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» le pays, car il s'immola avec un héroïsme sans pareil sur l'autel de » la patrie, pour la délivrer du tyran quî l'opprimoit.

» Décrète :

» Art. 1cr. Est accordée une pension de trente ducats mensuels à Madeleine Russo, mère de Milano, sa vie durant, à compter du 1er octobre prochain.

» Art. 2. Est accordée une dot de deux mille ducats pour chacune des deux sœurs de Milano.

» Cette somme sera convertie en rentes sur l'Etat, à titre de dot inaliénable, et sera donuée aux autres sœurs dans le courant du mois d'octobre prochain.

Art. 3. Le ministre des finances est chargé de l'exécution du présent décret..

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» Le soussigné, en portant ce décret à la connoissance de l'Europe eroit pouvoir se dispenser de tout commentaire sur cette disposition inqualifiable. En aucun pays la révolution n'étoit arrivée à ce degré de perversité et d'anarchie; jusqu'à ce jour on n'avoit pas vu encore honorer le régicide comme chose sainte, récompenser publiquement l'assassinat et provoquer ainsi au meurtre des souverains. La dictature qui règne dans le royaume des Deux-Siciles a offert cet affigeant spectacle. Cette glorification de l'assassinat a eu lieu dans une ville occupée par les troupes piémontaises, par un condottiere agissant au nom du roi de Sardaigne, qui depuis quatre mois récuse toute espèce de responsabilité, car on ment à son drapeau et à son nom.

» L'homme qui tente d'assassiner son semblable, le soldat qui sort des rangs ponr tuer son général; le citoyen qui, armé d'une batonnette, se précipite sur son roi, est donc considéré par le gouvernement de Garibaldi comme un martyr digne d'éloge, de récompense et de regrets! Cette apothéose dans le journal officiel de Naples, ces récompenses du régicide données au nom du roi Victor-Emmauuel parlent plus haut que toute description de l'anarchie et de l'état déplorable où gémit le pays depuis l'invasion. Je ne proteste pas contre le scandale de ce décret qui révolte tout sens moral, tout principe d'honneur et de religion. Je me borne à le dénoncer à la justice de l'Europe comme une des innombrables preuves de la moralité politique de certaines gens qui, grâce à la force étrangère et en provoquant à d'indignes trahisons, ont usurpé l'autorité et occupé la partie la plus considérable de la Péninsule. »

10. Note adressée par le ministre des affaires de Russie au comte de Cavour. (Voy. cette pièce plus loin).

11. Les troupes françaises occupent Viterbe et autres lieux dans les environs de Rome.

Le projet de loi dit des annexions est adopté par la Chambre des députés sarees, à la majorité de 290 voix (6 boules noires se trouvent dans l'urne).

13. Victor-Emmanuel entre à Giulianova, ville napolitaine.

16. Vote du Sénat sarde sur la loi des aunexions. Même résultat à peu près que dans la Chambre des députés. On trouve 12 boules noires dans l'urne.

17. Le roi de Naples ayant acquis la certitude qu'une armée pié montaise alloit marcher sur Capoue, s'étoit décidé à préparer l'évacuation de cette place et à se retirer sur Gaëte. Un corps de troupes de 11,000 hommes, chargé par lui de protéger ce mouvement de retraite, soutient près d'Isernia un premier engagement avec les Piémontais, à la suite duquel il se replie sur Venafro et Teano, où il est rallié par le corps de Cajazzo.

19. Note du ministre des affaires étrangères du royaume de Naples, adressée aux représentants des puissances accréditées près de S. M. Sicilienne, au sujet de la flotte napolitaine livrée au Piémont par Garibaldi. (Voy. cette note plus loin).

20. S. Exc. Mgr Sacconi, archevêque de Nicée, nonce apostolique à Paris, retourne à Rome, avec un congé illimité,

Décret impérial supprimant la Gazette de Lyon, feuille catholique avantageusement connue, dont l'opposition est jugée intolérable par le gouvernement.

21. Congrès des empereurs de Russie et d'Autriche et du princerégent de Prusse à Varsovie.

22. Fin des opérations électorales à Naples et autres lieux, au sujet de la question de l'annexion du royaume des Deux-Siciles au Piémont. Le vote est généralement affirmatif et favorable à la révolution.

