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DE LA GREFFE A LA PLUME.

La greffe est un des modes de multiplication, à part les semis et les boutures, le plus sûr et le plus usité dans la reproduction des végétaux; aussi le nombre des greffes est-il très-varié. Les horticulteurs emploient l'un ou l'autre de ces modes; je préfére celui qui leur a le mieux réussi.

Parmi les greffes les plus pratiquées sont celles à écusson, en placage, en fente, en couronne, à flûte et à plume. Cette dernière, pratiquée avec succès par mon habile collègue et ami, M. Treyve, de Trévoux, sur le châtaignier et le noyer, mérite d'être signalée.

Voici comment l'on doit procéder:

Au printemps, lorsque le sujet est en pleine sève, on le coupe ras terre, on écarte la terre qui entoure la partie restante jusqu'au collet des racines; on taille cette dernière en forme de sifflet un peu allongé; on presse le sujet avec les doigts pour faire décoller l'écorce adhérente au bois du sujet; c'est l'affaire d'un instant. Un rameau, préalablement conservé comme pour la greffe en fente, est taillé comme une plume à écrire la partie taillée, au lieu d'être appliquée contre le bois et sous l'écorce, comme pour la greffe en couronne, est introduite également entre le bois et l'écorce; on tourne la partie taillée ou bizeau contre l'écorce, en évitant avec soin de déchirer cette dernière; le succès en dépend. On rapproche ensuite la terre que l'on avait écartée autour du sujet, de façon à recouvrir le tout comme pour la greffe de la vigne; aucune ligature n'est nécessaire.

M. Treyre m'a montré des lignes de châtaigniers greffés d'après ce système, qui poussaient avec vigueur et dont la réussite était complète.

LIABAUD.

OBSERVATIONS SUR LA FORME ET LA TAILLE
DES ARBRES FRUITIERS.

DU CORDON VERTICAL.

Cette forme très-répandue, surtout dans notre localité, peut être employée avec avantage dans les terrains tout à fait médiocres, ou pour les variétés essentiellement fructifères, comme Beurré Clairgeau, Doyenné d'hiver, etc.

On emploie ordinairement pour cette disposition des sujets de un à deux ans de greffes. On plante en ligne à 0,50 ou 0,70 l'un de l'autre. Ces sujets sont étêtés à 0,70 ou 0,80 au-dessus du sol; puis on favorise l'émission des bourgeons latéraux, qui sont maintenus à 0,20 ou 0,30 de longueur; ce qui forme, vu de profil, une palissade de 0,50 à 0,60 d'épaisseur.

Un choix judicieux des variétés et des sujets pourrait offrir quelqu'avantage; malheureusement il n'en est pas toujours ainsi. Des poiriers d'Amanlis, Curé, Triomphe de Jodaigne, etc., sont tout surpris de se trouver en compagnie des Doyenné, Bergamotie d'Angleterre, Bon-Chrétien, William et Beurré-Clairgeau, etc. De là une irrégularité peu agréable à

la vue.

Ces arbres, quoique plantés rapprochés, trouvent autour d'eux de nombreux éléments propres à une constitution opposée à celle qu'on veut obtenir. En effet, les nombreux binages et labours que nécessite la culture, dérangent les racines et chevelus qui se trouvent dans les couches superficielles du sol, forcent ces dernières à aller puiser à une certaine profondeur une sève aqueuse et froide qui favorise la production du bois, mais non celle des fruits. On ne peut, sous peine de voir ces arbres monter à une grande hauteur, allonger la taille en rapport avec la végétation; il s'ensuit une stérilité prolongée. Si on allonge la taille de la flèche, ils offrent une grande prise

aux vents: difficulté pour la récolte et mille embarras pour les abris dont on ne peut faire usage qu'imparfaitement.

Cette forme peut s'employer dans ces deux circonstances : avec un choix des variétés très-fructifères et greffées sur cognassier, ou au pied d'un mur d'une hauteur de plusieurs mètres, greffées sur franc si le mur a plus de 4 à 5 mètres de hauteur. Dans de telles circonstances ils peuvent procurer un résultat très-satisfaisant, peu importe le système de plantation adopté; il faut bien se garder de déranger les racines qui se trouvent dans les couches supérieures, car ce sont elles qui favorisent l'accroissement et la qualité du fruit.

DU VASE.

Cette forme disparaît de plus en plus de nos jardins. On lui reproche l'étendue qu'elle occupe, et on paraît lui préférer la pyramide qui en occupe tout autant, et n'a peut-être pas les mêmes avantages. Un vase de 2 mètres de hauteur, ayant 1 mètre 60 de diamètre, présente la forme d'une demi-ellipse renversée, et peut avoir 40 mètres courant de branches charpentières. Une pyramide de 4 mètres de hauteur n'a pas plus de production fruitière, et elle est dans de bien plus mauvaises conditions, puisqu'une partie ne reçoit l'air et la lumière qu'à travers la partie qui lui est supérieure.

