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Puisqu'on se plaint, avec juste raison, de la quantité toujours croissante d'insectes qui attaquent et détruisent en partie nos récoltes, on ne saurait trop louer l'exemple que vient de donner la police de Rouen. Il y a quelques jours, un grand nombre de marchands d'oiseaux stationnaient sur la place Saint-Severin avec des volières bien garnies; ils espéraient faire une bonne recette. Mais au moment de commencer la vente, l'autorité est venue intimer l'ordre de donner immédiatement la liberté à toute la gent emplumée, en vertu de la loi qui interdit la vente des oiseaux des champs. Cet exemple est malheureusement trop rarement suivi.

Le moment est arrivé de favoriser, par tous les moyens possibles, la multiplication des oiseaux, et au nombre de ces moyens se présente, en première ligne, la défense de vendre les oiseaux et surtout, les jeunes couvées, que les braconniers en herbe sont si ardents à rechercher. Nous avons pour y parvenir, le prône d'abord, les leçons des instituteurs, puis le baudrier du garde-champêtre. Voilà, certes, plus qu'il n'en faut pour tenir en respect les petits maraudeurs, à la condition que les grands donnent l'exemple, en protégeant les plus ardents destructeurs d'insectes.

Le Courrier de l'Ain publiait récemment le fait suivant, qui donne une idée des usages de la Bresse :

<< On sait que dans nos ménages bressans, la femme, comme il appartient dans un pays où est dès longtemps en vigueur le régime de la communauté, a une autorité morale assez marquée. Le mari ne conclut jamais de marché un peu important sans la consulter, et la femme bressane justifie par un tact et une sagacité remarquable ce légitime ascendant, qui, pour elle, n'est jamais troublé par les fumées du vin et l'entraînement du cabaret.

<< Parmi les usages qu'a rappelés M. l'abbé Nyd dans sa lecture à la Société d'Emulation, il en est un assez piquant qui concerne les anneaux de mariage.

<< Une bressane, au moment de la bénédiction de son mariage, lorsqu'elle reçoit l'anneau béni par le prêtre, de la main de son époux, plie ordinairement le doigt, pour que cet anneau ne dépasse pas la seconde phalange; car, selon l'idée qu'y attache

la coutume en Bresse, moins l'anneau est enfoncé, plus elle conservera de liberté et de maîtrise. >>

La Revue agricole du Lot-et-Garonne contient, dans son numéro de mars, une correspondance très-intéressante sur une question aussi vieille que la vigne, mais qui n'a pas encore été résolue. Du temps de l'établissement des Hébreux dans la Palestine, on disait déjà : c'est le terrain qui fait le vin; mais on y a ajouté depuis ce corollaire: le cépage aussi.

M. G. de Laffite Lajoannenque a dit récemment au Comice d'Agen « Devons-nous produire des vins fins ou des vins communs? Pourquoi les vins du Médoc et de la Bourgogne ont-ils des qualités qui les distinguent des autres crûs? etc. » M. C. Dustaut, autre viticulteur distingué du même pays, a critiqué M. de Lafitte, en lui disant qu'il confond le terrain avec le crû; que c'est, en effet, le crû qui distingue de tous les autres les vins du Médoc et de la Bourgogne, et il se demande : « Pourquoi un propriétaire possédant des terrains plantés et cultivés de la même manière, récolte-t-il dans le Bordelais un vin supérieur à celui de l'Agenais? » Il nomme un de ses amis des environs de Marmande qui vend ses vins 100 et 125 fr. la pièce de 228 litres, tandis que les autres propriétaires cèdent les leurs à un prix très-inférieur. Il fait observer que les plants cultivés par son ami sont les mêmes que ceux de l'Agenais; mais il ajoute que sa vinification est mieux soignée. M. de Lafitte lui fait observer que ces derniers mots renferment précisément la réponse demandée.

Mais il ajoute avec raison que les racines des différents cépages ont la propriété de s'assimiler les éléments minéraux que renferment le sol et le sous-sol. Il cite l'hortensia dont les fleurs roses deviennent bleues, s'il est arrosé avec une dissolution de sulfate de fer. Les différentes variétés de vigne possèdent aussi la propriété de s'assimiler en plus ou moins grande quantité tels ou tels éléments minéraux, suivant leur organisation plus ou moins développée et plus ou moins propre à tel ou tel terrain. Ce

ne sont, du reste, que des hypothèses, et la question reste encore à résoudre.

Le Journal de la Société centrale d'horticulture de France nous fait connaître quelques détails intéressants sur la culture de l'hortensia à fleurs bleues. Il paraît qu'on peut obtenir ces fleurs anomales en arrosant les pieds soit avec une solution d'alun ammoniacal, soit avec une dissolution de sulfate de fer. M. le docteur Pigeaux en conclut que ce n'est pas uniquement l'azote contenu dans l'ammoniaque qui peut bleuir les fleurs de ces plantes, et que la véritable cause de ce changement de coloration est encore inconnue.

En effet, M. Boisduval dit avoir arrosé des hortensias roses avec une solution de sulfate de fer et aussi avec de l'eau ferrée sans avoir obtenu aucun résultat.

