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logues, dans un style qui ne s'élève guère au-dessus de la prose. L'auteur s'y abandonne à son esprit, sans s'astreindre à une méthode sévère, cependant sans perdre de vue l'objet qu'il s'était proposé en prenant la plume '.

Epitres. · On a élevé la question de savoir si les satires et les épitres d'Horace, qu'il a publiées lui-même comme deux corps d'ouvrages, n'en doivent pas plutôt former un seul, ou, dans le cas contraire, quelle différence il y a entre les unes et les autres. Casaubon s'est formellement déclaré pour la première opinion et asoutenu que les satires et les épîtres étaient comprises sous la dénomination générale de Sermones. D'autres commentateurs ont trouvé que ces deux genres de poésie ont des caractères distinctifs qui ne permettent pas de les confondre. La satire et l'épître sont l'une et l'autre des espèces de poëmes didactiques; mais l'épitre est adressée à un seul individu, non par forme de dédicace, mais de manière que d'un bout à l'autre le caractère de cet individu et les circonstances particulières dans lesquelles il se trouve influent sur la composition de la pièce. L'objet de la satire est de châtier les vices, ou de se moquer des ridicules; l'objet de l'épître n'est pas déterminé et peut varier à l'infini. En appliquant ces principes généraux aux satires et aux épîtres d'Horace, on trouve d'abord qu'elles different entre elles par le fond, les premières ayant toujours pour but de corriger le vice, tandis que les épîtres n'ont pas toujours ce dessein, ou ne l'ont pas principalement et exclusivement. La seconde différence se remarque dans le ton qui règne dans les deux genres. Dans la satire, Horace paraît moqueur; dans l'épître il ne se montre que comme moraliste. Dans la première, on voit le poëte comique et sarcastique; dans la seconde, le philosophe. A l'exemple de Lucilius et de l'ancienne comédie grecque, le poëte satirique attaque des personnages connus, quelquefois même des hommes vivants; l'auteur des épitres ne se permet guère ces personnalités. Les satires furent l'ouvrage du jeune homme, les épitres sont un fruit de l'âge mûr. On y remarque une plus grande urbanité, et un jugement formé par l'expérience. Dans les satires, Horace s'occupe le plus souvent des autres; dans les épitres, il descend dans son propre cœur, et converse avec lui-même ou avec ceux qui le touchent de plus près. Enfin, on croit avoir remarqué que dans ses satires, Horace a souvent négligé la versification et le mètre, tandis que sous ce rapport les épîtres sont très-soignées. Ce qui fait le principal charme des épîtres d'Horace, c'est la variété qui règne dans les caractères des personnes auxquelles elles sont adressées, et d'après lesquelles le poëte change et varie son ton et ses couleurs. En général, les satires de ce poëte sont plus piquantes que ses épîtres; mais celles-ci sont plus douces et plus agréables; la lecture des premieres égaie et amuse, celle des autres rend meilleur 2.

4. Scholl, Hist. de la Litt. romaine, t. I. — 2. Ibid.

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III

NOTICE SUR LES MÈTRES D'HORACE.

Horace, imitateur des lyriques grecs, leur a emprunté les combinaisons métriques dont il s'est servi. Ces combinaisons sont variées et nombreuses chez les Grecs; il a choisi celles qui étaient le plus conformes au génie de la langue latine et au goût des Romains.

En premier lieu nous considérerons les mètres ou vers, pris séparément; nous étudierons ensuite les réunions ou groupes de vers, c'est-à-dire les strophes.

I.

Des mètres ou vers considérés séparément.

Il faut distinguer d'abord les mètres simples et les mètres composés: les premiers sont des vers qui appartiennent à un seul et même genre; les seconds participent de deux genres à la fois.

§ I. MÈTRES SIMPLES. - Il y en a cinq genres ou classes : le dactylique, l'ïambique, le trochaïque, le chorïambique, et l'ionique. Ces genres doivent leur nom au pied qui domine dans chacun d'eux, dactyle, iambe, trochée, chorïambe et ionique mineur.

SII. GENRE Dactylique. - Les vers qui appartiennent à cette classe sont entièrement ou principalement composés de dactyles (-uu). Voici ces vers:

1. Le vers dactylique par excellence, appelé aussi vers héroïque ou vers hexamètre. Il se compose, comme on le sait, de dactyles et de spondées, à condition que le cinquième pied soit toujours un dactyle et le sixième un spondée. Ce vers a été employé par Horace dans quelques odes et dans quelques épodes, et dans toutes ses satires et toutes ses épîtres.

