Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

Le Conseil, reconnaissant que tout homme a non seulement le droit, mais le désir de vivre;

Considérant que toute richesse vient du travail et que l'organisation et la réglementation du travail, au lieu d'être une charge, seraient une source de bien-être ;

Attendu que la société s'est emparée de la terre, de tout ce qu'elle produit et de ce qu'elle renferme et que, par conséquent, l'homme n'ayant même plus le droit qu'ont tous les animaux d'en recueillir les fruits, de vivre de chasse et de pêche, elle a, par cela même, le devoir absolu de pourvoir aux besoins des membres qui la composent; Délibère, etc.

N'est-ce pas un pur chef-d'œuvre ? Il est certain que la société s'est montrée affreusement rapace en enlevant à l'homme le droit qu'ont tous les animaux de vivre de chasse et de pêche. La création des asiles de nuit sera-t-elle une compensation suffisante à la privation de ce droit naturel et imprescriptible? Ne conviendrait-il pas plutôt de le rétablir et de permettre enfin à l'homme de vivre de chasse et de pêche, comme les animaux, voire même de l'autoriser à marcher à quatre pattes ? Pourquoi l'honorable rapporteur du Conseil municipal ne prendrait-il pas l'initiative de ce progrès, et n'en donnerait-il pas l'exemple?

Paris, 14 janvier 1886.

G. DE M.

M. A. Raffalovich prie les personnes qui pourraient lui donner des informations sur la question du logement des ouvriers en province (loyers, efforts en vue d'améliorer les logements, associations, etc.) de vouloir bien les lui adresser à Paris, 43, rue de Courcelles. Il les remercie d'avance.

L'eloquent discours de M. Frédéric Passy sur la politique coloniale, prononcé dans la séance du 22 décembre (discussion des crédits pour le service du Tonkin et de Madagascar) a été tiré à part. On en trouvera des exemplaires à la librairie Guillaumin.

NÉCROLOGIE ÉCONOMISTE DE 1885

About (Edmond-François-Valentin), né à Dieuze en février 1828. Normalien en 1848, à l'époque où les élèves de cette École portèrent le claque et l'épée. Un des plus brillants écrivains de l'époque contemporaine, ayant abordé le roman, le théâtre et surtout le journalisme, pour lequel il était particulièrement doué; de l'Académie française en 1883, de la Société d'économie politique depuis 1879; mort directeur du XIX® Siècle. Il a touché fréquemment aux questions politiques, économiques et sociales, notamment dans les brochures ou volumes suivants : Maître Pierre [la question des Landes] (1858); la Nouvelle carte d'Europe et la Prusse, Rome contemporaine (1860); Lettre à M. Keller, la Question romaine (1861); le Progrès (1864); les Questions d'argent. L'assurance (1865); l'A B C du Travailleur (1868); le Capital pour tous (1869); Alsace (1882); de Pontoise à Stamboul (1884).

Balcarce (Mariano), fixé depuis de longues années en France, où il était ministre de la République Argentine. Il a publié, en 1857, un volume important sur le pays qu'il représentait: Buenos-Ayres, sa situation présente, sa population immigrante, ses progrès commerciaux et industriels.

Baudry (Frédéric), né à Rouen en 1818; de la commission du Luxembourg en 1848, comme adepte de Fourier. Bibliothécaire de l'Institut agronomique de Versailles en 1849, puis à l'Arsenal, mort administrateur de la Mazarine et membre de l'Académie des inscriptions. Il a glissé quelques-unes de ses idées dogmatiques dans les Derniers jours de la Chine (1869).

Bonnet (Victor), né à Maintenon, en 1814; membre de l'Académie des sciences morales et de la Société d'économie politique (1868). S'est surtout occupé des questions financières, qu'il a traitées dans nombre de volumes ou brochures, extraites la plupart de la Revue des Deux Mondes ou du Temps. Rappelons: Questions économiques et financières (1859); la Liberté des banques d'émission (1864); le Crédit et les finances (1865); l'Enquête sur la crise de 1863-64 (1866); Etude d'économie politique et de finances (1868); Etudes sur la monnaie (1870); les Impôts après la guerre (1871); le Crédit et les Banques (1875); la Question des impôts (1879); la Nouvelle conférence monétaire (1881), etc.

