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puissances signataires du protocole de Londres, par lequel ont été reconnus les droits du Roi de Prusse, ont adressé à ce souverain une Note collective dont les propositions ont été agréées par S. M. Frédéric-Guillaume. Un conseil de Cabinet fut tenu à Berlin, le 27 décembre au soir, pour s'occuper de cette question. La Prusse resta dans les mêmes dispositions, exigeant la mise en liberté des prisonniers avant de se prêter à aucun arrangement. Enfin, sur l'incitation de la France, une proposition de médiation, qui a été acceptée, fut faite au Gouvernement suisse. En même temps, les autorités fédérales furent invitées catégoriquement par les grandes puissances, ordonner l'élargissement des prisonniers, que l'on regardait comme préliminaire nécessaire de la médiation.

Dans cette circonstance encore, la France a été considérée par les deux parties comme la grande médiatrice dans le différend soulevé entre elles. Ses propositions furent déclarées acceptables. Il devenait urgent que la Prusse et la Suisse disent leur dernier mot dans cette question, les grandes puissances ne pouvant rester en suspens sur un point aussi grave, car, d'une guerre, à l'heure qu'il est, auraient pu résulter pour l'équilibre européen des conséquences qu'il importait de conjurer.

En se mêlant à cette question, l'Autriche aurait dû s'abstenir de se créer de nouvelles inimitiés. Après avoir manifesté jusqu'à ce jour des vues politiques analogues à celles de la Prusse, cette puissance semblait, au lieu de s'opposer à la marche des troupes du roi Frédéric-Guillaume IV sur les territoires de la confédération germanique, pour faire la guerre à la Suisse, s'il en eût été be

soin, devoir seconder ses intentions dans une circonstance où le droit de ce souverain ne saurait être douteux.

Loin de là, elle a cru devoir, la première, soulever certaines difficultés qui, appuyées par d'autres Etats allemands, auraient augmenté en Suisse les velléités de résistance aux propositions pacifiques. Elle pouvait créer ainsi à son ancienne alliée une situation plus délicate encore, si le Gouvernement français n'avait à temps préparé un dénouement heureux à cette question épineuse.

La résolution du Gouvernement fédéral l'a tranchée dans le meilleur sens, en arrêtant que, préalablement à toute négociation entre la Prusse et la Suisse, les royalistes de Neufchâtel seraient mis en liberté. Il est digne d'un gouvernement véritablement libéral de procéder ainsi; mais il est assez peu concevable, de la part du Gouvernement autrichien, de suivre ici, comme ailleurs, une marche ambigüe qui ne saurait profiter ni à ses intérêts moraux, ni à ses intérêts matériels.

Tandis qu'elle est inquiétée du côté de la Hongrie, tourmentée du côté de l'Italie, en butte à nombre de petites attaques de la part des Etats de la Confédération, mal vue de la Russie, dans une situation équivoque sur d'autres points, n'eût-il pas été sage de la part de l'Autriche, dans la question de Neufchâtel, qu'elle fit en sorte de conserver au moins l'amitié de la Cour de Prusse?

L'ALLEMAGNE ET LA CONFÉDÉRATION

GERMANIQUE.

L'ALLEMAGNE ET LA CONFÉDÉRATION

GERMANIQUE.

PAYS-BAS. - Roi: - GUILLAUME III, prince d'Orange-Nassau, grand-duc de Luxembourg, etc., monté sur le trône le 17 mars 1849, à l'âge de 32 ans.

SAXE.-Roi:-JEAN, monté sur le trône le 9 août 1854, à l'âge de

53 ans.

BAVIÈRE. — Roi : - MAXIMILIEN II JOSEPH, monté sur le trône le 20 mars 1848, à l'âge de 35 ans.

HANOVRE. Roi: - GEORGE V, monté sur le trône le 30 novembre 1851; à l'âge de 32 ans.

WURTEMBERG. - Roi :- GUILLAUME Ier, monté sur le trône le 30 octobre 1816, à l'âge de 35 ans.

SAXE-COBOURG-GOTHA.-Duc:-ERNEST II, prend les rênes du gouvernement le 29 janvier 1844, à l'âge de 26 ans.

BRUNSWICK.-Duc: - AUGUSTE-LOUIS, prend les rênes du gouvernement le 25 avril 1831, à l'âge de 25 ans.

BADE.- Grand-Duc: — FRÉDÉRIC-GUILLAUME-LOUIS, duc de

Zaehringen, régent depuis le 24 avril 1852 jusqu'au 5 septembre 1856, où il prend les rênes du gouvernement avec le titre de Grand-Duc, à l'âge de 29 ans.

HESSE. Grand-Duc: - LOUIS III, prend les rênes du gouvernement le 16 juin 1848, à l'âge de 42 ans.

L'Assemblée fédérale des représentants de la Confédération germanique est présidée par le COMTE Dde Rechberg et RHOTENLOEVEN, Conseiller intime et Chambellan impérial et royal, Ministre plénipotentiaire et Ambassadeur présidentiel.

Dans la grande question politique dont la dernière phase s'accomplit en ce moment, l'Allemagne a rempli un rôle tout secondaire, il est vrai, mais dont on ne peut méconnaître l'importance. En dehors de l'Autriche et de la Prusse, les différents Etats qui la composent ont exercé une certaine influence sur les résolutions des puis

sances.

Le Roi des Pays-Bas, S. M. Guillaume III, est certainement, parmi tous les souverains de ces Etats, celui dont la loyale neutralité a dû être le mieux appréciée par la France et par la Russie. En engageant cette dernière puissance à conclure une paix honorable, il a donné, au moment même où l'ultimatum autrichien allait être accepté, une preuve du tact politique qui a toujours distingué ses actes.

Dans la question du percement de l'isthme de Suez, qui devient une affaire d'intérêt universel, le roi Guillaume a montré également la justesse de ses vues économiques en constituant, le premier en Europe, une savante commission à l'effet d'étudier les avantages qui

doivent résulter pour la Hollande, ce pays si essentiellement commercial et maritime, de la jonction des deux

mers.

La Confédération germanique, composée d'Etats placés sous le protectorat de l'Autriche, a suivi assez volontiers les errements politiques de cette grande puissance.

La faiblesse de chacune de ces principautés leur interdit, pour ainsi dire, toute initiative dans les grandes affaires européennes. Mais les sympathies de la plupart se sont prononcées pour la Russie, lors du conflit oriental. Unies par des liens de parenté avec la famille du Czar, les familles souveraines allemandes auraient volontiers embrassé sa cause si l'attitude des puissances occidentales le leur avait permis. Cependant, il est juste de dire que le duc de Saxe-Cobourg-Gotha, l'un des princes les plus éclairés de l'Allemagne, et le duc de Brunswick, dont la fermeté et la loyauté de caractère ont su toujours contenir les passions extrêmes, n'ont pas hésité à proclamer hautement leurs vœux pour le triomphe des armées alliées. C'était un acte de noble indépendance dont l'opinion doit tenir compte à ces deux souverains.

Le Gouvernement du grand-duché de Bade, sans prendre une attitude aussi nette, s'est prudemment abstenu de manifester contre les puissances de l'Occident cette hostilité sourde que d'autres Cours allemandes n'ont pas su contenir.

Plus accessible aux suggestions de la Russie, le Roi de Wurtemberg s'est cependant tenu à part de toute discussion irritante, malgré les divisions de sa famille même sur le parti à embrasser dans la question d'Orient. Son rôle politique a donc été nul sur ce point.

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