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capitaines; Rome et la Grèce eu fournirent plusieurs; Alexandre manœuvra souvent avec habileté; César fit, comme lui la guerre d'invasion et la grande guerre; Tamerlan même, que nous connaissons si peu, a laissé des institutions dont chaque page prouve ce génie naturel qui sait commander aux hommes, et le tact qui sait les employer. En recherchant les causes des victoires qui ont été remportées, on serait assez surpris de trouver au gain des batailles de Wagram, de Pharsale et de Cannes, la même cause première.

Cependant, par une fatalité difficile à cencevoir, la plupart des écrivains qui ont traité de l'art militaire semblaient s'être donné le mot pour rechercher, dans mille détails accessoires, ce qui ne provenait que de la bonne direction des grandes opérations, ou du sage emploi des masses un jour de combat. * Il en est résulté une foule d'ouvrages où les auteurs, arrangeant à leur manière des détails insignifians, nous ont donné cent systèmes contradictoires, et ont prouvé que, s'il en existait un bon, tous les autres étaient nécessairement faux, puisqu'ils ne s'accordaient point entre eux. Enfin on avait été

si loin que, dans des traités entitulés l'Art de la Guerre on trouve de longs chapitres sur la manière dont les officiers doivent porter leur épée, et sur la forme des baguettes de fusil.

Le résultat de ces fatigantes dissertations a été de persuader à beaucoup de militaires, d'ailleurs fort estimables, qu'il n'y avait point de regles à la guerre; erreur absurde qui ne fait pas honneur à ceux qui la professent. Sans doute il n'existe aucun système de guerre exclusivement bon, parce que tout système est le résultat de calculs hypothétiques; c'est une action de l'esprit humain, qui peut se tromper, et souvent, a l'aide de grandes phrases et de mots lechiques arrangés avec art, on donne une apparence de vérité aux idées les plus fausses. Mais il en est bien autrement des principes; ils sont invariables, l'esprit humain ne peut ni les modifier, ni les détruire.

Pour donner des notions exactes sur la guerre, il aurait donc fallu que les auteurs, au lieu de créer des systèmes absurdes, détruits les uns par les autres, eussent commencé par établir les principes auxquels toutes les combinaisons se raportent. C'était un travail plus grand, plus difficile; mais il eût offert un résultat assuré. On ne trouverait plus tant d'incrédules sur la réalité de la science. Mack n'aurait pas ecrit, en 1793, que les longues lignes étoient les plus fortes. Bulow n'aurait pas pretendu qu'une armée devait, pour se sauver, se partager en autant de corps qu'elle pouvrait prendre de routes, dût-elle ne jamais par venir à rassembler ses colonnes ainsi disséminées (retraites excentriques). On n'aurait pas non plus introduit un système de cordon qui éparpille une armée, pour garder tous les chemins, au risque de la voir détruite, comme Turenne détruisit celle de Bournonville en Alsace.

Frédéric avait écrit sagement que le talent du grand capitaine était de faire diviser son ennemi, et, cinquante ans après, plusieurs

Instituts de Timour, par Langlès.

Ecrit en 1806, dès-lors plusieurs bons ouvrages ont paru.

généraux de nos jours trouvaient admirable de se diviser eux-mêmes autant qu'ils le pouvaient. Une telle subversion dans les idées n'a pu être que le résultat de l'incertitude qui regnait dans les opinions individuelles. Les erreurs les plus grossières n'auraient pas été ainsi avancées, et les plus grandes vérités de l'art n'eussent pas été méconnues par les militaires, si, au lieu de suppositions vagues, de calculs uncertains, on s'était attaché à démontrer des principes incontestables et à donner un régulateur commun à des opinions jusqu'alors divergentes. J'ai osé entreprendre celle tâche difficile, sans avoir peut être le talent nécessaire pour la remplir; mais il m'a paru important de jeter des bases dont le développement aurait pu être retarde pour long-temps, si l'on n'avait pas profité des circonstances afin des les fixer.' Vol. VIII. p. 677.

It does appear to us, and we are assured it will appear to such of our readers as we may have induced to peruse the work itself, that Monsieur Jomini has executed his task with the utmost ability. We are aware, indeed, that we have made a very faint sketch of his labours; for his volumes are so full of matter, and his reasoning so closely connected and intermixed with his examples which are given in minute detail, that we could not fill it up in stronger colours, without far exceeding the bounds of a Review. The necessity, also, of having maps and plans to illustrate the arguments, renders it impossible to do more than call attention to this excellent and useful book, which is as full of amusement as of instruction for those, who, like us, think a good history by a philosophic writer an entertaining production. It does not, indeed, belong exclusively to military men. Any person will find an interest in reading it; and an Alderman may understand it.

