voyage avec nous, & ne nous quitte point même à l'heure du trépas. JUSQU'A ce terme fatal, l'opinion, avec fes rayons changeans, dore les nuages qui embelliffent nos jours. Le bonheur qui nous manque eft fupléé par l'efpérance; & le vuide de fens, par l'orgueil; ce que la connoiffance peut renverfer, ces paffions le relevent. La joye femblable à une bulle d'eau, rit dans la coupe de la folie. Qu'une espérance foit perdue, nous en recouvrons une autre, & ce n'est point en vain que la vanité nous eft donnée. L'amour propre, ce bas amour, devient même par la puiffance divine, une balance pour pefer par nos befoins ceux des autres. Avouons donc cette vérité, d'où nous devons néanmoins tirer un motif de confolation; QUOIQUE L'HOMME SOIT FOLIE DIEU EST TOUT SAGESSE. ***** ******'EST donc à ce principe que nous nous arrêtons; C la CAUSE UNIVERSELLE n'agit que pour 222, UNE FIN, mais elle agit par différentes loix". Dans toute la folie que peut infpirer la fanté la plus vigoureufe, dans toute la pompe de l'orgueil & l'impudence des richeffes, que cette grande vérité nous foit préfente jour & nuit; qu'elle nous le foit fur tout dans le tems confacré à inftruire ou à prier. |