24. Le Journul de Rome publie la note suivante de général de La moricière :

<«<ll est vrai, comme le dit le Moniteur français du 15 octobre, que pendant l'invasion des Marches et de l'Ombrie par les troupes piémontaises, le général commandant l'armée pontificale n'a reçu aucune dépêche de S. Exc. l'ambassadeur de France à Rome. Une communication de cette nature auroit été dailleurs tout à fait anor

male.

Mais le 10 septembre, jour où fut notifiée, dans les termes que l'on se rappelle sans doute, la déclaration de guerre du Piémont, le général de Lamoricière recevoit à Spolète, de M. le ministre des armes, une dépêche télégraphiqne où se trouvoient les lignes suivantes:

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L'ambassade de France, informée de la déclaration de guerre du » gouvernement sarde, a écrit à Marseille et a reçu la réponse que »l'empereur avait écrit au roi de Piémont pour lui déclarer que s'il » attaquoit les Etats du Pape, il s'y opposeroit par la force.»>

Le 16 septembre, faisant halte à Montesanto, entre Macerata et Lorette, le général Lamoricière reçut, par le ministre des armes, communication de la dépêche qui suit, adressée antérieurement par S. Exc. le duc de Gramont au consul de France à Ancòne :

» L'empereur a écrit de Marseille au roi de Sardaigne que si les » troupes piemontaises pénètrent sur le territoire pontifical il sera » forcé de s'y opposer. Les ordres sont déjà donnés pour embarquer

» des troupes à Toulon, et ces renforts vont arriver incessamment. » Le gouvernement de l'empéreur ne tolérera pas la coupable agres»sion du gouvernement sarde. Comme vice- consul de France, vous » devez régler votre conduite en conséquence.

» Signé: GRAMONT, »

En arrivant à Ancône, le 18 septembre, le général Lamoricière s'assura que M. de Courcy, consul de France en cette ville, avoit reçu cette dépêche, et dès lors, il en fit connoître le contenu par une affiche. Cette dépêche avoit été envoyée par le consul de France au général piémontais Cialdini qui étoit en marche de Sinigaglia sur Ancone; ce général se borna à en donner un reçu et continua sa marche

Ce fait a donné lieu à divers commentaires; mais comme ils n'ont rien d'officiel, nous croyons devoir les passer sous silence.

Quoi qu'en dise le Moniteur, les termes mèmes de la dépêche de S. Exc. le duc de Gramont prouvent que, dès cette époque, il étoit question d'envoyer des troupes françaises dans les Etats pontificaux. Déjà le 62o de ligne avait débarqué à Civita- Vecchia le 6 septembre, et S. Exc, le général de Goyon étoit attendu pour le 17.

Enfin beaucoup de personnes, y compris le consul de France à Ancone, étoient convaincus qn'un des bâtiments de guerre de la station française dans la mer de Sicile seroit envoyé dans les eaux d'Ancône pour empêcher, sinon la canonnade contre les forts, du moins le bombardement de la ville, qui n'a pas duré moins de dix jours.

Il seroit difficile de soutenir que, du 10 au 23 septembre, ce bâtiment n'auroit pas eu le temps d'arriver.

Rome, 23 octobre 1860.»

25. Le Journal de Rome publie la lettre suivante du duc de Gramont au cardinal Antonnelli :

» Monsieur le cardinal,

"Rome 25 octobre.

» J'ai lu dans le Journal de Rome d'hier un article qui m'a causé une pénible surprise. Je fais appel à la loyauté de Votre Eminence pour la prier de faire rectifier une grave inexactitude qui s'y trouve énoncée.

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D'après cet article, M. le pro ministre des armes auroit envoyé, le 10 septembre, au général de Lamorieière à Spolète, une dépêche télé graphique annonçant que l'ambassade de France avoit reçu la nouvelle que l'empereur avoit écrit au roi de Piêmont pour lui déclarer que, s'il attaquoit les Etats du Pape, il s'y opposeroit par la force. (Si sarrebe opposto colla forza). »

» La nouvelle qu'avoit reçue l'ambassade a été inexactement reproduite par M. le pro-ministre des armes, et Votre Eminence le sait mieux que personne, car je la lui ai communiquée directe

ment.

» M. le pro ministre des armes y a ajouté les mots par la force

(colla forza), qui n'y étoient pas, et le but de cette altération n'échappera à personne.

» La dépêche parvenue à l'ambassade disoit que, dans le cas d'une agression du roi de Sardaigne, l'empereur seroit forcé de s'y opposer, mais il n'a jamais été question de faire la guerre au Pié

mont.

