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A la veille de la Sainte-Marie, la Reine-Marguerite dominait; maintenant, à la fin d'octobre, le Chrysanthème triomphe, il est le roi ineOLLEStable du marché.

Les pots sont rangés sur les trottoirs, par variétés, formant aulant de rectangles de cotoris différents, les blanches ressemblent de loin à autant de tapis de neige. La production du Chrysantheme de marché est l'une des grandes spécialités de l'Horticulture parisienne; on éraloe, en effet, à 2 ou 3 millions, le nombre des potées de Chrysanthèmes produites et vendues annuellement.

Il est intéressant de signaler les principales variétés cultivées pour le marché : Blanche poitevine, fleur régulière, blane pur à centre crème: Tabeen, d'un beau rose, fleur étalée écheveléc sur le pourtour, centre incurvé, plante basse; Rose Chochod, japonais incurve, rose lilas de Perse; Aciatear Raymond Cornu, japonais incurvé, globuleux, terre de Sienne brûlée, à revers jaune soleil; Cavaline, japonais incurvé, globuJeux, jaune d'ocre; Berlina. grenat, revers des lignes jaune; Reine des Marchés, fleur pleine. récuvée, magenta, sur revers lanc, plante naine.

A la faveur de la demande, les prix se sont relevés. Le moindre Chrysanthème en pot cultivé à la grande fleur (plantes basses pour garnitures, ayant 6-8 fleurs épanouies), vaut 10 à 12 franes. Pour 27 à 25 franes, on a déjà une assez belle plante, mais les Blanche Pilerine extra, en demistandard valent de 50 à Go franes pièce.

Les Cyclamens de Perso s'enlèvent à 2 fr. 50 la flour; une belle plante vaut une quinzaine de franes dans les coloris soumon qui sont les plus recherchés.

L'Oranger des Saveliers Solmum Capsicasfrum) vaut 8 à 10 franes en beaux exemplaires. Beancoup d'Aucuba dn Japon, variété crotonim. 20 à folio, en pot, petites plantes de of o m. 25, au beau feuillage largement panaché de jamme; ils sont très denrandés pour les cimetières

se paient de 7 à 8 fr. Fan. Nombreuses sont les Bruyères, surtout Erica gracilis autumnatis, aux grelots rose foncé 4 à 6 franes), l'Erica præstans, aux étoiles blanc rosé, Phylica ericoides; la Bruyère la plus chère est l'Erica hyemalis, au tube rose el any divisions blanches, qui se vend 10 à 12 fr. pièce. On peut acheter des Veronica speciosa de 3 à 6 fr. la polée.

Les Litium tamediclium valent de mà 15 fr. la potée. La belle Pensée pour plantations vaut To fr. la bourriche de 10 pieds.

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En plantes vertes, citons quelques prix : Phœnie, anariensis 20 à 30 francs et au-dessus; kentie 12-15 jusqu'à 30, 40 fr. et plus; Pteris tremule. 10 à 20 fr.; P. argyréa, 5 à to fr, etc., etc. Si, quittant les alentours du Châtelet, gagnons les Halles Centrales, nous assistons ici à la vente des fleurs coupées du Midi, de la région de Paris et aussi de Hollande. Lex Mimosas. Jes Eillets, les Anthémis, les Soweis, les Giroflées el Violettes de Parme du Midi charment noregards,

La région de Paris vend les dernières Roses de pleine terre en provenance de la Brie, ainsi que des Roses cultivées sous verre, des Glaïeuls, mais surtout des Chrysanthèmes et aussi des Dahlias. Les Chrysanthèmes Deuil de Paul Labbé, en superextra valent 150, 175 et même 200 fr. la douzaine de capitules. Moins nombreux sont les Dahlias; les capitules vendus le 30 octobre, avaient été coupés le dimanche 27 octobre, avant la gelée qui a tout détruit, et conservés en cave; on les a payés 30 fr. la douzaine en extra.

On vend encore, en ce moment, des Roses de Hollande..