With regard to the style, without hazarding a criticism upon its purity as French, we should say, it is nervous and commanding; the author seizes all the great points belonging to his subject, and dismisses, perhaps with too much disdain, the minor ones. In the first part, it is rather difficult, for want of marks, to distinguish whether it is Lloyd, Templehoff, or Jomini himself who speaks. But, upon the whole, we should say that it is a clear, good style, well suited to the subject, although bearing marks of the author's peculiar disposition, which, we have heard, is extremely vehement and fiery; an impetuous soldier, after Caesar's heart, possessed of great genius and ardour, and dividing his time between pleasure and war; being, as a friend of his once told us, composé absolument de l'amour, de sulphur et bitume.'

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The concluding pages of the work are so striking, that we cannot resist quoting them, even at the risk of extending this article too far.

Il serait superflu de faire observer à mes lecteurs que nous n'avons

traité ici que les principes relatifs à l'emploi des troupes, ou la partie purement militaire; d'autres combinaisons, non moins importantes, sont indispensables pour bien conduire une grande guerre, mais elles appartiennent à la science de gouverner des empires, plutôt qu'à celle du général.

Pour récessir dans de grandes entreprises, il importe non-sculement de calculer l'état respectif des armées, mais encore celui des moyens de seconde ligne, qui doivent servir de rèserve et remplacer les pertes de toute espèce, en personnel et en materiel. Il faut aussi savoir juger l'état interieur des nations d'après ce qu'elles auraient déjà eu à soutenir antérieurement, et d'après la situation relative de leurs voisins. Il n'est pas moins nécessaire de mettre dans la balance, les passions des peuples contre lesquels on a à combattre, leurs institutions et l'attachement qu'ils ont pour elles. Il faut calculer aussi la situation des provinces, l'éloignement de la puissance qu'on veut attaquer, car les désavantages de l'agresseur, se multiplient à mesure qu'il augmente la profondeur de sa ligne d'opérations. Enfin il faut juger la nature du pays dans lequel on va porter la guerre et la solidité des alliances que l'on peut se ménager pour une entreprise lointaine.

En un mot, il est indespensable de connaître cette science, mélange de politique d'administration et de guerre, dont Montesquieu a si bien tracé les bases dans son ouvrage sur la grandeur des Romains. Il serait difficile de lui assigner des règles fixes, et même des principes généraux; l'histoire est la seule école dans laquelle on puisse trouver quelques bons préceptes, et il est encore bien rare de rencontrer des circonstances que se resemblent assez, pour qu'on doive se régler, à une certaine époque, sur ce qui aurait été fait quelques siècles auparavant. Les passions des hommes influent trop sur les événemens, pour que les uns n'échouent pas, là même en d'autres ont reussi.

Bonaparte connaissait peut être cette science, mes son mépris pour les hommes lui en a fait négliger l'application. Ce n'est pas l'ignorance du sort de Cambyse ou des légions de Varus qui a causé ses revers; ce n'est pas non plus l'oubli de la défaite de Crassus, du désastre de l'Empereur Julien, ou du résultat des croisades: c'est l'opinion que son génie lui assurait des moyens incalculables de supériorité, et que ces ennemis au contraire en étaient totalement dépourvus. Il est tombé du faîte des grandeurs pour avoir oublié que la force et T'esprit humains ont aussi leurs bornes, et que plus les masses mises en mouvement sont énormes, plus le pouvoir du génie est subordonnés aux lois imprescriptibles de la nature, et moins il commande aux événémens. Cette vérité, démontrée par les resultats des affaires de la Katzbach, de Dennewitz, et de Leipzig même, ferait à elle seule un sujet d'étude intéressant.

C'est ce qui m'a fait déjà écrire en 1805, tome 5, chapitre iv. que le système de Bonaparte n'était pas exécutable en Russie ou en Suède.

Il n'entre pas dans mon plan de répeter ici les préceptes importans que Montesquieu et Machiavel nous ont laissés sur ce grand art de diriger les mouvemens des empires; mon intention étant de tracer les événemens dont j'ai été témoin, dans un ouvrage particulierement consacré à l'histoire, j'essayerai d'y présenter quelques réflexions sur les changemens que les guerres de la révolution ont apportés dans les idées sur l'organisation et la déploiement des forces nationales, sur leur emploi, et sur les suites qui en résulteront probablement dans les révolutions futures du corps politique. Les armées ne sont plus composées, aujourd'hui, de troupes recrutées volentairement, du superflu d'une population trop nombreuse; ce sont des nations entières qu'une loi appelle aux armes, qui ne se battent plus pour une démarcation de frontières, mais en quelque sorte pour leur existence.

