De la folie considérée sous le point de vue pathologique, philosophique, historique et judiciaire depuis la Renaissance jusqu'au dix-neuvième siècle, Band 2

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Seite 298 - Je n'entreprendrai pas d'exprimer quelle fut mon admiration et ma joie, lorsque je sentis et que j'entendis couler par ma bouche un ruisseau de paroles saintes, dont mon esprit n'était point l'auteur, et qui réjouissaient mes oreilles.
Seite 65 - ... et comme cet esprit s'unit avec le mien, sans m'ôter ni la connaissance ni la liberté de mon âme, en se faisant néanmoins comme un autre moi-même et comme si j'avais deux âmes dont l'une est dépossédée de son corps et de l'usage de ses organes et se tient à quartier, en voyant faire celle qui y est introduite. Les deux esprits se combattent dans un même champ qui est le corps et l'âme est comme partagée...
Seite 309 - autre pays que celui-ci, l'on ne feroit autre chose « que d'envoyer M. le maire et la prophétesse aux « Petites-Maisons. M. l'évêque m'a proposé de le « faire arrêter. J'ai voulu auparavant en conférer « avec M. de Baville , ordonnant cependant de l'ob...
Seite 283 - Aussitôt nous courûmes tous : l'enfant, âgé de treize à quatorze mois, était emmaillotté dans le berceau, et il n'avait encore jamais parlé de lui-même, ni marché. Quand j'entrai avec mes amis, l'enfant parlait distinctement en français, d'une voix assez haute, vu son âge ; en sorte qu'il était aisé de l'entendre par toute la chambre. Il exhortait (comme les autres que j'avais vus dans l'Inspiration) à faire des œuvres de repentance ; mais je ne fis pas assez d'attention à ce qu'il...
Seite 65 - Vous pouvez vous figurer quel plaisir il ya de se trouver à la merci de Dieu seul. Je ne vous en dirai pas davantage, il me suffit que, sachant mon état, vous preniez sujet de prier pour moi; tant il ya que depuis trois mois et demi je ne suis jamais sans avoir un diable auprès de moi en exercice. Les choses en sont venues si avant que Dieu a permis, je pense, pour mes péchés, ce qu'on n'a peut-être jamais vu en...
Seite 455 - C'est ce qu'on observe encore dans les armées un jour de bataille, quand l'enthousiasme du courage, comme les terreurs paniques , se propagent avec tant de rapidité. Le son du tambour et de la musique militaire, le bruit du canon , la mousqueterie., les cris, le désordre, ébranlent les organes, donnent aux esprits le même mouvement, et montent les imaginations au même degré. Dans cette unité d'ivresse, une impression manifestée devient universelle; elle encourage à charger ou détermine...
Seite 84 - Et elles reviennent de cet évanouissement sans que l'on y employe aucun remède et d'une façon encore plus merveilleuse que n'en a été l'entrée ; car c'est en remuant premièrement l'orteil, puis le pied, puis la jambe, puis la cuisse, puis le ventre, puis la poitrine et puis la gorge, mais ces trois derniers par un grand mouvement de dilatation , le visage demeurant cependant toujours apparemment interdit de tous ses sens, lesquels enfin il reprend tout à coup en grimaçant; et la religieuse...
Seite 331 - On tente de lui faire prendre quelques alimens ; elle cède au besoin de parler, de s'agiter, fait mille contorsions ridicules, interpelle d'une manière familière ses voisins et ses proches, leur frappe sur les membres, les regarde d'un air égaré, recommence à leur porter de légers coups, et continue à donner tous les signes d'une exaltation céré^ brale alarmante.
Seite 66 - Je sens l'état de damnation et l'appréhende, et me sens comme percé des pointes du désespoir en cette âme étrangère qui me semble mienne, et l'autre âme qui se trouve en pleine confiance, se moque de tels sentiments, et maudit en toute liberté celui qui les cause; voire je sens que les mêmes...
Seite 318 - C'était une communauté très nombreuse de filles, lesquelles se trouvaient saisies tous les jours, à la même heure, d'un accès de vapeurs le plus singulier et par sa nature et par son universalité, car tout le couvent y tombait...

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