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OPERA.

NOUVELLE ÉDITION

D'après le texte et le commentaire d'Orelli et de Dillenburger (1854),

RENFERMANT

DES ARGUMENTS ANALYTIQUES ET-HISTORIQUES,

DES NOTES GRAMMATICALES ET LITTÉRAIRES EN FRANÇAIS,
UNE VIE DE L'AUTEUR,

UNE NOTICE SUR L'ODE, LA SATIRE ET L'ÉPITRE,

ET UN PRÉCIS SUR LES MÈTRES EMPLOYÉS PAR HORACE,

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Toutes mes éditions sont revêtues de ma griffe.

by. Sebag

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AVERTISSEMENT.

Nous avons suivi, dans cette nouvelle édition d'Horace, le texte et le commentaire d'Orelli, où tous les amis des lettres latines ont justement admiré la réunion si rare d'un profond savoir et d'un goût sûr. Quelque complet que fût ce travail, nous avons cru devoir le confronter avec l'édition plus abrégée, mais plus récente, de Dillenburger (1854), qui sur certains détails embarrassants propose des solutions dignes d'être écoutées, même après Orelli, et lorsqu'elles en different.

Avec de pareils guides, si nous n'avions pas à craindre de rester au-dessous des difficultés de l'entreprise, un autre risque était à courir il fallait éviter d'être excessif et indiscret dans nos commentaires. Une édition annotée n'est pas une traduction. Souvent il arrive qu'un commentateur, emporté par le désir consciencieux d'élucider les obscurités et d'éviter aux autres de minutieuses recherches, aplanit indistinctement tout ce qui est obstacle, et en supprimant la peine et le travail en supprime aussi les avantages. Faute de savoir s'arrêter à propos, le secours, au lieu de servir, nuit. Trop aider l'élève, c'est lui apprendre la paresse, et le déshabituer de l'initiative.

C'est une des raisons qui ont longtemps fait préférer les notes en latin. Elles avaient, en effet, d'incontestables avantages. Elles étaient plus courtes et moins explicites, elles n'étaient pas dans la langue de la traduction, mais restaient dans la langue à traduire. En expliquant des termes obscurs par d'autres mots d'un usage plus familier, elles habituaient l'esprit à sentir les nuances et à démêler les synonymes. Leur écueil, c'était l'obscurité, surtout pour les renseignements, si nombreux et si utiles, qui ont trait à l'histoire, à la géographie, à la mythologie. Tout en conservant le système moderne d'annotations françaises, nous avons cru bien faire de revenir de temps en temps à l'usage ancien du commentaire latin. Que remarque-t-on, en effet, dans les classes? C'est que les plus savants maîtres ne craignent pas, en expliquant les auteurs, de se servir parfois d'expressions latines pour faire mieux comprendre certaines difficultés : ils donnent en synonymes intelligibles l'équivalent d'un terme obscur; ils ramènent à une locution régulière et usitée certaines tournures insolites; et ces explications ne sont ni les moins profitables ni les moins écoutées. Nous avons suivi cette méthode dans notre commentaire écrit, en nous gui

dant sur l'expérience journalière de l'enseignement, et en l'appliquant surtout aux passages les plus courts et les moins embarrassés. Nous avons évité avec le plus grand soin ces notes, dites de traduction, dont tout le mérite est de mettre en français au bas de la page le latin qui est en haut, et de lever une difficulté sans l'expliquer.

Les difficultés abondent dans Horace; elles sont de plusieurs sortes et tiennent à plusieurs causes. Les unes viennent de l'esprit de l'auteur, qui donne souvent à entendre plus qu'il ne dit. Les autres tiennent à des détails de mœurs que l'érudition seule connaît, et à des allusions que près de deux mille ans ont fort vieillies et par conséquent fort obscurcies. Il faut en chercher longuement la clef. De plus, ce poëte d'un esprit si vif, si fin, si élégant, est un écrivain savant et un imitateur perpétuel des Grecs; il possède leur langue à fond, il en imite les tournures, il en reproduit les hardiesses; il est concis et orné, original et travaillé dans son style. De là mille périls pour les humanistes inexpérimentés; de là l'utilité, la nécessité d'un commentaire qui les mette sur la voie, les avertisse des caractères particuliers à l'auteur, et les initie aux recherches qu'exige une étude aussi compliquée et aussi délicate.

Nous nous sommes proposé de ménager ce secours aux élèves, en nous bornant à l'indispensable: si notre but est rempli, ils trouveront en nous un auxiliaire pour les encourager au travail, mais non pour les en dispenser.

NOTICE BIOGRAPHIQUE

SUR HORACE.

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Horace (Quintus Horatius Flaccus) naquit à Venouse, en Apulie, sur les confins de la Lucanie, le 8 décembre 689 de Rome (6 des ides de décembre), 65 ans avant J.-C., sous le consulat de L. Aurélius Cotta et de L. Manlius Torquatus. Son père, affranchi ou fils d'un affranchi de la gens Horatia, occupait l'emploi de collecteur d'impôts, et possédait une ferme aux environs de Venouse. Nulle part il n'est fait mention de la mère d'Horace; sans doute il l'avait perdue dans sa première enfance; on ne voit pas non plus qu'il ait eu de frère ni de sœur. Lorsqu'il eut atteint l'âge de onze ou douze ans, son père le conduisit à Rome et lui fit suivre les leçons des rhéteurs et des philosophes les plus estimés : il fréquenta les mêmes maîtres que les fils de chevaliers et de sénateurs. Vers 709, sous la dictature de J. César, il alla à Athènes perfectionner l'éducation littéraire qu'il avait reçue à Rome. C'était alors le complément indispensable des études pour un homme bien né. L'année suivante, César est tué; Brutus et Cassius, qui allaient rassembler une armée en Macédoine, passèrent à Athènes et y enrôlèrent une foule de volontaires parmi la jeunesse studieuse; Horace fut de ce nombre, et prit part à la campagne de 712 en qualité de tribun militaire; c'était un grade très-élevé dans la hiérarchie des armées romaines, et il le devait à la faveur de Brutus. Après la déroute de Philippes, il revint en Italie, et c'est à cette époque qu'il faut sans doute placer l'accident qui le mit en péril au cap Palinure (Odes, 1. III, 11, 28). Son père était mort, du moins on peut le conjecturer d'après les vers de la satire vie du livre Ier; son patrimoine était confisqué par le parti vainqueur; la pauvreté le fit poëte. Nous voyons toutefois qu'il exerça vers ce temps une charge de scribe dans les bureaux des questeurs. Il quitta cet emploi peu de temps après, lorsque l'amitié libérale de Mécène garantit à son génie l'indépendance et la sécurité. C'est en 715, et à l'âge de 26 ans, que notre poëte fut présenté à Mécène par Varius et Virgile, deux rivaux, qui étaient pour lui deux amis. En 717, nous le voyons suivre Mécène dans un voyage diplomatique à Brindes, dont la satire v du livre Ier est la description. Il faut rattacher à cette période de sa vie, outre ses Epodes, la compo.

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