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doit aboutir à la destruction de l'Empire ottoman. » Dans cette circonstance, Sa Majesté se sent appelée, par les égards dus à un Empire dont l'intégrité et l'indépendance sont essentielles à la paix de l'Europe, par les sympathies de son peuple en faveur du droit contre l'injustice, et par le désir d'éloigner de ses possessions les conséquences les plus pernicieuses, ainsi que de sauver l'Europe de la prépondérance d'une puissance qui a violé la foi des traités, et qui défie l'opinion du monde civilisé, à prendre les armes, de concert avec l'Empereur des Français, pour défendre le Sultan.

>> Sa Majesté est convaincue qu'en agissant de la sorte, elle aura l'appui cordial de son peuple, et qu'un prétendu zèle pour la religion sera vainement invoqué pour couvrir une agression entreprise contrairement aux saints préceptes et à l'esprit pur et bienfaisant du christianisme.

» Sa Majesté espère humblement que ses efforts. seront couronnés de succès, et que, par la bénédiction de la Providence, la paix pourra être rétablie sur des fondements à la fois sûrs et solides.

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Ce document prouve qu'il existait une entente parfaite entre l'Empereur des Français et la reine d'Angleterre.

Voici le texte du traité d'alliance conclu à Londres le 10 avril :

Leurs Majestés l'Empereur des Français et la reine du Royaume-Uni de la Grande-Bretagne et d'Irlande,

décidées à prêter leur appui à Sa Majesté le Sultan Abdul-Medjid, Empereur des Ottomans, dans la guerre qu'elle soutient contre les agressions de la Russie, et amenées en outre, malgré leurs efforts sincères et persévérants pour maintenir la paix, à devenir ellesmême parties belligérantes dans une guerre qui, sans leur intervention active, eût menacé l'existence de l'équilibre européen et les intérêts de leurs propres États, ont, en conséquence, résolu de conclure une convention destinée à déterminer l'objet de leur alliance, ainsi que les moyens à employer en commun pour le remplir, et nommé à cet effet pour leurs plénipotentiaires :

Sa Majesté l'Empereur des Français, le sieur Alexandre Colonna, comte Walewski, grand officier de l'ordre impérial de la Légion d'honneur, etc., etc., son ambassadeur près Sa Majesté Britannique;

Et Sa Majesté la Reine du Royaume-Uni de la Grande-Bretagne et d'Irlande, le très-honorable Georges-Guillaume-Frédéric, comte de Clarendon, baron Hyde de Hindon, pair du Royaume-Uni, etc., principal secrétaire d'État de Sa Majesté Britannique pour les affaires étrangères;

Lesquels, s'étant réciproquement communiqué leurs pleins pouvoirs, trouvés en bonne et due forme, ont arrêté et signé les articles suivants :

ART. 4. Les hautes parties contractantes s'engagent à faire ce qui dépendra d'elles pour opérer le rétablissement de la paix entre la Russie et la Sublime Porte sur des bases solides et durables, et pour garantir l'Europe contre le retour des regrettables

complications qui viennent de troubler si malheureusement la paix générale.

-

ART. 2. L'intégrité de l'empire ottoman se trouvant violée par l'occupation des provinces de Moldavie et de Valachie, et par d'autres mouvements des troupes russes, LL. MM. l'Empereur des Français et la reine du Royaume-Uni de la Grande-Bretagne et d'Irlande se sont concertées et se concerteront

sur les moyens les plus propres à affranchir le territoire du Sultan de l'invasion étrangère et à atteindre le but spécifié dans l'article 4. Elles s'engagent à cet effet à entretenir, selon les nécessités de la guerre, appréciées d'un commun accord, des forces de terre et de mer suffisantes pour y faire face, et dont des arrangements subséquents détermineront, s'il y a lieu, la qualité, le nombre et la destination.

ART. 3. Quelque événement qui se produise en conséquence de l'exécution de la présente convention, les hautes parties contractantes s'obligent à n'accueillir aucune ouverture ni aucune proposition tendant à la cessation des hostilités, et à n'entrer dans aucun arrangement avec la cour impériale de Russie, sans en avoir préalablement délibéré en

commun.

ART. 4. Animées du désir de maintenir l'équilibre européen, et ne poursuivant aucun but intéressé, les hautes parties contractantes renoncent d'avance à retirer aucun avantage particulier des événements qui pourront se produire.

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la reine du Royaume-Uni de la Grande-Bretagne et d'Irlande recevront avec empressement dans leur alliance, pour coopérer au but proposé, celles des autres puissances de l'Europe qui voudraient y entrer. ART. 6. La présente convention sera ratifiée, et les ratifications seront échangées à Londres, dans l'espace de huit jours.

En foi de quoi les plénipotentiaires respectifs l'ont signée, et y ont apposé le sceau de leurs armes.

Du reste, ce traité d'alliance n'était que le corollaire d'une convention conclue à Constantinople, à la date du 12 mars, entre les plénipotentiaires de l'Empereur des Français, de la reine d'Angleterre et du Sultan; convention dont la teneur suit :

ART. 1. Sa Majesté l'Empereur des Français et Sa Majesté la reine du Royaume-Uni de la GrandeBretagne et d'Irlande, ayant déjà, à la demande de Sa Majesté Impériale le Sultan, ordonné à de puissantes divisions de leurs forces navales de se rendre à Constantinople, et d'étendre au pavillon et au territoire ottoman la protection que permettaient les circonstances, Leursdites Majestés se chargent, par le présent traité, de coopérer encore davantage, avec Sa Majesté Impériale le Sultan, pour la défense du territoire ottoman en Europe et en Asie contre l'agression russe, en employant à cette fin tel nombre de leurs troupes de terre qui peut paraître nécessaire pour atteindre ce but; lesquelles troupes de terre Leursdites Majestés expédieront aussitôt vers tels ou tels points du territoire ottoman qu'il sera jugé à propos; et Sa Majesté Impériale le Sultan convient que les troupes

de terre françaises et anglaises ainsi expédiées pour la défense du, territoire ottoman recevront le même accueil amical et seront traitées avec la même çonsidération que les forces navales françaises et britanniques employées depuis quelque temps dans les eaux de la Turquie.

ART. 2. Les hautes parties contractantes s'engagent, chacune de son côté, à se communiquer réciproquement, sans perte de temps, toute proposition que recevrait l'une d'elles de la part de l'Empereur de Russie, soit directement, soit indírectement, en vue de la cessation des hostilités, d'un armistice ou de la paix; et Sa Majesté Impériale le Sultan s'engage en outre à ne conclure aucun armistice et à n'entamer aucune négociation pour la paix, ou à ne conclure aucun préléminaire de paix ni aucun traité de paix avec l'Empereur de Russie, sans la connaissance et le consentement des hautes parties contractantes.

ART. 3. Dès que le but du présent traité aura été atteint par la conclusion d'un traité de paix, Sa Majesté l'Empereur des Français et Sa Majesté la reine du Royaume-Uni de la Grande-Bretagne et d'Irlande prendront aussitôt les arrangements pour retirer immédiatement toutes leurs forces militaires et navales employées pour réaliser l'objet du présent traité, et toutes les forteresses ou positions dans le territoire ottoman qui auront été temporairement occupées par les forces militaires de la France et de l'Angleterre, seront remises aux autorités de la Sublime Porte Ottomane, dans l'espace de quarante

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