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multipliée et répandue partout ont élevé, d'une manière notable, la moyenne de la température depuis un siècle; l'air s'est assaini et s'est chargé de plus d'électricité par les mêmes causes.

Le travail de l'homme, les amendements divers, l'action du temps, ont considérablement amélioré le sol.

Le cultivateur est plus instruit et sait mieux qu'autre fois ce qu'il convient de donner à la terre de soins vigilants, de travail opportun, d'avances sous diverses formes; il lui prête sans compter, sachant bien que tout lui sera rendu avec usure.

Ce serait là un grand et incontestable progrès, si les changements introduits dans les conditions de la viticulture n'aboutissaient pas, en fin de compte, à la dégénérescence des produits. Mais le progrès n'a-t-il pas tantôt quitté la bonne voie, tantôt dépassé le but? Je crains bien qu'il n'en soit ainsi, et là serait l'explication de ce phénomène anormale et sigulier: le bien conduisant au mal.

Quoi qu'il en soit, du reste, l'abaissement des qualités est certain. Je pense qu'il doit être imputé un peu à tout le monde. Chacun y a contribué pour une part plus ou moins forte: le consommateur par ses prétentions d'obtenir à bas prix, du commerce, des vins de bonne provenance; le commerçant en recherchant les cuvées les moins chères, mais aussi les moins bonnes, le producteur enfin en s'efforçant par tous les moyens possibles d'obtenir des produits abondants quoique inférieurs. Je ne parle pas des falsifications; il ne doit être question ici que des produits naturels de la vigne.

Ainsi, l'origine du mal serait, soit dans les exigences de la consommation demandant des produits à bon marché, soit dans la concurrence commerciale qui s'efforce d'offrir à la consommation, des vins au plus bas prix possible, afin d'obtenir ses préférences. Or, pour vendre à bas prix il faut acheter dans des conditions de bon marché correspondantes. De là, la nécessité pour le commerçant, de n'offrir au propriétaire que des prix peu élevés et de laisser de côté les vins de qualité supérieure, ou de n'en donner qu'un prix à peine au-dessus de celui des vins médiocres. On comprend qu'alors les producteurs, ne trouvant point pour leurs cuvées de choix un prix suffisamment rénumérateur, eu égard au peu d'abondance des produits des vignes qui les fournissent, on comprend qu'il ne s'appliquent plus qu'à obtenir d'abondantes récoltes; car elles permettent la vente à bon marché et élèvent le chiffre de leur revenu plutôt qu'elles ne l'abaissent.

C'est ainsi qu'on est arrivé à la médiocrité, à la dégénérescence de ces vins si excellents autrefois. Personne n'ignore que les jeunes vignes ne produisent, pendant les dix premières années, qu'un vin de beaucoup inférieur à celui qu'on en obtiendra plus tard. C'est un fait également connu de tout le monde, qu'une qualité supérieure ne se rencontre jamais à côté d'une extrême abondauce. Il serait trop long d'en expliquer ici les raisons, et d'ailleurs, à quoi bon, puisque personne ne songera à contester les faits allégués. Or, on est parvenu, par le choix de certains cépages plus productifs, par des fumures abondantes et multipliées et par d'autres soins, à rendre beaucoup plus productives qu'autrefois, et les jeunes plantes et les vignes déjà vieilles. De plus, dès que celles-ci, épuisées par une production forcée, ne donnent plus des résultats suffisants au gré des cultivateurs, elles sont aussitôt détruites et, peu après, remplacées par de jeunes vignes. J'ai indiqué plus haut l'origine du mal; ceci en est la cause directe et immédiate.