Sur le carreau des Halles, à l'extérieur du pavillon de la marée, les cultivateurs de Montreuil vendent leurs fruits et des Chrysanthèmes en fleurs coupées.

du

Il n'y a pas moins de 1.400 à 1.500 hectares de cultures florales (sous verre et en pleine terre), y compris les Rosiers de Brie, dans les trois départements de la Seine, de Seine-et-Oise et de Seine-et-Marne, pour l'approvisionnement marché de Paris. L'arrivée des fleurs de Hollande aux Halles Centrales, a, depuis deux ou trois ans. stimulé et aiguillonné les horticulteurs de la région de Paris. Ils ont senti, plus que jamai-, ka nécessité de s'unir, de se grouper dans leur Syndicat des Horticulteurs. Nos amis MM. Graindorge, Félix Lellieux, etc., ont beaucoup aidé les jeunes horticulteurs de condition modeste à s'établir; ils leur ont fait accorder des sommes importantes sur les fonds du crédit mutuel agricole et, depuis 1918, près de 2 millions ont été ainsi prêtés à long terme, à des praticiens habiles et économes.

En bordure du Square des Innocents, on vend des feuillages: Hêtre, Chênes d'Amérique, Laurier Cerise, Houx, Lierre, etc...

Le Congrès des fruits de France : Le bal des fleurs et des fruits animés. Ce Congrès a eu lieu du 25 au 30 octobre, 84, rue de Grenelle, à Paris, sous la présidence de M. Justin Godart, sénateur du Rhême. Il était organisé par le Comité national des fruits de France; son but était de vulgariser les multiples emplois des fruits dans l'alimentation. Le-pmgramme comportail les quatre parties suivantes : 1° Exposés généraux; 2° Production; 3° Etilisation; 4° Vente et débouchés. Des rapports fort complets ont été présentés, principalement sur l'utilisation des fruits.

Au Congrès était annexée une Exposition de fruits. Les industriels de la conservation des fruits exposaient aussi leurs produits.

Un gracieux et non moins original intermède a marqué cette manifestation. Le dimanche 27 oelebre, le Congrès donna un grand bal dans lequel les femmes étaient costumées en fleurs et en fruits : on vit danser ensemble da Poire el le Mugnet. on tit valser la Rose, et tourner, tendrenent enlacés, le Souci et la Marguerite. Au buffet. la Vigne avait le champagne avec le Liseron. In jury devait décerner des récompenses any plus beaux costumes inspirés de thears

CHRONIQUE HORTICOLE

et des fruits; il devait même élire la déesse des fruits de France, mais, si grand fort son embarras pour apprécier ces jolies fleurs animées que, à l'aube, il récompensa tout le monde.

Concours national de la plus belle Rose de France.

La Société française des Rosiéristes « Les Amis des Roses >> a pris l'initiative d'organiser un concours annuel sous le titre de & Concours national de la plus belle Rose de France ».

se

Ce concours, exclusivement réservé aux meurs français habitant en France on aux colonies, aura lieu au Parc de la Tête-d'Or, à Lyon, dans un emplacement accordé par la municipalité lyonnaise. La surveillance et les soins à donner aux végétaux du concours seront assurés par le Service des cultures du parc.

Toutes les variétés nouvelles de Roses seront envoyées deux ans avant leur mise au commerce. et toujours du 1o octobre au 30 novembre, pour permettre de faire la plantation dans de bonnes conditions; elles ne seront jugées que la 2o année aux environs du 1er juin. Chaque variété devra être représentée par cinq exemplaires, Les envois seront adressés, franco de port et à domicile à M. le Directeur des Services du Pare de la Têted'Or, à Lyon, qui fournira sur demande, tous renseignements sur les formalités à remplir, étiquelage, ele...

Une Commission permanente des édes pour les nouveautés de Roses, constituée à cet effet, étudiera dans le cours de Fannée les variétés exposées. Le jury appréciera les Roses d'après une échelle de points,

Les récompenses comprendront: 1o) une médaille d'or, dite « de la plus belle Rose de France » ; 2) une 2o médaille dite « de la Société française des Rosiéristes « Les Amis des Roses )).

