Abbildungen der Seite
PDF
EPUB
[blocks in formation]
[ocr errors]

M. Camille Potrat. A notre vif regret, nous avons à faire part à nos lecteurs d'une nouvelle qui nous a causé à nous-mêmes une profonde affliction. Notre camarade, collaborateur et ani, M. Camille Fotrat est décédé le 24 juillet, à l'âge de 59 ans. M. Potrat était Ingénieur des Services horticoles de la Ville de Paris, Professeur à l'Ecole d'Horticulture de Saint-Mandé (Seine), Vice-président de l'Association des anciens élèves de l'Ecole nationale d'Horticulture de Versailles, Vice-président de l'Association des jardiniers de France, Commandeur du Mérite agricole, Officier de l'Instruction publique.

Nos lecteurs connaissent surtout M. Potrat par ses articles de Culture potagère. S'il avait une prédilection pour cette spécialité, il n'en était pas moins un horticulteur complet; sa compétence s'étendait, en effet, à toutes les branches de l'Horticulture. Il fut d'ailleurs, peu d'années après sa sortie de l'Ecole nationale d'Horticulture de Versailles, jardinier en chef de M. le Prince Murat.

M. Potrat était un publiciste agricole actif et très apprécié. Indépendamment des articles qu'il a publiés dans la Revue horticole, le Jardin, le Petit Jardin, l'Acclimatation, M. Potrat a écrit

493

deux ouvrages qui font autorité : La Culture potagère de primeurs et de plein air (épuisé) et Le Melon. La Revue horticole perd en lui l'un de ses collaborateurs les plus dévoués.

Il était très répandu dans les milieux horticoles; les Sociétés d'Horticulture ont souvent fait appel à son concours pour des conférences.

Fig. 193.-M. C. POTRAT.

Sa disparition préturée laissera d'unanimes regrets parmi tous ceux qui l'ont connu. Il n'avait que des amis et l'on peut dire qu'aucune amitié n'était plus sincère ni plus fidèle que la sienne; il était l'obligeance même et on le trouvait toujours prêt à aider les autres quand il le pouvait.

Le service a été célébré à Paris, le samedi

[graphic]

27 juillet, en l'Eglise Sainte-Marie des Batignolles, en présence d'une assistance nombreuse. Après la cérémonie, sous le porche de l'église, deux discours ont été prononcés par M. A. Nomblot, député de la Seine, au nom de l'Association des anciens élèves de l'Ecole nationale d'Horticulture de Versailles, de la Société nationale d'Horticulture de France et de l'Association des jardiniers de France; par M. Demorlaine, Conservateur en chef des Jardins et Promenades de Paris, service auquel appartenait le regretté défunt. En des paroles émues, les deux orateurs retracèrent la vie toute de travail, d'honneur, de dévouement à l'Horticulture, de M. Potrat et lui adressèrent le dernier adieu.

Le corps a été ensuite transporté à Chaource (Aube), pays natal de M. Potrat, où a eu lieu l'inhumation.

En saluant avec émotion la mémoire de cet ami bien cher, de ce collaborateur regretté, nous adressons à Mme Potrat et à sa famille nos plus vives condoléances.

H. MARTINET et F. LESOURD.

FAITS ET COMMENTAIRES

LES MEILLEURS FRUITS AU DÉBUT DU XX® SIÈCLE

La Société Nationale d'Horticulture de France a publié depuis peu une seconde édition de son livre Les meilleurs fruits au début du vingtième siècle. Cette seconde édition n'est pas moins intéressante que la première; elle l'est même davantage, en ce sens que les listes des fruits y sont remaniées; ainsi quelques variétés anciennes ont

été retranchées parmi les Framboisiers, Fraisiers, Cerisiers, Poiriers, Pommiers, etc., et à leur place, par compensation, on a mis des variétés meilleures ou plus fertiles, ou plus robustes.

Dans le genre Framboisier, par exemple, Belle de Fontenay est supprimée et pour lui succéder, on a inscrit Souvenir de Désiré

[blocks in formation]

Bruneau, qui est bien, à ma connaissance, la variété d'arrière-saison la plus productive que je sache. La longue liste des Abricots est restée inchangée; celle des Amandes aussi, mais celle-ci est courte et l'importance de ces fruits est loin d'atteindre celle des Poires ou des Pommes.