Est-il nécessaire de prouver la vérité de ces propositions? Je ne le pense pas. Ce qui vient d'être dit ici, chacun le reconnaît et le répète. Chose étrange! Tout le monde signale et déplore ce fâcheux état de choses et en énumère les causes, mais nul ne songe à y porter remède. Et pourtant n'est-il pas de toute évidence que, par suite de l'application, de plus en plus générale, de la nouvelle et déplorable méthode de culture, la dégénérescence de nos vins ira toujours croissant? N'est-il pas aisé de prévoir, comme conséquence inevitable et prochaine de ce fait, la perte de la réputation des vins du Beaujolais, et par suite, l'éloignement des acheteurs! Car il ne faut par l'oublier, pendant que nous reculons, d'autres avancent; pendant que nos qualités décroissent avec les prix, d'autres vignobles voient s'élever les prix et les qualités de leurs vins. Cela a lieu principalement dans le midi de la France. Aussi, depuis quelques années, plusieurs des vignobles de cette région paraissent avoir bénéficié de tout ce que nous avons perdu dans la faveur et l'empressement publics, comme producteurs de vins.

Il est donc constant que l'extrême abondance des récoltes, poursuivie et obtenue par différents moyens, est la cause principale de la dégénérescence de nos vins. Mais à côté de cette cause principale que chacun connait, il en est d'autres qui n'ont pas encore été signalées que je sache, et qui doivent trouver place ici. Essayons de les dégager et de les rendre visibles pour tous. E. TERREL DES CHÊNES. (La suite au prochain numéro.)

UN JARDIN D'HIVER POUR LYON.

A M. le Directeur de la Revue des Jardins et des Champs.

MONSIEUR,

Monplaisir, 26 février 1863.

Le dernier numéro du Gardner's Chronicle (Chronique des jardins), publié à Londres, annonce que la ville de Dublin (Irlande) va faire construire un magnifique jardin d'hiver, dont le coût ne sera pas moindre de 40,000 livres sterling, ou un million de francs.

Cette annonce a naturellement fait reporter mes regards vers la grande serre de notre beau parc, qui, comparativement aux misères horticoles de l'ancien Lyon (celui d'avant 1852), était sans doute un immense progrès, mais qui, pour la seconde ville de l'Empire, pour la capitale du midi, n'est plus en rapport aujourd'hui avec notre grande et belle cité, et avec les progrès accomplis depuis quelques années, grâce aux hommes de talent et de goût qui administrent notre ville.

La grande serre du parc renferme des végétaux magnifiques, mais qui y sont mal à l'aise, et plusieurs devront être mutilés dans un avenir prochain, si l'on n'en hausse pas la toiture.

Cette serre est particulièrement destinée au public, qui s'y presse chaque jour pour admirer les merveilles de l'horticulture; mais il est évident que l'espace y manque autant aux spectateurs qu'aux plantes qui les attirent.

Les allées sont beaucoup trop étroites; les dames avec leurs crinolines froissent et abîment les plus belles fleurs, et c'est à peine si deux personnes peuvent s'y croiser.

J'ai bien entendu murmurer quelque part que la création d'un jardin d'hiver était sur le tapis; mais ce bruit n'est peut-être que la manifestation d'un espoir, que partagent pleinement tous les amis de l'horticulture et que tous seraient heureux de voir se réaliser.

Peut-être la dépense arrête-t-elle nos administrateurs, car je présume qu'ils ne veulent pas faire la chose à demi. Si cela était, j'aimerais mieux, pour ma part, attendre encore, afin de voir édifier quelque chose digne de Lyon. Peut-être aussi l'administration attend-elle que le public en manifeste le désir.

Dans ce cas, il pourrait encore attendre longtemps; car quoique

tout le monde admire aujourd'hui la rue Impériale, on n'ignore pas que grand nombre de Lyonnais trouvaient cette belle création une. entreprise folle, et que beaucoup d'entre eux auraient voulu en empêcher l'exécution.

