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ches à fruit qu'au printemps et au-dessous de la 5me feuille. Cette dernière opération consiste à supprimer complètement la tête de saule qui s'est développée pendant l'année par les pincements successifs, en ne laissant à l'ensemble des branches à fruit qu'un diamètre de 30 à 40 centimètres.

Tel est le nouveau mode de formation des rameaux à fruits du pêcher, au pincement long, que je pratique de préférence aux autres depuis quelques années, au jardin botanique du Parc de la Tête-d'Or, ainsi que les amateurs pourront s'en convaincre en visitant le carré des arbres fruitiers. Th. DENIS.

SUR LA DESTRUCTION DES HANNETONS.

Le rapport de la commission spéciale de la Société impériale et centrale d'agriculture, relatif à la destruction des larves du hanneton par le procédé de M. Duval, vient de paraître dans le journal de cette Société. Ce document étant maintenant tombé dans le domaine public, moi qui, depuis quarante ans, m'occupe de cette importante question, je crois devoir présenter à cet égard quelques observations.

Tel que je le comprends à la lecture, voici en quoi consiste ce procédé de destruction de la larve du hanneton:

Donner, vers la fin d'août, un bon binage de 4 à 5 centimètres, à toute partie non emblavée d'un jardin, en profitant d'une journée de soleil, et répéter l'opération l'année suivante. La terre ramenée à la surface se dessèche promptement et toutes les petites larves exposées à l'air périssent immédiatement.

Convenons que jamais procédé plus simple, plus facile, moins dispendieux n'a été employé pour sauvegarder de si grands intérêts. On peut s'étonner avec raison qu'un moyen si élémentaire n'ait pas été plus tôt découvert par les milliers de cultivateurs qui souffrent plus ou moins des ravages de cet insecte.

Voyons maintenant quelle peut être l'utilité de ce procédé sous le rapport de la grande culture, car c'est là le point principal. A la fin d'août, les sept huitièmes des terres sont emblavées; on n'y peut plus toucher, au moins pour la plus grande partie. Pour celles qui sont libres, un binage à la main serait trop dispendieux; opéré par d'autres moyens plus prompts, il serait regardé comme inutile, car on ne par

viendra jamais à vaincre l'incurable apathie des gens de la campagne pour toute amélioration qui ne leur présente aucun avantage positif et immédiat. Témoin le soufrage de la vigne, qui, connu déjà depuis plusieurs années, n'est encore pratiqué que par un petit nombre de personnes.

En examinant en lui-même le procédé qui nous occupe, on ne peut se dispenser de reconnaître qu'il donne lieu à de sérieuses objections. A la fin d'août, époque indiquée pour les binages, les jeunes vers de l'année sont parvenus, pour cette même année, à la moitié de leur grosseur et sont dès lors déjà d'une certaine force. La division du sol par le binage peut bien en détruire une partie par le choc de l'outil ou autres causes; mais ce serait une grave erreur de croire que de jeunes larves de deux mois, exposés momentanément au soleil sur une terre ameublie, ne chercheraient pas de suite à s'y enterrer. A la fin d'août, les jeunes vers blancs de l'année, pour nuire à la végétation, n'ont plus que deux mois; leurs dégâts ne sont guère appréciables sur des cultures qui n'ont pu avoir lieu qu'après cette époque. Cette circonstance a bien pu induire en erreur l'inventeur du procédé dont il s'agit. Mais une objection bien plus sérieuse se présente naturellement on ne peut pratiquer les binages indiqués que sur des terrains nus, après l'éclosion des œufs pondus par la femelle du hanneton. Or, à ce moment, presque toutes les parties d'un terrain quelconque sont en culture, et les binages y sont ou impossibles ou au moins fort difficiles. En admettant encore (ce qui ne peut être) l'efficacité positive des binages sur les parties nues du sol, quelle influence peut exercer sur la généralité des dégâts un moyen qui ne peut être applicable qu'à la plus petite partie du sol? S'il ne s'agissait, comme paraît le penser M. Duval, pour se mettre à l'abri des ravages des hannetons, que de les détruire avec le plus grand soin sur sa propriété, le remède serait facile; mais malheureusement il est loin d'en être ainsi, et les preuves ne manquent pas. Certes, personne ne les a détruits avec plus de soin que moi; c'est avec des baquets tous les jours emplis, qu'on les ramassait autrefois dans mes cultures, et toujours sans avantage appréciable (1). Considérée en vue du bien général, toute tentative isolée