Dans la collection plus copieuse des Cerises (vingt-cinq variétés en première édition), les auteurs ont évincé la Belle de Choisy, la Guigne Ramon-Oliva et la Montmorency de Bourgueil : trois lacunes que les Bigarreaux Gros Cœuret, Gustave Dupau et Luizet ont comblées.

Les variétés fruitières ont donc une vie limitée comme tout ce qui existe et quand un groupe de pomologues avertis décide d'écarter certaines d'entre elles, vous pouvez en conclure que celles qu'ils condamnent ainsi ont quelques graves défauts car, ici, ce n'est pas l'âge des variétés qui mesure leur durée. Il n'y a pas d'âge qui puisse nous forcer à condamner un Poirier, un Pommier, dont les fruits sont excellents, ou seulement bons, mais abondants et sains, parce que nous pouvons toujours rajeunir ce Poirier et ce Pommier en les greffant de nouveau.

Nous possédons des variétés qui subsistent. par ce procédé depuis plusieurs siècles : c'est le Poirier Catillac, que Merlet décrivait pour la première fois en 1675 (il y a deux cent cinquante-quatre ans); c'est Martin sec, peut-être plus âgé encore.

Il a fallu la faiblesse grandissante du Poirier Messire Jean, le défaut de ses fruits qui blettissent, le peu de vigueur du Poirier Beurré Gris, la sensibilité de sa Poire à la tavelure, pour les faire écarter tous les deux de la nouvelle édition du livre qui nous occupe; mais le Beurré Gris avait trois siècles de culture et Messire Jean en avait presque quatre.

On trouverait facilement, parmi les Pommiers, des variétés d'âge encore plus vénérable ainsi le Court pendu gris, mentionné dans les meilleurs fruits au début du vingtième siècle », était cultivé dans les environs de Rouen au moyen âge et Robillard de Beaurepaire a trouvé, dans les archives de Rouen de 1423, la variété Court pendu inscrite sous son nom de Capendu qu'elle portait alors, c'est-à-dire que le Pommier Court pendu gris aurait, à l'heure actuelle, un peu plus de cinq cents ans de culture et de propagation par la greffe; cependant, on

ne l'a pas encore radié des vergers et des jardins.

Par contre, le jeune âge n'est pas une qualité s'opposant nécessairement à une radiation. Ainsi, les pomologues de la Société Nationale d'Horticulture de France (1) ont radié de la liste des Poiriers la variété La France, qui ne date que de 1864, mais ce Poirier s'est montré un peu délicat et par trop sensible aux hivers rigoureux.

Les auteurs de la seconde édition sont restés invariablement attachés au programme du livre tel qu'il fut formulé par les auteurs de la première ; ce programme comportait l'étude de vingt-deux genres d'arbres fruitiers et de deux cent cinquante variétés. Ces nombres n'ont pas été dépassés, bien qu'on ait adopté des variétés nouvelles, parce que toute adoption d'une variété nouvelle comportait l'exclusion d'une variété ancienne. C'est la logique même, car enfin, si les variétés reçues et recommandées par les congrès annuels de pomologie sont supérieures, elles ne le sont que comparativement à un nombre égal de variétés anciennes ; celles-ci doivent donc leur céder la place. Si l'on avait toujours suivi cette bonne méthode à la Société Pomologique de France, la liste des fruits publiés par cette Société (plus de cent Poires, soixante-cinq ou soixante-six Pommes, le reste à l'avenant), ne serait pas autant encombrée de noms dont beaucoup ne présentent plus qu'une valeur historique.

Une dernière remarque: Il m'a semblé que l'on avait une tendance à écarter les fruits de petit volume et à leur préférer ceux qui sont gros. Exemples: les Pommes Ontario. Mlle Jeanne Hardy, Faro, Calville rouge, nouvellement inscrites, sont grosses ou très grosses. La Pomme Vérité, une autre nouvelle venue, n'est que moyenne, mais son extrême tardivité étend la saison des Pommes jusque vers le courant de juin.

Excellent livre, en somme, qu'il faudrait répandre d'abord chez les pépiniéristes, puis dans les campagnes et dans les écoles primaires pour le plus grand bien de notre arboriculture fruitière nationale.

GEORGES BELLAIR.

(1) On sait que ce sont les membres de la Section pomologique de la Société Nationale d'Horticulture qui ont préparé le livre que nous essayons d'analyser ici.

