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CHOIX DE FLEURS POUR PARTERRES.

Les fleurs du P. hastata se succèdent pendant longtemps, et la plante fait, au milieu des plates-bandes, un effet trèsdécoratif. Elle présente, en outre, une particularité physiologique intéressante, qui a été signalée dans le Journal of Botany en 1890, par moi-même1. Au commencement de la saison, lorsque la température n'est pas très-élevée, le calice ne s'ouvre pas, la floraison et la fécondation s'opèrent clandestinement à l'abri des sépales repliés (Cleistogamie). Les graines n'en sont pas moins fertiles, ainsi que j'ai pu m'en assurer par les semis répétés. En 1892, l'été a été froid et humide, et ce n'est qu'en septembre que le Pavonia s'est risqué à épanouir quelques corolles, ce qui ne l'a pas empêché de produire, dès le mois d'août, des graines mûres en abondance.

Hedysarum multijugum. Cette Légumineuse, rapportée par Przewalski des déserts de Mongolie, introduite au jardin botanique de Saint-Pétersbourg, n'a pénétré depuis lors que sous un très-petit nombre dans les collections. C'est un arbuste de 1 mètre à 1m 50 de hauteur, absolument rustique, très-ramifié dès la base, dont voici la description sommaire:

Feuilles un peu glauques, longues de 10 å 12 centimètres et portant une douzaine de paires de folioles étroites, glabres en dessus, pubescentes en dessous. Inflorescences en longues grappes axillaires de 15 à 20 centimèFleur longue d'environ 2 centimètres, calice tres, portant 10 à 12 fleurs assez espacées. fendu latéralement, verdâtre; corolle d'un rouge légèrement violacé; étendard réfléchi marqué à la base d'une tache jaunâtre. Fruits composés de 2 à 3 articles épineux, rarement fertiles.

L'apparence générale de cet arbuste rappelle un peu celle du Swainsonia Grayana (bien que botaniquement ces deux espèces soient assez éloignées). C'est une plante un peu grêle, mais d'un aspect agréable, et qui parait indifférente à la nature du sol, pourvu qu'elle soit au soleil. Un de ses grands mérites réside dans sa floraison très-prolongée; elle n'offre, en général, pas un très-grand nombre de fleurs à la fois, mais les premières grappes s'épanouissent au commencement de juin, et en septembre la floraison continue encore. C'est, en somme, une espèce très-intéressante et qui mérite d'être cultivée beaucoup plus qu'elle ne l'a été jusqu'à présent 3.

CHOIX DE FLEURS POUR PARTERRES

Toutes les descriptions du monde ne vaudront jamais la vue des choses elles-mêmes dans leur véritable milieu, pour en donner une idée exacte.

Cette vérité banale trouve son application chaque jour chez les amateurs de jardinage et surtout chez les fleuristes, qui ont tant de peine à se reconnaître dans le dédale des nouveautés florales, si souvent éphémères, de chaque année.

Nous avons déjà tenté de donner, de temps en temps, des listes de variétés de fleurs hors ligne pour la décoration des jardins et des parcs. Presque toujours on les a trouvées trop longues, même quand nous nous efforcions de les réduire à une sélection des plus sévères. C'est ici qu'on ne peut guère dire « qu'abondance de bien ne nuit pas ».

Nous venons aujourd'hui signaler quelques plantes de choix dans quatre genres populaires et indispensables à tout jardin :

1 Archives des sciences physiques et naturelles, XXIV, p. 429.

2 Hedysarum multijugum, Maximowicz, in Gartenflora, 1883.

Marc MICHELI.

1o Les Pélargoniums zonés' (Pelargonium zonale);

2o Les Lantanas (Lantana Camara); 3o lés Héliotropes (Heliotropium peruvianum);

4° Les Balisiers (Canna hybrides variés). Nous avons pris les noms de ces plantes, avec quelques mots de description, dans un jardin bien tenu du centre de la France, où nous venons de les voir cultivées côte à côte avec une infinité d'autres variétés de toutes provenances.

Nous ne prétendons pas que les variétés que nous recommandons soient les seules remarquables parmi tant d'autres que l'on cultive, mais nous affirmons que toutes

3 Ces lignes étaient écrites lorsque je trouve la plante mentionnée dans le Gardeners' Chronicle du 26 août, p. 239; et dans le Garden, 26 août, p. 198. Il parait qu'elle fait son chemin.

4 C'est un devoir de réagir contre la mauvaise habitude de traduire en français le nom de Pelargonium zonale et de ses variétés ou croisements par Pélargonium ou Géranium zonal. Zonal n'est pas français, tandis que zoné l'est, et constitue une traduction toute naturelle qui devrait être généralement adoptée. On devrait donc dire Pêlargonium zoné ». E. A.

