vanité ne nous est pas donnée inutilement. L'amour-propre devient même, par la puissance divine, une balance pour peser par nos besoins ceux des autres. Avouons donc cette vérité, d'où nous devons néanmoins tirer un motif de consolation; c'est que, MALGRÉ LA FOLIE DE L'HOMME, DIEU EST TOUTE SAGESSE. EPISTLE III. Here then we rest : « The universal cause I. Look round our World; behold the chain of love Combining all below and all above. See plastic nature working to this end, All forms that perish other forms supply They rise, they break, and to that sea return. ÉPITRE III. Apprends, homme borné, apprends que « la CAUSE UNIVERSELLE >> n'agit que pour UNE FIN, mais qu'elle agit par des lois différentes. » Dans toute la folie que peut inspirer la santé la plus vigoureuse, dans la pompe de l'orgueil et dans l'impudence des richesses, que cette grande vérité te soit présente jour et nuit : qu'elle le soit surtout au prêtre qui prêche, au fidèle qui prie. I. Considère le monde où tu es placé; examine cette chaîne d'amour qui rassemble et réunit tout ici-bas comme en haut. Vois la nature féconde travailler à cet objet, un atôme tendre vers un autre atôme, et celui qui est attiré en attirer un autre, figuré et dirigé pour embrasser son voisin. Vois la matière, variée sous mille formes différentes, se presser vers un centre commun, le bien général : un végétatif mourant est le soutien de la vie d'un autre, et quelquefois se dissout pour remplir une vie nouvelle : une forme qui finit est remplacée par une autre forme, passant alternativement de la vie à la mort, de la mort à la vie ; semblable à une bulle formée sur la mer de la nature, elle s'élève, elle crève, et retourne à la mer. Il n'y a rien d'étranger; toutes les parties sont relatives au tout. L'esprit universel qui s'étend par tout, qui conserve tout, unit tous les êtres, le plus grand au plus petit. La bête est utile à l'homme, et l'homme à la bête. Tout est servi et tout sert. Rien n'existe à part la chaîne se perpétue; où finit-elle ? : Homme insensé! Dieu aura-t-il travaillé seulement pour ton bien, ton plaisir, ton amusement, ton ornement et ta nourriture? Celui qui nourrit pour ta table le faon folâtre, a émaillé pour lui les prairies. Est-ce à cause de toi que l'alouette s'élève dans les airs et Has God, thou fool! work'd solely for thy good, Part pays, Know, Nature's children shall divide her care; qu'elle gazouille? La joie excite ses chansons, elle agite ses ailes. Est-ce à cause de toi que la linotte fait retentir ses accents? Ce sont ses amours et ses propres tressaillements qui enflent son gosier. Un fier coursier, pompeusement manégé, partage avec son cavalier le plaisir et la gloire. La semence qui couvre la terre est-elle à toi seul? Les oiseaux réclameront leur grain. Est-ce à toi seul qu'appartient toute la moisson dorée d'une année fertile? Une partie paie, et justement, le labour du bœuf qui la mérite. Le porc qui ne laboure point, et qui n'obéit point à la voix de l'homme, subsiste par les soins de ce prétendu maître et seigneur de tout. Sache donc que tous les enfants de la nature partagent ses soins. La fourrure qui échauffe le monarque a auparavaut échauffé l'ours. Lorsque l'homme crie: voyez, tout est pour mon service; voyez l'homme qui est pour le mien, réplique l'oison qu'on engraisse. Quel soin pour le garder, le loger, le nourrir et le bien traiter. C'est tout ce que l'oison connaît; il ne sait pas que c'est pour être mangé. Aussi loin qu'oison peut porter ses connaissances, l'oison raisonne bien; il se trompe sur les desseins de l'homme, qui sont au-dessus de sa portée. Il en est de même de l'homme, plus oison que l'oison, lorsqu'il prétend que tout soit fait pour un, et non pas un pour le tout. Supposé même que le plus fort règne sur le plus faible, et que l'homme soit l'esprit et le tyran de l'univers; la nature mâtte ce tyran. Lui seul connaît et sent les besoins et les maux des autres créatures. Le milan fondant sur un pigeon, frappé de la variété de son plumage, l'épargnera-t-il? Le faucon écoute-t-il le chant du rossignol? Legeai admire-t-il les ailes dorées des insectes? L'homme seul s'intéresse pour tous; il fait jouir les oiseaux, des bois; les bêtes, des pâturages, et les poissons, des rivières. Il prend soin des uns par intérêt; son plaisir l'excite à en soigner un plus grand nombre d'autres, et un plus grand nombre encore est soigné par sa vanité. Tous subsistent par les soins d'un maître vain et jouissent de l'étendue de bonheur qui naît de son luxe. C'est lui qui préserve contre la famine et contre les bêtes sauvages la vie de ce qu'une faim savante convoitise; il régale les animaux qu'il destine à son ́ régal : tant qu'ils existent il les rend heureux; ces animaux prévoyant aussi peu le coup fatal, y étant aussi peu 'sensibles, qu'un |