LES BELLES PLANTES DE LA COTE-D'AZUR

LES BELLES PLANTES DE LA COTE-D'AZUR
LES FOUR CROYA

Encore appelés Furcræa. Ce sont des végétaux de la famille des Amaryllidées. Le genre renferme une quinzaine d'espèces originaires de l'Amérique tropicale. Le port de ces plantes se rapproche de celui des Agaves dont elles se distinguent par des étamines plus courtes que le périanthe, à filets épaissis à la base et subulés dans la partie supérieure.

Les feuilles sont cependant moins épaisses, moins rigides, et, dans quelques espèces, ne sont ni bordées d'épines, ni terminées par une pointe acérée.

L'espèce représentée ici est le F. Bedinghausii, l'une des plus intéressantes avec le F. gigantea.

Du centre d'une rosette de 40 à 50 feuilles glauques, lisses sur la face supérieure, finement denticulées sur les bords, larges de 10 centimètres, longues de 1 m. 20, s'élève une hampe de 8 mètres de haut, couverte de bractées engaînantes et portant une grande panicule pyramidale de fleurs pendantes, blanc jaunâtre. de 4 centimètres de diamètre, réunies par 2 ou 3.

Plus de la moitié des fleurs sont remplacées par des bulbilles d'un centimètre de diamètre, très vigoureuses et commençant à développer leurs premières feuilles sur la plante même. Ces bulbilles constituent un excellent moyen de multiplication, donnent plus

495

Chose intéressante à signaler, les grands Fourcroya, disposés en haies ou en massifs, ont été préconisés pour servir de pare-feux contre les incendies de forêts, si fréquents dans le Midi. C'est, en tout cas, une plante très précieuse, là où elle peut croître en

[graphic]
[blocks in formation]

vite de belles plantes, bien que les graines plein air, suffisamment rustique, peu diffilèvent très facilement.

Le pied représenté fleuri, est, comme ses voisins, âgé d'une vingtaine d'années. Après floraison et fructification, la plante meurt, comme cela se passe pour les Agaves. Mais alors que ces dernières émettent des drageons, les Fourcroya n'en donnent pas. A la Réunion, à l'ile Maurice, on extrait des feuilles des fibres textiles connues sous le nom de Chanvre de Maurice.

cile sur le choix du sol.

Néanmoins, elle a gelé cette année, mais il est bon d'ajouter que la région a subi un froid de 14 degrés, ce qui se voit rarement ici.

La photo représente un pied fleuri entre deux autres moins avancés.

C. DURIEZ,

Directeur de l'Ecole d'Horticulture d'Hyères (Var).

496

LAITUES D'ARRIÈRE-SAISON CULTIVÉES SOUS VERRE

LAITUES D'ARRIÈRE-SAISON
CULTIVÉES SOUS VERRE

Cette culture assez simple est d'ailleurs facile à réussir, parce qu'on est encore à peu près certain de profiter, à cette époque de l'année, d'une température assez clémente pour en assurer le succès, ce qui nous permettra de substituer aux Laitues de plein air devenues dures, coriaces, peu agréables à consommer, une salade tendre, appétissante, qui servira de trait d'union entre la pleine terre et les premières Laitues récoltées sur couche.

L'emplacement réservé au semis devra être en terre meuble, légère, riche en terreau, finement labouré et bien dressé, l'ensemble, sera mouillé à fond, précaution presque toujours indispensable parce qu'à cette époque le sol est plus souvent sec qu'humide.

Le semis peut s'effectuer indifféremment sous cloches ou sous chassis ; si on emploie des cloches, il faut tout d'abord placer cellesci assez rapprochées les unes des autres, en quinconce, sur l'aire à ensemencer, les appuyer un peu pour que leur empreinte soit bien visible, puis après les avoir enlevées avec précaution à cause de leur fragilité et placées un peu à l'écart, on procède au semis.

Celui-ci s'effectue en disposant dans l'espace limité par chaque empreinte 40 à 50 bonnes graines de Laitue gotte à graine noire, répétant la même opération pour chaeunes d'elles, appuyer légèrement la semence avec le dos de la main puis la recouvrir soit de terre légère fraîche ou de terreau finement tamisé.

