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A PROPOS DE CHRYSANTHÈMES.

lées; plantes de serre froide; Rosiers et plantes bulbeuses; Conifères et arbustes de pleine terre; culture maraîchère et fruits; confections horticoles; arts et industries horticoles. Adresser les demandes, avant le 15 mai, à la mairie d'Arras.

Un

Nécrologie: M. Harry Codman. — Un jeune homme du plus brillant avenir, M. Harry Codman, neveu du professeur Charles Sargent, vient de succomber à Chicago, à la fleur de l'âge. Il était l'associé, le bras droit de M. Olmsted, le grand architecte-paysagiste américain, et, à ce titre, il dirigeait depuis deux ans les travaux des jardins de l'Exposition de Chicago. M. Codman avait déjà donné sa mesure, non seulement dans la conception et l'exécution de cette grande entreprise, mais en suivant d'autres travaux particuliers, où il avait révélé des talents pleins de promesses. Nous envoyons à sa famille l'expression de nos regrets les plus sympathiques.

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fleurs blanches auraient pu rivaliser avec celles du Lis ordinaire en grandeur et en beauté. J'en avais apporté un pied à la villa Thuret quand j'ai quitté Collioure; mais, sans que je sache pourquoi ni comment, cet exemplaire a disparu. En répondant à M. Daveau, qui me demandait le nom de son Bauhinia, je l'ai instamment prié d'en récolter des graines et de nous en faire profiter.

Ainsi voilà qui doit nous donner l'espoir de voir cet admirable arbuste se répandre sur la côte méditerranéenne. Dès qu'on en aura reçu des graines, on devra apporter tous les soins à les faire réussir, afin de jouir bientôt de cette floraison magnifique.

Manuel pratique d'arboriculture fruitière. C'est un petit livre, mais bien composé, bien écrit, concis, précis, que ce traité dû à la plume de M. FocquereauLenfant, professeur d'arboriculture du département de Maine-et-Loire. Il est illustré de figures dans le texte.

L'arboriculture fruitière et la taille des arbres ont toujours été en honneur dans l'Anjou. On y emploie même des procédés qui diffèrent parfois des méthodes de taille. usitées dans d'autres régions. Nous recommandons à nos lecteurs d'ajouter ce volume à leur bibliothèque, et, mieux encore, de l'emporter sur le terrain et d'en méditer les préceptes et leurs applications.

E.-A. CARRIÈRE et Éd. ANDRÉ.

A PROPOS DE CHRYSANTHÈMES

La saison ne semble guère propice pour | parler de ces fleurs de l'automne. Et cependant le jury du dernier Concours général agricole de Paris, le 8 février, a eu la surprise d'une collection en pleine floraison, exposée au Palais de l'Industrie par un habile horticulteur, M. Boutreux. Comment s'y était-il pris pour obtenir ce résultat de << culture retardée »? C'est ce que nous ne saurions expliquer. Toujours est-il que ce tour de force a été d'autant plus remarqué qu'il ne s'agissait pas seulement de quelques pieds, mais d'un lot tout entier de plantes couvertes de fleurs, et de belles fleurs, au nombre de cent au moins.

Eh bien! faut-il le dire? La vue de ces plantes fleuries provoquait l'étonnement plutôt que l'admiration. La plupart des visiteurs ne voyaient là qu'un pâle reflet des belles exhibitions de novembre, et tous disaient avec une sorte de regret que toutes choses ne sont vraiment bien qu'en leur

temps. Quelle fète, au contraire, c'était pour les yeux, que cette profusion de plantes fleuries à l'Exposition de novembre dans le Pavillon de la Ville de Paris, ou dans le Palmarium du Jardin d'acclimatation du Bois-deBoulogne ! Nous en avons parlé naguère pour glorifier les massifs plantureusement garnis de larges fleurs coupées, mais nous regrettions de n'y avoir point vu deux modes de présentation des Chrysanthèmes qui sont encore trop rares en France, tandis qu'en Angleterre ou au Japon ils se rencontrent sous les formes les plus variées et les plus séduisantes.

D'abord, les vases remplis de fleurs, soit d'une seule variété, soit deformes et de couleurs diverses. On organise là des concours spéciaux où l'art joue son véritable rôle, et où nos fleuristes parisiens seraient passés maitres s'ils le voulaient. Autant les grosses

1 Un volume in-12, 250 pages. Librairie Germain et Grassin, 40, rue du Cornet, à Angers.

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Fig. 24. Un bouquet de Chrysanthèmes. On en peut voir un exemple dans le bouquet dont nous donnons ci-joint la gravure, faite d'après une photographie (fig. 24). Nous regrettons seulement de ne pouvoir

en fournir une idée plus complète par le groupement des coloris dans cette gerbe de fleurs, qui produisait le plus charmant effet. Le vase du Japon dans lequel étaient

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A PROPOS DE CHRYSANTHÈMES.

piquées les tiges de ces belles fleurs s'harmonisait parfaitement avec elles.