(1) Un homme qui m'honora de sa bienveillance, M. le baron Louis, ancien mintstre des finances, vers 1828, pensant se mettre plus tard à l'abri des ravages des hannetons, en fit ramasser et emplir plusieurs tonneaux, dans sa propriété de Brie-sur-Marne, Les années suivantes, il eut tout autant de vers blancs et de hannetons que ses voisins, et cela devait être.

n'aura jamais aucun succès; c'est une vérité dont il faut bien se convaincre.

Pour la grande culture, il est malheureusement démontré qu'il n'y a rien à faire sans le secours d'une disposition législative. Tous les moyens qui pourraient être indiqués seront toujours ou trop dispendieux, ou impraticables. A l'égard de l'horticulture, vu le peu d'étendue des terrains qu'elle met en valeur, comparativement à la grande culture, vu surtout l'élévation du prix de ses produits qui permet plus de soins et de dépenses, il sera toujours possible d'atténuer le mal.

Mais ce que même des réunions de particuliers ne peuvent faire, un gouvernement peut l'obtenir. Il serait facile de se procurer, par l'intermédiaire de MM. les préfets, la statistique des pertes causées annuellement par les hannetons, et leur importance sans doute éveillerait l'attention de l'autorité. Sachons gré toutefois à M. le Ministre de l'Agriculture et du Commerce d'avoir bien voulu soumettre à la Société d'Horticulture le procédé de M. Duval; c'est une preuve de l'intérêt que semble prendre maintenant le gouvernement à une question qui intéresse à un si haut degré la prospérité de notre agriculture.

Mettre les hannetons à prix, ordonner leur destruction partout simultanément, non par une ordonnance comme celle du mois de ventôse, an 7, sur les chenilles, qui n'est jamais exécutée, mais par une loi sévèrement édictée; confier la mise à exécution de cette loi, non pas directement à l'autorité locale, mais à des agents spéciaux, étrangers aux localités, munis de pouvoirs étendus pour vaincre l'incroyable apathie des gens de la campagne, tels sont au moins les éléments d'un succès probable.

Ces paroles sont les mêmes que celles que je prononçais dès l'année 1827 les arts, les sciences, l'industrie, l'agriculture même ont fait d'immenses progrès depuis cette époque, dont 35 années nous séparent, et, pendant ce long laps de temps, aucune mesure n'a été prise pour prévenir ou diminuer les pertes causées par les hannetons et leurs larves, pertes qui, depuis 40 ans seulement, dépassent certainement 50 millions.

(Société centrale d'Horticulture.)

VIBERT.

PLANTES NOUVELLES OU RARES.

Botanical magasine.

Sous-arbrisseau

Sonerilla grandiflora. originaire de l'Inde, de 50 ou 60 centimètres de haut, à feuilles ovales aiguës, se prolongeant inférieurement sous le pétiole, dentées, presque charnues, vertes, lavées de rouge en dessus, pourpres en dessous, fleurs disposées en cîme unilatérale, de 25 millimètres, d'un rouge pourpre vineux. Serre tempérée.

Nolana atriplicifolia.

Nolane à feuilles d'Arroche, obtenue de semis par MM. Carter et Ce, horticulteurs anglais. Ses fleurs sont grandes, leur limbe de bleu lilas, leur centre d'un blanc pur.

Tricyrtis hirta. Cette uvulariée a été découverte au Japon par M. Fortune et envoyée à M. Standish. Ses fleurs ont 4 cent. de largeur; elles sont à fond blanc, ponctué de violet pourpre, et rangées en épis sur la tige; feuilles sessiles, acuminées.