Un autre membre dit que les hortensias portent des fleurs bleues lorsqu'ils sont plantés dans de la terre ferrugineuse. Nous pouvons ajouter qu'il en est ainsi de la terre de tourbière. M. Lucy ajoute qu'il a vu dans le même jardin, à Wiesbaden, deux massifs d'hortensias à fleurs bleues dans l'un, à fleurs roses dans l'autre, et que le jardinier lui avait assuré avoir obtenu ce résultat en plaçant un morceau d'alun de roche au pied des plantes dont il voulait obtenir ces fleurs bleues.

M. Boisduval s'est rappelé avoir vu là des fleurs d'hortensia parfaitement bleues. Sur les terrains granitiques, lui a-t-on dit, il en est toujours ainsi.

Enfin, M. Delavallée assure avoir vu à Lausanne des hortensias dont la tête s'élevait sur un tronc élevé, comme celle des orangers des Tuileries.

L'EUCALYPTUS.
Myrtacées.

Cet arbre géant croît spontanément en Australie et en Tasmanie. Il a été introduit, il y a quelques années, en Algérie et

cultivé d'abord au jardin d'acclimatation du Hamma, par M. Hardy avec un plein succès.

Aujourd'hui on le plante en Algérie, au lieu d'anciennes essences, sur les routes, les places publiques et dans les parcs comme arbre d'ornementation et d'ombrage.

Malheureusement, ni l'Eucalyptus globosus ni ses variétés : Resdoni, Eucoxylon, Robusta, Vincinalis, Oppositifolia ne peuvent supporter en pleine terre les hivers du nord, ni même ceux du centre. On devra donc se borner à le cultiver en plein vent dans la région de l'olivier, ou région méditerranéenne. Cependant il craint les vents de mer; mais il résiste au siroco.

Nous avons vu, l'année dernière, quelques pieds à tiges trèsélancées, à feuilles allongées dans le genre de celles du chèvrefeuille et pendantes à des rameaux grèles, formant un massif distingué dans le square (côté de l'ouest) de Bellecour et au jardin botanique. Mais ils ont gelé dès le commencement de l'hiver.

M. Th. Denis, l'habile chef des cultures du jardin botanique, a eu la bonne idée d'essayer de conserver sur place un pied d'Eucalyptus haut de trois ou quatre mètres, en le couvrant d'une cuirasse de paille dès la fin de l'automne. Nous verrons le mois prochain si cet essai a réussi. Du reste, quel qu'en soit le résultat, nous devrons nous contenter, pour le moment, dans notre région inhospitalière pour les grands végétaux des climats doux, de cultiver l'Eucalyptus comme les plantes annuelles à feuillage ornemental, telles que le Vigandia, le Canna indica, etc.

La croissance de l'Eucalyptus, est très-rapide, à partir surtout de sa deuxième année. Au jardin du Hamma on l'a vu s'élever de 50 centimètres de hauteur par mois pendant la belle saison. Les pieds plantés en montagne, en 1862, ont aujourd'hui plus de 12 mètres de hauteur sur 50 centimètres de circonfé

rence.

On propage cet arbre par boutures, mais surtout par semis de graines venues de son pays natal, car le Globosus n'a pas encore fleuri en Algérie (1). On espère cependant le voir fructi

(1) On dit qu'il a fructifié à Paris, mais après avoir été conservé en serre.

fier dès sa cinquième année. Sa fleur est petite et blanche comme celle des autres myrtacées. Elle est globuleuse, d'où lui vient le nom distinctif de Globosus (globuleux) donné au type.

Sa graine est petite, noire et ressemble à celle de l'oignon. On la sème en terrine dans du bon terreau tamisé, en mars. On la recouvre légèrement, on met dessus une couche de mousse que l'on tient constamment humide et on place la terrine sous bâche ou en serre. La première lève au bout de dix à quinze jours.

Des semis ont été faits en pleine terre, à Oran, et ont réussi; les jeunes plants ont supporté une température de 4 degrés centigrades au-dessous de zéro, ce qui a fait penser qu'ils sont plus robustes que les forts sujets.

Lorsque les plants cotylédonés sortent de terre ils ressemblent à ceux du radis commun. On les repique isolément dans de petits pots, lorsqu'ils ont leurs deuxièmes feuilles. Quand ils ont de 15 à 20 centimètres de hauteur, on les transplante dans des pots plus grands. Ils atteignent, pendant la belle saison, de 60 à 75 centimètres de hauteur et sont livrables au commerce à la fin de l'automne, dons les régions méridionales, pour être plantés en pleine terre.

Chez nous, ils doivent être conservés en bâche ou en serre froide pour être mis en massifs au printemps. On peut cependant en former des groupes en plein vent, dès leur premier printemps, mais sans en attendre un grand effet.

L'écorce de l'Eucalyptus contient du tannin. On extrait de sa tige, par incision de l'écorce, une gomme du nom de Kino australe, et de ses feuilles phyllades, uniformes sur les deux faces, une huile essentielle d'une forte odeur.

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L'Eucalyptus a, dit-on, la propriété essentielle d'éloigner des lieux où il forme des forêts ou des massifs, la fièvre paludéenne.

Les abeilles sont friandes du suc de sa fleur et en produisent un miel de qualité supérieure.

Lorsqu'on aura cueilli des graines des sujets acclimatés dans la région voisine de la nôtre, on pourra peut-être en obtenir des

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