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A NOS SOUSCRIPTEURS.

Nous commençons aujourd'hui la quatrième année de cette publication; c'est dire que son existence est assurée

Nous ne nous enorgueillissons pas de ce succès, car nous pensons que nous le devons bien plus à la bienveillance, à la sympathie de la plupart de nos souscripteurs, à la collaboration dévouée d'écrivains distingués qu'à nos propres efforts.

En créant ce modeste journal, nous n'avons pas eu la prétention de décentraliser la presse agricole et horticole, car c'eût été vouloir détourner avec une plume le cours d'une rivière! Notre but a été tout simplement de faire connaître les belles productions, les améliorations culturales de notre contrée, d'appeler l'attention de nos amateurs et de nos praticiens, sur les productions et les améliorations culturales des autres pays, d'étendre le cercle de leurs relations d'amitié et d'intérêts, de créer, enfin, dans la deuxième capitale de l'Empire, un organe spécial par lequel les uns et les autres puissent se communiquer mutuellement leurs idées, leurs observations et leurs découvertes.

Nous aurions voulu pouvoir donner à nos souscripteurs VILLE DE LYON

Biblioth. de Palais des Arts

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un plus grand nombre de figures coloriées, car nous savons qu'à tout âge l'homme, même le plus sérieux, conserve les goûts de son enfance, et que celui des images est un des plus enracinés; mais des difficultés insurmontables nous en ont empêché. D'abord, les produits nouveaux, vraiment dignes d'être illustrés, ne sont pas nombreux, et nous ne voulons accorder l'illustration qu'aux produits vraiment dignes d'être propagés ; ensuite, les frais exhorbitants des figures coloriées n'est pas en rapport avec le prix modique de notre publication. Nous tâcherons, néanmoins, à mesure qu'elle prendra de l'extension, d'augmenter le nombre de ses images.

Nous faisons un nouvel appel au savoir, au zèle et au dévouement des amateurs et des praticiens; qu'ils nous viennent en aide, et nous les aiderons. C'est par un mutuel échange d'idées, de pensées, que la lumière se fait, et la lumière est le véritable progrès en toute chose.

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REVUE DES JARDINS

ET DES CHAMPS

JOURNAL MENSUEL D'HORTICULTURE ET D'AGRICULTURE.

CAUSERIE HORTICOLE.

DE LA DÉCORATION DES PARCS ET DES JARDINS.

Quand il pleut, quand il neige ou vente, peut-on mieux faire que de causer au coin du feu, avec quelques amis compétents, de sujets qui intéressent, qui plaisent et instruisent? Dans la conversation tantôt sérieuse, tantôt gaie, toujours animée, où les bons mots, les anecdotes amusantes, les traits malins se croisent et rompent la monotonie du principal sujet, le temps passe vite, et la tristesse, il y a toujours, hélas! un petit brouillard de tristesse sur tous les fronts, même les plus sereins en apparence, la tristesse est éconduite. On ne saurait donc causer trop souvent et trop longtemps. Causons, amis, comme l'année dernière, sur les champs, les jardins, leur embellissement, leurs cultures, leurs produits. Cherchons des améliorations, du nouveau, du beau si c'est possible, et faisons-en part à ceux qui ne peuvent participer à nos entretiens familiers.

Depuis des siècles, nous objecteront quelques pessimistes, on parle de l'ornementation des parcs et des jardins. Que pouvez-vous dire de nouveau sur un sujet aussi vieux, aussi fouillé en tous sens?

La nature est une bonne mère qui a des trésors inépuisables pour tous les siècles et toutes les générations; mais elle ne les gaspille pas; elle les distribue pour ainsi dire sou à sou à ses enfants, lorsqu'ils en ont besoin et qu'ils les lui demandent. Ces trésors sont des champs incultes à cultiver, à transformer en parcs, en jardins, à complanter d'arbres agréables ou productifs, de plantes florales ou fruitières. Mais ces travaux, pour être agréables et productifs, demandent à être exécutés suivant les règles du bon goût, c'est-à-dire de l'art...

L'art! voilà ce qui est toujours nouveau, parce que c'est toujours beau; mais aussi c'est difficile.

Tout homme peut être l'architecte de son jardin comme de sa maison, lorsqu'il a sous la main les éléments nécessaires pour son ouvrage. Mais un sur mille réussira à composer avec ces éléments une œuvre de goût et d'art, digne d'être admirée ; et pour obtenir ce résultat, il devra posséder une instruction spéciale, étudier la nature du sol, consulter les règles de la géométrie, de la perspective, harmoniser les diverses essences de plantes pour les distribuer isolées, en lignes ou en massifs, dans les sites qui leur conviennent. Les montagnes, les plaines, les vallées et les vallons doivent avoir chacun leur ornementation spéciale; les groupes d'arbres forestiers ou fruitiers, les massifs d'arbustes et autres plantes doivent être formés d'espèces et de variétés dont la manière de végéter, le port, le feuillage, etc., se conviennent, s'harmonisent.