Pitcairnia pungens. - Pitcairnie piquante du Pérou. Cette broméliacée est d'orangerie. Longues feuilles linéaires, subulées; fleurs en épi simple, d'un beau rouge orangé. Plante très-ornementale.

Dammara orientalis. Conifère des îles Moluques, très-beau et rare. Elle forme un grand arbre au sommet de ses montagnes natales et donne une abondante résine. Il en existe un spécimen au jardin botanique de Kew, introduit par Banks en 1804.

Delphinium bicolor grandiflorum. - C'est une variété du D. formosum. Fleurs larges d'un beau bleu à centre blanc. Pleine terre.

Lilas, président Massart, var. Syringa vulgaris. — Feurs en thyr ses de coloris lilas à l'extérieur et violacé à l'intérieur, avec reflets ardoisés.

Pelargonium zonale, mistress Pollock. Cette variété anglaise est vraiment remarquable par son feuillage d'un beau vert au centre, qu'entourent plusieurs cercles bruns, roses, etc., et lui donnent l'apparence d'une pierre d'agathe.

La variété belge Quadricolor ne nous a pas paru aussi distincte.

Mon cher ami,

CORRESPONDANCE.

Rio-Grande, 5 mai 1863.

Il y a plus de quatre mois que je t'écrivais de Paris avant d'entreprendre mon grand voyage. Aujourd'hui près de trois mille lieues nous séparent.

Pendant le long trajet que j'ai parcouru depuis Southampton, je me suis arrêté dans plusieurs endroits avant de débarquer à Rio-Janeiro, mais je n'y ai rien trouvé ni remarqué digne d'être signalé aux amis de l'horticulture. Je me faisais une grande joie de voir le Brésil, dont la flore, comme on le sait, est la plus riche des quatre parties du monde; mais je n'y ai séjourné que deux jours et je suis reparti de suite pour Buenos-Ayres. Ce n'est donc qu'à mon retour, dans un mois, que je pourrai te raconter les merveilles que j'espère bien y rencontrer.

Il y a déjà six semaines que je débarquai à Buénos. J'espérais que le sol de la République Argentine m'offrirait une riche moisson de plantes curieuses et nouvelles, et que j'aurais à te raconter les merveilles d'une riche végétation; mais j'ai été promptement désabusé, car rien n'est triste comme la province de Buenos-Ayres, au point de vue de l'horticulture. Point de jardins publics, point de jardins particuliers, pas la moindre fleur dans toute la ville. Les affaires commerciales absorbent tout. Voyant qu'il n'y avait rien à glaner dans la ville et ses environs, je pris le parti de visiter la campagne. Mais mon désappointement continua. Figure-toi une immense plaine, presque sans un arbre ni un accident de terrain. Partout des pâturages et des bestiaux. Pas une seule plante digne de remarque. Je me suis alors rabattu sur les propriétés particulières, et là j'ai vu de beaux arbres fruitiers (tous importés de France par les jésuites à l'époque de leur domination), magnifiques de végétation et pliant sous le poids des fruits. Les pêchers surtout m'ont étonné par leur port et leur vigueur. Il y en a en si grand nombre que l'on s'en sert comme bois de chauffage. Les fruits sont assez médiocres; ce sont principalement des alberges.

Je partis bientôt pour Montevideo, où je trouvai le même climat et la même végétation, mais par compensation quelques maisons de campagne dont les propriétaires sont des hommes de goût et qui ont employé leur fortune à les orner. Je ne t'en citerai qu'une celle de M. Buckenthal, alsacien millionnaire, qui, grâce à l'habile direction de M. Lassaux, son majordome, a, en dix ans, d'un terrain inculte fait un parc magnifique. Tout était à créer. Aujourd'hui les massifs de fleurs, des allées de beaux arbres, des kiosques, des pièces d'eau, grottes, accidents de terrain, ont remplacé les chardons et les ronces. Tout est sorti de l'intelligence et des soins de M. Lassaux.

En arrivant à cette maison de plaisance, on trouve tout d'abord une

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