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21 juillet 1864, par les confédérés, l'armée fédérale était restée sur la défensive. Au commencement de l'année 1862, après que son armée eut été convenablement renforcée et réorganisée, le général Mac-Clellan conçut le projet de se porter rapidement sur la capitale confédérée. Il espérait dérober sa marche à ses adversaires et arriver, avec des forces supérieures, devant Richmond. Il comptait obtenir ce résultat en faisant transporter la plus grande partie de son armée par mer au fort Monroë. Ce point, situé à l'extrémité de la presqu'île d'York, dans l'État de Virginie, était au pouvoir des fédéraux. Il se trouve placé à l'embouchure de deux grands cours d'eau, le James-River, sur lequel est située la ville de Richmond, et le York-River, qui tous deux viennent confondre leurs eaux dans la baie de la Chesapeak. Le général fédéral se proposait de suivre la route qui longe le James-River. Une division de canonnières et de petits bâtiments, marchant parallèlement à lui, eût ravitaillé son armée. Ce mouvement commença immédiatement.

Dans les premiers jours de mars 1862, un certain nombre de bâtiments, servant au transport des troupes, étaient mouillés sur la rade d'Hampton, près du fort Monroë, sous la protection de plusieurs navires de guerre. Nous avons dit que le

port de Norfolk, à l'entrée du James-River, était tombé entre les mains des confédérés. Ceux-ci y avaient trouvé, à moitié dévorée par l'incendie que les fédéraux avaient allumé en se retirant, une frégate à hélice rapide, le Merrimac. Après avoir réparé cette frégate, ils l'avaient transformée en navire cuirassé, en recouvrant ses flancs de barres de fer superposées et croisées. Le 8 mars 1862, l'amiral confédéré Buchanan appareilla de Norfolk avec cette frégate, et il se dirigea, à toute vitesse, sur la rade de Hampton. L'amiral fit gouverner sur la frégate à voiles Cumberland, qu'il aborda par le travers. L'étrave du Merrimac pratiqua une telle ouverture dans les flancs de la frégate fédérale, que celle-ci commença aussitôt à s'enfoncer dans l'eau, et peu après elle coula. Après ce premier succès, le bâtiment confédéré attaqua une seconde frégate à voiles, le Congress, dont il ne s'éloigna que lorsque celle-ci fut en flammes. Le Congress n'ayant pu se rendre maître de l'incendie, sauta pendant la nuit. A la chute du jour, le Merrimac reprit son mouillage, laissant intact le Minnesota, frégate à hélice, que l'amiral Buchanan comptait détruire facilement le jour suivant. Quelques heures après le départ du Merrimac, un monitor mouillait près de la frégate fédérale, à bord de laquelle on dis

cuta, jusqu'au moment où celui-ci fut en vue, s'il ne serait pas prudent, en présence de l'échec dont on était menacé, d'évacuer le Minnesota et de l'incendier.

Les brillants débuts du Merrimac, tenu désormais en échec par le monitor, n'eurent pas de lendemain; toutefois l'intervention de cette frégate eut pour conséquence, et c'est pourquoi il importe de noter cet effort de la marine confédérée, d'amener le général Mac-Clellan à modifier son plan. Les fédéraux, n'osant plus aventurer leurs bâtiments sur le James-River, renoncèrent à suivre une de ses rives. Leur armée, concentrée à Monroë, marcha sur Richmond par les voies ordinaires, et elle dut livrer de sanglants combats pour enlever les positions préparées à l'avance par les confédérés pour défendre les approches de leur capitale. La défaite des Sudistes, à Williamsburg, permit au général MacClellan de diriger un corps d'armée sur Norfolk, d'où il importait de déloger les confédérés, afin de recouvrer toute liberté d'action sur le JamesRiver. A l'approche des troupes fédérales, le général Huger évacua Norfolk, après avoir fait sauter les bâtiments de l'arsenal et livré aux flammes les navires qui s'y trouvaient. Les canonnières fédérales, délivrées de toute crainte,

remontèrent rapidement le James-River, et elles vinrent attaquer le fort Darling, qui défendait les approches de la nouvelle capitale. Elles échouérent dans cette entreprise.

Le général Mac-Clellan, après sa victoire de Williamsburg, avait continué à marcher sur Richmond. Battu une première fois à Fair-Oaks, puis peu après à James-Hill, il rétrograda en toute hâte, abandonnant ses blessés et une partie de son artillerie. Son armée, vivement poursuivie par l'ennemi, ne fut en sûreté que lorsqu'elle eut atteint, dans les premiers jours de juillet 1862, les rives du James-River et la protection des bâtiments accourus pour le soutenir. Si les fédéraux n'avaient pas été maîtres de la mer, et c'est pourquoi la possession de Norfolk avait une grande importance, l'armée de Mac-Clellan courait le risque d'être détruite.

IV

Expédition des fédéraux dans la vallée du Mississipi. Les troupes, appuyées par une flottille, descendent les rives du fleuve en marchant du nord au sud. — L'amiral Farragut, après s'être emparé de la Nouvelle-Orléans, remonte le Mississipi. — Jonction des deux flottilles entre Port-Hudson et Wicksburg. Coopération de la marine à la prise de ces deux places.

La Confédération du Sud comptait des adhérents dans le Missouri et dans le Kentucky, mais le mouvement, dans ces deux États, n'avait pas présenté la même unanimité que dans la Caroline, la Géorgie et la Floride. Le Nord, dès que cela lui avait été possible, y avait envoyé quelques troupes, dans le double but de rassurer ses partisans et de disperser les bandes qui se levaient sur divers points avec l'intention de rejoindre les armées du Sud. Au commencement de l'année 1862, le gouvernement fédéral avait vaincu les résistances partielles qui s'étaient produites, et il pouvait se considérer comme maître de la situation dans ces deux États. Il se décida alors à mettre à exécution un plan mûrement élaboré à Washington, et dont le succès devait avoir une influence décisive sur les événements. Il s'agissait

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