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à faire usage de ses pleins pouvoirs que dans le cas éventuel de l'admission de seconds Plénipotentiaires à la Conférence, ou d'un empêchement subit et imprévu qui vous forcerait d'interrompre vos fonctions.

Recevez, etc.

Signé : BEUST.

No 125. LE COMTE DE CHAUDORDY A M. JULES FAVRE.

(Extrait.)

Bordeaux, le 8 janvier 1871.

M. le comte de Bismarck redoute votre sortie de la capitale, il n'a pu s'y refuser devant l'instance des neutres. Il voudrait vous faire refuser, mais venez sans délai.

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M. JULES FAVRE AU COMTE DE CHAUDORDY, A BORDEAUX.

Paris, le 9 janvier 1874.

Je vous approuve tout à fait de n'avoir point donné à M. Tissot mandat de nous représenter à la Conférence. Si quelqu'un devait y aller à ma place ce serait vous. Mais il vaut mieux encore que cette place reste vide tant que l'Europe ne m'aura pas permis de l'occuper dignement. Insistez donc, je vous prie, auprès des Représentants des Puissances à Bordeaux, pour qu'elles nous facilitent l'accomplissement de notre tâche. Qu'elles pèsent sur la Prusse pour obtenir qu'elle en finisse avec ses mesquines difficultés. Tant qu'elle nous les oppose, c'est notre honneur qu'elle nous convie à écarter, et nous ne pouvons faire un tel sacrifice.

No 127.

M. JULES FAVRE AU COMTE DE GRANVILLE.

Paris, le 10 janvier 1871.

Monsieur le Comte, je reçois seulement aujourd'hui, 10 janvier, à 9 heures du soir, par l'intermédiaire de M. le Ministre des États-Unis, la lettre que Votre Excellence m'a fait l'honneur de m'écrire le 29 décembre dernier, et par laquelle elle veut bien m'annoncer qu'elle a prié M. le Comte de Bernstorff de faire tenir à ma disposition lc

sauf-conduit qui m'est nécessaire pour franchir les lignes prussiennes, et assister, comme Représentant de la France, à la Conférence qui doit s'ouvrir à Londres.

Je remercie Votre Excellence de cette communication et de l'obligeance qu'elle a mise à me faciliter l'accomplissement du devoir qui m'est imposé.

Il m'est, toutefois, difficile de m'éloigner immédiatement de Paris, qui, depuis huit jours, est livré aux horreurs d'un bombardement exécuté sur sa population inoffensive, sans l'avertissement usité dans le droit des gens. Je ne me sens pas le droit d'abandonner mes concitoyens au moment où ils sont victimes de cette violence.

D'ailleurs, les communications entre Paris et Londres, sont, par le fait du commandant en chef de l'armée assiégeante, si lentes et si incertaines que je ne puis, malgré mon bon vouloir, répondre à votre appel dans les termes de votre dépêche.

Vous vouliez bien me faire connaître que la Conférence se réunirait, le 3 janvier, puis s'ajournerait probablement à une semaine.

Prévenu le 10 au soir, je ne pouvais profiter de votre invitation en temps opportun. De plus, en me la faisant parvenir, M. le Comte de Bismarck n'y a pas joint un sauf-conduit, cependant indispensable. Il demande qu'un officier français se rende au quartier général prussien pour le chercher, se prévalant de réclamations qu'il aurait adressées à M. le Gouverneur de Paris, à l'occasion d'un fait dont un parlementaire aurait eu à se plaindre, le 23 décembre; et M. le Comte de Bismarck ajoute que, jusqu'à ce que satisfaction lui ait été donnée, le commandant en chef prussien interdit toute communication par parlementaire.

Je n'examine point si une pareille résolution, contraire aux lois de la guerre, ne serait pas la négation absolue des droits supérieurs que la nécessité et l'humanité ont toujours fait maintenir au profit des belligérants. Je me contente de faire remarquer à Votre Excellence que M. le Gouverneur de Paris s'est empressé d'ordonner une enquête sur le fait relevé par M. le Comte de Bismarck, et, en le lui annonçant, il a porté à sa connaissance des faits de même nature beaucoup plus nombreux imputables à des sentinelles prussiennes, sur lesquels cependant il n'avait jamais songé à s'appuyer pour interrompre les échanges de relations ordinaires.

M. le Comte de Bismarck semble avoir admis, en partie au moins, la justesse de ces observations, puisque, aujourd'hui même, il charge M. le Ministre des États-Unis de me faire savoir que, sous la réserve d'enquêtes respectives, il rétablit les relations par parlementaires.

Il n'y a donc plus aucune nécessité à ce qu'un officier français se

rende au quartier général prussien, et je vais entrer en communication avec M. le Ministre des États-Unis pour me faire remettre le saufconduit que vous avez bien voulu obtenir.

Dès que j'aurai cette pièce entre les mains et que la situation de Paris me le permettra, je prendrai la route de Londres, sûr, à l'avance, de ne pas invoquer en vain, au nom de mon Gouvernement, les principes de droit et de morale que l'Europe a un si grand intérêt à faire respecter.

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Monsieur le Comte, vous me pardonnerez si, par infraction aux usages diplomatiques, le Gouvernement a cru devoir publier avant que V. Ex. l'eût reçue la dépêche que j'ai l'honneur de vous adresser aujourd'hui. La nécessité de mettre sous les yeux du public les documents qui peuvent l'éclairer sur les questions qui touchent à la Conférence de Londres, ne nous a pas permis d'attendre l'expiration du délai, malheureusement très-long, après lequel nous aurions appris l'arrivée de cette dépêche entre les mains de V. Ex.

