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UNE CONFÉRENCE A PARIS SUR LES ROSES EN AMÉRIQUE

souhaitons et auquel elle a le droit de prétendre, car la régularité de son port, sa floraison abondante et soutenue en font, dans

UNE CONFÉRENCE A PARIS

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les jardins comme dans les appartements, une plante de premier ordre. ROGER DE VILMORIN.

sur les roses EN AMÉRIQUE

Notre distingué compatriote lillois, M. Nicolas, de la Conard Pyle et C°, à Westgrave (Pensylvanie), aux Etats-Unis depuis 25 ans, a profité de son séjour en France, pour faire à la séance du 14 juin de la Société Nationale d'Horticulture, une intéressante conférence sur «La Rose en Amérique »>.

Les Etats-Unis étant un vaste pays quatorze fois grand comme la France, l'expression qu'«< une Rose est bonne ou mauvaise pour l'Amérique >>> est, dit-il, erronée. Une variété peut être bonne dans une région et mauvaise dans les autres. Cette observation est à retenir par nos obtenteurs de Roses.

La carte des zones des Roses établie, par le département de l'Agriculture, sur la demande de «<l'American Rose Society » a été révisée par cette Société. Les Etats-Unis ont été divisés en 6 zones. Dans la re zone, située au nord du pays, les rugosa sont seuls rustiques. Quelques hybrides remontants peuvent résister. Les hybrides de thé sont inutilisables, à moins d'être cultivés en pots, abrités l'hiver et plantés à chaque printemps, à la façon des Félargoniums.

La zone no 2, qui comprend Washington, est située au centre nord des Etats-Unis, et limitée à l'Est par l'Atlantique. C'est dit, M. Nicolas, le « Paradis des Roses » et dans cette zone habitent 80 p. 100 des membres de l'« American Rose Society ». On y cultive en grand les hybrides remontants. Quoique non rustiques, les hybrides de thé sont largement employés; à l'automne, on penche leurs tiges pour les enterrer. Le plus beau Rosier est, ici, le Radians, bien que la floraison en soit médiocre.

Dans la zone n° 3, qui comprend la Floride, une partie du Texas et va jusqu'à la limite de la Californie, il y a peu d'hybrides de thé qui conviennent; le nombre des thés cultivés augmente.

La Section 4 (Côte du Golfe du Mexique) où l'été est torride, est idéale pour les thés les hybrides de thé réussissent mal.

Les autres régions situées sur la côte du Pacifique sont peu favorables aux Rosiers. Les hivers

sont doux et pluvieux. A Los Angelès, les R. Pernetiana ne viennent pas.

Le sujet le plus employé aux Etats-Unis pour le greffage est le Rosa multiflora (du Japon). Il est en sève du printemps aux gelées; on greffe, sans arrêt, du 5 juillet jusqu'en octobre. Pour obtenir des Rosiers tiges on sème le Rosa laxo Retz, qui donne de bonnes tiges à trois ans; on les greffe à 4 ans et la réussite est parfaite.

En Californie, où le R. multiflore ne convient pas, on emploie, comme porte-greffe, le Rosier de la variété Gloire des Rosomanes.

Au nord du Pacifique, où les pluies sont abondantes et fréquentes, on greffe sur Manettii, tous les Rosiers, sauf les Pernetiana, qui ne supportent pas l'humidité.

Le Rosier thé (Rosa indica odoratissima) a pris un grand essor dans les Etats du Sud. C'est sur cette espèce que partout, en Amérique, on greffe, en écusson seulement, pour obtenir les Rosiers destinés à la production de la fleur coupée.

Aux Etats-Unis, toutes les Roses vendues pour la fleur coupée proviennent des serres. Il existe des forceurs habiles, à qui l'on peut commander, quelques mois à l'avance, pour un mariage ou une fête, par exemple, un nombre déterminé de Roses d'une variété choisie.

Pour la pleine terre, dans les pays chauds et secs, c'est la Rose double et pleine qu'il faut choi

sir.

Les pays humides constituent le climat de la Rose anglaise, demi-pleine.

Il appartient au pépiniériste américain de guider l'amateur, de lui donner un choix de variétés convenant à son climat et à son sol. Alors, le néophyte satisfait, développe sa roseraie pour devenir finalement un connaisseur, un amateur.

L'American Rose Society, qui est la Société nationale américaine des Roses, compte aujourd'hui près de 7.000 membres. En 1916, elle comprenait uniquement des professionnels. A partir de cette époque, elle a ouvert ses portes aux amateurs pour progresser rapidement d'année en année. E. LAMPRO】.

