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DE LA NÉCESSITÉ

De soumettre à une taille annuelle tous les arbres à noyau, de plein vent, et particulièrement les pêchers, les abricotiers et les amandiers.

Il est généralement passé en usage, de ne tailler que les arbres à basse tige, et de laisser croître à leur volonté tous les arbres à plein vent, de quelque espèce qu'ils soient. C'est là une erreur profonde à l'égard de tous les arbres à fruits à noyaux, particulièrement pour les pêchers et les abricotiers, la seule cause pour laquelle ces arbres ne fournissent, sous notre température, qu'une carrière de 40 à 12 ans au plus, et sont sujets à de nombreuses maladies, tandis que ces mêmes espèces cultivées dans les jardins fruitiers, et soumises à des tailles régulières et intelligentes comme les palmettes et les éventails, acquièrent des proportions quelquefois étonnantes, et arrivent à des âges fort avancés. Je connais ainsi un pêcher conduit en palmette depuis 34 ans, qui atteint 7 mètres 20 c. de hauteur, ses ailes développent également 7 mètres 20 c. de longueur de chaque côté, malgré son exposition au sud, il a toujours joui d'une brillante santé. Chaque année il produit abondamment, et dès la fin de février, époque ou je le visitai cette année, il était en pleine floraison.

On sait que les rameaux fructifères des arbres à fruits à noyaux ne rapportent qu'une seule fois à leur base, l'année suivante les fruits croissent sur le prolongement, et ainsi de suite, jusqu'à ce que ce prolongement des rameaux ait atteint toute sa hauteur. C'est là, la cause qu'au bout de quelques années les fruits à noyaux des arbres à plein vent n'apparaissent plus qu'à l'extrémité des branches; leur base se dépouille alors de feuilles, la sève cesse sa circulation, les rameaux deviennent inertes, se gomment, et meurent bientôt en entraînant la perte entière du sujet.

Le contraire advient quand les rameaux sont soumis à la taille, qu¡ refoulant la sève dans les parties basses y fait naître de nouveaux bourgeons, tout en empêchant le prolongement des anciens.

Or, dans les vergers, et dans les vignes où les abris permettent de planter des pêchers et des abricotiers en plein vent, si l'on tient à la conservation de ces arbres, et à l'abondance de leurs fruits délicieux, il faut secouer entièrement cette routine, que de nos jours il n'est plus permis d'admettre et de laisser subsister, et livrer tous les arbres à fruits

à noyaux, de plein vent, à une taille pratiquée chaque année, qui régularisera la sève dans toutes les parties de l'arbre, soit qu'ils aient la forme d'un gobelet, ou qu'on les maintienne en buisson. Elle devra consister tout simplement à rabattre, selon leur hauteur et leur force, toutes les branches à 25 ou 35 centimètres de leur extrémité, sans toutefois toucher à tous les rameaux, que cette opération pourvoiera d'assez de sève pour faire naître chaque année, à leur base, de nouveaux bourgeons pour l'entretien des rameaux fructifères, à empêcher leur prolongement. C'est ce que pratiquent déjà les arboriculteurs intelligents des environs de Beaune et de Nuits, où les fruits à noyaux, très-abondants, leur assurent presque tous les ans une récolte lucrative, et que d'après cette pratique de la taille annuelle ils savent doubler par suite de la conservation de leurs arbres, qu'ils ne se voient plus dans la nécessité de remplacer tous les six ou sept ans, comme précédemment, quand les arbres à plein vent de cette espèce étaient abandonnés au sort que la nature leur avait fait. P. CAUMONT-BRÉON.

DESTRUCTION DES MOUCHES DONT LES LARVES PIQUENT LES POIRES.

Un de nos honorables correspondants nous a adressé la lettre suivante, sur un sujet qui intéresse les amateurs de fruits, et principalement les pépiniéristes. Il s'agit de la destruction des mouches qui, au printemps, déposent leurs œufs dans le calice des fleurs des arbres fruitiers. Les larves de ces mouches piquent les fruits (surtout les poires et les pommes), et les font couler ou les rendent défectueux. Nous recommandons donc le procédé indiqué par M. J. Sisley.

«< MONSIEUR LE RÉDACTEUR,

» Nos lecteurs savent que l'année dernière, malgré la belle apparence des arbres fruitiers, la récolte, surtout celle des poires, a été très minime, et que les larves de certaines mouches en sont cause.

» Détruire ces mouches, au moment où elles paraissent, ce qui a lieu à l'époque de la floraison des poiriers, serait donc chose fort utile. » Les sociétés et les journaux d'horticulture ne se sont guère occupés de cette question, et cependant il me semble qu'elle aurait dû attirer l'attention des corps savants, car elle est assurément d'une haute importance.

» L'habile chef des cultures du jardin botanique a essayé avec assez de succès, l'année dernière déjà, de suspendre entre les arbres fruitiers, des verres contenant de l'eau miellée, pour attirer et prendre les mouches; mais ce moyen ne me parait pas suffisant.

» Je me torturais depuis quelque temps l'esprit pour trouver un moyen efficace, pour atténuer ou détruire le fléau dévastateur, lorsque un de mes amis, habile chimiste, à qui je fis part de mes perplexités, me conseilla d'enduire mes poiriers, au moment de l'épanouissement des fleurs, avec le mélange dont voici la formule:

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>> Faites infuser le quassia dans l'eau bouillante pendant quatre heures; passez l'infusé à l'aide d'une toile métallique, ou d'un linge de toile, et faites y dissoudre le miel, que l'on peut, du reste, remplacer par du sucre, du glucose ou de la mélasse

>> On trouve le quassia amana chez tous les droguistes ou pharmaciens.

