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bien loin de remédier à cet inconvénient, auroit encore augmenté la confufion. On peut être certain que les Jardiniers préféreront toujours les noms qu'ils tiennent de leur Maître, auxquels ils font accoutumés dès leur enfance, à ceux que nous mettrions dans notre Traité. Ainfi on ne peut guere efpérer l'uniformité de noms, quoique fans doute elle fût à defirer. La plupart des noms des Arbres font vuides de fens, nous en convenons : mais peut-on efpérer de leur compofer dans notre langue des noms qui expriment leur nature & leur caractere? Les Peuples que nous pouvons regarder comme nos Maîtres pour les chofes de goût, ont-ils mieux nommé les Arbres? Uva Apiana, Pyra Dolabelliana, font-ils meilleurs que Poire aux Mouches, Prune de Monfieur? Ainfi nous avons confervé les noms communs ; & lorfqu'un Arbre en a plusieurs nous les avons marqués, ayant attention de placer le premier celui qui est le plus usité. La liberté qu'on a pris de changer le nom des Plantes, a fait un grand obftacle au progrès de la Botanique, où du moins en a rendu l'étude très-difficile.

IL eft certain qu'il feroit avantageux de pouvoir diftinguer sûrement ce qui eft efpece de ce qui eft variété; mais ceux qui ont étudié la Physique des Arbres, sont obligés de convenir que cette distinction est impossible pour les Arbres qui font long-temps à donner leurs fruits, & encore plus de temps à fe reproduire par leurs femences. Comme on voit qu'un grain de Froment produit du Froment, un grain de Seigle, du Seigle, & un grain d'Orge, de l'Orge, on est en droit d'en conclure que le Froment, le Seigle & l'Orge font des efpeces. Nous avons tenté de pareilles expériences fur les Arbres fruitiers,

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mais elles font de trop longue durée pour pouvoir les répéter comme on le fait très-aisément à l'égard des Plantes annuelles. Ainfi elles nous ont feulement fait appercevoir que les femences produifent un grand nombre de variétés, & on feroit tenté de penser que le Poirier est une efpece, le Pommier une autre, le Cerifier une autre, & que tout le reste font des variétés, mais qu'on doit, dans un Ouvrage comme celui-ci, appeller efpeces, puisque telle variété est très-précieuse pendant que telle autre est méprifable. On voit par-là qu'il eft impoffible de remonter aux efpeces primitives, & qu'il feroit ridicule de vouloir ranger les Arbres, qu'on me paffe ce terme, suivant leur ordre généalogique.

IL ne nous restoit que deux ordres à choisir; savoir celui de la faifon de leur maturité, & l'ordre alphabétique.

PAR l'ordre de la maturité nous aurions rapproché des Arbres de tous les genres qui n'ont nul rapport entr'eux, & nous en aurions éloigné dont tous les caracteres se reffemblent: nous avons donc préféré de difpofer les genres felon l'ordre alphabétique, comme dans le Traité des Arbres & Arbuftes, dont celui-ci n'eft qu'une extension, & nous croyons avoir fatisfait à tout ce qu'on pourra defirer en ajoutant une Table, où les efpeces & les variétés de chaque genre font rangées par ordre alphabétique & par ordre de maturité, au moyen de laquelle on faura quels font les fruits dont on pourra jouir dans chaque mois de l'année.

Nous ne pouvions pas nous dispenser de dire quelque chofe de la Culture, mais nous nous fommes ren

fermés dans des principes fimples, & qui peuvent être pratiqués par tout le monde. Nous ne dirons rien des chaffis, des vitrages, des ferres chaudes, des changements de la nature du terrein, & de toutes les cultures fort difpendieuses qui ne peuvent convenir qu'à un trèspetit nombre de Propriétaires affez riches pour en faire la dépenfe leur opulence leur procurant des gens capables & intelligents, qui confacreront volontiers leurs talents & leurs travaux à fatisfaire les defirs de ceux qui peuvent les récompenfer, les Livres & les inftructions fur ce fujet, feroient auffi inutiles aux gens très-riches, qu'aux Particuliers dont la fortune est trop bornée pour de telles entreprises.

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Nous éviterons auffi de nous engager dans des recherches fublimes, qui n'aboutiroient qu'à faire illufion. Plufieurs Phyficiens, par exemple, ont tenté d'analyfer les terres pour connoître leur fertilité: malheureufement les résultats de leurs travaux n'ont jamais cadré avec l'expérience.

AINSI, fuivant nous, tout Cultivateur doit se borner à favoir fi fa terre eft feche ou humide, forte ou légere, meuble ou compacte, fablonneuse, glaiseuse ou argilleufe. Les yeux & la main suffisent pour juger de ces qualités, & la fertilité des terres fe connoît mieux & plus sûrement par l'expérience, que par les Analyfes les plus recher

chées.

MAIS il nous a paru indispensable de traiter avec quelque étendue de la culture commune des Arbres fruitiers prise en général, de leur éducation, de leur greffe, de

leur plantation, de leur taille, &c. & d'indiquer la culture particuliere à chaque efpece, fans toutefois prétendre donner un Traité complet fur ce fujet. Nous n'entreprendrons pas même de faire la critique des mauvaises pratiques qui fe font perpétuées chez beaucoup de Jardiniers; quelques-uns ont fu s'en écarter, & juftifier, par des fuccés, la bonté des nouvelles méthodes qu'ils se sont formées.

AINSI nous nous contenterons d'expofer le méchanisme des méthodes fimples & des pratiques les plus faciles, qui font fondées fur des principes, fur de bonnes observations, & fur l'expérience des Jardiniers qui ne font ni ne promettent des prodiges, mais dont les fuccès peuvent contenter les Amateurs. Nous nous abftiendrons de faire mention du Physique de la germination des semences, du développement des branches & des racines, de la réuffite des marcottes & des boutures, de l'union des greffes avec leur fujet, de la guérifon des plaies des Arbres, de la formation des couches ligneufes, des effets qui résultent de la taille, &c. Ceux qui feront curieux d'acquérir ces connoiffances, pourront confulter ce que nous en avons dit dans la Phyfique des Arbres, où elles font mieux à leur place.

Nous nous bornons dans ce Traité aux instructions indispensablement nécessaires à un Jardinier, ou à celui qui ne dédaigne pas de le devenir, foit pour conduire lui-même ses Arbres, foit pour juger s'ils font bien conduits, afin d'être en état d'inviter fes amis à venir partager avec lui des dons que le travail obtient de la Nature, & que l'industrie multiplie, perfectionne & embellit.

TABLE

TABLE
ALPHABÉTIQUE

ABRICO

BRICOTIER. Voyez ARMENIACA.

Abris. Divers expédients pour abriter les Arbres d'efpalier. I. 91.

AMANDIER. Voyez AMYGDALUS,
Amendements des Terres. I. 37.

xvij

AMYGDALUS, AMANDIER. Sa Defcription. I. 115. Qualités des Amandes destinées à faire des Semis. 5. Leur préparation; le temps de les mettre en terre; la diftance & la profondeur auxquelles elles doivent être plantées. 3. Culture de l'Amandier. 128. Efpeces & variétés d'Amandes.

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ARMENIACA, ABRICOTIER. Comment s'éleve de Semences. I. 5. Sa Description. 131. Sa Culture. 146. L'ufage de fes fruits. 147. Ses efpeces &

variétés.

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