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elles lient et obligent tous et chacun de ceux qu'elles concernent, comme si elles avoient été intimées nommément et personnellement à chacun en particulier.

Nous voulons qu'aux copies manuscrites ou imprimées des présentes Lettres, portant la signature de quelque notaire public et munies du sceau d'une personne constituée en dignité ecclésiastique, on ajoute en tous lieux et chez tous les peuples, tant en jugement que hors de jugement, la même foi absolument qu'on ajouteroit à ces lettres, si elles étoient présentées et montrées en original.

Donné à Rome, près S. Pierre, sous l'anneau du Pêcheur, le 26 mars de l'an 1860.

De notre Pontificat le quatorzième.

Lieu † du sceau.

PIE IX, PAPE.

L'an de la Nativité de N. S. MDCCCLX indict. III, le 29 Mars, l'an XIV du Pontificat de N. T. S. Père et Seigneur en J.-C. PIE IX, pape par la divine Providence, les présentes Lettres Apostoliques ont élé affichées et pu→ bliées aux portes des Basiliques de Latran et du Vatican, de la Chancel→ cellerie Apostolique, du Palais de justice d'Innocent et au Champ de Flore par moi Louis Seraphini, courrier apostolique.

Philippe Ossani, chef des courriers.

plis, etiam impressis manu alicuis Notarii Publici subscriptis, et sigillo alicujus Personae in dignitate ecclesiastica constitutae munitis eadem prorsus fides ubique locorum et gentium tam in judicio, quam extra illud ubique adhibeatur, quae adhiberetur ipsis praesentibus, ac si forent exhibitae vel ostensae.

Datum Romae apud S. Petrum sub Annulo Piscatoris die XXVI Martii Anno MDCCCLX.

Pontificatus Nostri Anno Decimo Quarto.

Lo+co Sigilli

PIVS PP. IX.

Anno a Nativitate Domini MDCCCLX. Indict. III. die vero 29 Martii Pontificatus SSmi in Christo Patris et Domini Nostri Domini PII divina providentia PAPÆ NONI Anno XIV. præsentes Litteræ Apostolicœ affixœ et publicatæ fuerunt ad valvas Basilicarum Lateranensis et Vaticanæ, et Cancellariæ Apostolicæ ac Magna Curiæ Innocentianæ atque in Acie Campi Fiore per me Aloisium Serafini Apost, Curs.

Filippus Ossani Magis: Curs.

L'ARMÉE DU PAPE.

S'il est utile et en quelque sorte nécessaire que le chef de Eglise soit en même temps prince souverain, afin de ne

dépendre d'aucun gouvernement et d'exercer son ministère sacré en toute liberté, il est évident qu'il doit avoir à sa disposition une force matérielle, proportionnée à l'étendue et à la population de ses Etats, et répondant en outre aux circonstances où il se trouve. Sans cette force, aucun gouvernement n'est en sûreté et ne peut même exister. Le pouvoir spirituel ne suffit point pour gouverner, parce qu'il ne commande qu'à ceux qui veulent bien le reconnoître, et que, manquant d'empire sur les autres, il n'a rien pour les forcer d'obéir.

La triste expérience que fait le Souverain Pontife actuel, depuis les premiers temps de son règne, démontre parfaitement cette vérité. Entouré d'ennemis et privé d'une armée sur laquelle il puisse compter, il est réduit à se faire garder par des troupes étrangères. Les Français à Rome, les Autrichiens à Bologne, tel a été l'appui nécessaire de son autorité jusqu'aujourd'hui; et l'on voit quel a été l'effet immédiat du départ des premiers. Que seroit-il arrivé à Rome, si les Français l'avoient quittée brusquement, à l'époque où les Autrichiens abandonnoient les Romagnes?

Une telle situation ne peut durer; et comme, d'ailleurs, le départ de la garnison française doit être prévu, et que, d'un autre côté, la révolution, qui approche et avance toujours, a déjà envahi une partie de l'Etat pontifical, il est plus que temps de créer une force respectable et d'aller résolûment au devant du danger. C'est ce que Pie IX a compris ; et l'on peut heureusement dire aujourd'hui, que le monde catholique l'a compris avec lui.

Il faut, pour créer une armée, des hommes et de l'argent ; il faut, en outre, des chefs capables, qui sachent ce que c'est qu'une armée. Il semble aujourd'hui permis d'espérer, qu'aucun de ces moyens ne manquera au gouvernement pontifical. Ses propres revenus ne suffiroient pas; on le sait, et de toutes parts les fidèles s'empressent de venir à son secours. L'œuvre du Denier de St. Pierre s'établit et se propage rapidement; et l'on peut prédire que cette contribution volontaire, quelque légère qu'elle soit, finira, s'il le faut, par suppléer à tous les besoins de la caisse pontificale. Plus loin nous parlons d'un emprunt de cinquante millions, ouvert à son profit dans notre pays. L'argent, le nerf de la guerre, ne

fera pas défaut; et ce premier des moyens fera trouver le

reste.