» J'aurai le droit de m'étonner que le Journal de Rome ait été autorisé à publier une dépêche du gouvernement de l'empereur dont je n'avois pas donné copie à Votre Eminence je m'abstiens de dire quelle a été mon impression en constatant que le texte en avoit été falsifié.

Je voudrois pouvoir, monsieur le cardinal, ne rien ajouter aux pénibles observations que je viens de vous adresser; mais il m'est impossible de ne pas protester contre l'abus en vertu duquel, saisissant dans les bureaux de l'administration des télégrapbes pontificaux une dépêche privée que j'ai adressée à un des agents places sous mes ordres, le gouvernement pontifical se permet de la divulguer d'une manière qui blesse autant les convenances que les lois réciproques de la correspondance télégraphique. Que des gouvernement hostiles, après s'être emparé par la force des stations télégraphiques, livrent à la publicité les dépèches ennemies tombées en leur pouvoir, cela se comprend jusqu'à un certain point, sans s'excuser toutefois; mais qu'un gouvernement allié profite de la sécurité que devoit inspirer son honnêteté, pour violer les règles les plus élémentaires du droit des gens, et abuser de la confiance qu'on lui accorde, c'est un procédé qu'il appartient à la conscience publique de juger,

» Je termine en renouvellant à Votre Eminence ma demande de rectificatiou, et je ne dois pas lui cacher que si, contre mon attente cette demande n'est pas prise en consideration, je me réserve d'adopter telle mesure que je jugerai convenable pour retablir la vérité des faits et éclairer le public que l'article du Journal de Rome a évidemment pour but d'induire en erreur.

» Je prie Votre Eminence d'agréer les assurances de mes sentiments de considération les plus distingués.

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26. Départ de Varsovie des princes réunis dans cette ville.

26. Les deux corps de troupes napolitaines, formant un effectif d'environ 15,000 hommes, soutiennent un combat très-vif contre l'armée piémontaise et parviennent à se dégager, en laissant 5 à 600 prisonniers entre les mains de l'ennemi.

27. Dépêche de lord John Russell à l'ambassadeur anglais à Turin, approuvant la conduite du Piémont. (Voy. plus loin cette pièce toutà fait contraire à celle du mème du 31 août).

AUTRICHE.

La Gazette de Vienne du 21 octobre a publié les documents sui

vants:

K

MANIFESTE IMPÉRIAL.

A MES PEUPLES.

Lorsque je montai sur le trône de mes ancêtres, la monarchie étoit en proie à de violentes secouses.

Après uue lutte extrèmement douloureuse pour mes sentiments patriotiques, surgit dans mes domaines comme dans presque tous les pays fortement ébranlés du continent européen, le besoin impérieux d'une concentration plus étroite du pouvoir gouvernemental. L'ordre public et la sécurité du plus grand nombre des habitants paisibles de la monarchie exigeoient cette mesure lee passious excitées et les tristes souvenirs du passé le plus voisin rendoient impossible le libre mouvement des éléments naguère encore si hostiles.

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J'ai voulu prendre connoissance des voeux et des besoins des divers pays de la monarchie, et j'ai fondé et convoqué en conséquence mon conseil de l'empire renforcé en vertu de ma patente du 3 mars de cette année.

» En considération des propositions que ce conseil m'a soumises, j'ai résolu de rendre et de publier aujourd'hui un rescrit relativement à l'organisation politique de la monarchie, aux droits et â la situation des royaumes et des pays en particulier, en même temps qu'à la garantie, au réglement et à la représentation politique de la monarchie entière.

» Je remplis mon devoir de souverain, en rattachant de cette manière les souvenirs, les vœux et les prétentions légitimes de mes peuples aux besoins réels de ma monarchie et en confiant, avec une entiere tranquillité, à la sagesse et au zèle patriotique de mes peuples le développement progressif et à l'afferinissement des institutions données ou retablies de nouveau par moi. J'attends leur heureux succès de la protection et de la grâce du Tout-Puissant dans les mains duquel reposent les destinées des princes et des nations, et qui ne refusera pas sa bénédiction aux profonds et consciencieux désirs de mon cœur.

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Vienue, le 20 octobre 1860.

"FRANÇOIS-JOSEPII m. p.

Patente impériale pour l'organisation politique intérieure de la monarchie.

Nous, François Joseph Ier, etc.

Alors que nos ancêtres de glorieuse mémoire s'occupoient à

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