Nil dēs- | pērān- | dūm Teū- | crō důcě ět | auspicě | Teucrō.

2. Le vers dactylique dimètre ou vers adonien. Il se compose d'un dactyle et d'un spondée :

Tērrůĭtūrbēm.

Son nom indique sa brièveté : dimètre, c'est-à-dire qui a deux pieds. 3. Le vers dactylique trimètre catalectique, c'est-à-dire qui a trois pieds moins une syllabe (catalectique, incomplet) (1). On l'appelle aussi petit archiloquien.

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4. Le vers dactylique tétramètre, composé de quatre pieds, dactyles et spondées; il ressemble au commencement du vers dactylique hexamètre. La césure est variable.

Carmině | pērpětů- | ō cělě- | brāre ēt.

O fōr-tēs pē- jōrăque | pāssī.

Mēnsō- rem cohi- | bent Ar- | chytă.

§ III. GENRE IAMBIQUE.-Les vers qui appartiennent à ce genre sont entièrement composés d'ïambes (~-), ou du moins l'ïambe domine dans leur composition. Ces vers sont :

1. Le vers iambique dimètre. Ce vers se compose de quatre pieds; car, en parlant des vers ïambiques, le mot mètre signifie réunion de deux pieds, ou dipodie (ôiç, πous).

Inar- sit as- | tuō- | siūs.

Le vers que nous citons offre un modèle de l'ïambique dimètre pur; car il est entièrement composé d'ïambes. Mais le poëte a la liberté de remplacer l'ïambe par le spondée, le dactyle et le tribraque (1) (trois brèves ouu), aux pieds impairs. Le tribraque est admis même aux pieds pairs.

Věl hæ- dus e- | rēptus | lupō

Imbres nives | que com- | părāt.
Vidē- | rě propě- | rāntēs | dŏmūm.

2. Le vers ïambique trimètre, composé de trois dipodies ou de six pieds.

Běā- tus il- le qui | procul | něgō- | tiīs

Le vers de cette citation est composé entièrement d'ïambes. Mais l'iambe peut être remplacé aux pieds impairs par le dactyle, le spondée, le tribraque et l'anapeste (vʊ-).

Păvĭdūm | quě lěpŏ- | rem ĕt ād- | vēnām | lăquĕo | grŭēm.

3. Le vers ïambique trimètre catalectique, composé de cinq pieds et d'une syllabe.

Měā | rění- | dět în | domō | lăcū- | năr.

Il admet les mêmes substitutions que les deux précédents :
Jām tē prěmēt | nōx fa- | bůlă | quě mā- | nēs
Rēgnum quě půě- | rīs, nēc | sătel- | lěs Or- | ci.

4. Le vers iambique dimètre hypermètre (2). Il se compose de quatre pieds et d'une syllabe. Son nom indique qu'il dépasse d'une syllabe la mesure de l'ïambique dimètre.

Stětē-| rě cau- | să cūr | pĕrī- | rent.

Il admet les mêmes substitutions que les trois précédents.
SIV. GENRE TROCHAÏQUE.-Les vers qui appartiennent à ce genre

1. Du grec pets, trois, ßpaxis, bref.

2. Du grec vip, au delà, uitpov, mesure.

sont entièrement composés de trochées (1) (-u), ou du moins ce mètre domine dans leur composition. Ces vers sont :

1. Le vers ithyphallique, composé de trois trochées: Vērus | et Fă- | vōnĭ.

2. Le vers trochaïque dimètre catalectique. Il se compose de quatre pieds trochaïques (ici encore, mètre signifie réunion de deux pieds ou dipodie), moins une syllabe.

Trūdi- tur di- |ēs di- | ē.

S V. GENRE CHORIAMBIQUE.

- Il comprend les vers où domine le chorïambe (2). Le chorïambe est un pied composé de deux syllabes brèves entre deux longues -ʊʊ-; il offre la réunion du trochée et de l'ïambe. Les vers chorïambiques sont :

1. Le vers aristophanien. Il se compose d'un chorïambe suivi d'une dipodie (deux pieds) ïambique catalectique, c'est-à-dire incomplète; en d'autres termes, d'un chorïambe et d'un ïambe et demi.

Lydiă dic per ōm- | nēs.

2. Le vers chorïambique trimètre catalectique, c'est-à-dire composé de trois mètres (ou di podies) incomplets. On l'appelle encore vers anacreontique, ou grand vers saphique. Les trois mètres ou dipodies dont il est formé sont: deux chorïambes, précédés de deux trochaïques, et suivis d'un ïambe et demi ou d'une dipodie ïambique catalectique (incomplète).

