Lettres turques, publ. par D. Jouaust

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Seite 34 - Francois ressemble à bien d'autres. Plus ils se croyent aimables, et plus ils regardent précisément les Femmes par rapport à eux uniquement. Ne trouves-tu pas que leurs façons approchent beaucoup des mœurs dégagées et humiliantes des Turcs pour notre Sexe? Ils sont même plus barbares. Un Turc achéte une Femme; elle n'est pas maîtresse de n'être pas à lui. Il ne lui a donc nulle obligation de sa possession. Il l'enferme dans un Serrail, où il est, en quelque façon, en droit de ne l'aller...
Seite 24 - FATIME. ['AI été indisposée quelques jours; •mais j'ai toujours eu si bonne com; pagnie dans mon appartement que je n'en suis sortie qu'avec peine, pour aller chercher ailleurs ce que je trouvois si commodément chez moi. Il s'y est passé de ces scènes plaisantes que le génie du François crée, pour ainsi dire, de rien. Les autres Peuples s'abandonnent à leurs penchans, et en avouent de bonne foi la mauvaise habitude. Le François a trop d'amour propre pour convenir qu'il a tort; il donne...
Seite 93 - Se fond avec tant de courage & de bonheur fur» ces efpèces de monftres , qu'il les fait bientôt tomber fous fes coups. Généreux Etranger, lui dit celui qu'il venoit de délivrer d'un danger fi preflant, je n'en pouvois plus; j'allois fuccomber...
Seite 45 - Mme d'Eran , qui entra dans le moment, ne s'apperçut point du trouble de sa fille. Le Comte resta quelque tems encore, affectant d'être froid et rêveur; et enfin il sortit. Il ne doutoit presque point d'être aimé. Il crut qu'il devoit, par une absence de quelques jours, inquiéter sa Maîtresse, accoutumée à le voir, et l'obliger, par les réflexions qu'elle feroit, à s'avouer à elle-même les sentimens qu'elle avoit pour lui.
Seite 41 - Comte d'Amille, issu d'une des ' plus grandes Maisons du Royaume, ; étoit arrivé depuis quelque tems à Paris, pour y apprendre tous les exercices convenables à un homme de sa naissance. Passant un jour assez vite aux Tuilleries dans une des allées de traverse , il fut frapé de l'air et des graces d'une jeune Demoiselle qui se promenoit seule avec sa mere. Il sembloit que ces deux personnes timides n'osassent point se mêler dans le brillant du monde, qu'elles regardoient cependant de loin avec...
Seite 71 - me diras - tu ; c'eft la vraie. Ils ne le croyoient pas ; jamais les principes de cette Religion ne leur ont été révélés ; comment feroientils coupables ? Renonce-t-on aifément à des idées qui fe font pour ainfi dire...
Seite 18 - J'ai trouvé d'abord ridicule (comme le trouvent la plûpart des François) qu'un homme vienne dire qu'il est accablé de malheurs et qu'il se tue même en chantant. L'idée qu'on se fait du chant, et l'habitude où l'on est, dès le bas âge, de le regarder comme un enfant du plaisir et de la joie, cause cette prévention, qui...
Seite 39 - ... & s'y prend de fon mieux pour fatisfaire à tout. Ce feroit bien dommage que l'Amour ne fervît pas à fouhait une pauvre fille qui paroît fuivre fes étendarts avec une probité & une confcience aufli délicate.
Seite 8 - J'élevois des oiseaux, à qui j'apprenois, pour m'amuser, à répéter quelques Airs. J'en avois instruit un, plus chéri que les autres, à prononcer : Je vous aime. Un matin que j'entrois chez Rosalide', il vole de dessus mon épaule à son cou, et, en lui becquetant l'oreille, il lui dit : Je vous aime. « Ah ! qu'il est joli! ah! qu'il est joli! » s'écria la Fille de Hussem en le baisant. Mon fidéle Ecolier lui souffle encore dans la bouche : Je vous aime; et à chaque caresse qu'elle continua...
Seite 71 - ... ront tous les fruits qu'ils pourront sou'< haiter, et telles viandes qu'ils desireront; « ils posséderont des Femmes qui auront les « yeux noirs et qui seront blanches comme « des perles enfilées, et que personne ne tou« chera, ni Homme, ni Ange, auparavant « eux. » Voilà la félicité dont j'espére que mes Freres jouiront. Ils ont été tués en défendant leur Patrie et leur Religion : ils n'ont jamais fait tort à personne ; ils n'ont adoré qu'un seul Dieu, qui punit les méchans...

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