Le rosiériste qui aura obtenu trois médailles d'or pourra continuer à concourir, mais les présentations seront faites hors concours pendant trois années consécutives.

Les meilleures variétés

de fruits de verger pour la Moselle. L'Office agricole de la Moselle a public. d'après les renseignements fournis par la Commission départementale d'Arboriculture, le tableau des meilleures variétés de fruits convenant à la culture en verger: Pommes à couteau, Pommes à cidre, Poires à poiré, Poires à couteau, Prunes et Cerises.

Pour chaque variété sont indiqués dans autant de colonnes: synonymes, fertilité, vigueur, port de l'arbre, sol, exposition, maturité, qualité du fruit, observations.

On ne peut qu'applaudir à cette heureuse initiative.

« Seine-et-Oise horticole ».

Tel est le titre de l'organe mensuel de l'Union fédérative des Sociétés et Syndicats horticoles de Seine-et-Oise. Il est publié sous la direction de notre excellent collaborateur et ami M. Faul Le

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colier, secrétaire général de la Fédération. Le premier numéro vient de paraitre. Cette publis cation servira de lien entre tous les groupements adhérents.

Congrès de la Fédération des Sociétés horticoles de l'Est et de l'Est Central. Ce Congrès a eu lien à l'Hôtel-de-Ville de Besançon, sous la présidence de M. Truehot. Etaient présents 26 délégués des Sociétés d'Horticulture d'Autun, Beaune, Bourg, Chalon, Dole, Macon, Besançon.

Un long débat s'est institué sur l'apprentissage horticole et l'utilité des cours d'Horticulture. Les délégués ont fait ensuite connaître le résumé des travaux effectués pendant l'aunée écoulée par chacune des Sociétés représentées.

Dijon a été choisi à l'unanimité comme siège du Congrès fédéral en 1930.

Concours international de Roses
de Barcelone.

Nous apprenons que ge variétés nouvelles ont été présentées au premier concours international de Roses de Barcelone.

Le concours international de Roses de Bagatelle, qui a Favantage et le mérite de l'ancienneté, n'en a compté que 36 seulement en 1929. Peut-être conviendrait-il d'étudier les réformes à appliquer au concours pour y amener un plus grand nombre de rosiéristes et li rendre son prestige d'antan!

Criée coopérative d'Antibes et de la région. Nous lisons dans la Petite Rerue:

«Nous avions annoncé dernièrement qu'une Crico coopérative aux enchères silencieuses était en formation à Antibes. Grâce à Fentente des producteurs et expéditeurs d'Antibes, Cagnes, Saint-Laurent-du-Var. Beaulieu. etc., nous pou

von

annoncer aujourd'hui l'ouverture inaminente de cette Criée, avec cadran électrique venu de Hollande.

C'est la première Crice de ce genre fondée en France, et il faut en féliciter les producteurs et expéditeurs du Littoral ».

Dans le numéro du 27 octobre, ce même journal annonce que « l'aiguille vient de tourner pour la première fois devant un nombreux public de producteurs et d'expéditeurs ».

Conférences d'Horticulture par T. S. F. Voici la liste des prochaines conférences organisées par la Société nationale d'Horticulture de France :

21 novembre, M. Cochet-Cochet. on doit planter les Rosiers.

>$ novembre, M. Cayeux, graine.

Comment

Histoire d'une

5 décembre, M. E. Thiebaut. Culture des oignons à fleurs en appartement.

12 décembre, M. Martin Lecointe. bustes à feuillage toujours vert.

Les ar

Nous rappelons que ces conférences ont lieu de 20 heures 15 à 20 heures 30.

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Groupe parisien des anciens élèves de l'Ecole nationale d'Horticulture de Versailles

L'assemblée générale annuelle a eu lieu le dimanche 27 octobre sous la présidence de M. Marc Simonet. Ce groupe compte actuellement 115

membres.