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JARDIN DE L'ARQUEBUSE

Le service des jardins. Histoire du jardin de l'Arquebuse. - Dijon, ville de 81.000 habitants, capitale de l'ancienne province de Bourgogne, ville d'art qui attire les touristes, attire aussi les gastronomes par la réputation universelle de ses produits alimentaires. Elle peut attirer les uns et les autres par ses beaux jardins confiés à l'habile direction de M. Grimm, praticien éclairé. Les crédits affectés par la ville à ses services d'horticulture s'élèvent à 200.000 francs environ; la municipalité s'intéresse beaucoup aux jardins et, lors des fêles et des réceptions officielles, le service est largement mis à contribution pour la décoration des salles de l'Hôtel de Ville. Une vingtaine de jardiniers sont placés sous les ordres de M. Grimm et chaque année plus de 100.000 plantes entrent dans la composition des corbeilles et des plates-bandes.

De tous les jardins, le plus important el le plus richement orné est celui de l'Arquebuse, situé au sud et près de la gare du P.L.M., derrière le pont. Sa superficie totale, y compris e nouveau terrain sur lequel ont été édifiées les nouvelles serres, est de 6 hectares. Il est établi en partie sur les terrains qui appártenaient à l'ancienne Compagnie de l'Arquebuse, fondée en 1525 pour le tir des armes à feu. Pour pénétrer dans le jardin, il faut d'ailleurs, après avoir descendu un escalier, duquel partent deux rampes encadrées par des Ifs taillés, franchir le porche qui traverse les anciens bâtiments de l'Arquebuse, dont la construction date de 1606 à 1615. Ces bâtiments, d'une longueur totale de 70 mètres, sont occupés aujour d'hui par le Conservatoire de botanique et le Muséum d'Histoire naturelle. On ne manquera pas, en arrivant en face de l'entrée principale, de jeter un coup d'œil sur le porche, dont le fronton est orné de sculptures, et surmonté d'un cartouche avec écusson aux armes de France.

Première partie ou ancien jardin de l'Arquebuse avec la grande pelouse. La voûte en plein-cintre traversée, on est en présence de la première partie du jardin, qui est aussi la plus ancienne. A la fin du dix-huitième siècle, la Compagnie des Ar

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quebusiers dijonnais était commandée par le capitaine de Montigny, dont les fastes sont restées célèbres. M. P. A. Genty rapporte que « c'est à un célèbre jardinier lyonnais nommé Morel que le capitaine de Montigny confia l'organisation de ce jardin, tel ou peu s'en faul, que nous le voyons aujourd'hui (1) ». Si nos renseignements sont exacts, cette première partie du jardin daterait de 1782. Elle comprend des pelouses peu ornées, dont une très grande sur laquelle le public (les enfants en particulier) est autorisé à s'asseoir. On remarque, à droite, sur une petite pelouse un assez beau Platane d'Orient (Platanus orientalis, var, acerifolia) et plus loin, à gauche de l'allée, en bordure de la grande pelouse, un beau Micocoulier d'Amérique (Celtis occidentalis). Des Ormes et des Marronniers encadrent la grande pelouse. Tout au fond du jardin, derrière la grande pelouse et près du mur de clôture, se trouve le trone du gros Peuplier noir mâle (Populus nigra), àgé d'environ 600 ans, abaltu par l'orage du 15 juillet 1917. Il est couché sur trois supports en ciment, mais aucun abri ne le protège et, déjà, les Poly pores Fenvahissent. Ce colosse mesurait 37 mètres de hauteur et 8 mètres de tour de tronc à 1 mètre du sol. L'histoire locale apprend qu'à la fin du seizième siècle cet arbre, déjà gros, servait à fixer le « papegay », c'est-à-dire l'oiseau sur lequel s'exerçait l'adresse des arquebusiers de l'époque.

En parcourant cette partie du jardin, on regardera, à gauche, trois des anciennes logettes qui abritaient les marqueurs de la Compagnie des Arquebusiers. On observera aussi que le mur intérieur du bâtiment de l'Arquebuse porte des Gainiers (Cercis Siliquastrum) qui y sont palissés et fleurissent en abondance chaque année.

Le jardin botanique et fleuriste. Attenante à cette première partie du jardin et à l'ouest, se trouve la seconde partie, que l'on pourrait appeler le « Jardin botanique et fleuriste ». Le premier jardin botanique de la ville fut fondé en 1772 par Legouz

Gerland; primitivement installé aux «AlIes de la Retraite », dans un faubourg de la ville, il fut transféré a 1833, à son empla

(1) P. A. Genty. Guide illustré du visiteur au Jardin botanique de Dijon, page 7.

