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§ II.

Modifications constitutionnelles; plébiscite
du 8 mai 1870.

Les idées libérales qui avaient prévalu dans l'affaire du traité de commerce avec l'Angleterre, traité qui devait devenir le type de toutes les transactions subséquentes de même nature avec les autres Etats, ces idées pénétrèrent en même temps dans notre constitution politique, et inspirèrent le décret du 24 novembre 1860, qui concédait le droit d'adresse au sénat et au corps législatif. Le 12 novembre suivant (1861), l'Empereur renonça au pouvoir d'ouvrir des crédits dans l'intervalle des sessions législatives. Le 19 janvier 1867, d'autres concessions furent faites relativement au droit d'interpellation, à la presse, etc. Enfin, le 2 janvier 1870, le régime constitutionnel fut inauguré par l'érection du sénat en seconde chambre législative. L'Empereur soumit tous ces changements (sénatus-consulte du 20 avril 1870) à la sanction du peuple qui les adopta par plus de 7 millions de oui, contre 1,538,825 non donnés au plébiscite du 8 mai.

Plebiscite du 8 mai 1870.

Le Peuple approuve les réformes libérales opérées dans la Constitution depuis 1860, par l'Empereur, avec le concours des grands corps de l'Etat, et ratifie le sénatus-consulte du 20 avril 1870.

LIVRE VII (DE 1870 A 1875).

GUERRE DE 1870-1871.

Guerre de 1870-71.

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TROISIÈME RÉPUBLIQUE.

¡Causes de la guerre et premiers désastres à Wissembourg, For-
bach, Woerth, Spickeren et Sedan (1er septembre). - Chute
de l'Empire et proclamation de la République. — Gouver-
nement de la Défense nationale.
Progrès des ennemis investissant Strasbourg, pris le 28 septem-
bre, Metz le 27 octobre, et Paris, dont la résistance est plus
longue. — Délégation de Tours. - Mission de M. Thiers en
Europe. Hostilités sur divers points :

Armée de la Loire : d'Aurelles de Paladines et Chanzy, victoire
de Coulmiers, retraite vers l'O.

Armée du Nord sous Faidherbe; les Prussiens empêchés d'oc-
cuper l'embouchure de la Seine.

Armée de l'Est : marche hardie de Bourbaki au secours de
Belfort, échec devant les lignes d'Héricourt, passage en
Suisse.

Siège de Paris investi dès le 19 septembre: triste journée du 31
octobre, vigoureuses tentatives de sortie en décembre, bom-
bardement (5 janvier), privations de tout genre, capitulation.
Armistice (28 janvier 1871).

Assemblée nationale nommée le 8 février et réunie à Bordeaux :
préliminaires de Versailles devenant le traité de Francfort
(10 mai-11 décembre 1871).

Commune de Paris, du 18 mars au 28 mai 1871, vaincue par
M. Thiers, élu président de la République par l'Assemblée, et
ayant sous ses ordres le maréchal de Mac-Mahon.
Liberation du territoire: efforts persévérants pour la libéra-
tion du territoire; emprunts successifs de 2 et 3 milliards
plusieurs fois couverts; conventions du 12 octobre 1871,
du 29 juin 1872 et du 15 mars 1873 hâtant la départ des
Allemands, qui est achevé le 20 septembre 1873.

Evénements intérieurs en 1871, 1872 et 1873 chute de
M. Thiers (24 mai 1873).

(Présidence septennale accordée au maréchal de Mac-Mahon (20
novembre 1873-20 novembre 1880).

Vote des lois constitutionnelles organisant la République (25 février 1875).

Guerre de 1870-71 contre la Prusse et l'Allemagne.

L'acceptation du trône d'Espagne par le prince Léopold de Hohenzollern fut la cause de la guerre de 1870 entre la France et la Prusse entraînant l'Allemagne après elle. Après une petite jaffaire heureuse à Sarrebruck, nous n'éprouvâmes que des désastres: Wissembourg, Forbach, Werth, Spickeren et enfin Sedan ou l'Empereur fut fait prisonnier avec la presque totalité de son armée (6 juillet-1er septembre). Voici quelques extraits sur les débuts

de la guerre; nous renvoyons à nos Lectures géographiques, t. II, pour le récit du désastre de Sedan qui entraîna la chute de l'Empire et la proclamation de la République (4 septembre).

Déclaration de M. de Gramont, le 6 juillet 1870.

Je viens répondre à l'interpellation qui a été déposée hier par l'honorable M. Cochery.

Il est vrai que le général Prim a offert au prince Léopold de Hohenzollern la couronne d'Espagne et que ce dernier l'a acceptée. Mais le peuple espagnol ne s'est point encore prononcé, et nous ne connaissons point encore les détails vrais d'une négociation qui nous a été cachée.

Aussi une discussion ne saurait-elle aboutir maintenant à aucun résultat pratique; nous vous prions, messieurs, de l'ajourner.