Cet état de choses nous rapproche des 3 et 4 siècles, en nous rappelant ces chocs de peuples immenses que se disputaient le continent Européen, et si une législation et un droit public nouveaux, ne viennent pas mettre des bornes à ces levées en masse, il est impossible de prévoir où ces ravages s'arrêteront. La guerre deviendra un fléau plus terrible que jamais, car la population des nations civilisées sera moissonnée, non comme dans le moyen âge, afin de résister à des peuples sauvages et dévastateurs, mais pour le triste maintien d'une balance politique, et afin de savoir, au bout d'un siècle, se telle province aura un préfet de Paris, de Pétersbourg ou de Vienne, qui la gouvernerait d'après les mêmes lois et les mêmes usages à fort peu de chose prés. Il serait bien temps néanmoins, que les cabinets revinssent à des idées plus généreuses, et que le sang ne coulât plus désarmais que pour les deux grands intérêts du monde.

Si ce vou, vraiment Européen, doit être relégué à côté des beaux rêves sur la paix perpétuelle, déplorons les petites passions et les intérêts qui portent les nations éclairées à s'égarger plus impitoyablement que les barbares; déplorons ces progrès des arts et de la civilisation, que, en faisant de la science diplomatique un labyrinthe inextricable, en out fait aussi la source de tous les déchiremens du genre humain. Vol. VIII. p. 702.

In thus recommending a work intended solely to improve and explain the destructive art of fighting, we feel that we have exposed ourselves, in this canting age, to the solemn censures of those godly people, who deplore the crime of war so deeply, that they can hardly pardon themselves for having zealously voted for it upon all occasions. But we hope they will consider that war is sometimes the salvation, as well as the ruin and curse of kingdoms; and that, as the field of battle is the only supreme court to which nations refer the decision of those disputes which affect their existence, it may be as well to know something of the law by which those decisions are to be made.

ART. VIII. Reports of Cases argued and determined in the Court of King's Bench, in Hilary Term, 60th Geo. III. 1820. By RICHARD V. BARNEWALL, of Lincoln's Inn, Esq. Barristerat-Law, and EDWARD H. ALDERSON, of the Inner-Temple, Esq., Barrister-at-Law. Vol. III. Part II. London, 1820.

M ost of our readers will remember, that we very lately published an article upon the use of Steel Traps and Spring Guns; and, in the course of discussion, had occasion to animadvert upon the Report of Mr Justice Best's judgment, in the case of Ilott and Wilkes, as reported in Chetwynd's Edition of Burn's Justice, published in the spring of the present year. In the Morning Chronicle, of the 4th of June 1821, Mr Justice Best is reported to have made the following observations in the King's Bench.

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Mr Justice BEST said, Mr Chetwynd's book having been mentioned by my Learned Brother Bayley, I must take this opportunity, not without some pain, of adverting to what I am reported, in his work, to have said in the case of Ilott v. Wilkes, and of correcting a most gross misrepresentation. I am reported to have concurred with the other Judges, and to have delivered my judgment at considerable length, and then to have said, "This case has been discussed at the Bar, as if these engines were exclusively resorted to for the protection of game; but I consider them as lawfully applieable to the protection of every species of property against unlawful This is not what I stated; but the part which I wish trespassers. more particularly to deny, as ever having said, or even conceived, is this" But if even they might not lawfully be used for the protection of game, I, for one, should be extremely glad to adopt such I confess I means, if they were found sufficient for that purpose. am surprised that this learned person should suppose, from the note of any one, that any person who ever sat in a Court of Justice as a Judge could talk such wicked nonsense as I am made to talk; and I am surprised that he should venture to give the authority he does for what he has published; for I find, that the reference he gives in the Appendix to his book is 3 Barn. and Ald. 304, where there is a correct report of that case, and where it will be found that every word uttered by me is directly contrary to what I am supposed, by Mr Chetwynd's statement of the case, to have said. I don't trouble the Court with reading the whole of what I did say on that occasion, but I will just say that I said-" My Brother Bayley has illustrated this case by the question which he asked, namely, Can you indict a man for putting spring guns in his enclosed field? I think the question put by Lord Chief Justice Gibbs, in the case of Dean v. Clayton, in the Common Pleas, a still better illustration, viz. Can you justify

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