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Mais la misère de notre voisine, qui ne pourra qu'augmenter à la suite de son manque presque absolu de récoltes, n'a rien à voir avec notre marché. L'Allemagne est débitrice de presque tous les autres pays, il faut bien qu'elle paye. La France et l'Angleterre (cette dernière de beaucoup en arrière de la première) ont cette bonne fortune, qu'après une mauvaise année où elles ont dû devenir tributaires de l'étranger pour un certain nombre de millions, cette année-ci leur permette de se suffire à elles-mêmes.

Si les règlements de l'année dernière ne sont pas encore entièrement soldés et qu'il faille faire honneur à un certain nombre de signatures arriérées, en quoi la situation est-elle menaçante pour l'avenir?

Ces diverses réflexions prouvent une chose. C'est que la masse de la Bourse se laisse entraîner facilement aux exagérations, ce en quoi elle a grand tort.

Autant nous avons signalé les dangers que nous paraissait comporter une hausse trop rapide, autant nous nous empressons de crier aux alarmés: ayez confiance, réagissez contre la peur, et profitez des cours actuels pour prendre position.

Quoi qu'on dise, les établissements de crédit et les syndicats ont un intérêt trop grand à la hausse, en vue du succès des émissions en préparation, pour qu'ils laissent longtemps le marché abandonné à lui-même, sans guide et sans mot d'ordre.

Car il faut bien l'avouer. La bourse livrée à ses seules inspirations n'est pas capable de prendre une décision dans un sens ou dans l'autre. Elle se contente de piétiner sur place et d'attendre qu'une main ferme et décidée lui indique la voie qu'elle doit suivre.

Il est bien entendu que nous ne parlons ainsi que de la spéculation. Le comptant sait bien, lui, les valeurs sur lesquelles il doit se porter. Il achète sans cesse et prudemment

La hausse trop précipitée, il la suit de loin, mais il la suit. La baisse, il la subit et la domine parfois.

C'est que l'épargne s'inquiète peu des mille bruits contradictoires et intéressés que l'on fait circuler. Elle pèse un titre et étudie sa valeur, puis lorsqu'elle est fixée, elle achète ou elle vend. On peut alors lui venir en aide, la pousser; mais l'arrêter est plus difficile et les plus malins s'y sont usés.

C'est pourquoi, quoi qu'il arrive, les rentes françaises resteront les reines du marché, parce que l'épargne a confiance en elles et le Français dans sa patrie.

La liquidation qui vient d'avoir lieu aujourd'hui a montré une certaine tension des reports, à laquelle nous croyons que l'on fera bien de faire attention.

Lorsque la peur empoigne la masse des spéculateurs, elle leur fait commettre pas mal de fausses manœuvres. Espérons que, cette fois-ci, il n'en sera rien.

Voici quelques-uns des reports cotés:

Banque de Paris 2,50; Banque d'escompte 4 fr. et 3,50; Banque hyppotécaire 2 fr.; Banque nationale 1,25; Mobilier 1,75; Suez 3,50 et 2 fr.; Autrichiens 0,75; Lombards 0,50; Nord d'Espagne 0,25; Saragosse 0,25; Italien 0,15.

Le 5 0/0 passe de 120,27 1/2 à 120,32 1/2, après 120,70; 120,55; 120,60; 120,05; 120,40; et 120,25.

Le 3 0/0 perpétuel de 86,92 1/2 passe à 85,95, en coupon de 0,75 détaché aujourd'hui, ce qui représente 86,70; 87,15; 86,65; 86,77 1/2 et 86,60.

Le 3 0/0 amortissable de 88,90 inscrit en clôture 88,75, après 89,05; 88,60 et 88,50.

Les fonds étrangers, en dehors de l'Italien, reçoivent leur impulsion des places allemandes. Les banquiers d'outre-Rhin, inondés de ces papiers, cherchent à imposer la hausse pour nous passer leurs titres. La Bourse les laisse faire, mais quant à prendre leur place, nenni. Chaque fois qu'ils veulent vendre, les cours redescendent.

