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danubiens, comme dans le Monténégro, enfin la révolte de la Bulgarie, devaient nécessairement agiter les autres pays balkaniques.

Du jour de l'affaiblissement et de la déchéance de la puissance ottomane, on pouvait supposer qu'elles supporteraient avec impatience un joug qui leur avait toujours été odieux et qu'il leur semblait maintenant possible de secouer. Comment se fait-il done qu'aujourd'hui encore, l'Empire Turc étende sa domination sur ces pays?

Cela tient à deux causes : d'une part, rivalités entre les Grandes Puissances qui ne peuvent s'entendre sur un partage de la Turquie; d'autre part, rivalités entre les différentes nations de l'Empire Ottoman qui toutes, revendiquent les territoires en question.

La Macédoine, pour ne parler que de celle-là, doit-elle être serbe, bulgare, grecque ou roumaine? Chacune de ces opinions peut s'appuyer sur des titres historiques incontestables. S'en réfère-t-on, en effet, au droit que donne la possession? La Serbie comme la Bulgarie ou la Grèce, l'ont possédée tour à tour.

Mais, à ce compte, la France ou Venise, auraient bien des droits à revendiquer en Orient, ce que l'on serait cependant quelque peu étonné de leur voir faire.

Préfère-t-on rechercher quelle est la race dominante ? Mais autant d'auteurs, autant de statistiques différentes, et comment reconnaitre quelle est la plus impartiale et la plus juste ?

Ce qui complique encore la question, c'est que les populations préfèrent à la domination d'une autre nation chrétienne le joug ture quelque dur qu'il puisse être. Il y a là, dans toute son exagération, le sentiment très humain qui rend plus âpre la haine contre un simple dissident par

:

le culte ou la nationalité que celle que l'on porte à un ennemi religieux ou ethnographique de là, par exemple, l'animosité très vive des Serbes contre les Bulgares, et, d'une façon générale, les jalousies réciproques de toutes les petites populations slaves.

L'idée même d'une confédération, souvent mise en avant, n'est d'une exécution aussi simple qu'on pourrait le croire à première vue.

pas

En effet, dans une même province, tel village sera en majorité grec, tel autre à côté, serbe et un troisième bulgare; sans compter les musulmans que l'on oublie souvent et qu'il ne faudrait pas arriver cependant à persécuter, comme ils persécutent eux-mêmes les chrétiens.

On voit comme est compliquée la question de la Macédoine et des autres provinces de la Turquie d'Europe. Il nous suffit de l'avoir signalée (1).

(4) Sur ce sujet voir Victor Bérard : La Turquie et l'Hellénisme contemprains. Choublier, Op. cit.; de Laveleye, la Péninsule des Balkans; et les nombreuses brochures publiées sur ce sujet, notamment par les soins de la Ligue de la confédération balkanique présidée par M. P. Argyriades.

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Règlement de 1845.

Djeddah.

Massacres de l'Hedjaz et bombardement de Massacres en Syrie, 1860. - Les Druses et les MaroConvention du 5 septembre 1860.

nites. Conférences de Paris. L'Europe donne mandat à la France de rétablir l'ordre en Syrie. — 12.000 hommes débarquent à Beyrouth, sous le commandement du général de Beaufort d'Hautpoul. La répression. -- Exécution d'Achmet-Pacha. Commission européenne de Beyrouth. Question de la prolongation de l'occupation. Attitude de l'Angleterre. Réorganisation du Liban. Règlement du 9 juin 1861. Daoud-Pacha. L'Italie exclue des conférences. Modifications au règlement en 1864 et 1867. Insurrections de Joseph Karam. Elles sont réprimées grâce à l'attitude énergique des consuls européens. Situation générale de l'Arménie.

Les affreux massacres dont l'Asie-Mineure été le théâtre ont provoqué l'intervention diplomatique des cinq grandes Puissances, et l'intervention armée de la France. La politique française, dans les affaires de 1860, a été digne des anciennes traditions; elle a été génée seulement par l'attitude jalouse de l'Angleterre et par l'inertie habituelle de la Porte.