David (Jean-Faustin-Fritz-Étienne), né à Auch en 1834; y avait fondé l'Avenir en 1868; député après 1870; a prononcé nombre de discours à la Chambre, notamment contre les dépenses des théâtres subventionnés.

Il a même publié ses idées à ce sujet dans une brochure : la Subvention de l'Opéra (1880). De la Société d'économie politique depuis 1879. Dumesnil-Marigny (Jules-Jobard), né à Dijon en 1810; élève de l'École polytechnique, ingénieur, s'était tourné vers les questions économiques et avait rêvé une science en quelque sorte toute à lui seul. Il a publié, depuis 1857, nombre de volumes dont voici les principaux : Aperçus nouveaux en faveur du Libre-échange (1857); le Libre-échange et les protectionnistes conciliés (1860); Question du Libre-échange (1861); Catéchisme de l'économie politique (1864); la Question des Salaires (1865); Histoire de l'économie politique des anciens peuples de l'Inde, de l'Egypte, de la Judée et de la Grèce (2 vol., 1872); Étude statistique sur le commerce (1879); Réflexions sur l'excès des richesses (1881); etc. Membre de la Société d'économie politique depuis 1857.

Duprat (Pierre-Pascal), né à Hagetmau en 1816; étudiant à Heidelberg, journaliste en province, représentant des Landes en 1848, proscrit en 1851, avait fondé l'Économiste à Lausanne; député à nouveau en 1870, mort consul à Santiago. Tout son travail s'est disséminé dans des journaux ou des conférences. Il a laissé un intéressant opuscule : Frédéric Bastiat, sa vie et ses écrits (1878) et un volume important: l'Esprit des Révolutions (1879). De la Société d'économie politique depuis 1869.

Egger (Émile), né à Paris en 1813, aimable savant, helléniste de naissance; membre de l'Institut. A parfois abordé, dans ses études spéciales, les côtés pratiques et les questions à l'ordre du jour. Ainsi : l'Écoles Projets de les Traités publics, nomie politique chez les Grecs, réforme sociale dans l'antiquité; ce dernier sujet traité en conférence à l'asile des convalescents de Vincennes en 1868.

Guillaumin (Félicité), née à Paris en 1828. Dirigeait depuis plus de vingt ans la Librairie d'économie politique fondée vers 1832 par son père, auquel elle avait succédé en 1864 1.

Haincque de Saint-Senoch, conseiller référendaire à la Cour des comptes depuis 1862. De la Société d'économie politique depuis 1881.

Hugo (Victor), né à Besançon en 1802. Connu comme le grand poète et l'homme unique du siècle. S'est souvent occupé des questions sociales dans Claude Gueux, dans les Misérables, etc., mais toujours plus en rêveur qu'en homme pratique. Du reste, il s'est on ne peut mieux jugé dans les quatre vers du début des Rayons et des Ombres :

Le poëte en des jours impies

Vient préparer des jours meilleurs.

Il est l'homme des utopies;

Les pieds ici, les yeux ailleurs.

1 Voir le discours et l'article de M. de Molinari, mars 1885, p. 345 et 449.

En 1848, il a présidé brillamment le Congrès des Amis de la Paix, et fort autoritairement, en 1877, celui de la Propriété littéraire.

Lan (Charles), né en 1816; ingénieur; directeur des forges de Commentry. De la Société d'économie politique depuis 1868.

Lunier (Louis), né à Sorigny en 1822, médecin, mort inspecteur général du service des aliénés. De l'Académie de médecine et de la Société d'économie politique (1889), ancien président de la Société de statistique, il a rédigé nombre de Mémoires ou Rapports sur les alcoolisés, les crétins, les aliénés. Un des plus curieux est intitulé: De l'influence des grandes commotions politiques et sociales sur le développement des maladies mentales (1874).

Magne (Jean-Henry), né à Sauveterre en 1804, ancien directeur de l'École d'Alfort, membre de l'Académie de médecine et de la Société d'économie politique. S'est surtout occupé des questions de l'enseignement vétérinaire, mais aussi et non moins sérieusement d'économie rurale et de progrès alimentaire. De la Société d'économie politique depuis 1853.

Mailfer (Henri-Charles), né à Surgères en 1813; avocat, publiciste, de la Société d'économie politique depuis 1850. Dans ces dernières années, sa grande préoccupation était la question de la démocratie qu'il trouvait envahissante et qui lui a inspiré : Recherches historiques du juste et de l'autorité (1873); De la démocratie en Europe (1875); De la démocratie dans ses rapports avec le droit international (1876); De la démocratie dans ses rapports avec l'économie politique (1878). De la Société d'économie politique depuis 1870.

