GREFFAGE DE LA VIGNE. 85 GREFFAGE DE LA VIGNE1 M. P. Viala, professeur de viticulture à l'Institut agronomique, et M. J. Nanot, directeur de l'École nationale d'horticulture de Versailles, ont publié une carte murale, format grand aigle, collée sur toile et vernie, reprégrand aigle, collée sur toile et vernie, représentant les greffes les plus employées pour multiplier la Vigne. Cet excellent travail nous a paru d'une utilité si pratique que nous avons fait réduire, pour nos lecteurs, les figures publiées de grandeur naturelle, afin de les insérer dans la Revue horticole et de les répandre le plus possible. Par ce temps où la reconstitution de nos vignobles par les cépages américains greffés est plus que jamais à l'ordre du jour, il importe que chacun puisse connaître les meilleurs procédés du greffage de la Vigne, pour les pratiquer lui-même ou en surveiller l'exécution. Le texte que nous publions est extrait de l'ouvrage intitulé: Adaptation des Vignes américaines (culture, gref seau à son extrémité supérieure et le plus près possible d'un noeud, car c'est à cet endroit que le tissu de soudure se forme le plus facilement. La longueur du biseau est proportionnée à la grosseur du sarment. En général, sa section fait un angle de 14 à 17 degrés avec l'axe du sarment, 14 degrés pour les sarments très-minces, afin qu'elle soit assez allongée pour donner plus de solidité à l'assemblage, 17 degrés pour les sarments les plus gros. Le greffon, qu'il ait un ou deux yeux, est taillé, à sa base, de la même manière. Pour l'assemblage, on introduit dans la fente du sujet la languette du greffon en l'enfonçant un peu, jusqu'à ce que la juxtaposition. des coupes soit parfaite en tous points; le tout est maintenu par une ligature. La greffe anglaise est généralement exécutée à la main avec un couteaugreffoir (fig. 27); la serpette est sur Fig. 27. Couteau-greffoir et serpette. tout employée pour fendre les gros sujets. dans l'exécution des greffes en fente. Les sections, au contraire, doivent être faites d'un seul coup, sinon elles sont plus ou moins irrégulières, bosselées; elles doivent être plutôt légèrement concaves que convexes, pour que l'assemblage soit rendu plus facile et aussi plus parfait. Puis, toujours avec le couteau ou la serpette (fig. 27), on pratique sur la section une fente dirigée parallèlement aux fibres et profonde de 6 millimètres au moins, et, en retirant la lame du couteau, on a soin de lui imprimer | (fig. 28). Le sujet, toujours plus gros que un léger mouvement de rotation pour le greffon, est d'abord coupé horizontalemaintenir la fente un peu ouverte et faci- ment, soit avec une scie, soit avec un sécaliter l'introduction des languettes qui sont teur; on rafraichit ensuite la coupe à l'aide destinées à consolider l'assemblage, et à fa- d'un couteau ou d'une serpette, puis on le ciliter aussi l'émission du tissu de soudure. fend, mais sur un côté seulement; pour cela, Greffe en demi-fente simple sur souche le ciseau dont on se sert est maintenu le Fig. 28. Greffe en demi-fente simple, sur souche; b, c, d, e, vues (couchées) du greffon manche en haut et en dedans, la lame dirigée en bas et en dehors; on frappe dessus avec un maillet, de manière à obtenir une fente profonde de 3 à 4 centimètres. On la maintient ouverte par un coin placé en son milieu, et l'on prépare le greffon. Le greffon (fig. 28), qui doit avoir au moins deux yeux, est taillé en lame de couteau, dont les sections latérales doivent être le plus rapprochées possible d'un noud et faire un angle tel qu'elles s'appuient par toute leur surface sur les parois de la fente. On fait coïncider la couche génératrice à celle du sujet et on ligature. La base du greffon Greffe en demi-fente double sur souche; la butte figurée par la ligne ponctuée; b, c, vues (couchées) du greffon avec crans. On évite ainsi la dessiccation de cet organe. Greffe en fente pleine sur place (fig. 30). - Elle se pratique sur des sujets plantés en place depuis un ou deux ans et ayant un diamètre un peu plus fort que le sarmentgreffon. Le sujet, préalablement déchaussé, est décapité à 1 ou 2 centimètres au-dessous. du niveau du sol naturel, et ensuite fendu de part en part. Le greffon (fig. 30), taillé en lame de couteau, est introduit dans la fente, mais il est placé sur un côté, de manière à faire coïncider sa couche génératrice avec celle du sujet. Après avoir ligaturé |