La seconde manière de présenter les Chrysanthèmes sous une forme plus avantageuse que les groupements en masse est celle que les Anglais ont portée à un si haut degré de perfection. Elle consiste à exposer des pieds très-bien cultivés, volumineux, bien tuteurés, en globes ou en pyramides, et où toutes les fleurs semblent avoir été placées à la main dans une disposition harmonieuse. A peine avons-nous commencé à entrer dans cette voie en France; cela est regrettable, car nous savons de source certaine que de tels spécimens, irréprochables de forme et de floraison, seraient très-recherchés par le public, et que, plusieurs fois, nos fleuristes les plus élégants ont dû en faire venir à grands frais d'Angleterre ou de Belgique. Ces plantes ont toujours atteint des prix élevés, de 25 à 50 fr. ou plus, dans les magasins parisiens à la mode.

Qu'on ne s'y trompe pas, d'ailleurs, ce n'est pas là une invention européenne. Les relations de voyage au Japon nous ont déjà révélé la splendeur des Expositions de Chrysanthèmes de Tokio, par exemple, et toutes ont signalé la beauté des exemplaires dus à l'art des horticulteurs de ce pays. Sans recourir aux descriptions exactes de Siebold, de Robert Fortune, de Veitch, ou aux prestigieuses pages de Loti sur ces fètes, nous emprunterons les lignes suivantes au charmant livre de M. Hughes Krafft', où il relate, avec une exactitude qui n'exclut pas la poésie, la fête des Chrysanthèmes » à Abasaka:

Une fête bien japonaise, la fête des Chrysanthèmes, devait avoir lieu dans le parc impérial d'Abasaka. Tous les ans, à deux époques, au moment de la floraison des Cerisiers et des Pêchers, et au moment de l'épanouissement des Chrysanthèmes, le Mikado fait, avec l'Impératrice et toute la Cour, une inspection minutieuse des jardins; il invite à cette occasion tous les Japonais de haute naissance, les légations, et, par elles, les « étrangers de distinction ».

Nous eùmes la bonne fortune de contempler ce spectacle et de pénétrer dans le domaine impérial...

Le parc est beau; nous nous y sommes promenés pendant deux grandes heures saus ja

Souvenirs de notre tour du monde. Paris, Hachette, éditeur, in-8°, 400 pages, 5 cartes et 24 photographies d'après les photographies de l'auteur.

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mais apercevoir de clôture, circulant au milieu de vallonnements variés, à travers des bois touffus, au sommet de petites collines, autour de lacs limpides et jusque dans des rizières.

Les Chrysanthèmes sont exposés dans des tentes oblongues, dont on relève à notre approche les draperies blanches, marquées du blason impérial. Les arbustes sont rangés d'après leur taille sur plusieurs lignes et par grosses touffes jaunes, rouges, blanches, roses ou panachées. Les pieds les plus élevés ont environ 1m 50. Chacun porte une multitude de superbes fleurs, aussi volumineuses que des Dahlias ou de grosses Pivoines. Les pétales sont droits ou recourbés et frisés en mèches délicates. Les tiges, d'un beau vert, sont soigneusement écartées les unes des autres par des liens faits avec une adresse et une patience merveilleuses.

Les pieds les plus remarquables s'épanouissent séparément dans des vasques de porcelaine bleue et blanche, tandis qu'une tente spéciale abrite les trois merveilles de la saison : trois buissons monstres, de nuances différentes. Le plus fort a 2 mètres de pourtour et forme un bouquet admirablement arrondi de quatre cent treize fleurs! C'est magnifique. Cette année, toutefois, les Chrysanthèmes passent pour n'avoir pas réussi et pour être fort inférieurs à ceux de la fête précédente, alors que les jardiniers présentèrent un pied orné de six cent quarante-deux fleurs!

Ceux qui n'ont pas vu les Chrysanthèmes d'Abasaka ne peuvent se représenter la beauté d'une végétation dont nous n'avons, en France, que de pâles reflets. Ici, le Chrysanthème est une fleur populaire et souveraine tout à la fois. Il compose l'écusson du Mikado, et, tant que dure son éclat, une place d'honneur lui est acquise dans la maison du riche bourgeois comme dans l'échoppe du plus pauvre artisan.