Le 5 0/0 italien cote 86,65 après 86,80; 87; 86,55; 86,70; 86,10; 86,50; 86,25; 86,40 et 86,35.

Le Hongrois 6 0/0 94 1/8 et 94 1/2. Le

clôture à 94 5/8 après 95; 95 1/4; florin 4 0/0 or a son dernier cours à 77 5/16, après 77 1/2; 77 3/4; 77 3/8; 77 9/16; 77 1/8 et 77 1/2.

Le Russe 1877 5 0/0 de 95 passe à 94 15/16 après 95 18; 95; 95 1/4; 95 et 95 1/8. L'Oriental, 3° série, a un peu baissé et reste à 60 5/8 après 61 et 60 1/2.

Le 5 0/0 américain consolidé est invariable à la cote de 107 1/2.

L'Egypte 6 0/0 a monté de 319,37 1/2 à 325 et reste à 323,75 après 321,25.

Les recettes appliquées à son service dépassent déjà de 140,000 liv. st. la somme nécessaire à son coupon. Londres, qui donne le ton sur cette valeur, achète beaucoup, dit-on. L'emprunt hellénique 1875 est à 420. On dit vernement grec cherche à contracter par le

que le goucanal de la

Banque franco-égyptienne, qui vient de lui faire une avance de 15 millions à 7 1/2 0/0, un emprunt de 100 millions de compte à demi avec la Banque de Constantinople.

Les fonds turcs n'ont pu garder l'avance qu'ils avaient gagnée. Le 5 0/0 a été ramené aux cours dont il semble qu'il ne puisse s'éloigner, et où il reste à peu près stationnaire depuis environ six mois.

La Banque ottomane est revenue à 506,25.

La Banque de France est en hausse de 50 fr. à 3500.
Le bilan arrêté à ce taux donne les variations suivantes :
En augmentation: la circulation de 10,463,000 fr.

En diminution: l'encaisse de 10,203,000 fr.; le portefeuille de 6,611,000 fr.; les avances de 186,000 fr.; le compte du Trésor de 11,897,000 fr.; les comptes courants des particuliers de 14,519,000 fr.

Les bénéfices se sont élevés à 333,000 fr.

La diminution de l'encaisse porte sur 10 millions d'or, le reste est de l'argent.

Les actions du Crédit foncier de France que nous laissions, il y a huit jours, à 1412,50, par suite d'un racontar répandu en Bourse sur l'éloignement de la création du Foncier algérien, a reculé à 1,370 fr. Ce bruit n'ayant aucun fondement, et l'affaire du Foncier algérien étant au contraire entièrement conclue, on va reprendre une tendance très accusée vers de plus hauts cours. On finit à 1,400 fr. après 1,410.

Un des éléments de cette amélioration de prix, c'est, dit-on, le privilége attribué aux actionnaires de souscrire au pair des actions du Crédit foncier d'Algérie; c'est en second lieu le développement des prêts hypothécaires aux propriétaires et aux communes. On affirme, en effet, que, dans les deux dernières semaines, le conseil d'administration a autorisé pour 26 millions de prêts communaux.

Les obligations foncières et communales 1879 ont été l'objet de négociations assez actives; les nouvelles communales notamment, que cette Société délivre à ses guichets au prix net de 485 fr. Ces valeurs émises, en représentation des prêts consentis aux villes françaises, et possédant un privilége sur les annuités à payer par le débiteur, sont comparables aux obligations émanant directement des villes de Paris, Lyon, Bordeaux, Lille, etc. Or, les obligations de ces villes dépassent actuellement le pair. Les obligations communales participent, chaque année, à six tirages; ce sont les plus abondamment pourvues

de chances de lots. Aux cours actuels, elles rapportent presque autant que nos deux Rentes 3 0/0.