» Ces substances, qui sont celles employées pour faire le papier tuemouche, attirent et tuent infailliblement les mouches.

» Je vais en faire l'essai et j'engage vos lecteurs qui s'occupent d'arboriculture à faire la même expérience. Si nous réussissons, nous aurons obtenu un résultat dont la publication profitera à tous.

» Il est évident que les pluies pourront enlever l'enduit tue-mouche; mais dans ce cas, il faudra en faire un autre, cela coule de soi.

» JEAN SISLEY. »

CULTURE DU CYANOPHYLLUM MAGNIFICUM (LINDEN),

UNE DES PLUS BELLES PLANTES A FEUILLAGE, DE SERRE CHAUDE (1).

Cette plante est sans contredit une des plus remarquables beautés végétales exotiques. Un superbe exemplaire qui n'a pas moins en ce moment de 2 m. 50 c. de hauteur et dont les feuilles mesurent

m.,

(1) On trouve cette plante dans les serres bien fournies de M. Liabaud, horticulteur à la Croix-Rousse.

fait l'admiration de tous les visiteurs de la grande serre du parc de la Tête-d'Or.

Les feuilles sont opposées, à courts pétioles, longuement lancéolées, parcourues par trois nervures paralèlles, reliées par des nervures très-régulièrement espacées. Entre ces nervures sont de nombreuses lignes transversales. Les bords de ces feuilles sont finement dentelés; leur partie supérieure est d'un beau vert velouté, sur lequel paraissent trois nervures blanches bien dessinées; les nervures latérales font contraste par leur teinte verte très-claire, et la face inférieure contraste encore davantage par sa couleur d'un rouge pourpre magnifique.

Cette plante doit être considérée par les amateurs comme un joyau précieux pour les serres.

Sa culture a présenté jusqu'à ce jour quelques difficultés, que j'ai éprouvées, mais qui ont été vaincues.

Il y a des sujets qui végètent bien pendant quelque temps, puis, qui perdent tout-à-coup leur vigueur et dépérissent malgré tous les soins qu'on peut leur donner. Voici le meilleur moyen de les sauver.

Dès qu'on s'aperçoit de leur langueur, on coupe leur tige principale dont on fait une bouture. Celle-ci prend racine si on lui donne les soins convenables; elle devient vigoureuse et la plante malade se trouve ainsi guérie et rajeunie.

Cependant, il serait très-difficile d'obtenir par ce moyen une plante saine et vigoureuse, d'une bouture prise sur un sujet grêle et trop souffrant. Il ne faut donc pas attendre, pour opérer, que les plantes soient arrivées à un état trop chétif.

Les principales causes du dépérissement de cette plante sont celles-ci: chauffage trop vif, manque d'eau ou arrosage trop abondant, manque d'air ou trop d'air, coups de soleil, atmosphère trop sèche, température trop variable, etc.; telles sont sans doute les causes d'insuccès dans la culture du Cyanophyllum et de sa rareté dans les serres d'amateurs. Les jardiniers qui lui apporteront l'attention soutenue qu'elle mérite, n'éprouveront plus de déboire dans sa culture.

La terre qui parait lui convenir est celle de bruyère concassée, mêlée d'un peu de poussière de charbon de bois. Cette terre nécessite un drainage avec des fragments de pots et de morceaux de charbons de bois. Il faut rempoter souvent en ménageant soigneusement les racines. La mi-ombre lui convient; elle demande de fréquents mais légers bassinages pendant sa végétation active. La température de la

serre doit être maintenue à 12 ou 14 degrés pendant la nuit, et ne pas dépasser 28 à 30 degrés centigrades pendant le jour. Il faut la mettre à l'abri d'un grand soleil et tenir constamment la température à l'air ambiant. Une serre à Orchidées convient parfaitement à cette magnifique plante.

Elle a été découverte par le savant explorateur Ghiesbrecht, dans les forêts des environs de Palenque, province mexicaine de Chapias. Elle fut envoyée à M. Linden, l'habile directeur du jardin royal d'acclimatation et d'horticulture de Bruxelles, qui la propagée.

Thomas DEXIS,

Chef des cultures du jardin botanique.

POURQUOI NOS VINS DÉGÉNÈRENT (1)?

Voici un intéressant sujet d'études et une grave question, assurément, dans un pays éminemment viticole tel que le nôtre. Je n'ai pas la prétention de l'approfondir ici, bien moins encore de la résoudre; je voudrais seulement essayer d'indiquer quelques-unes des causes qui me semblent contribuer à la dégénérescence de nos vins, et proposer quelques moyens capables, selon moi, d'arrêter un mal qui tend à s'accroître d'année en année, peut-être même de le guérir.

Nos vins n'ont plus les qualités qui les distinguaient il y a cinquante ans; ils sont sujets à des maladies que nos pères ne leur ont jamais

connues.

Malheureusement, ces deux propositions n'ont pas besoin d'être démontrées, car personne ne conteste leur exactitude. Consommateurs, producteurs, commerçants, tous sont d'accord pour constater et déplorer le fâcheux état de chose, dont chacun souffre en proportion de l'importance des intérêts qu'il a engagés dans la question. D'où vient le mal? Quels sont les coupables?

Certes! ce n'est ni les conditions climatériques, ni l'état du sol, ni l'ignorance des vignerons que l'on est en droit d'accuser.

La destruction des bois, le défrichement des terres incultes, la vie

(1) On peut avec justice en dire autant de beaucoup d'autres vins en France; mais je ne veux parler ici que de ceux du département du Rhône, et plus spécialement de ceux de Beaujolais.

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