Ce desideratum si justifié de M. H. Krafft, il est à espérer que nous le verrons bientôt rempli. En effet, non seulement on a déjà obtenu de semblables résultats en Angleterre, en Belgique, et même chez nous, à Roubaix, dans les serres de M. A. Cordonnier, mais ce que nous avons raconté récemment des Chrysanthèmes greffés de M. Callier, de Gand, indique qu'un mouvement est dès à présent créé en faveur des exemplaires de belle culture. Il ne faut pas être grand prophète pour prédire que nous les verrons déjà paraitre à la prochaine Exposition de novembre à Paris. C'est par le greffage sur Anthémis (Chrysanthemum frutescens que les grands spécimens de choix feront leur entrée triomphale dans le monde des amateurs et dans le grand pu

blic.

Éd. ANDRÉ.

CULTURE DE L'IGNAME DE CHINE.

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CULTURE DE L'IGNAME DE CHINE

Il y a deux points sur lesquels sont absolument d'accord tous ceux qui se sont occupés de l'Igname de Chine: le premier que c'est une plante très-rustique, productive, de culture simple et facile, dont les rhizomes volumineux, à chair blanche, fine et farineuse, constituent un légume trèsnourrissant et de bon goût, de sorte qu'il y aurait tout intérêt à la propager le plus possible. La seconde est que, par suite de la profondeur à laquelle s'enfoncent ses tubercules, très-allongés et d'ailleurs assez fragiles, l'arrachage en est extrêmement difficile, long, pénible et coûteux, ce qui fait que, presque partout, on a cessé la culture d'une plante dont la récolte était si peu praticable et si onéreuse.

Or, jusqu'à présent, on n'a pu trouver, ni par voie d'acclimatation ni par voie de semis, une variété de meilleure forme et de qualité égale, cultivable sous notre climat. En attendant donc que d'heureux chercheurs la trouvent, il faut tâcher de tirer le meilleur parti possible de la plante que nous avons. C'est pour cela que je veux signaler un procédé de culture probablement peu connu, usité en certains endroits, à Rennes notamment, où il donne de trèsbons résultats. Ce procédé n'est pas en luimème quelque chose de nouveau, sinon chez nous. On lit, en effet, dans le Potager d'un curieux, qu'aux iles Fidji, où l'Igname est cultivée très en grand, on la fait sur des buttes de deux pieds de haut environ et distantes l'une de l'autre de quatre à cinq pieds, et qu'en Nouvelle-Calédonie, les indigènes creusent des sillons distants d'environ 6 mètres, entre lesquels ils relèvent la terre en dos d'âne, de façon à atteindre au milieu une hauteur d'environ 150; ils plantent là-dessus plusieurs rangées d'Ignames. C'est de la mème méthode que procède le mode de culture dont je veux parler. Voici en quoi il consiste:

A la fin de février ou au commencement de mars, on dresse, dans les planches du potager, des buttes en longueur, formant billon, hautes d'à peu près 80 centimètres, aplaties à leur sommet, qui est large de 40 à 50 centimètres et ayant à la base une largeur de 1 mètre à 1m 30. Ces buttes doivent être entièrement formées de terre légère, mélangée de bon terreau; il est indispensable d'avoir une terre bien meuble et suf

fisamment fertile, si l'on veut que l'Igname se développe bien et atteigne une bonne grosseur.

Dans le courant de mars, on plante sur ces buttes, à 60 centimètres l'un de l'autre, soit des bulbilles, soit des tronçons de rhizomes, soit de petits tubercules entiers, obtenus, l'année précédente, de bulbilles plantés en pleine terre en mars-avril. Ces petits tubercules donnent les meilleurs résultats; on en trouve annoncés sur le catalogue des marchands grainiers. On les protège ordinairement, au début, avec des cloches, pour hâter leur végétation et les abriter contre les gelées tardives. On peut également, dans le même but, planter ces rhizomes au commencement de mars, dans des pots qu'on place sous chassis, et on met alors les plants en place sur les buttes vers le 15 mai. Plus tôt ils commencent à végéter et plus tôt on peut les récolter, ou plus ils prennent de développement à l'arrière-saison. Il est bon de recouvrir les buttes d'un léger paillis ou d'une petite couche de tannée, pour entretenir la fraicheur du sol et l'empêcher de se fendiller. On doit également donner des arrosages modérés, afin de prévenir la sécheresse, qui arrête le développement des tubercules. Enfin il y a avantage, pour pouvoir maintenir le sol propre, à mettre, à côté des plantes, des rames droites et courtes. autour desquelles les tiges s'enrouleront, plutôt que de les laisser trainer à

terre.

Dans ces conditions, on peut, la même année, récolter sans difficulté, fin octobre et en novembre, quand les feuilles se mettent à jaunir, des tubercules en forme de massue, ayant environ 50 centimètres de long, et dont la partie inférieure atteint en moyenne la grosseur du poignet. Il vaut mieux, en tout cas, récolter tard que tôt.