Avant de pénétrer dans toutes ces difficultés de l'art du jardinage, occupons-nous d'un abus criant, devenu presque général et qu'il importe de déraciner.

On a l'habitude de planter les arbres de verger dans les prés. Là, ils ne reçoivent aucune culture une fois mis en place; les vents les agitent en tout sens et font tomber leurs fruits avant la maturation. Aussi sont-ils chétifs, courbés, et ne donnent-ils que des fruits petits et chancreux. Leur ombrage, quelque maigre qu'il soit, nuit à la pousse de l'herbe fourragère et entrave l'opération du fauchage. De telles plantations, pour réussir un peu, ne devraient être faites que dans des terrains profonds, riches et frais sans humidité; mais il vaut mieux s'en passer pour adopter un système qui nous paraît meilleur.

Pourquoi ne pas grouper tous ces arbres de verger, à haute tige, poiriers, pommiers, etc., en massifs spéciaux, dans des endroits. abrités ? On binerait la terre deux ou trois fois par an, on aurait de beaux arbres dont la végétation et la fructification seraient luxueuses. Sous ces grands arbres, plantés à 5 ou 6 mètres de distance, ceux à branches verticales intercalés entre ceux à branches horizontales (quelques-unes de ces variétés sont désignées plus bas), dans un espace rond, ovale ou autre forme gracieuse, d'une dimension proportionnée à l'étendue du jardin ou parc; sous ces arbres, disons-nous, on cultiverait des sous-arbrisseaux fruitiers, tels que groseillers, framboisiers, etc. Sur les bords des massifs on pourrait même placer quelques plantes florales d'un grand effet, telles que Rosiers, Vegelias, Pivoines arborées, etc/

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LYON S

JE PALAES

Pour ces massifs de grands arbres fruitiers, on choisirait des variétés vigoureuses et fertiles, à rameaux verticaux et horizontaux, comme nous l'avons dit, et telles que celles-ci :

POIRIERS A RAMEAUX VERTICAUX.

St-Jean ou Citron des Carmes, St-Germain d'été, Beurré Davy, Beurré d'Angleterre, Beurré d'Hardempont, Rousselet de Reims, Louise-Bonne d'Avranches, Cuisse-Dame ou Certeau, etc.

POIRIERS A RAMEAUX HORIZONTAUX.

Epargne ou Beauprésent, Beurré Giffard, Beurré d'Amanlis, Beurré Goubaut, Curé, Bergamotte Espéren, etc.

POMMIERS A RAMEAUX VERTICAUX.

Double-rose, Canelle, Api, Reinette de Caux, etc.

POMMIERS A RAMEAUX HORIZONTAUX.

Reinette du Canada, Calville rouge, Calville blanche, Reinette franche, Cusset, etc.

Ceux qui voudraient avoir des arbres à gros fruits, moins vigoureux que les précédents, pourraient former des massifs spéciaux des meilleures variétés. Voici quelques poiriers qui conviendraient pour les massifs: Bon Chrétien William, Beurré Clergeau, Délices d'Hardempont d'Angers, Jules Bivort, Bergamotte de Pentecôte ou Doyenné d'hiver, Poire de Tongres, Colmar d'Aremberg, Passe-Colmar, PasseCrassane, Beurré Millet, Madame Treyve, Poire Ravu, etc.

Ces arbres, greffés sur franc, seraient plantés à 4 m. 80 c. ou 2 m. de distance et non taillés d'une manière régulière ou uniforme. On ne retrancherait au printemps que leurs gros rameaux gourmands pour 'les empêcher de divariquer. Ces arbres prendraient ainsi la forme élégante de fuseaux ou de peupliers et seraient d'un aspect très-agréable, surtout lorsqu'ils seraient couverts de beaux fruits. On binerait la terre deux ou trois fois par an pendant la belle saison, et au besoin on la couvrirait de fumier pailleux avant les grandes chaleurs.

Ces massifs, nous l'avons dit, devraient être plantés dans les endroits les plus abrités du parc ou du jardin, c'est-à-dire sous des monticules, ou derrière les massifs d'arbres forestiers.

Tout le monde connaît maintenant la meilleure manière de planter les arbres, de laquelle on ne peut s'écarter sans s'exposer à une nonréussite. Toutefois, nous la résumons en ces quelques mots : terrain défoncé à 4 mètre de profondeur; drainage indispensable dans les sols

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