Diverses communications ont été faites par le Président; M. Taboureau, trésorier a donné connaissance de la situation financière. L'assistance a écouté avec le plus vif intérêt la conférence très instructive de M. Louis Cayeux, sur « l'histoire et la classification des Dahlias »>.

Un déjeuner amical a réuni ensuite une quarantaine de sociétaires sous la présidence d'honneur de M. A. Nomblot, député. Des discours applaudis ont été prononcés par MM. Simonet, Georges Martin, président de l'Association et Alfred Nomblot. Tous se sont félicités de la bonne entente qui existe entre les Versaillais et ont loué l'activité bienfaisante du groupe parisien.

Exposition des fruits des auditeurs
du Luxembourg.

Les mardi 22 et mercredi 23 octobre a eu lieu à Paris, au pavillon Davioud, Jardin du Luxembourg, une exposition publique des fruits produits par les auditeurs du cours d'arboriculture fruitière, professé par M. Cuny, conservateur.

Présentés en gradins, disposés comme en amphithéâtre, les 1.600 fruits de choix exposés d'un poids total de 550 kilogs offraient aux visiteurs un bien joli spectacle Poires Doyenné d'hiver, Passe Crassane, Beurré Diel, Doyenné du Comice; Pommes Calville blanc, Reinette du Canada grise et blanche, Belle de Boskoop, en très beaux spécimens de commerce, montraient le savoir faire de ces excellents arboriculteurs amateurs qui ont nom MM. Dr Menus, Morize, Achin, Mathy, Jouan, Aumaitre, Soulon, Roy, Mme Henry (438 fruits à elle seule) et la Société Fruitière de Molien (M. Christian Oudart président).

En outre, le Jardin du Luxembourg présentait personnellement, en cagettes de fine vannerie, à côté de fruits connus, quelques variétés moins courantes: Pommes Belle de Pontoise, Belle Amé ricaine, Winter Banana et Poires Doyenné G. Boucher, Pierre Tourasse, Beurré Bachelier, etc... Deux diplômes d'honneur de la Société nationale d'Horticulture de France et de la Société Pomologique de France ont été attribués aux lots de MM. Oudart et Dr Menus.

Quelques beaux arbres de l'Alsace.

Au cours d'un voyage en Alsace, nous avons rencontré quelques beaux arbres appartenant à des essences déjà signalées dans notre étude :

Erable plane. A Mulhouse, dans le parc Salvador. Tour du tronc, 2 m. 55. Hauteur, 15 mètres.

Erable champêtre. A Colmar, dans la partie du Champ de Mars située au Sud-Est. Tour du trone, 2 m. 03; hauteur, 14 à 15 mètres. Cet

arbre curieux a un tronc qui se bifurque à 1 m. 40 du sol; les deux parties se soudent à 2 m. 40 sur une longueur d'un mètre; à 3 m. 40, nouvelle bifurcation suivie de soudure et à 4 m. 40, l'arbre se trifurque.

Gleditschia de la Chine. A Colmar, dans le jardin du Champ de Mars : tour du tronc 2 m. 27; hauteur, 20 mètres.

Ailante glanduleux. glanduleux. A Strasbourg. Derrière l'Orangerie, Tour du tronc 3 m. 15; hauteur 11 à 12 mètres, dont 3 de fût.

Pterocarya du Caucase. A Strasbourg. Dans le jardin de l'Université. Tour du tronc 3 m. 70; hauteur 15 mètres dont 3 de fût. Diamètre du couvert, 20 mètres.

Robinier faux-Acacia, var. monophylle. A Strasbourg. Dans le jardin botanique de l'Université. Tour du tronc, 2 m. 62; hauteur, 15 mètres.

(Haut-Rhin).

