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transit) sont sur le Danube; et pendant qu'un grand nombre de bâtiments autrichiens de toute sorte le montent et le descendent, vont par cette voie à Galatz, à Odessa, à Trébizonde et à Constantinople, pas un seul colis de marchandise russe n'entre dans ce fleuve et ne trouverait aucun avantage à y entrer. La Russie n'y cherche donc qu'un intérêt politique. »

Un tel aveu dans la bouche d'un homme d'État dont toute la vie a été consacrée à cimenter l'alliance entre l'Autriche et la Russie est doublement important. Il atteste combien il était urgent d'écarter la domination moscovite des bouches du Danube; il fait ressortir les féconds avantages que l'Allemagne entière va recueillir de l'œuvre du congrès de Paris.

Qu'il nous soit ici permis de poser une question à ceux des cabinets allemands dont les efforts, au sein de la diète germanique, ne semblaient avoir d'autre but que celui d'enrayer la politique inaugurée par l'Autriche au moyen de l'alliance du 2 décembre.

Croit-on que sans le traité du 2 décembre, l'Allemagne aurait jamais conquis la liberté de la navigation sur le Danube, laquelle lui promet désormais un si riche avenir?

Quiconque veut être de bonne foi, doit sans hésiter répondre non!

S'il pouvait y avoir encore le moindre doute sur ce sujet, il suffirait, pour le faire disparaître, de consulter la fameuse dépêche adressée le 9 mai 1855, par M. de Glinka, chargé d'affaires de Russie près la

Confédération germanique, au comte de Rechberg, président de la diète.

M. de Glinka était chargé de communiquer aux États de la Confédération la note bien connue, du 30 avril, dans laquelle le comte de Nesselrode avait entrepris de rendre les puissances occidentales responsables de l'insuccès des négociations de Vienue. Quelque restreintes et incomplètes que fussent les concessions auxquelles les plénipotentiaires de la Russie avaient souscrit durant les conférences de Vienne par rapport à la navigation du Danube, M. de Glinka avait pour instruction de déclarer positivement à la diète germanique, que le czar n'entendait les réaliser qu'à la condition expresse, que les gouvernements allemands maintiendraient à l'égard de la Russie l'attitude qu'ils avaient observée jusque-là dans les complications politiques du moment 1.

1

L'Allemagne n'aurait donc recueilli d'autre fruit de

MONSIEUR LE COMTE,

› Conformément aux ordres de mon gouvernement, j'ai l'honneur de remettre à Votre Excellence la dépêche ci-jointe du comte de Nesselrode, afin qu'elle soit portée à la connaissance de la diète germanique. L'empereur, mon auguste souverain, en acceptant pour sa part le résultat des conférences de Vienne, en tant qu'il concerne la position future des principautés et la navigation du Danube, y attache la condition que les gouvernements allemands maintiendront, à l'égard de la Russie, l'attitude qu'ils ont observée jusqu'ici dans les complications politiques du moment. La diète germanique voudra bien voir, dans cette résolution de Sa Majesté Impériale, un gage de paix pour l'avenir et un nouveau témoignage d'égards offerts par la Russie aux intérêts auxquels la Confédération germanique a voué sa sollicitude. Je me sens heureux, Monsieur le comte, d'être l'organe de ces sentiments, et saisis l'occasion, etc.

sa stricte neutralité que de conserver à la Russie la paisible possession des bouches du Danube.

Par ses conséquences pratiques le traité du 2 décembre ne pouvait manquer de déjouer les calculs trop habiles de la diplomatie moscovite.

que

La somme des intérêts que les alliés avaient à poursuivre en Orient embrasse deux questions qui, bien distinctes, se complètent mutuellement. La première ayant son centre de gravitation dans l'Euxin peut être appelée la question euxinienne; la seconde, par un motif analogue, la question danubienne.

L'alliance à deux de la France et de la Grande-Bretagne aurait eu pour résultat inévitable de concentrer de préférence leurs efforts dans la solution de la question euxinienne. C'est en Asie que se trouve l'intérêt principal de la Grande-Bretagne, dont les possessions aux Indes étaient indirectement menacées par la prépondérance toujours croissante de la Russie dans l'Euxin. L'intérêt de l'Allemagne en général, et de l'Autriche en particulier, était placé sur les rives du Danube.

L'alliance du 2 décembre, en établissant la solidarité des intérêts entre l'Autriche et les puissances occidentales, permit à la France de seconder les vues de l'Autriche et d'élever, dans l'intérêt de l'équilibre politique, l'affranchissement du Danube à la hauteur d'un grand but européen, ainsi que le comte de Clarendon, dans la séance parlementaire du 5 mai dernier, l'a très-justement défini aux applaudissements de toute la chambre des lords.

VIII.

PROVINCES DANUBIENNES.

CONFIRMATION DES IMMUNITÉS

ET PRIVILEGES DONT LES PRINCIPAUTÉS JOUISSENT AB ANTIQUO,

GARANTIE COLLECTIVE DES PUISSANCES CONTRACTANTES.

RÉVISION DES LOIS ET STATUTS ORGANIQUES.

PROJET DE RÉUNION DE LA MOLDAVIE ET DE LA VALACHIE

EN UNE SEULE PRINCIPAUTÉ.

COMMISSION EUROPÉENNE.

INTERIM DU POUVOIR.

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