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manquent pas d'y jeter un coup d'œil. L'horticulture contribue donc à faire aimer la botan que, et cette dernière donne au public les noms des plantes qui l'intéressent.

L'Ecole de botanique est placée sous la direction de M. P. A. Genty. Nous n'en dirons que peu de chose, renvoy int les lecteurs intéressés au très instructif « Guide illustré du visiteur au Jardin botanique de Dijon », publié par M. Genty, ouvrage auquel nous empruntons les quelques lignes qui suivent: « Les quatre carrés de cette E ole sont divisés en 66 planches on plates bandes de 20 mitres de longueur sur 2 de largeur. Environ 3.000 espèces de plantes indigènes ou exotiques y sont cultisées et disposées suivant la méthode de De Candolle ». Les plantes de rochers sont cultivées sur de petites rocailles. Certaines espèces du Midi existent en vieux exemplaires, bien que les hivers soient ris

Cliché Ch. Girardot et et Cie, Besançon.

au sud, sont limitées de chaque côté par des plates-bandes ornées de fleurs. Ces plate-bandes fleuries entourent le jardin botanique proprement dit.

On y trouve des collections de plantes ornementales variées soigneusement étiquetées : chaque variété ocenpe, dans la plate-bande. une longueur de i mètres. Il y a là d'importantes collections de Pélargoniums, de Bégonias et de plantes diverses Certaines plate-bandes sont occupées par des plantes viva

ces.

Au milieu de l'Ecole de Botanique, au croisement des deux allées qui le compartimentent, se trouve un bassin circulaire avec jet d'eau. Ia grande allée du bassin offre de chaque côté un ravissant coup d'oeil. Ees deux plates bandes voisines sont ornées de Canna Roi Humbert (feuillage brun et fleurrouge garance), Canna Souvenir de Mme Var

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dy (tigré d'orangé sur fond jaune), Salvia splendens, Cyperus alternifolius, Dahlias, Abutilon Sawitzii, Coléus panachés, Tigridia pavonia. En bordure Pélargonium blanc, P. saumon double, Iresine acuminata, Calceolaria rugosa, Iresine Wallisii, I. aureo-reticulata, Pelargonium Mme Salleron.

Au sud du jardin botanique on admire des pelouses superbement fleuries:

1° Très belle corbeille elliptique en Bégonia Gloire de Châtelaine rose, avec çà et là un Abutilon Sawitzii; en bordure, un rang de Bégonia Gloire de Châtelaine rouge.

2o Corbeille triangulaire à angles émoussés, en Begonia semperflorens A. Martin; bordure en mosaïque limitée par deux rangs d'Echeveria secunda glauca; des bandes transversales de ce même Echeveria délimitent des petits rectangles occupés par les Alternanthera paronychioides aurga et rosea, formant des rectangles transversaux conti

gus.

3o Autre grande corbeille triangulaire en Begonia semperflorens rose pâle-; un rang d'Iresine Wallisii; un rang d'Iresine acuminata; bordure de Pyrithre doré.

4° Corbeille en forme de rectangle à angles émoussés partie centrale, Canna Roi Humbert, à fleur rouge garance; autour, deux rangs du Canna Reine Charlotte (fleur rouge vermillon bordée de jaune); un rang de Perilla nankinensis; bordure de Gnaphalium lanatum.

5° Grande corbeille circulaire traitée en grosse mosaïque ; au centre, un Musa Ensete ; autour, Coleus panachés de roux ; puis Coleus Triomphe du Luxembourg, Gnaphalium lanatum, Iresine acuminata, Alternanthera chromatella, Echeveria metallica rosea.

6° Petites corbeilles circulaires en Bégonias tubéreux variés avec au milieu un Abutilon Souvenir de Bonn, ou un Echeveria metallica; bordure en Coléus ou en Abutilon Sawitzii.

En isolés sur les pelouses, deux Héliotropes tiges, Eulalia japonica zebrina, Cyperus Papyrus.

Les principaux Pélargoniums cultivés sont les suivants Crampel, rouge simple (très bon); Léon Perrault, écarlate, simple; Paul Neyron (vermillon simple), excellent, fleurit très tard, en août-septembre, donne une floraison abondante, La Favorite, semi-double blanc pur, Madame Koechlin-Schwartz, blanc; Fleur de rose, rose ; Ma lame Hébrard, rose vif; Rosa bella, rose, nuancé blanc ; Madame Langtry, saumon ; Madame Thibaut, semi double rose.