Je vous prie de vouloir bien accueillir cette explication, et en même temps d'agréer, etc.

Signé: JULES FAVRE.

No 128. LE COMTE APPONYI AU COMTE DE BEUST.

(Télégramme.)

Londres, le 12 janvier 1871.

La Russie accepte définitivement la rédaction suivante : « Aucune Puissance ne peut se délier, etc., qu'à la suite de l'assentiment des Parties contractantes, au moyen d'une entente amicale. »

Lord Granville qui ne doute pas de votre consentement, vous prie d'accepter.

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M. JULES FAVRE AUX AGENTS DIPLOMATIQUES DE LA FRANCE
A L'ÉTRANGER.

Paris, ce 12 janvier 1871.

Monsieur, le Gouvernement a jusqu'ici cru de son devoir de rester dans une grande réserve en ce qui touche les négociations engagées sur la révision des Traités de 1856. Qu'une telle révision, si elle est nécessaire, appartienne exclusivement aux Puissances signataires de ces traités, c'est là une vérité si évidente qu'il est inutile d'y insister. Elle ne pouvait être mise en doute. Aussi, dès que l'une de ces Puissances a réclamé la modification des Conventions obligeant également tous les signataires, l'idée d'une conférence dans laquelle la question serait discutée a-t-elle été adoptée sans difficulté? La place de la Franee y était marquée. Mais pouvait-elle songer à l'occuper quand elle était tout entière absorbée par la défense de son territoire? Telle est la grave question que le Gouvernement a dû examiner, dans les circonstances que je vais sommairement rappeler.

C'est par une dépêche en date de Tours, 11 novembre, reçue à Paris, le 17, que le Ministre des Affaires étrangères a été informé par M. de Chaudordy de la circulaire de M. le prince de Gortschakoff. Cette nouvelle lui était transmise par un télégramme de notre Ministre à Vienne, ainsi conçu:

« Le Ministre de Russie a fait hier une communication de laquelle il résulte que son Gouvernement ne se considère plus comme lié par les stipulations des Traités de 1856.

Le même jour, 17 novembre, le Ministre des Affaires étrangères répondait à M. de Chaudordy en lui ordonnant la plus extrême réserve. Nous n'avions encore aucune communication officielle, et nous devions nous borner au rôle d'observateur, sans négliger toutefois de maintenir en toute occasion notre droit formel d'être associé à une résolution qui, sans notre participation, serait absolument dénuée de valeur.

L'Europe ne pouvait le comprendre autrement, et, dans les conversations et les notes échangées entre les différentes Puissances et nous, il a toujours été entendu que la France était partie nécessaire à la délibération, et qu'elle y serait appelée.

Je croirais commettre une indiscrétion inexcusable, si je révélais aujourd'hui les détails de ces pourparlers. Notre effort a été de profiter des dispositions bienveillantes qu'on nous y a montrées. et d'ame. ner les Représentants des Puissances à reconnaître que, sar. déserter, ni diminuer en rien l'intérêt de premier ordre que soulève pour nous

la discussion des Traités de 1856, nous avions le devoir, en entrant dans la Conférence, d'y introduire un débat d'une toute autre importance, et sur lequel on ne pouvait nous opposer aucune fin de nonrecevoir.

Cependant il faut dire qu'en partageant complètement cet avis, la Délégation de Tours a toujours estimé que nous devions accepter l'invitation de l'Europe si elle nous était faite.

Résumant cette opinion, M. de Chaudordy écrivait dans sa dépêche du 10 décembre La Délégation est d'avis, après avoir examiné toutes les dépêches avec moi, que nous devons aller à la Conférence, alors que nous n'aurions aucune promesse, ni un armistice. » L'opinion des membres de la Délégation n'a, du reste, jamais varié.

M. Gambetta l'exprime encore avec force dans sa dernière dépêche des 31 décembre 1870-3 janvier 1871. S'adressant au Ministre des Affaires étrangères, il lui écrit : « Vous devez être sur le point de quitter Paris pour vous rendre à la Conférence de Londres, si, comme on me l'affirme, l'Angleterre parvient à obtenir un sauf-conduit. Je me figure les déchirements que vous allez éprouver de quitter Paris et nos collègues. J'entends d'ici l'expression de vos douleurs et de vos premiers refus, et cependant je dois à l'intérêt de notre cause de vous dire qu'il le faut. »

Avant que M. Gambetta eût écrit ces lignes, le Ministre des Affaires étrangères suivant, autant que le lui permettaient l'inperfection et les retards des communications, les négociations engagées à Tours, continuées depuis à Bordeaux, avait fait connaître à M. de Chaudordy que le Gouvernement avait décidé que si elle y était régulièrement appelée, la France se ferait représenter à la Conférence de Londres, en y mettant toutefois cette condition que l'Angleterre, qui avait fait l'invitation verbale, voudrait bien se charger d'obtenir le sauf-conduit nécessaire à son Représentant s'il était choisi à Paris.

Cet arrangement a été accepté par le Cabinet anglais, M. de Chaudordy en avisait le Ministre des Affaires étrangères par une dépêche en date de Bordeaux, du 26 décembre 1870,- reçue le 3 janvier : — Il l'informait en même temps que la Délégation du Gouvernement l'avait désigné comme devant représenter la France à la Conférence. Cette communication a été confirmée par la lettre suivante, écrite par Lord Granville, le 29 décembre (1), et remise le 10 de ce mois par l'intermédiaire de M. le Ministre des États-Unis.

Mis en demeure, par cette dépêche, le Gouvernement n'aurait pu, sans abdication des droits de la France, repousser l'invitation qu'il

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