Nous n'avons cessé de témoigner nos sympathies à la nation espagnole, et d'éviter tout ce qui aurait pu avoir les apparences d'une immixtion quelconque dans les affaires intérieures d'une noble et grande nation en plein exercice de sa souveraineté; nous ne sommes pas sortis, à l'égard des divers prétendants au trône, de la plus stricte neutralité, et nous n'avons jamais témoigné pour aucun d'eux ni préférence ni éloignement.

Nous persisterons dans cette conduite. Mais nous ne croyons pas que le respect des droits d'un peuple voisin nous oblige à souffrir qu'une puissance étrangère, en plaçant un de ses princes sur le trône de Charles-Quint, puisse déranger à notre détriment l'équilibre actuel des forces en Europe (Bruyants applaudissements), et mettre en péril les intérêts et l'honneur de la France (Nouveaux applaudissements.)

Cette éventualité, nous en avons le ferme espoir, ne se réalisera pas.

Pour l'empêcher, nous comptons à la fois sur la sagesse du peuple allemand et sur l'amitié du peuple espagnol.

Š'il en était autrement, fort de votre appui, messieurs, et de celui de la nation, nous saurions remplir notre devoir sans hésitation et sans faiblesse (Mouvement général et prolongé. Applaudissements répétés.)

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Memorandum lu par M. de Gramont (15 juillet.)

Messieurs, la manière dont le pays a accueilli notre déclaration nous prouve que nous pouvons compter sur son appui.

Nous avons voulu faire reconnaître nos légitimes griefs. Dans ce but, nous n'avons rien demandé à l'Espagne, nous n'avons pas cru devoir agir auprès du prince de Hohenzollern, couvert par le roi de Prusse.

La plupart des puissances se sont empressées de reconnaître la justice de nos réclamations. Nous nous sommes adressés tout d'abord au ministre des affaires étrangères de Berlin, qui nous a déclaré être complètement étranger à cette question de famille.

En présence de cette fin de non-recevoir, nous nous sommes adressés au roi lui-même, et nous avons donné ordre à M. Benedetti de se rendre immédiatement à Ems.

Le roi Guillaume a prétendu qu'il était resté étranger aux négociations entamées à propos de la candidature du prince de Hohenzollern au trône d'Espagne; qu'il était intervenu, après ces négociations, pour donner son consentement, non comme souverain, mais comme chef de famille.

Ces raisons n'ayant pu nous paraître satisfaisantes. nous avons insisté pour que le roi de Prusse conseillát et imposat la renonciation du prince de Hohenzollern au trône d'Espagne.

Sur ces entrefaites intervenait du côté de l'Espagne une déclaration de M. de Olozaga, annonçant que le prince de Hohenzollern avait renoncé à la couronne.

Cette renonciation, à laquelle la Prusse persistait à rester étrangère, n'a pu nous satisfaire; nous avons demandé de nouveau au roi de déclarer que si la couronne d'Espagne venait à être offerte dans l'avenir au prince de Hohenzollern, le roi ne l'autoriserait plus à l'accepter.

Notre demande était juste et modérée; nous n'avions aucune arrière-pensée : cependant le roi de Prusse a refusé notre demande.

M. Benedetti nous a télégraphié : « J'ai demandé au roi de nouveau qu'il refusât pour l'avenir au prince de Hohenzollern l'autorisation d'accepter le trône d'Espa

gne. J'ai insisté sans rien obtenir. » Le roi de Prusse a terminé en me disant : « Je ne peux ni ne veux prendre aucun engagement... (Explosion de murmures.) Il veut consulter les circonstances » (Nouveau bruit et indignation.)

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En présence d'un refus injustifiable, nous n'avons pas rompu les négociations malgré vos légitimes impatiences. Nous avons demandé un nouveau sursis, mais notre surprise a été profonde quand il nous a été dit que le roi de Prusse ne recevrait plus nos ambassadeurs, et que, pour rendre ce refus catégorique et définitif, il l'avait notifié aux puissances. De plus, le roi de Prusse aurait invité M. de Werther à prendre un congé.

Nous n'avons rien négligé pour éviter la guerre; nous allons nous préparer à soutenir celle qu'on nous offre et prendre les mesures que nous conseille l'honneur de la France.

Déclaration de guerre à la Prusse.

Messieurs, l'exposé qui vous a été présenté dans la séance du 15 a fait connaître au Corps législatif les justes causes de guerre que nous avons contre la Prusse.

Conformément aux règles d'usage et par l'ordre de l'Empereur, j'ai invité le chargé d'affaires de France à notifier au cabinet de Berlin notre résolution de poursuivre par les armes les garanties que nous n'avons pu obtenir par la discussion.

Cette démarche a été accomplie, et j'ai l'honneur de faire savoir au Corps législatif qu'en conséquence l'état de guerre existe à partir du 19 juillet entre la France et

la Prusse.

Cette déclaration s'applique également aux alliés de la Prusse qui lui prêtent contré nous le concours de leurs

armes.

Chute de l'Empire.

(Circulaire adressée aux agents diplomatiques de France par le vice-président du gouvernement de la défense nationale, ministre des affaires étrangères).

MONSIEUR,

Les événements qui viennent de s'accomplir à Paris s'expliquent si bien par la logique inexorable des faits,

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