La musique et la vie intérieure: essai d'une histoire psychologique de l'art musical

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G. Bridel & Cie, 1921 - 586 Seiten
 

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Seite 546 - Je veux délaisser l'Art vorace d'un pays Cruel, et, souriant aux reproches vieillis Que me font mes amis, le passé, le génie, Et ma lampe qui sait pourtant mon agonie, Imiter le Chinois au cœur limpide et fin De qui l'extase pure est de peindre la fin Sur ses tasses de neige à la lune ravie D'une bizarre fleur qui parfume sa vie Transparente, la fleur qu'il a sentie, enfant, Au filigrane bleu de l'âme se greffant.
Seite 378 - La Nature est un temple où de vivants piliers Laissent parfois sortir de confuses paroles ; L'homme y passe à travers des forêts de symboles Qui l'observent avec des regards familiers. Comme de longs échos qui de loin se confondent Dans une ténébreuse et profonde unité, Vaste comme la nuit et comme la clarté, Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.
Seite 473 - Alors je conçus pleinement l'idée d'une âme se mouvant dans un milieu lumineux , d'une extase faite de volupté et de connaissance, et planant au-dessus et bien loin du monde naturel.
Seite 431 - ... les phrases, au long col sinueux et démesuré, de Chopin, si libres, si flexibles, si tactiles, qui commencent par chercher et essayer leur place en dehors et bien loin de la direction de leur départ, bien loin du point où on avait pu espérer qu'atteindrait leur attouchement, et qui ne se jouent dans cet écart de fantaisie que pour revenir plus délibérément — d'un retour plus prémédité, avec plus de précision, comme sur un cristal qui résonnerait jusqu'à faire crier — vous frapper...
Seite 345 - La jeunesse est semblable aux forêts verdoyantes tourmentées par les vents : elle agite de tous côtés les riches présents de la vie, et toujours quelque profond murmure règne dans son feuillage. Vivant avec l'abandon des fleuves, respirant sans cesse Cybèle, soit dans le lit des vallées, soit à la cime des montagnes, je bondissais partout comme une vie aveugle et déchaînée. Mais lorsque la nuit, remplie...
Seite 260 - Distillateurs d'accords baroques Dont tant d'idiots sont férus Chez les Thraces et les Iroques Portez vos opéras bourrus. Malgré votre art hétérogène, Lulli de la lyrique scène Est toujours l'unique soutien. Fuyez, laissez-lui son partage, Et n'écorchez pas davantage Les oreilles des gens de bien ».3 Voilà le premier texte qui applique l'épithète baroque à la musique...
Seite 8 - Un organisme est d'autant plus dynamogène qu'il est plus excitable. Et comme d'autre part, il est d'autant plus excitable qu'il est plus en déficit, plus appauvri, plus menacé, nous arrivons à cette conclusion à première vue bizarre, que l'organisme est d'autant plus susceptible de dynamogénie qu'il est plus appauvri...
Seite 462 - L'ombre de tous les biens que je n'ai pu saisir ; O nuits du ciel natal, parfums des vertes cimes, Noirs feuillages emplis d'un vague et long soupir, Et vous, mondes, brûlant dans vos steppes sublimes, Et vous, flots qui chantiez, près de vous assoupir!
Seite 533 - C'est un contrerolle de divers et muables accidents et d'imaginations irrésolues et, quand il y eschet, contraires : soit que je sois autre moymesme, soit que je saisisse les subjects par autres circonstances et considérations. Tant ya que je me contredits bien à l'adventure, mais la vérité, comme disoit Demades, je ne la contredy point.
Seite 541 - ... lui-même. Mon Cœur est une urne où j'ai mis certains défunts, Oh ! chut, refrains de leurs berceaux ! et vous, parfums.. Mon Cœur est un lexique où cent littératures Se lardent sans répit de divines ratures. Mon Cœur est un désert altéré, bien que soûl De ce vin revomi, l'universel dégoût. Mon Cœur est un Néron, enfant gâté d'Asie, Qui d'empires de rêve en vain se rassasie. Mon Cœur est un noyé vidé d'âme et d'essors, Qu'étreint la pieuvre Spleen en ses ventouses d'or....

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