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que vous admirez, la corolle simple et les organes essentiels que vous avez supprimés.

Si donc vous voulez conserver vos conquêtes, il faut redoubler d'attention, user de stratagèmes et répéter chaque année les expériences qui vous ont donné quelques bons résultats.

Permettez-moi de vous en citer une que j'ai vue pratiquer chez plusieurs jardiniers fort entendus, et notamment à Paris, dans les établissements qui fournissent aux grands jardins, aux squares et aux promenades publiques, ces immenses quantités de plantes annuelles pour garniture.

Je veux parler des repiquages successifs de divers végétaux à fleurs doubles, que l'on sème chaque année, comme les Balsamines, les Marguerites-Reines, les Eillets de Chine, les Tagettes, les Giroflées, Zinias, Clarkia, Senneçons, Roses d'Inde, etc.

On a remarqué que pour obtenir des sujets bien touffus, très-florifères et très-doubles, il fallait repiquer les jeunes plantes, deux ou trois fois avant de les mettre en place; opération fort simple, pour laquelle je vous dois, cependant quelques explications.

Tout d'abord, il est facile de comprendre, que voulant repiquer trois fois une plante qui doit être mise en place à la mi-juin, il vous faudra semer de bonne heure, et que dès-lors des abris seront nécessaires; aussi, dans ce cas, j'ai toujours vu semer en mars sur couche et sous chassis.

Dès les premiers jours d'avril, et lorsque les plantes auront pris leur troisième ou quatrième feuille, vous procéderez à la première transplantation qui devra avoir lieu sur des planches bien terreautées et bien abritées, ou mieux encore dans des coffres remplis de terreau, sur lesquels vous pourrez poser des châssis ou jeter des paillassons, si quelques gelées tardives venaient vous surprendre.

Le repiquage aura lieu à la fiche, et les jeunes plants seront mis à 6 centimètres les uns des autres. Arrosements, chasse aux limaces, sarclages, binages, cela va sans dire.

A la fin du mois votre petite pépinière aura bonne figure, chaque sujet aura déjà poussé quelques feuilles et fait une petite motte; il faudra préparer votre terrain pour opérer la seconde plantation; mais cette fois, vous planterez sur des planches bien ameublies, en plein carré sans trop vous occuper des abris ; vous commencerez par les pieds les plus forts, que vous arracherez avec précaution pour ne

pas briser la motte, et vous les repiquerez à 15 ou 20 centimètres les uns des autres avec un plantoir assez gros pour que les racines soient logées sans difficulté dans le trou. Huit ou dix jours plus tard, c'est-à-dire du 10 au 15 mai, vous opérerez de la même manière pour les plantes faibles que vous aviez laissées sur place, vous couvrirez le tout d'un bon paillis, vous ne négligerez aucun des soins généraux ci-dessus indiqués et vous attendrez. Si le temps est chaud, si les arrosements ne manquent pas, vous aurez, au mois de juin, un certain nombre de belles plantes bien enracinées, bien faites, et toutes prêtes à commencer leur floraison. Vous pourrez les mettre en place. Quant à celles qui n'auront pas marché comme les premières et qui seront restées trop faibles, vous les repiquerez une troisième fois à 25 ou 30 centimètres les unes des autres, et vous ne les mettrez en place que dans les premiers jours d'août. Elles succèderont alors aux premières plantées, et vous fourniront une seconde floraison qui se prolongera jusqu'à la fin de l'automne; de plus, elles vous donneront sûrement des corolles larges, pleines, des fleurs plus doubles, en un mot, que celles provenant de plants pris sur les semis et repiqués immédiatement pour rester en place.

La raison de ceci? Ma foi je ne puis vous la dire. Il arrive peutêtre que la séve, ainsi retardée, contrariée par les repiquages successifs, et n'ayant plus autant de force d'expansion pour pousser des bourgeons et des feuilles, s'élabore et se concentre pour produire des boutons et des fleurs. Après tout, il est de ces faits mystérieux, inexpliqués au point de vue de la physiologie, mais parfaitement constatés par la pratique et dont les horticulteurs feront toujours bien de profiter pour leur plus grand avantage. F. BONCENNE. (La suite prochainement.)

DE LA TAILLE DES ARBRES FRUITIERS A PÉPINS

Cette taille peut se diviser en deux périodes: la première, pour le prolongement des branches charpentières, se fait en octobre et novembre, parce qu'alors il y a encore assez de séve élaborée dans les branches pour constituer solidement l'œil terminal, destiné à se développer au printemps; la seconde a lieu en février et en mars pour les rameaux à fruits.

Mon intention n'est pas de revenir, dans cet article, sur les nombreuses explications publiées dans cette Revue, en 1865 et 1866 sur la taille; mais seulement de rappeler en quelques mots les points essentiels à observer.

Ainsi, je ne parlerai pas de la taille des jeunes arbres nouvellement plantés, ni de la forme à leur donner. Je m'arrêterai devant un arbre de cinq ou six ans, c'est-à-dire presque formé, et j'opérerai sur lui.

Je distingue d'abord la tige principale, le long de laquelle sont alternées ou opposées obliquement les branches-mères; c'est ce qu'on appelle la charpente de l'arbre.

Toutes ces branches principales doivent être distancées aussi régulièrement que possible, quelle que soit la forme de l'arbre. Un parfait équilibre doit, autant que possible, régner entre elles, selon leur position sur la tige et leur âge.

Comme la séve se porte toujours sur les branches les plus élevées, il importe de les maîtriser pour favoriser celles de la base. Le moyen à employer dans ce but est bien simple et connu de tous les arboriculteurs un peu exercés: il consiste à faire, avec l'égohine, au moment de la taille, des crans en A sur la tige, au-dessus de la branche faible, afin d'arrêter, sur ce point, la séve ascendante, pour la faire passer en plus grande quantité dans la branche faible, et la forcer à se développer plus vigoureusement. Dans le même but, on relève verticalement cette branche, si c'est nécessaire.