Mamiani (Terenzio della Rovere, comte), né à Pesaro en 1880. Patriote italien, proscrit jusqu'à l'avènement de Pie IX; fonda alors la société de l'Union italienne et remplaça Rossi comme ministre du Pape. On a de lui: Filosophia della realità (1880); les Traités de 1845 (Paris, 1862). Il était correspondant de l'Institut de France.

Poujade (Eugène), né à l'Ile-de-France en 1815; successivement consul à Beyrouth, Malte, Anvers, Florence, Turin. Il a laissé : Chrétiens et Turcs (1859); le Liban et la Syrie (1860); la Monarchie selon le suffrage universel (1870).

Rogier (Charles), né à Saint-Quentin en 1800. Devenu, jeune encore, le chef de l'opposition libérale en Belgique, où il fut ministre des Travaux publics, l'un des plus actifs promoteurs du grand mouvement des chemins de fer dès 1840. Son frère Firmin, né en 1791, mort en 1875, élève de notre École normale en 1810, avait signé en 1861 la convention littéraire franco-belge.

Talabot (Paul-François), né à Limoges en 1799, ancien élève de l'Ecole Polytechnique, mort directeur du chemin de fer de Paris à la Méditer

ranée; député de 1863 à 1870. Un des premiers promoteurs de l'idée du canal de Suez, qu'il aborda dans la Revue des Deux-Mondes dès 1844. Torrigiani (Pietro), économiste italien '.

Toussenel (Alphonse), né en 1803. Rédacteur de la Paix en 1837, puis de la Démocratie pacifique; de l'école fouriériste et de la Commission du Luxembourg en 1848. Connu surtout par deux ouvrages qui l'ont presque rendu célèbre : les Juifs rois de l'époque (1847); l'Esprit des bétes (1849). Avec Vidal: le Travail affranchi.

Tresca (Henri-Edouard), né à Dunkerque en 1814; ingénieur, sorti de l'Ecole Polytechnique, mort sous-directeur du Conservatoire des Arts-etMétiers et membre de l'Académie des sciences. Depuis une dizaine d'années, il s'était presque entièrement dévoué aux travaux de la commission du mètre et du bureau international des poids et mesures.

Vuitry (Adolphe), né à Sens en 1813; du Conseil d'Etat depuis 1846, il le présida avec rang de ministre en 1864. Ancien gouverneur de la Banque, sénateur en 1869, de l'Académie des sciences morales depuis 1862. Il a dirigé surtout ses études sur les finances de l'ancien régime, et particulièrement sur celles des Valois. Citons: Etudes sur le régime financier de la France avant 1789. les Monnaies et le régime monétaire de la monarchie féodale (1877); le Gouvernement royal et les finances sous Philippe-le-Bel (1880); les Monnaies sous les trois premiers Valois (1881).

EDMOND RENAUDIN.

Bibliographie économique.

OUVRAGES ENREGISTRÉS AU DÉPÔT LÉGAL EN DÉCEMBRE 1885.

BAIN (Alexandre). La science de l'éducation. 5e édit. In-8 de vin-328 p. Paris, Alcan.

BABEAU (Albert). Les artisans et les domestiques d'autrefois. In-8 de XVI-36 8 p. Paris, Firmin-Didot.

BILLETTE (A.). La question du crédit agricole. In-8 de 62 p. Paris,

BLOCH (Jules). Notes sur la colonisation allemande. In-4 de 26 p. Paris, Chaix.

BATBIE (A.). Traité théorique et pratique de droit public et administratif, contenant l'examen de la doc-impr. Dubuisson. trine et de la jurisprudence, la comparaison de notre législation avec les principales lois politiques et administratives de l'Angleterre, des EtatsUnis, de la Belgique, de la Hollande, etc. 2e édit. T. VIII. In-8 de VIII-633 p. Paris, Larose et Forcel.

1 Voir le numéro d'août, p. 282.

BOZÉRIAN (J.). La convention internationale du 20 mars 1883 pour la protection de la propriété industrielle. In-8 de 48 p. Paris, impr. Pariset.

« ZurückWeiter »