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tement les vues du Gouvernement britannique à cet égard, et que j'espérais qu'il y trouverait des raisons qui le détermineraient à s'ef forcer de faire disparaître la difficulté qui empêchait quant à présent d'examiner la question.

Avant de terminer notre conversation, il me dit cependant qu'il était surpris de l'opinion qu'exprimait le gouvernement de la Reine sur l'abrogation des Traités, puisqu'il avait accepté sans protestation les changements qui ont eu lieu en Allemagne en 1866 par la disparition de la Confédération germanique et du royaume de Hanovre. J'ai, etc.

Signé: A. BUCHANAN.

No 25. - LE COMTE DE CHAUDORDY A M. DE GABRIAC, A SAINTPETERSBOURG.

(Télégramme.)

Tours, le 17 novembre 1870.

Le chargé d'affaires de Russie vient de me communiquer à l'instant le document de son gouvernement relatif au traité de 1856. Avant de me donner lecture et copie, il m'a lu une courte dépêche du Chancelier, disant que, quoique notre gouvernement actuel se fut exclusivement voué à la défense nationale, la France tenait une trop grande place pour qu'il ne s'empressât pas de porter à notre connaissance, comme il l'a fait pour les autres signataires, les résolutions prises par l'Empereur Alexandre, ajoutant que la guerre de 1854-56 avait été le point de départ de perturbations qui se continuent et exprimant l'espoir que notre gouvernement futur quel qu'il soit, se préoccupera des moyens d'y mettre fin. La pièce principale m'a ensuite été remise.

J'ai répondu que je la placerais sous les yeux des membres de la Délégation, et qu'ensuite je ferais connaître l'opinion du Gouverne

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La circulaire du prince Gortschakoff, annonçant que l'Empereur ne se considère plus longtemps comme étant lié par les arrangements du Traité de Paris, relatifs à la neutralisation de la mer Noire a été communiquée officiellement hier par le chargé d'affaires de Russie au grand Vizir.

Son Altesse ne prendra aucune décision et ne donnera aucune ré

ponse à cette communication jusqu'à ce qu'Elle se soit pleinement renseignée sur les vues et les opinions des signataires du Traité, si sommairement répudié par l'acte isolé d'un seul.

No 27. SIR H. ELLIOT AU COMTE DE GRANVILLE.

Therapia, le 18 novembre 1870.

Mylord: Le fait n'échappera pas à l'attention de votre Excellence que dans la circulaire du prince Gortschakoff, il y a une disposition à traiter la neutralisation de la mer Noire, comme une affaire d'arrangement seulement entre l'Empereur et le Sultan et n'existant qu'en vertu d'une Convention séparée conclue entre eux.

Comme point de fait, ladite Convention fixa simplement le nombre des petits bâtiments que les deux états riverains peuvent y conserver; mais la déclaration de la neutralisation de la mer Noire et l'abandon du droit d'avoir des arsenaux maritimes sur ses bords, font partie intégrante du Traité général signé par toutes les Puissances. J'ai, etc. Signé H. ELLIOT.

No 28.

SIR H. ELLIOT AU COMTE DE GRANVILLE.

Therapia, le 18 novembre 1870.

Mylord. Dans la conversation que j'ai eue hier avec Aali-Pacha, celui-ci s'est arrêté sur l'extrême faiblesse des arguments à l'aide desquels le prince Gortschakoff s'est efforcé de justifier la répudiation des clauses de neutralisation du Traité de 1856.

Les infractions alléguées en ce qui concerne les Principautés danubiennes ont eu lieu malgré les plus vives remontrances de la Porte, et on cherche aujourd'hui à en rejeter la responsabilité sur elle.

De même il est singulier de trouver que les actes de courtoisie par lesquels la Porte, à quelques rares intervalles, a permis à des navires de guerre portant des personnages de haute distinction d'entrer dans le Bosphore, soient sérieusement allégués comme une excuse à l'appui de la dénonciation de la clause la plus importante de tout le Traité,mais il est encore plus étrange que le prince Gortschakoff invoque ce fait comme un grief, si l'on se souvient que cette faveur exceptionnelle a été dans plus d'une occasion accordée à des membres de la famille impériale de Russie sur la demande de l'ambassadeur russe.

Le gouvernement russe aurait mieux fait de se borner à l'intima tion contenue dans les dernières lignes de sa dépêche que la limitation

de ses forces navales était un arrangement auquel on ne devait pas s'attendre à voir la Russie adhérer à jamais.

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En rendant visite aujourd'hui au baron de Thile, son Excellence m'a fait observer qu'un grave événement était survenu depuis notre dernière entrevue, faisant ainsi allusion à la circulaire russe. Il me dit que cette circulaire l'avait pris par surprise, et il m'a assuré qu'il croyait savoir qu'elle avait causé une égale surprise au comte de Bismarck.

En réponse à ma question, Son Excellence m'a dit qu'Elle venait de voir le comte de Wimpffen, ministre d'Autriche à cette cour, ainsi que le ministre d'Italie, le comte de Launay, et que tous deux lui avaient manifesté le désir de savoir comment le gouvernement prussien avait envisagé la communication russe et quelle ligne de conduite il comptait suivre.