Tē dě- | ōs ōr- | ō Sỹbărin | cür propĕrēs | ǎmān- | dō. Le second des deux trochaïques est toujours un spondée.

3. Le vers choriambique monomètre hypermètre, c'est-à-dire composé d'une dipodie allongée d'une syllabe. Cette dipodie est formée d'un spondée et d'un chorïambe. La syllabe de surcroît est ajoutée au chorïambe.

Grātō | Pyrrhă sub ān- | trō.

On l'appelle aussi vers phérécratien.

4. Le vers chorïambique dimètre catalectique, c'est-à-dire composé de deux dipodies incomplètes. On l'appelle aussi glyconique. Il comprend un spondée ou un trochée, un chorïambe, puis un ïambe.

Nil mōr- tālībūs ār- | dui ēst.

5. Le petit asclépiade se compose de deux chorïambes précédés d'un spondée et suivis d'un ïambe.

Mēcē nās ǎtǎvis | ēdĭtě rē- | gĭbūs.

6. Le grand asclépiade se compose de trois chorïambes, précédés d'un spondée et suivis d'un ïambe.

Quis pōst | vīnă gră- | vēm | mīlĭtiam aūt | pāupĕriēm | crěpāt.

1. Du grec pixw, je cours, póyos, roue, rapidité.

2. Du grec xogos, choeur, danse, vers usité dans les choeurs.

S VI. GENRE ionique. Le pied ionien domine dans les vers de cette classe. Ce pied est composé de deux syllabes brèves et de deux syllabes longues, ou de deux syllabes longues et de deux syllabes brèves (ou----vu).

1. Le vers ionique majeur se compose du pied ionien majeur, c'està-dire de deux longues suivies de deux brèves. Il n'a pas été employé par Horace.

2. Le vers ionique mineur dimètre se compose du pied ionien mineur (deux brèves suivies de deux longues), répété deux fois.

Něquě segni | pědě vīnctūs.

3. Le vers ionique mineur tétramètre se compose de deux iòniques mineurs dimètres :

Sĭmul unctōs | Tibĕrīnīs | hůměrōs la- | vit în undis.

§ VII. MÈTRES COMPOSÉS.

Les vers composés de plusieurs mètres, c'est-à-dire appartenant à la fois à plusieurs des genres cidessus indiqués, peuvent se ramener à six espèces.

1. Le grand archiloquien. Il se compose du vers dactylique tétramètre (Voy. § 11, 4), qui doit alors se terminer non par un spondée, mais par un dactyle, et du vers ithyphallique (Voy. §iv, 1). Il faut en outre que le dactylique tétramètre soit toujours suivi d'un repos. dactylique tétramètre. vers ithyphallique.

Solvitur | acris hi- |ēms gra- | tā vĭcě | vērĭs | ēt Fă- | vōnĭ. Pallidă mōrs æquō pūl- | sāt pědě | pāupě- | rūm tă- | bērnǎs.

2. Le vers ïambélégiaque (1). Il se compose du vers ïambique di

mètre (§ II, 1) et du petit archiloquien (§ 11, 3).

Lěvā- | rě dí- | rīs pēc- | tŏră | sōllici- | tūdini- | būs.

Tū vi- nă Tōr- | quatō | mŏvě | cōnsůlě | pressă mě- | ō.

3. Le vers élégïambique. Il est composé du petit archiloquien et du vers ïambique dimètre. Ce sont les mêmes éléments que dans le précédent, mais l'ordre est renversé.

Dēsĭnět | împărĭ- | būs | cērtā- | rĕ sūb- | mōtūs | půdōr.
Lībĕră | consili- | ā | nēc cōn- | tŭmē- | lĩže | grăvēs.

4. Le vers saphique mineur. Il se compose de deux dipodies trochaïques séparées par un dactyle. La dernière syllabe de la première dipodie trochaïque doit toujours être longue (Voy. S IV).

Lūdĭt | hērbō- | so pěcůs | ōmně | campo.

5. Le vers alcaïque décasyllabe. Il se compose de deux dactyles suivis de deux trochées :

Vērtěrě | fūnĕri- | būs tri- | ūmphos.

6. Le vers alcaïque hendécasyllabe (2). Il se compose d'une dipodie

1. C'est-à-dire composé de l'iambe et de l'eros, c'est-à-dire du vers pentamètre, ou du moins de la seconde moitié de ce vers.

2. Formé de onze syllabes.

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