J'espère donc que notre habile et intelligente administration fera, comme par le passé, c'est-à-dire entraînera le public dans la voie du progrès, et qu'elle réalisera pour Lyon, dans un avenir pas trop éloigné, ce que la ville de Dublin exécute en ce moment. L'Empereur disait naguère:

« L'éclat d'une société se révèle par le degré plus ou moins avancé » des divers éléments qui la composent, et comme tous les progrès » marchent de front, l'examen d'un seul des produits multiples de l'intelligence suffit pour apprécier la civilisation du pays auquel il >> appartient. >>

Puisse ces nobles paroles être comprises et appliquées par nos administrateurs à la science et à la culture horticole; et à ce propos, je ne puis mieux rendre ma pensée et faire comprendre l'intention qui me dicte ces lignes, que de citer ce passage de la Revue Horticole :

« Les dépenses de l'horticulture officielle sont devenues une des » nécessités publiques de notre temps. Chacun a pris l'habitude d'avoir » sous les yeux, au milieu de nos cités, les formes les plus gracieuses » de la nature végétale. Non seulement la salubrité y a gagné d'une >> manière incontestable, mais nous sommes persuadés que la muette >> propagande de la beauté des fleurs et des grands végétaux ne scra >> pas sans influence sur l'adoucissement des mœurs privés et publi» ques.

» Il existe une intime corrélation entre l'être intérieur et le monde » qui l'entoure. Le méconnaître serait donner un démenti à tous les » résultats de l'observation rationnelle des phénomènes psychologi>>ques.

» Par conséquent, ce serait se priver volontairement du plus puis» sant moyen que l'on puisse indiquer pour favoriser le progrès mo>>ral et intellectuel, que de renoncer à embellir les lieux où des millions » d'hommes passent leur existence. »>

Agréez, etc.

JEAN SISLEY.

J. CHERPIN,

Editeur.

Lyon. Typographie B. BOURSY, rue Mercière, 92.

BULLETIN MENSUEL.

Emploi de l'essence de térébenthine pour détruire le puceron lanigère; lettre à ce sujet de M. Hardy. Emploi de la même essence contre les chenilles. La benzine détruit tous les parasites. Voyage dans le Midi, de M. Jules Guyot; les vins fins de cette contrée obtenus swivant ses procédés; procédés combattus par le Messager Agricole. Bouquet de noces de la princesse de Galles.

Un des derniers numéros du Bulletin de la Société d'horticulture de Paris contenait une note de M. Hardy, indiquant les bons résultats obtenus par lui de l'emploi de la térébenthine pour la destruction du puceron lanigère. Un de nos honorables correspondants, M. Sisley, ayant désiré avoir quelques explications plus détaillées sur l'emploi de cette essence, s'est adressé à l'auteur de la note, qui lui a répondu comme il suit:

>> Monsieur,

« Paris, 30 mars 1863.

>> Répondant à votre lettre du 23 courant, je viens vous donner les renseignements que vous me demandez.

» Ce n'est que quand j'ai vu mes pommiers envahis par le puceron lanigère, vers le mois de juin, que j'ai fait enduire du mélange indiqué (1/3 d'essence de térébenthine et 2/3 d'eau) toutes les branches qui en étaient attaquées. Cette opération n'a été faite qu'une seule fois. Cependant, après la troisième année, quelques-uns de ces insectes ont paru de nouveau sur trois ou quatre pommiers; un nouvel enduit les a fait disparaître aussitôt.

» On pourrait essayer de faire cette opération avant la pousse des feuilles. Nous l'avons faite quand elles étaient à peu près à leur grandeur, et je crois cette époque préférable, car il me semble que la nature indique à ces insectes qu'ils ne doivent se bien développer que quand ils sont certains de trouver leur nourriture; faite plus tôt, on pourrait bien ne pas les détruire entièrement et être obligé de recommencer. Au surplus, ce serait un essai à faire.

» Je souhaite, Monsieur, que ces nonveaux renseignements vous suffisent, et je serai très-content s'ils peuvent vous être utiles, ainsi qu'à ceux qui essayeraient de ce moyen.

HARDY.

» Agréez, etc. L'emploi de cette essence doit, il nous semble, être plus efficace que l'eau de savon pour la destruction des chenilles.

Tout récemment nous causions avec un jeune médecin vétérinaire, aussi savant qu'expérimenté, des parasites des animaux. Il nous racontait qu'il obtenait des résultats extraordinaires par l'emploi de la benzine. Cet acide a la propriété de foudroyer, c'est le mot propre, les parasites des animaux; il en mêle 30 0/0 à l'alcool, seul liquide

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