Le baron de Thile avait répondu qu'il n'avait reçu du comte de Bismarck à cet égard aucune instruction autre que l'annonce d'une prochaine visite de M. Odo Russell à Versailles, et que le comte de Bismarck ne pouvait émettre d'opinion sur la communication russe , avant d'en avoir causé avec lui.

No 30. LORD LYONS AU COMTE DE GRANVILLE.

Tours, le 19 novembre 1870.

Mylord. Le comte de Chaudordy m'a dit cette après-midi que M. O' Kouneff, chargé d'affaires de Russie, lui avait donné hier communication de la circulaire du prince Gortschakoff du 31 octobre.

M. O'Kouneff lui a lu en même temps quelques passages d'une lettre séparée, conçue en termes très-amicaux pour la France, mais sans lui laisser copie de cette lettre.

De mon côté, j'ai donné à M. de Chaudordy une copie de votre dépêche du 10 courant à sir Andrew Buchanan, en réponse à la circulaire russe.

J'ai, etc.

Signé : LYONS.

No 34.

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LE COMTE DE CHAUDORDY AUX REPRÉSENTANTS DE LA FRANCE, A VIENNE, SAINT-PETERSBOURG, FLORENCE ET CONSTANTINOPLE.

Tours, le 20 novembre 1870.

Monsieur, après la communication qui m'a été faite par M. le chargé d'affaires de Russie, de la dépêche du prince Gortschakoff relative au Traité de 1856, j'ai mis ce document sous les yeux des membres de la Délégation. Il a été convenu qu'avant de prendre à cet égard une décision, on attendrait de connaître le résultat des démarches que poursuivent les grandes Puissances dans le but de faire comprendre au quartier général prussien la nécessité d'admettre le principe du ravitaillement. Si cette négociation aboutit, elle aura pour conséquence d'établir des rapports entre Tours, Paris et Versailles, et dès lors, le Gouvernement pourra, dans son ensemble, juger de la réponse qu'il croirait devoir faire à la communication de la Russie.

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Mylord, le général Ignatieff est revenu la nuit dernière à Constantinople et s'est rendu ce matin chez le grand Vizir.

J'ai vu immédiatement après son Altesse qui m'a dit que le général ne s'était épargné aucune peine pour la décider à envisager sous un jour favorable la mesure à laquelle son gouvernement vient d'avoir

recours.

En abrogeant la clause de neutralisation, c'était faire disparaître le seul obstacle à un accord parfait et à la cordialité des rapports entre la Russie et la Turquie. Après cela, il n'y aurait plus de question d'Orient pour menacer le repos du monde.

L'Empereur avait senti que cette clause était sur son règne une tache qu'il ne pouvait laisser à son successeur le soin d'effacer, la Porte devrait être sensible à ce qu'il l'ait abrogée de la façon la plus propre à occasionner le moins d'inconvénients.

L'Empereur aurait pu demander son retrait sous la menace d'actes hostiles s'il était refusé, mais il s'est abstenu de placer la Porte dans la position embarrassante à laquelle un tel acte aurait donné lieu et s'était borné à faire la simple déclaration qu'il reprenait les droits. naturels de souveraineté qu'il avait consenti à limiter en 1856.

Son honneur étant ainsi satisfait, S. M., dit le général Ignatieff, n'a pas l'intention pour le présent de procéder à la création d'une flotte dans la mer Noire.

Son langage paraît avoir été très-explicite sur ce point qu'il n'y avait aucun autre sujet se rapportant à la Turquie ou au Traité de 1856, que la Russie désirait agiter, et il exprima quelque surprise que la Porte n'ait pas aussitôt annoncé sa satisfaction, lorsque la nouvelle lui en a été donnée.

Aali pacha répondit qu'il ne pouvait admettre qu'il y ait eu quoique ce soit de fait pour justifier un procédé qui montrait un complet dédain pour les droits des signataires du Traité de Paris et qui, à part de sa propre importance, constituait un précédent des plus préjudiciables aux espérances de l'harmonie future qui dépendait si largement de la foi qu'on pouvait mettre dans les engagements internationaux.

Le général Ignatieff ayant protesté que son gouvernement ne considérait pas le fait actuel comme créant un précédent, Aali-pacha fit remarquer que, malgré toute la satisfaction que lui causait cette assurance, il ne pouvait guère voir comment la Russie serait en état de lui donner la moindre garantie que d'autres puissances ne pourraient pas aussi bien se croire en droit de répudier les engagements qu'elles avaient contractés par le Traité et chercher la justification de leur conduite dans l'exemple qui venait d'être donné.

Il ne pouvait pas en dire davantage, jusqu'à ce qu'il ait eu le temps de consulter les Puissances qui avaient participé également au Traité si sommairement enfreint.

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Signé H. ELLIOT.

LE PRINCE GORTSCHAKOFF AU BARON DE BRUNNOW,
A LONDRES.

Tsarskoé-Sélo, le 20 novembre 4870.

M. l'ambassadeur d'Angleterre m'a donné lecture et copie d'une dépêche de lord Granville relative à nos communications du 19 octobre.

Je me suis empressé de la placer sous les yeux de S. M. l'Empereur.

Notre Auguste Maître s'est plu à y ralever d'abord l'expression du désir sérieux du cabinet de Londres d'entretenir une cordiale intelligence entre l'Angleterre et la Russie, ensuite l'assurance qu'il ne se ARCH. DIPL. 1873. -TOME III.

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