On pourra m'objecter les supports du vase? Ils sont tout aussi indispensables à la pyramide bien faite. Le vase a sur cette dernière un avantage incontestable, car si l'arbre est vigoureux, ce qui s'obtient en le plantant greffé sur franc, surtout pour les variétés fertiles et ensuite par une bonne plantation, on peut en utiliser toute la sève en allongeant les flèches. Les yeux de la base sortiront toujours au moyen d'incisions, sans que l'on ait à craindre pour leur flexibilité, puisque toutes les branches sont attachées, et ensuite se rapprochent plus de la verticale que dans la pyramide, où le poids des fruits tend toujours à faire dévier les branches de leur position.

La disposition du vase est avantageuse, surtout pour former la tête des arbres à tous vents. On peut l'abriter assez facilement; le vent à moins de prise.

Pour former le vase, on taille le sujet sur trois bons yeux, à 0,30 du sol pour les arbres nains, et à 1 mètre 50 ou 2 mètres pour les arbres à tige. On favorise les trois bourgeons terminaux, et on les équilibre d'égale force, au moyen du pincement ou de l'inclinaison. Ces trois bourgeons sont taillés l'année suivante à 0,30 de longueur, autant que possible sur deux yeux de côté, ce qui formera six bourgeons et ainsi de suite chaque année, selon le diamètre du vase, en observant de laisser au moins 0,20 à 0,25 entre chaque branche. Si le sujet est vigoureux on peut obtenir deux semis de branches en une année. Le diamètre doit être moindre que la hauteur.

Généralement, pour les arbres à tous vents, la taille s'arrête à la deuxième ou troisième année.

Tous les arbres peuvent se soumettre à cette forme, même le pêcher. Dens ce dernier les branches seront distancées de 0,50. Entre chacune d'elles sera fixée une baguette pour le pallissage. Les cerisiers, pruniers, abricotiers, et surtout le pommier, se prêtent parfaitement à cette forme.

H. ROBINET.

NOTES SUR LA VÉGÉTATION DE L'AUSTRALIE.

Sous ce titre, M. Meuller, directeur du Jardin botanique de Victoria, vient de publier des documents précieux sur la végétation des plantes de la Nouvelle-Hollande. Aujourd'hui que les Eucalyptus, les Solanum, etc., à feuillage ornemental, contribuent pour beaucoup à la décoration des parcs et des jardins, les amateurs liront sans doute avec intérêt ce qui concerne leur mode de végétation à l'état spontané.

M. Meuller dit que le grand continent de l'Australie présente, dans toute l'étendue de ses zones, des différences trèsmarquées dans sa végétation, différences dues bien plus à la formation géologique et aux conditions climatériques qu'aux latitudes géographiques.

Il existe peu de localités qui n'aient pas un aspect particulier, caractéristique; la nature a, pour ainsi dire, distingué tous les paysages.

La présence des Eucalyptus et des Acacias, à feuilles simples, leur prépondérance dans la majeure partie du continent australien, prouvent suffisamment la singularité des formes végétales de son territoire.

Quoique l'absence de montagnes très-élevées et très-boisées donne à la végétation de l'Australie une certaine monotonie, on trouve néanmoins sur toute la longueur de la côte de l'est et du sud-est l'aspect du pays complètement changé. Les montagnes de la Tasmanie contribuent beaucoup à ce caractère. Ainsi, la grande région ombragée, d'une humidité perpétuelle, commence dans les environs du cap Otway, et s'étend le long de la côte en un ruban de jungles; la végétation s'y distingue plus que partout ailleurs par ses caractères en rapport avec la flore remarquable des îles et du continent des Indes.

Si l'on part des promontoires de Victoria en se dirigeant vers l'est, et ensuite vers le nord, on voit que les Eucalyptus, qui prédominent encore dans les forêts des chaînes de montagnes du sud, disparaissent peu à peu. Dans l'est de Gippsland on commence à rencontrer le vaste assemblage d'arbres variés qui charment tant par la diversité de leur forme; c'est ici que, baignée par la vapeur formée par d'innombrables sources et torrents, abritée par le feuillage d'arbres trèsvariés, commence une végétation fougérée, une magnifique collection d'arbres-fougères dont on chercherait en vain plus avant dans l'ouest les conditions climatériques. Les sentinelles perdues de ces masses d'arbres-fougères ne s'étendent pas plus avant à l'ouest que les cratères de volcans éteints

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