On connoît la nomination de M. le général de Lamoricière comme chef de l'armée romaine. Ce choix est des plus heureux et fait naître une confiance générale. Outre qu'il est sincèrement catholique, M. de Lamoricière passe avec raison pour un des meilleurs officiers de l'armée française. Il est arrivé à Rome le dimanche des Rameaux, 1er avril, après avoir débarqué à Ancône, où il a vu une partie des soldats de S. S. Ayant accepté le suprême commandement des mains du Saint-Père, il a adressé à l'armée la proclamation suivante :

<< Soldats,

<«< Sa Sainteté le Pape Pie IX ayant daigné m'appeler à >> l'honneur de vous commander pour défendre ses droits mé>> connus et menacés, je n'ai point hésité à reprendre mon » épée.

>> Aux accents de la grande voix qui naguère, du haut du >> Vatican, faisoit connoître au monde les dangers du Patri>> moine de St-Pierre, les catholiques se sont émus et leur » émotion s'est bientôt répandue sur tous les points de la >> terre.

>> C'est que le Chistianisme n'est pas seulement la religion >> du monde civilisé, il est le principe et la vie même de la » civilisation; c'est que la Papauté est la clef de voûte du >> Christianisme et toutes les nations chrétiennes semblent » avoir aujourd'hui la conscience de ces grandes vérités qui >> sont notre foi.

» La Révolution comme autrefois l'islamisme menace au>>jourd'hui l'Europe,et aujourd'hui comme autrefois, la cause » du Pape est celle de la civilisation et de la liberté dans le » monde.

» Soldats, ayez confiance et croyez que Dieu soutiendra >> notre courage à la hauteur de la cause dont il confie la dé>> fense à nos armes. >>

En quelles forces l'armée pontificale consiste-t-elle, dans le moment où M. de Lamoricière se met à sa tête? D'après une note, fournie au Journal des Débats par son correspondant romain, en voici le tableau puisé aux meilleures sources officielles, au 1er mars 1860:

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D'après d'autres correspondances, la composition ne seroit pas tout-à-fait la même, et le total des forces dépasseroit les 22 mille hommes, y compris les gardes urbaines. Le nombre, on le conçoit, n'est pas ce qui importe le plus; il s'agit surtout de la qualité et de la manière dont les corps sont montés. Un correspondant prétend que le bataillon d'artillerie n'a ni chevaux ni train pour le transport des munitions. Il résulte du tableau que nous donnons, qu'à l'exception de la gendarmerie à cheval, la cavalerie est nulle dans cette armée et qu'elle est toute à créer. En somme, il faut croire que l'ensemble n'a point paru décourageant à M. de Lamoricière, et qu'il ne désespère pas d'en faire une armée véritable, petite en nombre, mais réunissant les parties nécessaires, disciplinée et prête à agir avec vigueur. Dans cette œuvre de réorganisation, l'illustre général sera activement secondé par un ancien officier de l'armée belge, Mgr de Mérode, qui a provisoirement accepté la charge de ministre de la guerre.

D'un autre côté, le Journal de Rome vient d'annoncer que le commandant en chef a reçu différentes sommes qui lui ont été envoyées, pour être employées aux besoins de ses troupes et servir aux frais de défense, réclamés par les cir

constances. Le général a prié le Saint-Père de vouloir bien nommer une commission, pour recevoir ces offrandes. Sa Sainteté, appréciant la délicatesse de M. de Lamoricière, a nommé à cet effet une commission formée de trois cardinaux, dont un français, un anglais et un allemand, LL. EEm. Villecourt, Wiseman et Reisach, et de Mgr Ferrari, ministre des finances. La même feuille fait remarquer que toutes les oflrandes parvenues jusqu'à présent à Rome, de la part de tant de catholiques de toutes les nations, offrandes qui s'élèvent à 300 mille écus (environ 1,650,000 frs), ont été versées, par ordre du Saint-Père, dans les caisses publiques, dont les besoins, dans ces moments-ci, sont évidents. Ajoutons qu'un noble et généreux Français, M. le duc de la Rochefoucauld, ne pouvant faire accepter au Pape une somme de 600,000 frs, lui a fait don de deux batteries de canons rayés.

Espérons que l'armée papale, bien organisée, bien montée, obéissant au commandement unique d'un général expérimenté et résolu, saura du moins faire respecter l'autorité et maintenir la tranquillité publique, en convainquant les artisans de désordre de leur impuissance et de l'inutilité de toute tentative au profit de la révolution. Il s'agira d'abord, non pas d'attaquer, mais de défendre et de résister avec succès. Si M. de Lamoricière parvient à montrer à l'Europe, que le gouvernement pontifical peut désormais se passer de troupes étrangères, il aura rendu un service signalé au SouverainPontife et à l'Eglise, et sa gloire sera grande.

NOUVELLES

POLITIQUES ET RELIGIEUSES.

Belgique. 1. Deux pièces importantes occupent la plus grande partie de cette livraison. Nous avons cru devoir les donner dans les deux langues, en mettant momentanément de côté des matières moins sérieuses. Le concordat de Bade nous semble mériter une attention particulière; plus loin nous publions le texte de la résolution de la seconde Chambre badoise et le manifeste du grand-duc, relativement au concordat. Quant au Bref d'excommunication, nous avons tâché d'en donner une traduction exacte et complète. De pareils

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