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game, avec 410,000; Pavie, à laquelle se joignent Voghera, Mortara et Bobbio, avec 400,000; Crémone, avec 350,000; Sondrio, conservé par nécessité topographique, avec 103,000.

La province de Mantoue, qui appartient en réalité au territoire de la Lombardie, reste à l'Autriche avec la Vénétie, du moins en grande partie.

J'écris ces lignes à la date du 1er mars 1860; et, quand je dis que la province de Mantoue reste en grande partie à l'Autriche avec la Vénétie, je parle le langage de la diplomatie et je m'exprime comme le traité du 10 novembre 1859.

Mais déjà, à cette heure, il est permis d'entrevoir de nouveaux événements qui modifieront, qui changeront encore les limites du royaume de Sardaigne.

En ce moment, les commissaires chargés de fixer les délimitations de la frontière entre le Piémont et la Vénétie, à l'entrée du quadrilatère, ne parviennent pas à s'entendre sur le tracé de cette frontière.

Qui sait si bientôt ces commissaires ne seront pas déchargés de leur tâche, avant de l'avoir accomplie, par des faits nouveaux et imprévus? Qui sait si, avant que cette question de délimitation soit complétement réglée, la Vénétie ne sera pas arrachée à l'Autriche par une insurrection triomphante, et si les armées de François-Joseph I n'abandonneront pas d'elles-mêmes les forteresses de Mantoue et de Peschiera avec tout le territoire qui les environne?

Alors la carte du Piémont, d'après le traité de Zurich, serait changée, comme celle du traité de Novare vient de l'être par l'agrandissement de la monarchie aux destinées de laquelle préside la maison de Savoie. Cette carte ne serait déjà plus qu'un monument de l'histoire; mais à ce titre seul elle a un intérêt qui devait lui donner une place dans ce livre.

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VII

UN PROGRÈS DU JOUR

Jadis la guerre était un duel de barbares.

Napoléon 1er a encore fait brûler des marchandises anglaises qu'il eût mieux valu distribuer entre les hospices et les pauvres.

Napoléon III, donnant l'exemple de l'esprit de civilisation et d'humanité, ne s'est pas borné à faire traiter les blessés autrichiens à l'égal des blessés français, et les prisonniers de l'ennemi à l'égal des citoyens de la France; il a voulu restituer au commerce de l'Autriche tous ceux de ses navires capturés légitimement par la marine française qui pouvaient lui être rendus.

Ceux-là seuls dont la saisie était un fait accompli ont subi les lois rigoureuses de la guerre; tous les autres ont été rendus à leurs propriétaires avec leurs équipages et leurs cargaisons.

Le commerce du monde entier bénira un jour les efforts de Napoléon III pour affranchir la marine marchande des risques qu'elle court chaque fois que deux grandes nations maritimes luttent entre elles les armes à la main.

Le principe nouveau de la liberté et de la neutralisation des mers n'aura pas eu de plus ardent promoteur.

Napoléon III a posé les bases d'un nouveau droit maritime. Un jour viendra où les flottes de guerre laisseront passer librement sans les inquiéter, sans les capturer, sur toutes les mers, les navires du commerce chargés de riches cargaisons, et le nom de la France s'attachera éternellement au souvenir de cette bienfaisante réforme, déjà ébauchée.

Voici l'état général des navires de commerce autrichiens capturés par les bâtiments composant la division française en croisière dans l'Adriatique sous le commandement de M. le contre-amiral Jurien de la Gravière, état général où sont désignés ceux qui avaient été déjà condamnés et dont la saisie était devenue définitive au moment de la signature des traités de Zurich.

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ÉTAT GÉNÉRAL DES NAVIRES DE COMMERCE AUTRICHIEN

CAPTURÉS PAR LES BATIMENTS COMPOSANT LA DIVISION FRANÇAISE EN CROISIÈRE DANS L'ADRIATIQUE

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VIII

LA VĖNĖTIE APRÈS LA PAIX

La Lombardie était délivrée; l'épée de Napoléon III avait brisé les liens qui l'attachaient malgré elle à l'Autriche.

La Vénétie restait rivée au joug de l'étranger; la Vénétie était toujours asservie; elle ne pouvait qu'élever une voix plaintive, une main suppliante vers la France : c'est ce qu'elle va faire.

