Un Allemand à Paris

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Seuil (réédition numérique FeniXX) - 215 Seiten
Un sonderführer affecté à la Propaganda-Staffel qui se fait reprocher par un écrivain français — Drieu la Rochelle — son peu d'enthousiasme pour la nouvelle Europe hitlérienne. Un censeur qui se bat pour que paraissent les livres, un militaire — bien malgré lui — de l'armée d'Occupation qui ferme les yeux sur les activités de la Résistance intellectuelle, un Allemand attaché à son peuple mais fasciné par la culture française : tel fut, de 1940 à 1944, Gerhard Heller, l'homme qui devait contrôler la conformité de la littérature française à l'idéologie des nouveaux maîtres, interdire ou autoriser la publication des livres, bref, appliquer la politique culturelle de l'occupant. Ce fut une chance inespérée pour les écrivains d'alors de trouver en face d'eux un homme qui fit de Jean Paulhan son maître spirituel, et se sentait comme foudroyé devant les œuvres de Picasso. Une chance dont tous ne se montrèrent pas également dignes. Quarante ans après, Gerhard Heller livre ses souvenirs, reconstitution d'un journal enterré en août 1944 sous l'esplanade des Invalides. Grands éditeurs et grands écrivains s'y côtoient, Jouhandeau et Paul Morand, Giraudoux et Mauriac, Céline et Giono, sous le regard ambigu d'un nazi bizarrement francophile, l'ambassadeur Otto Abetz. Gerhard Heller ne s'accorde pas la facilité de taire ses erreurs ou ses échecs — ainsi ne peut-il sauver ni Desnos ni Max Jacob —, il s'explique, avec les mots d'un homme de culture et de cœur, sur une action dont il avait emprunté la devise à son ami Jünger : La vraie force est celle qui protège.

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