Bacon: sa vie, son temps, sa philosophie et son influence jusqu'à nos joursDidier, 1857 - 464 Seiten |
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Seite 254 - ... l'on s'élève successivement à des rapports de plus en plus étendus, et l'on parvient enfin aux lois générales que l'on vérifie, soit par des preuves ou par des expériences directes, lorsque cela est possible, soit en examinant si elles satisfont à tous les phénomènes connus. Telle est la méthode la plus sûre qui puisse nous guider dans la recherche de la vérité.
Seite 292 - La distribution générale des êtres en spirituels et en matériels fournit la sous-division des trois branches générales. L'histoire et la philosophie s'occupent également de ces deux espèces d'êtres, et l'imagination ne travaille que d'après les êtres purement matériels, nouvelle raison pour la placer la dernière dans l'ordre de nos facultés. A la tête des êtres spirituels est...
Seite 424 - A considérer les vues saines et étendues de ce grand homme, la multitude d'objets sur lesquels son esprit s'est porté , la hardiesse de son style qui réunit partout les plus sublimes images avec la précision la plus rigoureuse , on serait tenté de le regarder comme le plus grand , le plus universel , et le plus éloquent des philosophes.
Seite 208 - Qu'il ne faut point examiner pour quelle fin Dieu a fait chaque chose, mais seulement par quel moyen il a voulu qu'elle fût produite. Nous ne nous arrêterons pas aussi à examiner les fins que Dieu s'est proposées en créant le monde, et nous rejetterons entièrement de notre philosophie la recherche des causes finales; car nous ne devons pas tant présumer de nous-mêmes, que de croire que Dieu nous ait voulu faire part de ses conseils...
Seite 329 - J'induis donc, je ne déduis pas. D'un autre côté je n'induis pas à la manière du physicien; l'induction du physicien a pour base la stabilité des lois de la nature , d'où il suit que ses conclusions sont toujours hypothétiques; les lois de la nature ne pourraient être rigoureusement constatées que par l'universalité des faits, d'où il suit que le physicien concluant un fait inconnu du petit nombre des faits connus, n'obtient jamais qu'une probabilité plus ou moins forte; au lieu que...
Seite 424 - Il en a été le restaurateur , ou plutôt le créateur : car si avant lui on avait des morceaux d'histoire naturelle, ce n'étaient que des matériaux pour la philosophie naturelle, qu'on ne connaissait pas encore. Depuis ce philosophe, cette science n'a fait des progrès qu'autant qu'on s'est tenu dans la route qu'il avait ouverte.
Seite 208 - ... tout ce genre de causes qu'on a coutume de tirer de la fin n'est d'aucun usage dans les choses physiques ou naturelles ; car il ne me semble pas que je puisse sans témérité rechercher et entreprendre de découvrir les fins impénétrables de Dieu.
Seite 423 - Après elle vient la connaissance raisonnée ou la démonstration. Au-dessous de l'intuition et du raisonnement, il place la sensation, source de connaissances inférieures à la connaissance démonstrative. Enfin le jugement peut atteindre, soit par des raisonnements probables, soit en fécondant la sensation par l'expérience, à des connaissances qui approchent plus ou moins de la certitude. Dans cette théorie du savoir humain, la méthode des sciences est enveloppée et pour ainsi dire sous-entendue....
Seite 356 - ... de la raison qui l'applique sans l'exprimer, il s'ensuit que le jugement ou l'acte par lequel je caractérise un objet de la connaissance ne tient de l'induction que ceci : à propos d'une expérience particulière, je conçois un jugement qui implique, qui suppose quelque chose de plus général. Si nous remontons au plus simple des jugements, à celui qui est compris dans la pure perception, « j'éprouve alors une sensation de laquelle je conclus sans raisonnement, sans comparaison d'idées,...
Seite 208 - Et quoique, en matière de morale, où il est souvent permis d'user de conjectures, ce soit quelquefois une chose pieuse de considérer quelle fin nous pouvons conjecturer que Dieu s'est proposée au gouvernement de l'univers, certainement en physique, où toutes choses doivent être appuyées de solides raisons, cela serait inepte.