Ketjipir. Elle est vivace et très-avantageuse. Les gousses jeunes n'ont pas beaucoup de goût, mais à leur maturité les Haricots, auxquels on enlève l'épiderme, sont excellents et rappellent les Pois Capueins. Les gousses sont très-singulières de forme; quoique bilobées, elles sont carrées sur toute leur longueur, qui atteint jusqu'à 20 centimètres, leurs quatre côtés sont ailės; l'aile a environ 3 millimètres de largeur. Les Haricots, que ces gousses contiennent, sont plus ronds qu'allongés, et leur couleur, à l'état de maturité, est vert jaunâtre; si on les fait sécher, ils deviennent bruns. Les noms susdits sont ceux de la langue indigène. La détermination des espèces de 1 Notre collaborateur, M. de Rijk, nous a adressé, en même temps que cet article, un paquet de graines du Haricot Ketjipir. Ils seront semés avec soin, pour expérimentation, en Touraine et dans le midi de la France. S'ils ne peuvent arriver à maturité sous tous ces climats, leur provenance étant de la région équatoriale, on pourrait encore les recommander dans nos colonies de terre chaude », au Tonkin, au Gabon, au Congo, à la Réunion, à Tahiti, etc. C'est ce que nous saurons avant peu. Si les résultats obtenus en France présentaient quelque intèrêt, en ce qui concerne le H. Ketjipir, nous demanderions à M. de Rijk de nous mettre à même d'essayer les autres variétés mentionnées dans son article. Enfin, il nous restera à déterminer l'espèce et la variété de ces Haricots au point de vue scientifique, ce que nous nous efforcerons de faire quand nous aurons vu les plantes vivantes. E. A. CLERODENDRON HASTATUM 2 C'est au célèbre botaniste-voyageur Wallich que l'on doit la découverte et le nom de cette jolie Verbénacée, trop peu connue jusqu'à présent, et qui constitue cependant un ornement intéressant pour les serres chaudes. Il la découvrit dans l'Inde orientale et en rapporta des échantillons différant assez par leur aspect pour qu'il les considérât comme appartenant à des espèces distinctes, d'où le synonyme de C. sagittatum, qui doit être aujourd'hui écarté. La plante est sarmentoso-grimpante, à rameaux obscurément tétragones. Ses feuilles, qui deviennent assez grandes, sont opposées, pétiolées, velues, ainsi que les pédoncules; leur limbe est subhasté, cordiforme, à lobes aigus très-entiers, les inférieurs divariqués, le terminal très-grand, oblong. L'inflorescence présente une panicule terminale trichotome- corymbiforme, formée de plusieurs cimes décussées, pauciflores, accompagnées de bractéoles foliacées colorées de rouge, lancéolées, longuement atténuées à leur base. Le calice est rouge, glanduleux, campanulé, 5-fide, à sépales longs de 15 millimètres ou plus, glabriuscules, lancéolés-aigus, ponctués de glandes subcutanées. Les corolles sont blanches, à très-long tube velu, glanduleux, courbé, filiforme, à limbe large de 2 à 3 centimètres, ayant des lobes linéaires oblongs, décurves, les 3 supérieurs un peu plus grands que les 2 Clerodendron hastatum, Wall., Catal., no 1786; Bot. Reg., t. 1307; Bot. Mag. t. 3393; DC. Prod., XI, p. 671. C. sagittatum Wall., Catal., no 1786. autres. Les étamines et le pistil sont trèssaillants. Le fruit est une drupe cachée par le calice accrescent. A cette description nous devons ajouter que, le plus souvent, les feuilles hastées de cette jolie liane tropicale sont couvertes de larges macules couleur sang foncé qui prétent à la plante un agrément de plus. Nous devons communication du Clerodendron hastatum à M. J. Sallier, horticulteur, rue Delaizement, à Neuilly (Seine), qui fait une spécialité des plantes rares et peu connues, pourvu qu'elles présentent un véritable intérêt. Nous ne saurions trop louer cette résolution de se faire le détenteur et le cultivateur de ces sujets d'études si chers au collectionneur, à l'amateur désireux de varier ses jouissances. C'est un exemple à suivre, car un seul établissement ne saurait suffire à contenir toutes les choses précieuses qui peuvent être découvertes par les recherches persévérantes d'un esprit sagace, dont le lucre n'est pas la préoccupation dominante, et qui sait sacrifier parfois ses intérêts à l'amour des plantes et aux satisfactions qu'il procure. La culture du Cl. hastatum n'est pas plus difficile que celle des Cl. Balfouri, Thomsoni et autres espèces de même végétation, appartenant à la serre chaudetempérée. Il faut seulement recommander de faire la chasse aux insectes qui les attaquent volontiers, notamment aux cochenilles (kermès) qu'il faut rechercher et détruire impitoyablement. Éd. ANDRE. |