Replacer les cloches et les recouvrir de paillassons pendant les quelques jours qui précèdent la levée. Dès que les jeunes plantes apparaissent, on substitue à cet ombrage intense le blanchiment de la calotte de la cloche et d'environ de 2/3 du pourtour de ladite cloche, avec du blanc d'Espagne délayé dans un peu d'eau sur le côté ensoleil

lé.

Aérer d'abord un peu, puis de plus en plus au moyen d'une crémaillère qui soutient la cloche soulevée sur l'un des côtés; si l'on manquait de crémaillère, on pourrait à la rigueur, se servir d'un godet de 6 à 7 centimètres de diamètre couché sur le sol dont seul le bout du fond est engagé sous le re

bord de la cloche; plus tard on peut le changer de bout ou le renverser la partie la plus large posant sur le sol et son fond soutenant le rebord inférieur de la cloche.

S'il pleut, le blanc d'Espagne se délave peu à peu, mais si cela ne se produisait pas, il faudrait diminuer cet ombrage progressivement et aérer davantage pour que le plant ne s'allonge pas; plus il sera trapu meilleur il sera.

A défaut de cloches, on peut également effectuer ce semis sous châssis en maintenant la surface destinée à recevoir la semence le plus près possible du vitrage; ombrer également au début, blanchir légèrement les carreaux ou encore se servir d'une toile claire à ombrer qu'on étendrait seulement pendant les heures ensoleillées, l'enlevant dès que la radiation solaire n'est plus à craindre.

Par chaque châssis maraîcher de 1 m. 30 x 1 m. 35 mettre environ, 500 bonnes semences de façon à pouvoir extraire environ 400 Laitues au moment de leur mise en place.

Vingt-cinq jours environ après le semis, soit approximativement vers le vingt septembre, ces plants seront assez forts pour être mis en place sur une aire bien dressée, suffisamment riche en terreau, soit au nombre de quatre par cloche ou de quarante-deux 6×7 par châssis.

Conserver à chaque plant une petite motte et planter un peu haut, c'est-à-dire qu'après un arrosage donné au pied, le collet de chaque plante ne se trouve pas plus enterré, même plutôt un peu moins qu'il ne l'était à la suite du semis.

Règle générale, des salades ne doivent pas être enterrées, leur collet doit au moins rester tel qu'il serait si la plante issue de semis n'avait pas été déplacée.

Surveiller la reprise en ombrant un peu pendant les premiers jours qui suivent la mise en place; puis s'il fait encore relativement chaud, aérer pour éviter l'allongement des plantes; s'il faisait froid aérer très peu ou même parfois pas du tout. Ainsi traitées on récoltera les premiers produits vers la fin d'octobre.

V. ENFER.

UNE BONNE PLANTE A PROPAGER

UNE BONNE PLANTE A PROPAGER
LE LOTIER A BEC DE PERROQUET

L'espèce qui nous occupe aujourd'hui et qui, dans son ensemble, est d'une remarquable beauté lorsqu'elle est en pleine floraison, a attiré ici notre attention.

Quand nous la vîmes pour la première fois dans toute sa splendeur, en mai dernier, dans les jardins de l'Université d'Alger, où elle couvrait un talus d'une longueur de 10 mètres environ sur 1 m. 50 de haut, notre admiration fut à son comble; nous eûmes peine à croire qu'elle était peu connue et, partant, peu cultivée.

Cette charmante Papilionacée, qui est originaire des îles Canaries, au climat délicieux, où elle fut découverte en 1884 aux environs de Ténériffe même, porte le nom technique de Lotus peliorhynchus Hook, par analogie sans doute à la forme très curieuse de ses fleurs rappelant le bec d'un perroquet. Ce nom est apparemment plus récent que celui de Lotus Bertholetii Masf., sous lequel elle est également connue des botanistes.

[ocr errors]
[merged small][merged small][merged small][ocr errors]

497

ce rouge des fleurs et la nature de ses ra

meaux.

Nous invitons nos collègues à propager cette Légumineuse dont l'origine indique

[graphic]
[ocr errors]

Rameaux fleuris du Lotus peliorhynchus Hook.

tout naturellement la culture en serre froide l'hiver et dehors l'été dans le Centre de la France, ainsi qu'en plein air dans le Midi.

Sa multiplication est facile par le bouturage à froid des pousscs au printemps après la floraison. Le semis pourrait aussi être très facilement pratiqué, malheureusement, nous avons pu constater qu'une grande majorité

« ZurückWeiter »