Erable blanc, var. Wagneri laciniatum. A Strasbourg. Derrière l'Orangerie, Tour du tronc, 2 m. 70. Hauteur, 18 à 20 mètres. Tilleul sylvestre. A Bergheim Dans le jardin public, un vieux Tilleul, ruine végétale, creux, au tronc à demi-détruit et ayant une seule branche étayée. Ce serait un Tilleul millénaire. Il porte l'inscription suivante: «< Sous l'arbre, alors vicilli, fut fêtée, en 1312, la conversion du village en ville. »

L'Horticulture française il y a 100 ans.

M. de Rouvroi est toujours l'un des premiers à participer aux actes de philanthropie qui sc font dans le pays. Un jardinier de Fournes, Henri Torcq, voulant vendre une rose 300 francs au profit des pauvres, M. de Rouvroi l'a achetée de suite, et l'argent a été sur le champ remis aux indigents de la commune. Cette rose, dont on commence à parler sous le nom de Rose Bourbon, dont M. de Rouvroi a bien voulu nous donner un jeune pied que nous avons confié à M. Lemon pour le multiplier, et qui bientôt va être connue à Paris, se range très naturellement auprès de Rose thé; et nous pensons, d'après l'examen que nous en avons fait sur un pied fleuri, qu'il conviendrait de l'appeler Thé Bourbon, d'abord parce qu'il existe déjà dans le commerce un Rosier Bourbon ou de Bourbon, ensuite parce que cette Rose rappelle parfaitement l'odeur qui distingue la Rose thé.

(Almanach du Bon jardinier pour l'année 1829, Revue Horticole, p. lij).

Nécrologle.

Nous apprenons avec regret la mort de M. Octave Gimello, l'horticulteur bien connu de Nice, spécialisé dans la culture de l'OEillet, dont une race porte son nom.

C'est avec regret également que nous annonçons le décès de M. Emile Rosette, président de la Société centrale d'Horticulture de Caen et du Calvados, qui s'est particulièrement distingué comme chrysanthémiste.

H. MARTINET et F. LESOURD.

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FAITS ET COMMENTAIRES

AMOUR DE LA NATURE ET PROSPÉRITÉ HORTICOLE

Souvent, a dit un vieux philosophe, ce qui nous sépare de la nature c'est l'idée médiocre que nous nous faisons d'elle et la fière conception que nous avons de notre per

sonne.

Sans doute, saint François d'Assise parvint à créer un surprenant rapprochement entre les bêtes et l'homme. Les oiseaux euxmêmes, qui sont cependant si enclins à prendre peur, si prompts à s'alarmer, se sentirent attirés par le saint; «mais à peine eut-il disparu que les animaux reculèrent; les oiseaux rentrèrent dans le cœur des saisons. Il avait jeté vers les plantes et les créatures un pont d'une grâce admirable. A sa mort, l'arche s'est rompue et tout ce que nous pouvons faire c'est d'en reconnaître les ruines. >> (A. Bonnard.)

Pourtant, même après la mort de François, il est resté une coutume qu'il avait fait adopter par les Franciscains et par d'autres ordres religieux, c'est celle de cultiver des fleurs dans les potagers, aux abords des portes et des fenêtres des couvents.

Les fleurs ne pouvaient pas fuir comme les oiseaux; elles sont restées; l'on continua de les multiplier, de les soigner dans les cloîtres et, de là, plus d'une fois, elles ont essaimé au dehors.

Chez les Bénédictins, l'amour de la nature s'est traduit autrement. Il y eut chez ces mɔines, au dix-huitième siècle, des pépiniéristes et des arboriculteurs de premier ordre. Je rappelle, comme preuve de ce fait, qu'en 1792, en pleine Révolution, cet ordre des Bénédictins ayant été supprimé et ses biens confisqués, André Thouin, jardinier en chef du Muséum, obtint du citoyen Roland, ministre de l'Intérieur, l'autorisation de prélever dans les pépinières des Chartreux deux exemplaires de chacune des variétés fruitières qui y étaient cultivées et parmi lesquelles figuraient 34 variétés de Pêchers, 88 de Poiriers, 32 de Pommiers, 35 de Pruniers, etc. Ceci se passait au mois d'octobre 1792.

