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JARDIN POTAGER.

CHOIX DE PLANTES PAR LETTRE ALPHABÉTIQUE.

Aubergine. On sème l'aubergine de janvier à avril sur couche. On repique les jeunes plants en plein soleil de 40 à 60 cent. de distance, suivant la richesse du terrain, lorsque les gelées ne sont plus à craindre. On leur donne de copieux arrosements pendant les grandes chaleurs. La variété la plus cultivée et la meilleure est la violette longue.

Betterave. La culture de cette plante est trop connue pour que j'entre ici dans de longs détails sur ce sujet; celle du jardin potager diffère peu des autres dites de pleine terre. Les variétés pour salade sont la rouge ronde ou rouge foncé, la crapaudine, la jaune à salade. Cardon. On sème le cardon du 15 avril au 15 mai par petits poquets, distancés de 80 centimètres à 1 mètre. Ce semis peut se faire dans un carré d'oignons ou de laitues, ou de tout autre légume de peu de durée; ceux-ci étant enlevés, on donne à la terre un bon labour, et les cardons, en se développant, occupent toute la place. On met de 5 à 6 graines par poquet pour parer aux accidents atmosphériques ou autres: mais on ne laisse se développer que deux plantes, les plus vigoureuses; une seule peut au besoin suffire.

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Un des ennemis les plus redoutables du cardon est la courtillière. On l'en préserve au moyen de feuilles de zinc ou de ferblanc, longues d'environ 30 cent., larges de 10 cent. On réunit les deux extrémités de ces feuilles en forme de cercle; on les enfonce en terre autour du pied, en laissant un rebord de 3 cent. au-dessus du sol. Le pied se trouve être ainsi cuirassé.

Les variétés de cardon les plus estimées sont le Plein inerme de Puvis, l'Epineux de Tours (difficile à récolter à cause de ses épines), le Blanc d'Espagne, délicat et à côtes creuses.

Lorsque le cardon est gros, en octobre et novembre, on

rejoint ses feuilles par un lien et on les fait blanchir en les enveloppant de paille ou de litière avant l'hiver; puis on les arrache pour les rentrer au cellier ou en cave sèche. On peut aussi le laisser sur place entouré de paille ou de feuilles sèches et le couvrir de terre en ne laissant à l'air que l'extrémité de ses feuilles. Enfin, on peut le mettre dans une fosse recouverte de paille.

Carotte. La carotte se sème à la volée de février à juillet : de février à avril la variété courte hâtive pour la récolter en mai et juin; d'avril à juillet la demi-longue, pour l'automne et

l'hiver.

La semer au printemps pour l'hiver est une mesure défectueuse, parce qu'elle se fond dans la terre (dépérit) en été et devient coriace. Cependant, l'excellente variété Demi-longue nantaise est moins sujette à ces inconvénients que l'ordinaire. La Blanche transparente est aussi très-recommandable comme qualité. Les anciennes longues sont un peu délaissées à cause de leur lenteur à venir et de leur chair coriace. Pour obtenir de belles carottes, il faut éclaircir les semis trop drus en espaçant les plants de 8 à 12 cent., et même davantage dans les bonnes terres.

Céleri. On sème le céleri de février à mai, d'abord sur couche, puis en plein air. On repique les jeunes plants en planches distancées de 30 à 40 cent. En faisant tremper la graine dans de l'eau ordinaire, on facilite sa germination. Les variétés préférables sont le c. nain hâtif, le c. plein blanc, le c. turc, le c. rave d'Erfurt. On cultive ce dernier pour la racine qui est charnue, ainsi que l'indique son nom.

Les céleris craignent la gelée; il faut donc les couvrir de feuilles sèches, ou de litière, ou les rentrer au cellier avant l'hiver comme les cardons. On les consomme lorsqu'ils ont blanchi.

Cerfeuil.-On sème cette plante en été dans un endroit un peu ombragé, au printemps et à l'automne en plein soleil. La variété à feuilles crispées est plus ornementale que l'ordinaire comme

garniture d'un plat servi sur table, mais elle n'a pas d'autres avantages. Elle est du reste plus délicate, c'est-à-dire moins rustique.

Chicorée. On peut commencer à la semer de février à mars sur couche, et de mai à juillet à la volée en pleine terre et en ligne. On la repique en planches espacées de 20 à 40 c., suivant le volume que doit acquérir la variété et la richesse du sol. Pour les premiers semis, on emploie de préférence des graines de deux ou trois ans, même de quatre. Plus les graines sont anciennes, moins les plants sont sujets à monter. Lorsque les plantes sont grosses, on les fait blanchir, soit en les couvrant d'un paillasson, soit en les liant ou en les couchant dans la terre par un temps très-sec. Avant cette opération essentielle quelques maraîchers se servent d'autres moyens de leur invention. Je ne conseille pas ces moyens, parce qu'ils peuvent être nuisibles à la santé du consommateur. Quand vient la gelée, on rentre la chicorée au cellier.

