VII. Connaissons donc cette vérité, et la connaissance en suffit à l'homme, qu'IL N'Y A D'AUTRE BONHEUR ICI-BAS QUE LA VERTU, le seul point où la félicité humaine soit fixée, et qui fasse goûter le bien sans le mélange du mal; le seul qui donne au mérite de constants retours, et qui lui donne également du plaisir des bienfaits reçus et des bienfaits donnés; où la joie est sans égale, lorsque le succès nous seconde, et où le défaut de succès ne produit aucun chagrin; qui fait jouir de l'abondance sans satiété, et qui dans l'épreuve des revers se fait savourer avec le plus de complaisance. Les ris, que la folie insensible fait éclater dans ses fausses joies, sont beaucoup moins agréables que les pleurs mêmes de la vertu; elle extrait du bien de tous les objets, en acquiert de tous les endroits; elle s'exerce toujours, jamais n'est fatiguée; elle n'est point enflée de la chute d'un autre homme, ni abattue de son élévation: sans besoins, elle ne peut former aucun souhait, puisque, par rapport à la vertu, en souhaiter davantage c'est l'obtenir. Never elated, while one man's oppress'd; See the sole bliss Heav'n could on all bestow! Are giv'n in vain, but what they seek they find) Self-love thus push'd to social, to divine, C'est le seul bonheur que les cieux puissent donner à tous; qui peut penser peut le connaître, et qui peut sentir peut le goûter: il échappe néanmoins à l'homme méchant, pauvre au milieu des richesses, aveugle quoique savant; l'homme de bien, au contraire, le trouve sans recherche. Il n'est esclave d'aucune secte, il ne suit point une route particulière, il s'élève, par l'inspection de la nature, au Dieu de la nature; il n'abandonne jamais cette chaîne qui lie le grand système, qui joint le ciel et la terre, le mortel et le divin. Il voit que dans cette chaîne aucun être ne saurait être heureux, que ce bonheur n'affecte quelqu'un au-dessus, quelqu'un au-dessous. Il apprend de l'union de ce grand tout le premier et le dernier but de l'ame humaine, et il connaît quel est le principe et quelle est la fin de la foi, des lois et de la morale, l'amour de Dieu et celui de l'homme. connu, , Ce n'est que lui que l'espérance conduit de point en point, en se développant à lui de plus en plus, jusqu'à ce qu'unie à la foi, et devenue sans bornes, elle lui fasse goûter un bonheur qui remplit toute son ame. Il voit pourquoi la nature de l'homme est telle qu'elle est, pourquoi l'homme seul a l'espérance d'un bonheur et de la foi pour un bonheur inconnu. Impressions qui ne lui sont pas données en vain : la nature n'en donne point d'inutiles; chaque créature trouve ce qu'elle cherche. Que sa sagesse éclate dans le présent qu'elle fait à l'homme ! C'est par là qu'elle unit à la plus grande vertu le plus grand bonheur; elle lui présente tout à la fois la vue brillante de son propre bonheur, et le plus puissant motif aider à celui des autres. pour L'amour propre ainsi allié avec l'amour social et l'amour de Dieu nous fait trouver notre bonheur dans celui de notre voisin. Est-ce trop peu pour ton cœur généreusement illimité? Donne-lui une plus vaste carrière, étends ta générosité jusqu'à tes ennemis; ne fais qu'un système de bienveillance de tous les mondes, de tous les êtres raisonnables, de tous ceux qui ont vie et sentiment, d'autant plus heureux que tu seras plus généreux; le plus haut degré du bonheur correspond au plus haut degré de charité. L'amour de Dieu descend du tout aux parties; mais celui de l'homme s'élève de l'individu au tout. L'amour propre ne sert qu'à réveiller l'ame vertueuse, ainsi qu'un petit caillou, qui, jeté dans Grasp the whole world of Reason, Life, and Sense, In one close system of Benevolence : Happier as kinder, in whate'er degree, And height of Bliss but height of Charity. God loves from Whole to Parts: But human soul Must rise from Individual to the Whole. Self-love but serves the virtuous mind to wake, Earth smiles around, with boundless bounty blest, Come then, my Friend! my Genius! comme along; Oh master of the poet, and the song! And while the Muse now stoops, or now ascends, Say, shall my little bark attendant sail, Thou wert my guide, philosopher, and friend? une eau paisible, fait naître autour du centre qu'il a mis en mouvement un petit cercle qui ensuite s'étend, devient plus grand et encore plus grand. Il embrasse d'abord parent, ami, voisin; ensuite la patrie, et ensuite toute la race humaine : les épanchements de l'ame s'étendant de plus en plus embrassent enfin tous les êtres de toute espèce; la terre rit de toutes parts, une bienveillance sans bornes produit un bonheur général; et le ciel, dans le cœur de l'homme généreux, contemple son image. Allons donc, mon ami, mon génie ; poursuivons, ô maître du poète et du poëme! Tandis que ma muse s'abaisse et remonte des basses passions de l'homme à leurs fins glorieuses; que semblable à toi, profond dans la connaissance des variétés de la nature, je puisse tomber avec dignité et m'élever avec modération; que formé par des discours, j'apprenne à passer heureusement du grave à l'enjoué, du vif au sévère; à être exact avec feu, éloquent sans fard, attentif à la raison, et habile à plaire. O tandis que ton nom vole à pleines voiles sur le cours du temps et qu'il accumule la gloire, ma petite barque pourra-t-elle suivre, courir vers le triomphe et partager le souffle favorable? Lorsque les hommes d'état, les héros et les rois reposeront dans la poussière, eux dont les fils rougiront que leurs pères aient été tes enneinis, mes vers apprendront-ils à la postérité que tu fus mon guide, mon philosophe et mon ami? qu'excitée par toi, ma muse quitta les sons pour s'élever aux choses, et passa de l'imagination au cœur? qu'au lieu de l'éclat trompeur de l'esprit je fis briller la lumière de la nature, que je fis voir à l'orgueil qui s'abuse que tout ce qui est est bien; que la raison et la passion sont données pour une scule grande fin; que le véritable amour propre et l'amour social sont le même; que La Vertu seule faiT ICI-BAS NOTRE BONHEUR, et que tout l'objet de notre connaissance est de nous connaître. FIN. |