C'est dans cette collection unique pour l'époque et si heureusement sauvée de la destruction par André Thouin, que, dix ans plus tard, en 1802, le ministre Chaptal fit prendre des sujets pour établir, à Paris, la pépinière du Luxembourg, et des pépinières départementales créées en vue de favoriser l'expansion des cultures fruitières nationales.

Citerai-je aussi le moine Mendel, un des fondateurs de la Génétique dont il a découvert quelques lois en mobilisant sur des Pois cultivés et croisés par lui toutes les facultés de son intelligence et de son esprit scientifique ?

:

Et l'abbé Legendre, l'éminent arboriculteur du dix-septième siècle, faut-il le nommer? Lui aussi aimait la nature. Voyez avec quel esprit il en fait l'aveu: «La nature ne donne plus rien d'elle-même il faut l'aimer si l'on veut être aimé d'elle. C'est cette seule affection qui m'a donné la connaissance que j'ai des arbres; c'est elle qui m'a fait remarquer les fautes que je commettais; c'est elle qui m'en a fait rechercher les causes et qui n'a point donné de repos à mon esprit qu'il ne les ait parfaitement connues. Aussi, n'ai-je écrit ces mémoires que pour ceux qui aiment les plantes; avec cette affection, ils n'ont besoin que d'un peu de secours pour faire des merveilles » (1), et j'ajoute car aimer les plantes, comme aimer les gens, c'est leur vouloir du bien,

Tous ces faits prouvent assez que les moines, les prêtres, ne se contentaient pas seulement d'admirer la nature comme une œuvre divine et de « goûter l'émotion intense éveillée en eux par le bruit des forêts et le rayonnement des aurores sur les cimes », chez eux le savant comme Mendel, l'arboriculteur comme Legendre, l'artiste comme François d'Assise, ont remplacé l'ermite des solitudes sauvages et il s'est trouvé que le sentiment de la nature, au lieu de demeurer un pur rêve, s'est élargi et mué en action, tantôt vers la science, tantôt vers l'Horticul ture et tantôt vers l'art.

Les Grecs avaient raison, cela n'est plus douteux, d'enseigner la philosophie dans les jardins un peu de soleil, un air plus pur qui enrichit notre sang de globules rouges, nous font toujours mieux comprendre le monde « qu'une méditation éternelle dans un cabinet gris, devant des livres ouverts »>. Guyau, qui écrit cela, ajoute dans un renvoi :

« Auprès de toute salle de bibliothèque devrait se trouver un jardin où, pendant les beaux jours, on pourrait lire et écrire en

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EXPOSITION D'HORTICULTURE DE PARIS

plein air. Pour le travailleur du corps, par exemple, l'ouvrier des usines, le délassement doit être le repos au grand air et, au besoin, le travail intellectuel en plein air. Pour le travailleur de l'esprit, le vrai délassement est un exercice du corps à l'air et à la lumière.

« Pour les enfants, pas un jour de congé qui ne dut être passé à la campagne ou dans un jardin. Les veillées, les sauteries d'enfants dans un lieu fermé, même les représentations théâtrales de l'après-midi du diman

che, sont, hygiéniquement parlant, des absurdités. >>

Guyau, dont je suis loin de partager toutes es idées, avait un véritable culte pour la nature; il a écrit sur ce sujet des pages admirables.

Concluons dans les villes, près des bibliothèques, autour des lycées, des collèges, et ailleurs, il faut créer des jardins, encore des jardins, toujours des jardins; on n'en créera jamais de trop. GEORGES BELLAIR.

EXPOSITION D'HORTICULTURE DE PARIS
1. LES CHRYSANTHÈMES

Considérations générales. Cette année encore la saison ayant été défavorable aux Chrysanthèmes, l'exposition n'a pas eu toute l'ampleur qu'on aurait aimé hi voir atteindre et que la manifestation de 1927 nous avait fait espérer. La période de sécheresse que nous avons eue, succédant à un hiver rigoureux; un mois de septembre particulièrement défavorable à la préparation florale, ont influé considérablement sur la floraison des plantes dont la végétation s'est ressentie des variations atmosphériques.