Les actions de la Banque parisienne, qui étaient restées si longtemps stationnaires entre 675 et 700 francs, ont pris la semaine dernière un essor considérable, et se sont élevées à 775 fr.; des réalisations de bénéfices l'ont ramenée à 745.. On croit en Bourse que ce cours devra largement s'améliorer. On se base sur le raisonnement suivant : nul n'ignore aujourd'hui, parmi les capitalistes et financiers, que la Banque parisienne distribuera à ses actionnaires 50 francs de dividende par action pour le dernier exercice, comme pour les six exercices précédents. Or, l'action n'étant libérée que de 250 fr., le revenu annuel est de 10 0/0. Cette capitalisation n'est-elle pas trop élevée, et ne doit-on pas se rapprocher, pour une Banque qui a fait ses preuves, de la capitalisation de la plupart des établissements de crédit, qui est fixée entre 5 et 6 0/0? L'action de la Banque parisienne capitalisée à 8 0/0 vaut 875 fr.; capitalisée à 7 0/0; elle doit se négocier à 965 fr.; capitalisée à 6 0/0, elle doit être cotée à 1,133,75.

La Rente foncière est une excellente valeur, insuffisamment connue du public. Cette entreprise, une des plus solides créations financières de notre époque, puisqu'elle repose sur la possession des plus beaux et des plus productifs immeubles de Paris, est appelée à un grand succès. Elle réalise en outre, une idée sociale : la démocratisation de la propriété immobilière parisienne. Les titres de la Rente foncière se négocient aux environs de 605 fr. On croit ce prix fort modeste.

Le Suez continue son mouvement de retraite, beaucoup trop précipité à notre avis pour qu'il soit de longue durée. Après avoir coté 1325, il est revenu à 1285 et clôture à 1257,50. Les recettes du transit donnent pour la période du 11 au 14 septembre un chiffre de 400,000 fr.

Les Transatlantiques sont revenus de 610 à 697,50.
Le Crédit mobilier espagnol passe de 620 à 615.

La Banque de Paris et des Pays-Bas conserve le cours de 1125, après 1110. Cette valeur, qui a coté dernièrement 1150, ne tardera probablement pas à regagner ce dernier cours. Nous retrouvons les autres établissements de crédit à près au même niveau qu'il y a huit jours.

peu

La Banque d'escompte reste à 830; la Banque hypothécaire à 630; le Crédit lyonnais à 965; la Banque nationale à 680;

la Société financière à 530; le Crédit mobilier à 640, après 650; le Comptoir d'escompte à 960, après 970.

Le Crédit industriel et commercial conserve son cours de 740 et les dépôts et comptes courants celui de 710.

La Compagnie parisienne du gaz voit ses actions consolider leurs cours à 1380.

Nos grandes Compagnies de chemins de fer ont peu varié cette semaine, et leurs cotes, bien qu'enregistrant les mêmes cours qu'il y a huit jours, ou de légères avances, n'indiquent aucune trace de faiblesse et font prévoir de nouveaux cours en hausse pour prochainement.

L'Est est à 783,75; le Lyon à 1442,50; le Midi à 1065; le Nord à 1662,50; l'Orléans à 1275; l'Ouest à 850.

Les variations des chemins secondaires et étrangers sont presque insignifiantes.

Le Bone à Guelma est à 640; l'Orléans-Châlons à 546; les Autrichiens à 612, 50; les Lombards à 187,50; le Nord Espagne à 357,50; les Portugais à 615; le Saragosse à 382,50.

Les recettes des chemins lombards (réseau autrichien) du 1 au 7 septembre, s'élèvent à 784,000 florins, soit une augmentation de 27,000 florins sur la période correspondante de l'année dernière.

Sur les actions des mines et forges nous constatons les variations suivantes :

Anzin. A été traité avec 1,25 de hausse à 5,450 fr.

Bully-Grenay. -La facilité que l'on a de négocier ce titre fait que le public s'y porte volontiers; aussi le voyons-nous baisser et monter selon que les ordres d'achat ou de vente. dominent. Si partisans que nous soyons de Bully, nous craignons que l'engouement actuel ne soit nuisible à la Société, car, sous prétexte de reprise industrielle, l'on escompte un peu trop vite, à notre avis, la confiance générale; et les derniers cours de 1655, 1665 et 1670, nous semblent exagérés.

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