L'HORTICULTURE A DIJON

Il existe une collection de plantes grasses, une collection de Cannas (60 variétés) et une collection de Dahlias (100 variétés). Le Tigridia pavonica est une très bonne plante à Dijon.

Au sud de cette partie du jardin, à l'extrémité de la grande allée coupée par le bassin central, se trouve le buste de Legouz de Gerland, fondateur du jardin botanique.

Le tâche de l'horticulteur est ardue à Dijon. Le froid est rigoureux en hiver, la chaleur intense en été. On a parfois des pluies abondantes ou une sécheresse prolongée. Done, le climat est irrégulier; il y a de grandes différences entre les maxima et les minima. En outre, le sol est calcaire; l'eau, à fleur de terre en hiver, est riche en sels de chaux. On ne peut avoir des Conifères.

Dans les allées de l'Ecole de botanique, un certain nombre de plantes en bacs: Pittosporum Tobira, Citrus decumana, Myrtus communis, Grenadier, Bibacier, Pistacia lentiscus, Sterculia platanifolia.

Près de l'Arboretum, une grande platebande de 45 mètres de long contient une collection de Rosiers en basses tiges.

L'Arboretum. A Touest du Jardin botanique et fleuriste, dont il est séparé par un petit ruisseau, est l'Arboretum qui comprend 2.500 espèces d'arbres et d'arbustes. On y voit un arbre curieux, malheureusement dépérissant un Châtaignier (Castanea sativa) greffé sur Chêne pédonculé (Quercus pedunculata) en 1835; le sujet (Chêne), beaucoup moins vigoureux que le greffon (Châtaignier) a un plus petit diamètre. M. P. Genty écrit que cet exemplaire est peut-être unique au monde. L'arbre a 12 m. 50 de hauteur et 1 m. 35 à 1 m. 40 de tour de tronc à 1 mètre du sol; le Chene (porte-greffe) n'a que 1 m. 11 de tour de tronc,

On devra voir le beau Saule pleureur (Salix babylonica), issu de bouture, prise sur le tombeau de Napoléon 1", rapportée de SainteHélène par le général de Montholon et donnée au jardin de Dijon par M. Lepelletier de Cléry. Cet arbre mesure 3 m. 50 de tour à 1 mètre du sol.

On voit encore deux beaux exemplaires de Cedrela sinensis de 1 m. 80 de tour, un gros Platane de 4 m. 50 de tour environ.

A part de rares exceptions, les Conifères ont une maigre végétation,

Les Serres. Elles sont au sud, sur le nouveau terrain de un hectare et demi. Le groupe de serres comprend 8 serres avec couloir; il a été construit par la maison Guillot-Pelle

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rain d'études et de culture où ont été élablies les serres. On créera une partie ornementale et sur une partie de ce terrain sera transféré le service de la multiplication, actuellement au nord-ouest du jardin.

A la place de l'actuel service de la multiplication, on créera un jardin alpin avec deux versants: versant nord et versant sud. Enfin, plus tard, on établira une roseraie devant l'Arboretum.

SQUARE DARCY

Il est situé à gauche de la place Darcy, la plus grande et la plus moderne des places de la ville; elle a remplacé, en 1875, la promenale du Roi de Rome, établie sur les glacis des fortifications; ce square a une superficie de 2 hectares. La place et le square portent le nom de l'ingénieur Darcy (un ingénieur en chef des Ponts et Chaussées de la Côted'Or) qui contribua à la prospérité de la ville

Phet. L. Venol, Dijon.

amener les eaux de deux autres sources -ituées dans le Val-Suzon. Le réservoir a une capacité de 2.492 mètres cubes; au-dessus, un monument octogonal de style gréco-romain, avec buste de F'ingénieur Darey.

Le 30 avril 1879, un arrêté du maire pris en vertu d'une délibération du Conseil municipal, ouvrit un concours pour aménager la « promenade du Château d'eau » en un jardin-square, avec grotte et cascade. C'est le projet de l'architecte Félix Vionnois qui fut choisi et la création du square eut lieu en 1879-1880.

Ce square est aimé de tous les Dijonnais, et en 1896, Henri Chabeuf formulait l'appréciation suivante, qui nous paraît assez exacte « square monumental, avec beaux arbres, terrasses, larges escaliers, eaux jaillissantes et bassins, création vraiment magnifique qui, malgré un certain abus de la pierre que corrige d'année en année la végétation

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