Après l'évacuation des troupes d'Ibrahim-Pacha, lors du traité des Détroits de 1844, la Syrie était tombée dans l'anarchie. Le gouvernement de la Porte voulut en profiter pour supprimer les anciens privilèges qui faisaient cette province indépendante sous la suzeraineté du Sultan et le

Gouvernement de la famille de Chehab (1), et pour établir sur elle sa domination directe. A cet effet, fut envoyé Omer-Pacha.

Les grandes Puissances protestèrent; mais elles ne purent s'entendre sur l'organisation à établir en Syrie.

Après de longues négociations, furent institués en 1842, sous le gouvernement d'Essad-Pacha, deux caïmacams ou lieutenants, l'un druse, l'autre chrétien. Ce système ne tarda pas à provoquer des troubles que la Turquie et l'Angleterre ne craignirent pas d'encourager.

« Si la Porte et ses troupes ne nous avaient pas secourus, écrivait le prince druse Moktara à l'un des siens, les chrétiens nous auraient dispersés. Maintenant, nous avons été autorisés, ainsi que les autres rassemblements des Druses, par Son Excellence l'illustre Daoud-Pacha à tomber sur la nation chrétienne et à l'anéantir... les troupes même qui sont à Abbey ont l'ordre de vous aider » (2).

Et M. de Montalembert s'écriait (3): « Il est évident qu'il y a jusqu'à présent une partialité, une iniquité révoltante de la part des fonctionnaires turcs dans le Liban, je

(1) Ces privilèges sont indiscutables, nous n'en voulons pour preuve que la note suivante émanée de la Porte elle-même, et qui porte la date du 28 juillet 1845 :

Sa Majesté le Sultan, dans sa paternelle sollicitude pour ses peuples..... a voulu que les habitants du Mont-Liban participassent aussi à ses bontés et des marques de bienveillance, des faveurs de toute espèce leur ont été accordées. Leurs anciens privilèges locaux ont été maintenus, et l'administration de la Montagne a été placée sous une forme particulière. » Cf. Henry David. La question du Liban considérée au point de vue du droit, brochure extraite du Correspondant 1861.

(2) De la Jonquière, p. 501.

(3) Chambre des pairs, séance du 15 juillet 1845.

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dirai même une complicité évidente dans les crimes commis par les Druses... Il y a là une complicité plus odieuse encore et plus grave: c'est celle qu'on attribue généralement à l'agent de l'Angleterre dans ces parages..... On ne peut expliquer cette exécrable politique que par la jalousie qu'inspire à l'Angleterre l'autorité séculai e de la France dans les montagnes du Liban. »

Lorsque l'ordre fut un peu rétabli, un règlement organique fut institué sur le système d'une double caïmacamie; auprès de chaque caïmacam devait résider un conseil de surveillance ou medjlis; le medjlis établi auprès du caïmacam druse devait être composé de chrétiens et de druses (1845).

Ce système, loin d'amener un apaisement, avivait les haines de races; il allait provoquer des troubles plus grands encore que ceux auxquels il prétendait mettre fin. Mais, pour expliquer le jeu des intérêts divers, qui ont guidé la marche des événements, il nous faut d'abord faire connaître les populations qui habitent le Liban, et leur situation respective.

En dehors des Musulmans, nous y trouvons deux peuples les Druses et les Maronites; ceux-ci, laborieux et pacifiques ceux-là nomades et guerriers (1). Les Druses,

(1) Les Maronites descendent d'une ancienne secte de l'Église grecque; ils se sont réunis au Saint-Siège de Rome en 4445; mais ont conservé une liturgie et une discipline particulières.

« Les Druses, au point de vue religieux, peuvent être considérés, dit M. X. Raymond, comme une espèce de société secrète dont on n'a pas encore pénétré les mystères, mais qui n'a ni l'esprit de prosélytisme, ni l'esprit d'intolérance ». X. Raymond. La Syrie et la question d'Orient (Revue des Deux-Mondes 4860). Cf. Aussi les ouvrages de Gérard de Nerval.

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