Œuvres de Frédéric le Grand ...

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Chez R. Decker, Impr. du Roi, 1856
 

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Seite 43 - On prend alternativement à la guerre la peau du lion et la peau du renard ; la ruse réussit où la force échouerait. Il est donc absolument nécessaire de se servir de toutes les deux. C'est une corde de plus que l'on a...
Seite 47 - Lorsque par aucun moyen on ne peut avoir dans le pays ennemi de ses nouvelles, il reste un expédient auquel on peut avoir recours, quoiqu'il soit dur et cruel : c'est de prendre un gros bourgeois qui a femme, enfants et maison ; on lui donne un homme d'esprit que l'on déguise en valet (il faut qu'il sache la langue du pays). Le bourgeois est obligé de le prendre comme son cocher et de se rendre au camp des ennemis, sous prétexte de se plaindre des violences que vous lui faites souffrir.
Seite 160 - Je déconseille les attaques générales, parcequ'elles sont risqueuses et, qu'en engageant qu'une aile ou qu'une section de l'armée, en cas de malheur vous gardez le gros pour couvrir votre retraite, et vous ne pouvez jamais être totalement battu. Considérez encore, qu'en ne vous attachant qu'à une partie de l'armée de l'ennemi, vous ne pouvez jamais perdre autant de monde qu'en rendant l'affaire générale, et que si vous réussissez, vous pouvez détruire également votre ennemi, s'il ne...
Seite 158 - Autrichiens tâchent encore de couvrir leur front par des marais, des chemins creux, profonds et impraticables, des ruisseaux, en un mot, des défilés; et, ne se fiant pas aux appuis qu'ils ont donnés à leurs flancs, ils ont de gros détachements sur leur droite et sur leur gauche, qu'ils font camper à deux mille pas de leurs ailes ou environ, dans des lieux inabordables. Ces détachements sont destinés à observer l'ennemi, afin que, s'il venait inconsidérément attaquer la grande armée,...
Seite 47 - ... femme, enfants et maison ; on lui donne un homme d'esprit que l'on déguise en valet (il faut qu'il sache la langue du pays). Le bourgeois est obligé de le prendre comme son cocher et de se rendre au camp des ennemis, sous prétexte de se plaindre des violences que vous lui faites souffrir. S'il ne ramène pas votre homme après avoir séjourné dans le camp ennemi, vous le menacez de faire égorger sa femme et ses enfants, et de faire brûler et piller sa maison. J'ai été obligé de me servir...
Seite 43 - Il faut que le général pèse tous ses desseins avec circonspection, qu'il soit lent dans ses délibérations, mais qu'il prenne des résolutions courtes dans des jours de bataille et dans des cas inopinés, et qu'il sache qu'il vaut mieux prendre une mauvaise résolution et l'exécuter sur-le-champ que de n'en prendre aucune.
Seite 153 - Qu'importé de vivre, si on ne fait que végéter; qu'importé de voir, si ce n'est que pour entasser des faits dans sa mémoire; qu'importé en un mot l'expérience, si elle n'est digérée par la reflexion.
Seite 6 - ... capitaine n'est pas coupable de quelques malversations. Il ne faut pas moins faire soigneusement observer une discipline exacte. On dira peut-être que le colonel y prêtera son attention. Mais cela ne suffit pas ; dans une armée tout doit tendre à la perfection, pour faire voir que tout ce qui s'y fait , est l'ouvrage d'un seul homme. La plus grande partie d'une armée est composée de gens indolens ; si le général n'est pas toujours attentif à ce qu'ils fassent leur devoir , cette machine,...
Seite 164 - J'ose à peine les proposer dans les conjonctures présentes, où, accablés par le poids de toute l'Europe, contraints de courir la poste avec des armées, soit pour défendre une frontière, soit pour voler au secours d'une autre province, nous nous trouvons contraints à recevoir la loi de nos ennemis au lieu de la leur donner, et à régler nos opérations sur les leurs. Comme cependant les situations violentes ne sont pas de durée, et qu'un seul événement peut apporter un changement considérable...
Seite 100 - L'art de la guerre, qui mérite certainement d'être étudié et approfondi autant qu'aucun des autres arts, manque encore de livres classiques. Nous en avons peu. César, dans ses Commentaires, ne nous apprend guère autre chose que ce que nous voyons dans la guerre des pandours; son expédition dans la Grande-Bretagne n'est autre chose; un général de nos jours ne pourrait se servir que de la disposition de sa cavalerie à la journée de Pharsale.

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