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yeux de la vipère, dépourvus de paupières, un éclat flamboyant. Malgré cette apparence de vivacité, c'est un animal aux mouvements lourds, comparativement à ceux des serpents non venimeux; il n'est violent et brusque qu'au moment où il s'élance sur une souris ou un lézard, non pas pour le dévorer sur-le-champ, mais pour l'empoisonner. L'effet du venin se fait sentir au bout de quelques secondes; la victime, paralysée, est ensuite avalée facilement. L'appareil qui sécrète le venin est situé à la partie supérieure de la voûte palatine; il se compose d'un tissu glandulaire, tapissé par une membrane tendineuse et d'une dent conique, traversée par un petit canal où chemine le venin, depuis la glande qui le secrète jusqu'à la pointe qui l'introduit dans la piqûre. Cette dent est mobile en tous sens; à l'état de repos de l'animal, elle est couchée dans un replis de la gencive, qui lui forme une sorte de gaîne. Elle ne se redresse que par l'écartement des mâchoires, lors

Petite vipère.

que le reptile ouvre largement la gueule; et, par la pression qu'elle exerce en même temps sur l'appareil glandulaire, elle en fait sortir le venin destiné à pénétrer dans la petite plaie. Celle-ci n'a guère plus d'un à deux millimètres de profondeur; l'absorption du venin ne s'opère donc que par les vaisseaux capillaires de la peau. Cette absorption est d'une rapidité extrême et détermine bien vite des symptômes alarmants. Aussi le meilleur remède consiste-t-il à sucer la petite plaie et à rejeter la salive. On ne peut pas toujours cautériser la plaie, faute d'un bistouri ou d'alcali.

<< Dans nos climats, la morsure de la vipère se borne au gonflement de la partie lésée, qui peut envahir les parties voisines et qui est accompagnée des symptômes d'un empoisonnement septique nausées, vomissements, vertiges, prostration des

forces, syncopes ou défaillances. Cet ensemble de symptômes se dissipe peu à peu, et au bout de quelques jours la santé est revenue à l'état normal. Ce n'est que dans des cas exceptionnels que les effets de la piqûre se terminent par la mort. Et encore, dans ce cas, est-ce la faute de l'homme.

La vipère de Redi, nom d'un naturaliste célèbre, est plus grosse et plus venimeuse que l'espèce commune; elle se ren

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contre quelquefois dans la forêt de Fontainebleau. Son ventre est couleur de chair, son dos est marqué de quatre séries de taches noirâtres oblongues sur un fond rouge cuivré. Sa morsure est toujours très-dangereuse.

<< Les souris meurent presque instantanément de la morsure de la vipère; les chèvres, les brebis et les oiseaux, au bout de quelques secondes. Les amphibies, tels que les grenouilles et les tritons, n'en paraissent pas même incommodés. »

Ce phénomène peut-il s'expliquer par la raison que ces animaux sont à sang froid? Non, car le porc et le hérisson, qui sont à sang chaud, n'ont rien à craindre de la vipère, qu'ils détruisent impunément.

Ainsi donc, au lieu de faire la guerre au hérisson inoffensif, protégeons-le, pour détruire les serpents et d'autres animaux ou insectes nuisibles.

« Cet animal, ajoute M. Ferdinand Hoeffer, attaque résolument la vipère, dont il paraît même être très-friand; il se laisse piquer au museau, la partie la plus sensible de son corps, pour arriver à lui saisir la tête; puis, il la broie et en avale toutes les parties, y compris la dent et les parties venimeuses, sans présenter aucun effet d'empoisonnement. Cependant le héris

son appartient à la classe des mammifères, comme la chèvre et le mouton; d'où vient cette différence ? »>

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C'est par ce fait inexplicable, comme en mille autres cas, que la nature fait connaître toute sa sagesse et toute sa puissance : elle a donné à la vipère un ennemi mortel, et elle a dû l'armer convenablement pour remplir sa mission. J. C.

LE ROSIER DE BANKS, RENDU REMONTANT

Nous recevons d'un de nos honorables correspondants, qui a le double avantage d'être savant théoricien et bon praticien, la lettre suivante, qui sera lue avec plaisir par les amateurs de rosiers.

Cher Rédacteur,

La Rode, 26 janvier 1868.

Un mot en passant sur un arbuste, non pas oublié, mais dont peut-être le public horticole n'apprécie pas assez le mérite; je veux parler du rosier de Banks.

Le rosier de Banks est un arbuste à rameaux effilés et flexibles (appelé assez injustement grimpant, puisqu'il a besoin, pour se soutenir, d'attaches ou de supports; il serait plutôt

rampant, si on l'abandonnait à lui-même). Ordinairement inerme et très-peu épineux, il est presque toute l'année couvert d'un joli feuillage vert, luisant, que les fortes gelées ou les grands vents peuvent seuls faire tomber. De juin à juillet, il se couvre d'une grande quantité de jolies petites fleurs blanches ou jaunes, selon la variété.

D'une très-grande vigueur, on l'emploie généralement au pied des murs, des palissades ou des habitations qu'on veut. dissimuler promptement. Il a vite atteint une grande hauteur et retombe en gracieuses guirlandes.

On peut lui faire un reproche, que l'on adresse à tous nos rosiers non-remontants, bien que ce soit en partie parmi eux que se trouvent nos plus belles roses; mais il est dans notre nature de n'être jamais satisfait. Que demandons-nous au rosier de Banks? Des roses rouges, cramoisies, remontantes. Eh bien, l'expérience m'a montré, dans le pays que j'habite, que ce but peut parfaitement être atteint, au moyen de la greffe en écusson (1).

Je connais à Castres, et dans les environs, des rosiers de Banks qui sont tout l'été couverts de fleurs pourpres ou roses, d'un effet ravissant.

Je me propose cette année, - et j'ai déjà commencé à l'automne dernier, de transformer ainsi plusieurs centaines de mètres de palissades. Au lieu du Bengale commun, j'emploie le Bengale Hermosa, qui est à fleurs beaucoup plus pleines et d'une plus longue durée. A cette dernière variété, j'ai déjà ajouté Gloire de Dijon, l'Arioste, Noisette du Luxembourg, Bougainville, Chromatella, Ophirie, etc. En général, toutes les espèces vigoureuses donneront, je crois, un bon résultat. Il ne serait peut-être pas hors de propos de sevrer la branche au-dessus de la greffe, dans la crainte que la partie supérieure ne soit nuisible à cette greffe.

Veuillez agréer, etc.

H. ROBINET.

(1) Dans les pays froids, les rosiers Banks gèlent quelquefois, et à plus forte raison les thés greffés sur leurs rameaux. On peut cependant les garantir des hivers rigoureux en les couvrant d'un paillasson. (Note du Rédacteur.)

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