DES PLANTE S. Par M. ADANSON, de l'Académie des Sciences, de I. PARTI E. Contenant une Préface Iftorike fur l'état ancien & actuel de la Tot generibus Erbarum, utilitatibus hominum aut voluptatibus genitis A PARIS, M DCC LXIII. AVEC APPROBATION, ET PRIVILEGE Du roi. AVERTISSEMANT. ON auroit defiré pouvoir publier après la Table Chronologike de la page 1, une autre Table Chronologike qu'on a comencé, du nombre des Figures & espèces nouveles, que chake Auteur a publié de plus que fes Prédéceffeurs; mais cete recherche & confrontation font d'une longeur fi extrême, qu'on n'a encore pu l'achever en entier. Cete Table feroit néceffaire dans l'Iftoire de la Botanike, pour faire voir d'un coup d'œil ce que chacun a donné de neuf. Il ne fera pas hors de propos de citer ici 2 faits nouveaux, qui n'ont eu lieu que depuis l'impreffion de cet Ouvraje, & qui doivent intéreffer les Botaniftes & les Cultivateurs. Le 1 de ces faits, eft que le Chionante gréfé fur le Frêne, depuis près de 2 ans à Trianon, a fort bien réuffi, & fuporté les 8 dégrés de froid de l'Iver dernier, qui a été des plus longs: fi cete grèfe fe foutient, & fi ele n'eft pas dans le cas de celes qui, faites fur des Arbres trop peu analoges, résistent quelkefois 2 à 3 ans, & meurent enfuite, ele confirmera le raport que nous avions foupçoné entre ces 2 Plantes. Le 2, c'eft que la Linère anuele, apelée Linaria unuifolia aruginei coloris, femée de graines au Jardin du Roi, a doné cet Eté des piés, dont toutes les fleurs font devenues femblables à celes du Pelora; mais aucune d'eles n'a doné de graines mûres, non plus que le Pelora vivace de la Linère comune, envoiée en pié, par M. Linnæus, depuis plufieurs anées. Ouvrajes de Botanike. Caufes qui ont favorisé les progrès de la Botanike. cxxiij cxxxviij cxlv cxlix clij Nouveau plan de travail; mes familles & additions. Moien de trouver la métode naturele. clv Moien de fixer les claffes, genres, efpèces, individus & variétés. Moien de fixer les caractères naturels des Plantes. Moien de fixer les noms des Plantes. clix clxx clxxj Moien de rendre les figures plus utiles. Mes familles. clxxxiij clxxxvij Mes additions, aranjemans systématikes & découvertes. ccij naturele PRÉFAC E.* VANT que de rendre compte du plan de mon Ouvraje, il ne fera pas inutile de dire 2 mots fur la manière de travailler en Botanike. Toutes les manières de travailler en Histoire foit qu'on la traite en général, foit qu'on n'en traite qu'une partie, telle que la Botanike, fe réduisent à 6, favoir, à publier: 1o Sur un plan nouveau, toutes conoiffances nouveles. 2 3 quelques des conoiffances ancienes. 4 Sur un plan conu, toutes conoiffances nouveles, 5 6 quelques des conoiffances ancienes. Prefque tous les Ouvrajes d'Hift. nat. qu'on nous done aujourd'hui, fur-tout les Catalogues, font dans ce 6o & dernier cas; beaucoup font dans le 5 & le 3 ; quelquesuns font dans le 4, & cela ne regarde guère que les Ou vrajes particuliers des Voyajeurs; il y en a encore moins dans le 2°, & nous n'en conoiffons pas qui foient dans le re, à moins qu'on ne mette dans ce nombre ceux de Téofrafte ou de Dioskoride. Ce font ces 6 points qui doivent nous fervir d'échele de comparaifon pour juger les Ouvrajes d'Hift. nat. Les Auteurs, dont les productions font dans la 1re claffe, n'ont aucun compte à rendre, finon du plan & de la dif tribution de leur Ouvraje. C'est un devoir effentiel pour ceux qui font dans la 2e claffe, de rendre compte & de ce qui a été fait avant eux, & de ce qu'ils ajoutent aux *Cere Préface a été lue dans la féance publike de l'Académie à fa rentrée de la S. Martin, le 14 Novembre 1759, & les Familles dés Plantes ont été confiées auffi-tôt après à l'impreffion. On ne fera point furpris que cet Ouvraje ait resté 3 ans fous preffe, lorsqu'on verta la dificulté qu'ont dû caufer les colones qui en compofent prefque toutes les pajes. C'eft cette longueur qui a donée lieu à l'Apendix qui eft à la fin, a |