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'Car j'ai l'amour subtil du crépuscule fin'

(Extrême-Orient)

he says, and develops the same idea in 'Dilection':'J'adore l'indécis, les sons, les couleurs frêles,

Tout ce qui tremble, ondule, et frissonne, et chatoie,

Les cheveux et les yeux, l'eau, les feuilles, la soie

Et la spiritualité des formes grêles; . . .

Et tel cœur d'ombre chaste, embaumé de mystère,

Où veille, comme le rubis d'un lampadaire,

Nuit et jour un amour mystique et solitaire.'

Samain does not deny the beauty of the more joyous side of life; he tells us that he also loves

'La grand'rue au village, un dimanche matin,

La vache au bord de l'eau toute rose d'aurore,

La fille aux claires dents, la feuille humide encore,

Et le divin cristal d'un bel œil enfantin.'

This, however, is not the aspect that appeals to him most strongly :

'Mais je préfère une âme à l'ombre agenouillée,

Les grands bois à l'automne et leur odeur mouillée,
La route où tinte au soir un grelot de chevaux,
La lune dans la chambre à travers les rideaux,
Une main pâle et douce et lente qui se pose,

Deux grands yeux pleins d'un feu triste, et sur toute chose,
Une voix qui voudrait sangloter et qui n'ose. . . .'

Finally, the ideal is antiutilitarian :—

'Je suis la Coupe d'or, fille du temps païen ;

Et depuis deux mille ans je garde, à jamais pure,
L'incorruptible orgueil de ne servir à rien.'

The portrayal of women in this volume is copied from Baudelaire. A good example is the poem 'Une' :

'Sphynx aux yeux d'émeraude, angélique vampire,

Elle rêve sous l'or cruel de ses frisons;

La rougeur de sa bouche est pareille aux tisons.

Ses yeux sont faux, son cœur est faux, son amour pire.

Sous son front dur médite un songe obscur d'empire.
Elle est la fleur superbe et froide des poisons,

Et le péché mortel aux âcres floraisons,

De sa chair vénéneuse en parfums noirs transpire.

Sur son trône, qu'un art sombre sut tourmenter,

Immobile, elle écoute au loin se lamenter

La mer des pauvres cœurs qui saignent ses blessures:

Et bercée aux sanglots, elle songe, et parfois
Brûle d'un regard lourd, où couvent des luxures,

L'âme vierge du lys qui se meurt dans ses doigts.'

This is an attitude which scarcely harmonises with the almost Coventry Patmore tone of many pieces in 'Aux Flancs du Vase.' Those features of Baudelairism which Samain merely copied, which are, in him, a mere pose, he naturally dropped as his talent became more mature. The volumes which follow Le Jardin de l'Infante have very little Baudelairism in them.

In his later poems Samain turned for inspiration to Antiquity; he breaks away again from Baudelairian tradition. M. Léon Bocquet quotes from a letter Samain wrote to M. Paul Morisse (16th December 1896) :

'The antiquity which appeals to me is not barbaric, sinister, nor rugged like that in Salammbô, for example, or Leconte de Lisle's work; it is rather measured, calm, and smiling as in the Homerides. Moreover it is not antiquity, it is simply the harmonious simple spirit of beauty which I feel antiquity has realised, and which is eternal as the limpidity of springs, as the perfume of roses.'

Which is quite opposed to Baudelairian tradition.

Samain lacked the force of Baudelaire; he is, as an English critic has put it, 'a poet of fine shades.' His poetry-his later poetry that is-is full of a gentle sadness which is another thing than the passionate disenchantment of Baudelaire. He summed himself up very happily in the lines:

'Mon âme est un velours douloureux que tout froisse ;
Et je sens, en mon cœur lourd d'ineffable angoisse,
Je ne sais quoi de doux, qui voudrait bien mourir.'

X

JULES LAFORGUE

M. CAMILLE MAUCLAIR in his singularly penetrating essay on Jules Laforgue places him among that class of minds whose ruling characteristic is what he names la diversité dans l'unité.

'Everything tends to a single increase: comprehension by means of passion-there is no idleness in them. They knock at all the multitudinous doors of feeling through which a new aspect of the spiritual city is to be seen, and one meets them simultaneously on all the roads that lead thither. . . . He (Laforgue) appears indeed to be of that race of writers who are not occupied first of all with collecting their faculties of expression for the achievement of a work, but desire above all to compose with them a life which shall be more curious, more ornate, more conscious. With the surplus of their mental acquisitions, and their means, they make books as if to show others what is going on inside them.'