Les meilleures variétés sont la c. fine d'Italie, pour le printemps et l'été; la c. de Germond ou de Picpus, pour l'été; la c. de Ruffec, la plus grosse et la plus rustique, pour l'été, l'automne et l'hiver, et la c. de Meaux, pour l'automne et l'hiver. Chicorée scarole. Se cultive comme les précédentes.

Chicorée sauvage. Pour avoir cette chicorée douce et tendre, il convient de renouveler le semis chaque mois. Cependant, semée au printemps, elle repousse tout l'été et même l'hiver, lorsqu'il n'est pas rigoureux. La variété améliorée est préférable, semée en août et septembre pour être récoltée en hiver et aux premiers jours de printemps. Elle remplace la laitue et la chicorée frisée lorsque celles-ci manquent.

(A suivre).

UN HORTICULTEUR.

AQUARIUMS EN PLEIN AIR.

Voici une petite et heureuse innovation que les amateurs de villégiature s'empresseront sans doute de mettre à profit lors

qu'ils auront de l'eau courante dans leurs propriétés. Du reste, les fabricants de rochers et de ruisselets artificiels ne manqueront pas de s'en emparer pour varier et donner un attrait de plus à leurs ouvrages d'ornementation.

Sur un des bords latéraux du chemin de fer de Lyon à la CroixRousse coule un filet d'eau provenant d'une source naturelle. Près de la station d'en-bas des vagons, à gauche, on voit un aquarium reposant sur le fond du ruisselet et alimenté par lui. A travers l'encaissement en verre, on voit des poissons rouges, blancs et autres se jouer dans l'eau au milieu de brins d'herbes aquatiques. Rien de plus récréatif que le va-et-vient de ces petit animaux, car c'est le mouvement, c'est la vie. Or, ce qui manque le plus souvent dans les grands jardins, ce qui, après un certain laps de temps, donne un air de tristesse et d'ennui aux sites solitaires les plus agréables c'est le mouvement, c'est la vie. Voilà une idée neuve; idée, mise à exécution au grand jour, d'un délassement à la portée des gens fortunés de la ville qui vont chercher la santé et le plaisir à la campagne et qui se plaignent bien souvent, les malheureux, de s'y ennuyer. Ils avaient autrefois les oiseaux chanteurs, les fleurs qui s'efforçaient de les distraire; ils auront en plus maintenant les poissons dont ils pourront étudier à leur aise la vie jusqu'à présent mystérieuse. J. C.

LES ANIMAUX UTILES.

LES MERLES.

Les merles habitent tous les jardins où il existe des arbres en plein vent et où l'on cultive beaucoup de légumes. Doués d'une vue perçante, ils sont assez timides, et quand ils s'établissent près des maisons, ils se tiennent continuellement sur le qui-vive. Surpris, ils s'envolent bruyamment en poussant deux ou trois cris aigus. Cependant, si l'on s'abstient de tirer des coups de fusil et de tendre des piéges dans les lieux qu'ils fréquentent,

ils se familiarisent et deviennent moins ombrageux. Les mâles ont le plumage noir et le bec jaune; les femelles sont brunes avec la gorge tachetée et le ventre cendré.

« Si le jardinier, dit le docteur Franklin, étudie ses propres intérêts, il encouragera ces oiseaux au lieu de les chasser ou de les exterminer; car ils nettoient le terrain en détruisant un nombre surprenant de colimaçons et de limaces. Beaucoup de plantes de choix se trouvent ainsi sauvées de leurs véritables ennemis par l'intervention des merles. »

« De nos fenêtres qui donnaient sur le Luxembourg, écrit à son tour M. Michelet, nous observions, dès l'hiver, commencer cette utile guerre de l'oiseau contre l'insecte. Nous le voyions. en décembre ouvrir le travail de l'année; l'honnête et respectable ménage du merle, qu'on peut appeler tourne-feuilles, faisait par couples sa besogne aux rayons qui suivaient la pluie ; ils arrivaient, levaient les feuilles une à une avec adresse et conscience, et ne laissaient rien passer sans un attentif

examen. >>>

Tout en sollicitant pour le merle la bienveillance des horticulteurs, je suis forcé d'avouer qu'il aime beaucoup les fruits; et qu'en été les cerises, en automne les raisins et les figues sont pour lui de friands morceaux. Il se fait donc alors par ses déprédations un grand nombre d'ennemis; pourtant on ne doit pas perdre de vue l'œuvre d'épuration qu'il accomplit le reste de l'année, et si l'on pèse le bien et le mal, on trouvera que la balance incline fortement en sa faveur. C'est, en somme, un excellent ouvrier, mais, moins désintéressé que les hirondelles, les fauvettes et les mésanges, il nous fait payer ses services.

Les merles commencent leur nid de très-bonne heure. Ils l'établissent habituellement dans les troncs d'arbres couverts de lierre, dans les buissons ou dans les broussailles. Leurs matériaux ordinaires sont des feuilles, des herbes sèches ou de légères racines qu'ils lient par une forte couche de terre détrempée. L'intérieur de leur petit édifice est tapissé de plumes et de brins de laine. La femelle pond ordinairement cinq œufs d'un bleu

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