Mais, avant de citer les actes authentiques qui prouvent combien a été profonde la douleur de la Vénétie à la nouvelle de la paix de Villafranca, je veux montrer, par des documents officiels, combien ses plaintes sont légitimes, combien ses griefs sont justes.

Ces documents, ce sont les adresses de la Congrégation centrale vénitienne, qui, bien qu'elle ne soit qu'une fiction d'assemblée provinciale représentative, a été cependant forcée, tant sont grandes et manifestes les exactions du gouvernement autrichien, de réclamer, auprès de l'empereur François-Joseph I, en faveur des peuples, dont elle est l'interprète naturel et légal.

Voici le mode d'après lequel sont choisis les membres de cette assemblée :

La nomination de ces membres est faite par l'empereur d'Autriche sur une triple liste de candidats proposés par les conseils communaux, qui délibèrent sous la présidence des commissaires impériaux de district, lesquels désignent les noms et les appuient de toute leur influence.

Ce n'est pas toujours la majorité des suffrages qui l'emporte dans la formation de cette triple liste; on choisit les plus dévoués parmi les postulants. En réalité, ce sont des employés du gouvernement qui craignent de perdre la faveur souveraine. Leur mandat se réduit à ce qui s'appelle en langage administratif les intérêts locaux; pour peu qu'il s'agisse d'affaires importantes, leur vote n'est que consultatifs; ils sont, en outre, chargés d'informer le souverain des voeux et des besoins du pays, mission qu'ils remplissent avec une grande réserve.

Néanmoins, ainsi que je viens de le dire, les charges imposées à la Vé

nétie sont tellement intolérables, que la Congrégation centrale elle-même est sortie de son silence traditionnel, comme le constatent les pièces suivantes, dont l'une est antérieure, dont l'autre est postérieure à la paix de Villafranca.

PREMIÈRE ADRESSE DE LA CONGREGATION CENTRALE VÉNITIENNE DU 27 MAI 1859.

Sacrée Majesté Impériale,

La congrégation centrale, appelée par son institution à représenter les besoins, les désirs et les prières des provinces vénitiennes, rétablie par vous-même sous les plus heureux auspices, avec mission de coopérer dans le but désiré par votre gouvernement, c'est-à-dire d'améliorer de plus en plus la condition matérielle et morale du pays; cette congrégation n'avait rien négligé jusqu'ici pour répondre à son mandat élevé et difficile. Elle portait aux pieds du trône impérial des adresses très-loyales et très-confiantes dans le but de retracer la véritable condition administrative et économique du pays, et de provoquer de la sagesse souveraine les mesures indispensables pour le bien-être général; mais surtout en faveur des propriétaires et des communes que nous représentons plus spécialement, et qui en même temps constituent la partie la plus vitale, la plus nombreusc et aussi la plus surchargée de la population, soit par l'état exceptionnel des impositions introduites depuis 1848, soit par la série de fléaux survenus l'un après l'autre depuis cette époque, et qui sévissent encore aujourd'hui, tarissant la source principale de leurs revenus.

Lorsqu'enfin les finances des censitaires et des communes pouvaient avec confiance s'attendre à obtenir au moins la péréquation générale, qui eût diminué de plus d'un quart notre impôt foncier, non-seulement nous avons vu, par suite du changement imprévu des circonstances, ajourner indéfiniment cette mesure si juste, mais encore ajouter un nouvel impôt additionnel d'un sixième sur cette base déjà excessive d'impositions, augmenter tous les impôts directs et indirects, et planer en outre le cauchcmar effrayant de trente millions de florins comme quote-part assignée au territoire vénitien dans l'emprunt naguère ordonné par Votre Majesté.

Sire, l'exposé qui vous a été fait autrefois, prouvant que le revenu foncier est habituellement absorbé par les impôts et par d'autres exigences inévitables, ne laissant au propriétaire et à sa famille que le mince reliquat du revenu effectif sur le revenu cadastral, cet exposé était véridique et consciencieux; nous en trouvons la preuve dans le nombre toujours croissant des ventes forcées exécutées contre les petits propriétaires, dans

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