Ces tubercules, laissés en terre, continueraient l'année suivante à végéter et atteindraient un volume considérable; mais, traités comme nous venons de dire, ils donnent, dès la première année, un assez bon produit, et ils sont toujours plus tendres, ont la chair plus fine et de meilleur goût que des Ignames de deux ans.

C'est évidemment là de la culture d'amateur, qui, en raison de la place qu'elle demande et de la récolte relativement faible

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L'EXPOSITION INTERNATIONALE D'HORTICULTURE DE GAND.

qu'on en obtient, ne serait pas assez rémunératrice pour être faite en vue du marché. On pourrait toutefois, il me semble, serrer un peu plus les plantes sur la butte et peutêtre aussi faire, dans les sentiers qui séparent les monticules, des cultures intercalaires comme celles dont il est question dans la communication que nous allons rappeler. Dans cette communication, qui fut faite, au commencement de 1869, à la Société centrale d'horticulture de France, M. Dagneau, jardinier chez M. Smyth, à Nogent-sur-Marne, explique ainsi son système de culture, qui diffère notablement de celui que nous venons d'exposer:

« Je fais des billons larges de 1m 10, y compris les sentiers, qui mesurent 30 centimètres, ce qui réduit mes billons à 80 centimètres de largeur. Sur ces billons, je plante trois rangs, dont l'un se trouve

sur la ligne du milieu, tandis que les deux autres sont plantés à 20 centimètres de chaque côté du premier rang. Je fais ma plantation au mois de février, et, pour cela, je me sers de tronçons de 8 à 10 centimètres, que je plante au plantoir. Quand mes pousses sont sorties de terre, je les munis de petites rames, pour ne pas les laisser trainer et afin de pouvoir, par suite, utiliser mes sentiers. Voici comment j'utilise ces derniers je les remplis de fumier et de feuilles; puis, à tous les 2 mètres, je mets une brouettée de terre, sur laquelle je plante des Courges et des Concombres. Quand j'arrache mes Ignames, à la fin d'octobre, le fumier et les feuilles sont réduits à l'état de terreau, qui me sert d'engrais pour l'année suivante, et qui se trouve bien mélangé à la terre par le fait même de l'arrachage. » G. ALLUARD.

NOTICE SUR LE SALVIA SPLENDENS

Dans son article sur la garniture des massifs, paru dans la Revue horticole du 1er janvier 1893, M. S. Mottet omet de mentionner l'une des plus jolies, sinon la plus belle, des plantes propres à la garniture automnale: la Sauge éclatante (Salvia splendens).

Impossible d'imaginer rien de plus brillant que l'effet produit par un massif ou une plate-bande de cette Labiée: plantée en place en juin et soumise à trois ou quatre pincements successifs pendant le cours de sa végétation, la Sauge éclatante offre, depuis la seconde quinzaine de septembre jusqu'aux gelées, un tapis de fleurs écarlates d'un effet décoratif véritablement splendide. Il est possible d'en rehausser encore l'éclat, au moyen d'une bordure de couleur bien tranchée, bleue, blanche, noire ou jaune: l'Ageratum bleu nain, le Gnaphalium lanatum, le Coleus noir, le Tagetes patula ou le Tagetes erecta nana, conviennent parfaitement à cet effet. La Sauge éclatante, convenablement

pincée, atteint une hauteur de 60 à 75 centimètres; on peut lui reprocher d'occuper le terrain pendant longtemps sans fleurir, mais pour la fin d'été et d'automne cette plante est sans rivale, et je la recommande chaudement aux jardiniers qui recherchent surtout un jardin fleuri pour cette époque. J'ajouterai qu'il est possible de prolonger la floraison du Salvia splendens bien au-delà des premières gelées, en garantissant les plantes avec des toiles ou des paillassons supportés par des piquets et des lattes.

Cultivée en pot et rentrée en serre froide ou tempérée en octobre, la Sauge éclatante rend de très-grands services pour la décoration des serres ou des appartements en octobre et novembre; sa fleur se conserve très-peu de temps étant coupée.

La multiplication s'opère facilement à l'aide de jeunes boutures prises sur des pieds-mères hivernés en serre tempérée, et piquées en terre sableuse, sur couche tiède et sous châssis, ou dans la bâche de la serre à multiplication. L. FLAMENT.

L'EXPOSITION INTERNATIONALE D'HORTICULTURE DE GAND

Les renseignements que nous venons de recevoir sur cette grande manifestation horticole sont de nature à donner les plus brillantes espérances.

Tous ceux qui ont visité la ville de Gand

connaissent le jardin et les vastes bâtiments du Casino, situés sur le bord du canal planté d'arbres nommé « La Coupure ». La construction principale, érigée en 1837, sert encore aux grandes exhibitions florales

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