procédé peut être employé avec n'importe quel système de gazogène. A degré égal d'humidité de l'air, un gazogène, qu'il marche par aspiration ou qu'il soit soufflé, produit dans les deux cas identiquement le même gaz.

Bénier avait eru nécessaire, pour vaincre les pertes de charge de son gazogène, de recourir à l'emploi d'une pompe à piston

(1) Nous ne savons ce qui a pu donner naissance à cette légende des scories qui tombent en poussière sous l'action de la vapeur d'eau. Ce fait ne se produit jamais. Lorsque les cendres ne s'agglomèrent pas, cela tient uniquement à leur nature.

spéciale. Cette idée l'amena naturellement à faire un moteur à deux temps, afin de pouvoir utiliser mieux le travail de la pompe. Ce souci du « mieux » perdit l'ingénieux inventeur, car ses moteurs à deux temps furent d'un fonctionnement industriel incertain. Après avoir eu subitement une vogue considérable, le système dut être complètement abandonné.

Ce qui acheva de ruiner l'inventeur, ce fut l'exhumation du brevet Arbos, de 1862, qui donnait le principe du fonctionnement d'un gazogène par l'aspiration directe d'un moteur. Bénier ne connaissait probablement pas cette antériorité et nous devons rendre hommage à la mémoire de ce précurseur malheureux, dont les recherches ne profitérent qu'à d'autres.

Bénier établit différents types de gazogène, dans lesquels.on retrouve toutes les dispositions qui ont été adoptées depuis pour les gazogènes par aspiration.

Son premier appareil se composait d'une cuve cylindrique à grille horizontale, surmontée d'un chargeur pénétrant profondément dans le gazogène. Ce chargeur était à enveloppe d'eau et formait ainsi chaudière à basse pression pour l'humidification de l'air d'aspiration.

L'introduction du combustible dans le gazogène se faisait par une trémie à double fermeture dont la fermeture intérieure était constituée par un tiroir plat oscillant au lieu d'être un cône. Avec un tel tiroir on peut remplir plus complètement le chargeur du gazogène, mais dans les conditions où il doit fonctionner, son étanchéité est bien difficile à obtenir. Or, dans un gazogène par aspiration, les rentrées d'air sont assez dangereuses, parce qu'elles peuvent donner lieu à la formation du mélange tonnant dont la déflagration peut causer des ruptures de tuyauteries.

Bénier abandonnant ensuite la chaudière à basse pression supérieure fit un autre gazogène dont la grille était constituée par un cylindre creux à ailettes perpendiculaires à son axe. A l'aide d'une clef à levier, on pouvait de l'extérieur faire tourner ce cylindre sur lui-même; on espérait ainsi que les ailettes de ce cylindre pourraient couper les scories et les faire tomber dans le cendrier. Dans l'intérieur de la grille cylindrique était maintenu un niveau constant d'eau. Sous l'influence du rayonnement du foyer, ce cylindre fonctionnait comme une chaudière à basse pression. La vapeur produite était amenée par une tuyère dans une petite cloche communiquant, d'une part, à l'air libre et,

d'autre part, avec la conduite d'aspiration du gazogène. On conçoit que par ce moyen, plus l'aspiration du gazogène était grande et plus il y avait de vapeur fournie par la grille-cylindre. Il se faisait donc ainsi une espèce d'auto-régulation de l'humidification de l'air nécessaire au fonctionnement du gazogène. On pouvait d'ailleurs étrangler plus ou moins par un tiroir la communication de la petite cloche avec l'air libre, de façon à diminuer ou à augmenter l'aspiration de vapeur. S'il y avait de la vapeur en excès, celle-ci se dégageait à l'air libre dans l'intervalle des aspirations du moteur.

En réalité, ce dispositif ingénieux ne donnait satisfaction qu'avec des combustibles de premier choix, ne contenant que des quantités infimes de cendres, car d'abord s'il se formait des scories, celles-ci empâtaient les ailettes de la grille-cylindre au point de l'immobiliser et le décrassage du foyer devenait impossible. D'autre part, les scories en couvrant le feu empêchait la vaporisation de l'eau: dès lors l'humidification de l'air changeait et par conséquent la composition du gaz. Enfin, les pertes de charges du gazogène augmentant, le moteur aspirait son gaz de plus en plus difficilement, ce qui amenait une diminution de ses charges et, par suite, de sa puissance.

Ces défauts, et surtout le dernier, sont d'ailleurs inhérents à tous les systèmes de gazogènes qui fonctionnent sous l'aspiration directe du moteur. On n'a rien pu faire de mieux que ce qu'avait fait Bénier dans cette voie.

En réalité, pour fonctionner convenablement avec un gazogène par aspiration simple, il faut compter devoir le vider complètement toutes les huit ou dix heures, pour le débarrasser de ses scories, et le rallumer ensuite pour la prochaine mise en marche. Cette manière de procéder, qui n'est tolérable que pour les petites installations, n'est évidemment pas une solution acceptable.

Ces opérations de vidange, de remplissage et de remise en feu, sont des causes de pertes importantes de chaleur et de combustible qui diminuent d'autant le bénéfice des installations à gaz pauvre en même temps qu'elles occasionnent inutilement des frais supplémentaires de main-d'œuvre.

Après cet exposé rétrospectif, nous allons aborder l'étude des gazogènes modernes. Comme ces appareils peuvent se grouper en différentes catégories, nous nous bornerons à décrire un ga

zogène de chaque type ou à en donner le principe. Nous ferons ces descriptions à titre d'exemples et sans intention de distinguer ou de critiquer tel ou tel appareil en particulier.

Afin de pouvoir juger plus facilement des qualités ou des défauts de chacun des systèmes dont nous allons parler, nous allons d'abord énoncer et expliquer les principales conditions que doivent s'efforcer de remplir les constructeurs pour faire des gazogènes parfaits.

Ces conditions principales sont les suivantes :

A. Obtenir une composition constante du gaz,

B. Obtenir un enlèvement facile des scories, quelles que soient leur abondance et leur nature;

C. - Obtenir une marche continue;

D. Pouvoir suspendre la production du gaz sans éteindre le feu;

Et il y a lieu d'ajouter pour l'emploi de charbons bitumi

neux;

E. Empêcher les voùtes de se former dans la cuve du gazogène;

F. Transformer en gaz fixes toutes les matières volatiles du combustible.

A. Pour obtenir une composition constante du gaz, il faut tout d'abord que la colonne de combustible du gazogène, bien incandescente sur une hauteur suffisante, ne forme pas de cheminées, c'est-à-dire de passages par lesquels l'air pourrait passer directement au sommet de l'appareil et brûler ainsi une partie du gaz au fur et à mesure de sa formation. Ceci est facile à réaliser avec tous les combustibles contenant peu ou pas de matières volatiles. Cette condition étant remplie, si l'air soufflé conserve toujours le même degré d'humidité, la composition du gaz ne variera pratiquement pas.

Dans les ouvrages spéciaux, on trouve à ce sujet des recommandations plus étendues à observer et dont l'importance est donnée comme capitale.

C'est ainsi qu'on enseigne :

1° Qu'il faut s'efforcer de choisir des formes de cuve qui empêchent l'air de passer le long des parois. Dans ce but, on conseille le rétrécissement des cuves vers le foyer, le soufflage et la prise de gaz dans l'axe du gazogène.

2° Que le gaz sera d'autant meilleur que l'air aura passé plus

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