S'il y a sur l'arbre une autre branche plus forte, trop vigoureuse, on fait un cran en V, au-dessous de l'empàtement, pour empêcher la seve de se porter trop abondamment dans cette branche. Au besoin, on incline celle-ci horizontalement pendant la végétation et on pince son extrémité herbacée. En maîtrisant ainsi la sève de l'arbre, en disposant d'elle à volonté, suivant la force des branches pour les égaliser graduellement, on obtient une forme régulière, agréable et fructifère.

Je viens de parler des branches-mères ou de charpente qui constituent la forme de l'arbre, soit en éventail, soit en pyramide, soit en colonne, etc. Il s'agit maintenant des branches secondaires qui doivent se développer régulièrement aussi sur la longueur des premières. Ces branches secondaires sont appelées rameaux, lambourdes ou brindilles le rameau est relativement vigoureux et à bois; la.

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lambourde plus courte, ramifiée, est à fruits; la brindille est plus ou moins longue, mince, effilée; au printemps, on la voit ordinairement terminée par un bouton à fruits.

Pour faire naître et développer sur une branche-mère ces sortes de rameaux secondaires, voici comment je procède :

Je suppose que j'ai à tailler un rameau de prolongement de l'année à 90 centimètres de longueur, le coup de sécateur donné pour retrancher l'extrémité, je fais des crans en A, en partant de la base, sur une longueur de 30 centimètres. Dans le courant de mai, les yeux de l'extrémité du rameau taillé se développent vigoureusement en bourgeons sur une pareille longueur de 30 centimètres. Je pince tous les bourgeons au-dessus de deux ou trois feuilles ayant un cil bien constitué à leur base. Ce pincement arrête la sève et la fait refluer en arrière. Alors les yeux de la base en profitent pour se développer. Ceux échelonnés sur les 30 centimètres du milieu du rameau ont été aussi forcés de se développer pendant le retour de la séve, et je me trouve enfin avoir une branche-mère bien garnie de rameaux secondaires.

Règle générale, un rameau secondaire est taillé la première année après son développement, en février ou mars au-dessus de trois yeux bien constitués. Pendant la saison qui suit cette taille, l'œil terminal, (quelquefois le suivant), se développe en bourgeons à bois. Les deux derniers, les plus rapprochés de la branche restent stationnaires pendant le cours de la végétation et se transforment en dards, terminés par un bouton pointu d'abord, puis à fruit. L'année suivante, on taille sur les rides, c'est-à-dire à un centimètre de leur empȧtement. Alors les yeux à bois sont à peine visibles, la sève en faisant son évolution se porte de préférence sur le rameau de prolongementmère-branche, et les yeux de dessus n'absorbant qu'une mince partie de cette séve, restent à l'état de dards. Cependant, il arrive quelquefois que l'œil secondaire se développe à bois; mais l'inférieur reste stationnaire et se transforme en dard. Lorsque la lambourde a porté fruits, elle se termine par une partie tronquée appelée bourse. A la taille, on rafraîchit cette bourse. Cette coupe fait développer deux ou trois dards qui restent stationnaires pendant l'année; puis la seconde année ils se transforment en boutons à fruits.

Th. DENIS,

Chef des cultures au Jardin botanique de Lyon.

LES MÉLASTOMACÉES

Si les palmiers, par leur nombre d'espèces ou variétés, par leur végétation, leur port, leur noble feuillage, leur utilité, se sont fait regarder comme les rois des végétaux, et c'est avec raison, les Mélastomacées, par la beauté de leur feuillage, l'élégance de leurs fleurs, n'en sont-elles pas les reines, bien faites qu'elles sont pour charmer et attirer nos regards? On ne se lasse pas d'admirer le magnifique tissu des feuilles du Gynophyllum magnificum dont les trois nervures blanches parcourent toute la surface en forme d'ellipse, sur un fond velouté, au reflet bleuâtre; ces trois nervures sont reliées entre elles par d'autres petites lignes rosées qui simulent des arrière-points paraissant être faits par la main d'une habile couturière; c'est que la nature est une artiste par excellence. L'on aurait pu croire que c'était son dernier mot, mais non.

Voici venir une congénère tout aussi élégante, tout aussi bien parée, avec de plus belles nuances et plus de fermeté dans son port, c'est la Sparogyne latifolia. Ajoutez à cela les Campylobotris refulgens et regalis et vous aurez ce qu'il y a de plus beau comme feuillage dans le genre Mélastomacée.

Nous citerons encore dans ce groupe la Medinella magnifica comme beauté de fleurs, et aussi son mode de culture commun aux deux genres. Cette culture est très-simple; voici en quoi elle consiste :

Des mottes de terre de bruyère concassées le plus menu possible, des vases de 30 à 40 cent. dans lesquels on aura mis 5 ou 6 cent. de tessons avec des morceaux de charbon, remplis aux 2/3 de terre sans la tasser fortement. On y plantera un jeune, bien constitué, que l'on recouvrira de la même terre, de façon que le vase ne soit qu'aux 3/4 plein, et l'on continuera au fur et à mesure que la plante grandira. Les racines qui se développent à la surface y puisent une nouvelle nourriture, qui favorise le développement et donne un nouveau lustre à la plante. Mise dans une serre de 15 à 20o de chaleur, copieusement arrosée, la plante, ainsi traitée, vous paraîtra dans toute sa beauté.

Il y a aussi dans le même genre d'autres espèces et variétés qui, quoique d'une plus petite dimension, n'en sont pas moins méritantes

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