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Inglis, Latin, Italien, François & Allemand,

Nouvelle Edition.

à STRASBOURG,

shez AMAND KÖNIG, Libraire.

M DCCLXXII.

AVEC PERMISSION DES SUPERIEURS.

AVERTISSEMENT

DE

L'ÉDITEUR.

DE

E tous les ouvrages philofophiques fortis

de la plume de l'illuftre POPE, fon ESSAI SUR L'HOMME eft fans contredit celui, qui lui fait le plus d'honneur, tant par l'importance du Jujet, que par les idées fublimes, avec lefquelles il a fu le développer. Son but principal eft de ne faire usage, que des feules lumieres de la Raison, pour examiner la nature de l'homme. La raison, felon lui, nous fait fuffisamment connoître, que l'homme, tel qu'il eft, a été créé pour habiter cette petite Planete, & qu'il eft doué

de toutes les qualités nécessaires à son état préfent, rélativement à toutes les parties, qui compofent cet Univers.

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PUISQU'IL eft certain, que le fini ne peut avoir aucun rapport avec l'infini, l'homme, comme Etre fini ou borné, ne faura donc jamais déterminer tous fes rapports avec toutes les parties, qui compofent le monde qu'il habite, puifqu'elles font infinies à fon égard. Son ignorance eft fans doute la caufe, que nous ne pouvons appercevoir, jufqu'où va la fageffe divine dans la formation de l'homme & de toutes fes créatures. La feule chofe, dont nous devons être bien perfuadés, c'eft de notre foibleffe & de notre néant, fource de toutes nos imperfections. Auffi POPE fait voir dans la feconde Epitre, que la fagesse & la bonté de Dieu éclatent jufques dans les miferes, auxquelles il a affujeti fes enfans les plus chéris. Il prouve affez clairement,

que

les paffions font bonnes en elles-mêmes & que c'eft de leur bon ou mauvais ufage, que dépend le bonheur ou le malheur de chaque homme en particulier, & de la fociété en général. La fource des plaintes de l'homme contre la Providence vient de ce qu'il croit, que

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tout eft fait pour lui, tandis qu'il eft certain que lui-même est fait pour le tout. C'est en vain que l'homme essayera de fe faire un bonheur particulier, il ne peut & ne doit être heureux; qu'autant qu'il contribuera au bonheur de fes femblables. Or c'eft par la vertu

feule, que

les hommes

être dans cette

peuvent heureufe difpofition, il eft donc de la derniere importance pour eux de devenir vertueux. C'est par cette raison, que POPE ne fe contente pas d'inspirer à fes lecteurs la bonté & l'équité, qui font l'effence de l'honnête homme, il les conduit encore par dégrés jufqu'à la connoiffance des vérités fublimes, qui conduisent aux vertus furnaturelles. furnaturelles. Ces vérités fublimes font celles, que tout homme, qui veut jouir dans cette vie d'autant de bonheur, que fon etat le comporte, & s'affurer pour la fuite un bonheur éternel, doit nécessairement connoître la Religion chrétienne; ce flambeau divin enfeigne aux hommes des principes plus élevés que ceux de la raison, c'eft elle, qui en écartant les limites de nos connoiffances dans la Morale, nous apprend le chemin le plus court pour arriver dans cette vie & dans l'au

tre à un bonheur affuré.

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