Nous devons donc féliciter les chrysanthémistes de l'effort qu'ils ont fait, pour donner à nos floralies d'automne l'éclat qu'elles ont eu, regrettant seulement, que quelques spécialistes n'aient pu nous faire admirer leurs gains nouveaux ou le produit de leurs cultures.

Malgré cela, si la quantité n'a pas été atteinte, la qualité de certaines présentations est venie donner à cette belle manifestation de l'Horticulture française toute la valeur de sa production, et nous avons été heureux de constater que les produits de nos cultivateurs pouvaient grandement rivaliser avec la production étrangère et contribuer à donner à la France une des premières places dans l'Horticulture universelle.

Le Chrysanthème a eu à lutter cette année avec un concurrent sérieux, le Dahlia, dont les coloris fulgurants venaient écraser ses teintes délicates; ceci bien entendu au point de vue exposition, car, en pratique, ces deux plantes ont neilement leurs attributions propres et peuvent se remplacer l'une par l'autre.

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L'ensemble de l'exposition a été admirablement conen grâce au talent de son distingué architecte M. DENY, qui a su tirer de son terrain un parti avantageux et à l'organisation de MM. FINELLE et MORNAY, président et secrétaire de la Commission des Expositions; nous leur adressons nos biens sincères félicitations. Les présentations étaient bien établies avec un ensemble harmonieux, tous les lots pouvaient être VIIS d'une façon parfaite, chose importante pour les visiteurs qui ont pu ainsi admirer aisément les Chrysanthèmes sous toutes leurs formes, depuis

les fleurs simples de la Maison Férard-LaumonnER, jusqu'aux magnifiques standards dont les établissements VILMORIN- ANDRIEUX ont la spécialité, en passant par les uniflores des MARTIN, des LOCHOT, des Truffaut, les spécimens de LIBERGE et CHARRIER, ainsi que les plantes de marché de LÉVÊQUE.

Un avant-goût du Chrysanthème nous était donné en entrant par la Porte des Invalides; la Maison VILMORIN-ANDRIEUX avait disposé un massif avec des plantes de marché Rose Chochod, Marie Dujour, Mme André Boeuf, Rosa Trévena, Blanche Poitevine, etc., entourées d'une bordure de la si précieuse variété Gerbe d'Or. Çà et là, dans les lots divers d'arbres et d'arbustes nous apercevions quelques « évadés » de ta grande tente où sont réunies les nerveilles de l'Horticulture nationale. Passons-y en revue tonies les présentations de Chrysanthèmes en nous attardant plus longuement aux lots de nos spécialistes dont plusieurs nous offrent des gains nouveaux de grande valeur.

Les lots contenant des nouveautés. — 1 tout seigneur tout bonneur; la Maison VILMORINANDRIEUX et Cie qui exposait Hors Concours Grand Prix d'Honneur en 1928) nous a habitués depuis de longues années à ces majestueuses présentations, toujours si bien organisées dans les moindres détails « où rien ne cloche », où chaque plante est à sa place et montrée dans toute sa valeur.

Cette fois encore, son exposition, qui a reçu les plus vives félicitations du Jury, n'a rien à nvier aux précédentes; certes, ce n'est pas la grandiose manifestation internationale de 192 dont nous gardons tous le souvenir, mais avec le goût qui lui est tout personnel, cette imporfante maison a groupé cette année, dans un ensemble vraiment féerique, toutes les cultures depuis les petites plantes de bordure, Gerbe d'Or, Purpurine, Rufisque, qui encadraient cette maenifique présentation, jusqu'aux sujets japonais de si belles formes et qui provoquent toujours l'étonnement des visiteurs.

La scène représente un immense rectangle, dont

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