Jules Laforgue accomplished his part in a remarkably short time. He was born in August of 1860, and was brought up in Paris till he was called to Berlin to become reader to the Empress Augusta. In 1886 he relinquished this employment and came to Paris, with high hopes of gaining fame and fortune through his writings, and of happiness with that girl who skated so gracefully in Berlin, attracting first his artistic sense, then capturing his heart-for the moment. He married her in the beginning of the year 1887-there was but short-lived happiness. His writings from the commercial standpoint were doomed

to failure. He was consumptive, and poverty rapidly aggravated the disease, and in August of the year of his marriage he died, at the age of twenty-seven.

The work he leaves behind consists of a volume of poems, the curious prose Moralités Légendaires, and a few fragmentary critical notes. Though small in bulk it is enough to show us a highly artistic and original mind.

There is a good deal of Baudelaire in Jules Laforgue. In one of his critical notes he condemns exaggeration, and finds in this the great drawback of Baudelaire's disciples. 'Tous ses élèves,' he says, 'ont glissé dans le paroxysme, dans l'horrible plat comme des carabins d'estaminets.'

But for Baudelaire himself he had a sincere admiration. He wrote of him :

'Baudelaire may be a cynic, or mad: he is never gross; there is never a wrong fold in the impressions in which he clothes himself. He is always courteous with ugliness. He behaves well. . . . His images are an Anglo-American importation applied to the Song of Songs. His melancholy the void of the man of letters disgusted by his age, and who has been born idle and royal.'

Which is acute enough.

Baudelaire's influence appears directly in many places in Laforgue's poems. Here is all the Baudelairian sense of solitude: :

'Ah! ces voix dans la nuit chantant Noël! Noël !
M'apportent de la nef qui là-bas s'illumine

Un si tendre, un si doux reproche maternel,

Que mon cœur trop gonflé crève dans ma poitrine .

Et j'écoute longtemps les cloches, dans la nuit . . .

Je suis le paria de la famille humaine,

A qui le vent apporte en son sale réduit

La poignante rumeur d'une fête lointaine.'-Noël Sceptique.

What, too, could be more Baudelairian than the Litanies de mon sacré-cœur.

'Prométhée et Vautour, châtiment et blasphème,

Mon cœur, cancer sans cœur, se grignote lui-même.

1

Mon cœur est une urne où j'ai mis certains défunts,

Oh! chut, refrains de leurs berceaux! et vous parfums . . .

Mon cœur est un lexique où cent littératures
Se lardent sans répit de divines ratures.

Mon cœur est un désert altéré, bien que soûl
De ce vin revomi, l'universel dégoût.

Mon cœur est un Néron, enfant gâté d'Asie,
Qui d'empires de rêve en vain se rassasie.

Mon cœur est un noyé vidé d'âme et d'essors,
Qu'étreint la pieuvre Spleen en ses ventouses d'or..
Mon cœur est une horloge oubliée à demeure,
Qui, me sachant défunt, s'obstine à sonner l'heure !

And this again :—

'Voici venir le soir, doux au vieillard lubrique.

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Mon chat Mürr accroupi comme un sphinx héraldique
Contemple, inquiet, de sa prunelle fantastique,
Marcher à l'horizon la lune chlorotique. . . .

Je songe aux enfants qui partout viennent de naître,
Je songe à tous les morts enterrés d'aujourd'hui,

Et je me figure être au fond du cimetière

Et me mets à la place, en entrant dans leur bière,
De ceux qui vont passer là leur première nuit.'

Le Sanglot de la Terre. La première Nuit.

Is this not a complete expression of the Baudelairian conflicting temperament? Next he shows us the same. pessimism, the same delight in indulging in melancholy:

'L'extase du soleil, peuh! La Nature, fade

Usine de sève aux lymphatiques parfums.

Mais les lacs éperdus des longs couchants défunts
Dorlotent mon voilier dans leurs plus riches rades

Comme un ange malade. . . .

O Notre Dame des Soirs,

Que je vous aime sans espoir.'

There is the same restless questioning:

'Tout est-il seul ? Où suis-je ? Où va ce bloc qui roule
Et m'emporte? Et je puis mourir ! mourir ! partir
Sans rien savoir! Parlez! ô rage! et le temps coule
Sans retour! Arrêtez, arrêtez ! Et jouir?

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