CHOIX DE FLEURS POUR PARTERRES.

constituent des plantes de premier ordre et qu'elles peuvent prendre une place dans tout jardin soigné. On les trouvera, d'ailleurs, répandues déjà dans les meilleurs établissements marchands où la floriculture est l'objet de soins particuliers, comme ceux de M. Bruant, à Poitiers; de MM. Lemoine et fils, à Nancy; de M. J. Sallier, à Neuilly (Seine), etc.

Les amateurs de jardins, soucieux de ne posséder que de très-bonnes variétés dans les genres en question, pourront donc se procurer celles-ci en toute sécurité. Nous leur conseillons seulement de ne s'adresser, pour faire dès maintenant l'acquisition de leurs porte - boutures ou plantes mères, qu'à des maisons de réputation parfaite et qui leur garantissent l'authenticité des variétés demandées :

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2. Bruant. Semi-double, rouge vermillon éblouissant.

3. Comtesse de Brosson. Rose lilas, plante trapue, précoce.

4. Comtesse de Pot. Fortes ombelles, couleur chair, très-séduisantes, plante naine. 5. Constance. Jolies fleurs, rose vif. 6. Marguerile de Layre. Très-grosses ombelles, blanc très-pur, plante robuste.

7. Monsieur Poirier. Beau rose-violacé intense et brillant.

8. Octave Deluc. Ombelles énormes, rouge clair brillant, plante naine.

9. Paul-Louis Courrier. Rouge foncé cramoisi.

10. Philémon. Nain, double, rose tendre. Charmant pour bordures.

11. Professeur Poirault. Beau violet évêque, fleurs doubles à pétales supérieurs maculés orange.

12. Secrétaire Cuizin. Saumon frais bordé clair.

Lantanas.

1. Bijou. Rose foncé doré.

2. Bob. Rouge très-vif très-florifère.

3. Cybèle. Rose foncé lilacé fleuron du centre jaune.

4. Mademoiselle Lili. Plante compacte, rose vif pur.

5. Perle poitevine. Touffes densiflores, blanc très-pur.

6. Rêve d'or. Plante rustique, rameaux courts, nombreuses fleurs, jaune éclatant.

7. Séraphin. Blanc crème ou beurre, contrastant bien avec les variétés foncées ou roses. Ces plantes sont généralement très-naines et très-floribondes.

Héliotropes.

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1. Beauté poitevine. Plante naine, fortes ombelles, fleurs bleues à centre blanc.

2. Bouquet blanc. Plante vigoureuse, peu élevée, larges ombelles, blanc pur.

3. Madame Arthur Gué. Végétation basse, compacte, toujours couverte de fleurs, bleu

mauve.

4. Madame Barnsby. Robuste, gros rameaux dressés, énormes ombelles de fleurs, violet foncé, à gros rameaux.

5. Madame Georges Labrie. Presque naine, variété précoce, ombelles fortes de fleurs, lilas rouge à œil blanc.

6. Mireille. Jolies ombelles de fleurs, blanc lilacé.

7. Picciola. Violet rosé, plante très-robuste.

Balisiers (Canna).

1. Alba rosea grandiflora. Hybride d'iridiflora. Très-beau port, tiges bien dressées. Feuilles vert glauque; fleurs jaune paille à centre rosé passant au blanc.

2. Alphonse Bouvier. Feuilles vertes; trèsgrandes fleurs en gros épis vermillon pourpré. 3 Antoine Chantin. Feuilles vertes; gros épis de grandes fleurs cerise saumoné à pétales arrondis.

4. Capitaine de Suzzoni. Feuilles vertes; fleurs jaune canari sablé vermillon.

5. Docteur Trabut. Tiges et feuilles légèrement pourprées; grandes fleurs carmin à reflets cuivrés, ponctuées vermillon. Précoce. 6. Félix Crousse. Beau port dressé ; feuilles vert foncé; très-grandes fleurs cinabre clair.

7. Louis Paillet. Feuilles vert gai; trèsgrandes fleurs groseille clair. Hâtif.

8. Magicien. Port robuste; feuilles bronzées; fleurs vermillon passant au cerise.

9. Madame Crozy. Feuilles vertes; fleurs capucine liserées d'or. Plante demi-naine, de premier ordre.

10. Comte H. de Choiseul. Feuilles vertes bordées de rouge; très-beaux épis de grandes fleurs rouge éclatant. Plante peu élevée.

11. Miss Sarah Hill. Feuilles vertes; gros épis de fleurs d'un beau rouge groseille.

12. M. Laforcade. Grande taille; feuilles bronzées; fleurs rouge groseille.

13. Princesse de Lusignan. Gros épis de grandes fleurs d'un beau rouge capucine vif.

14. Henri de Vilmorin. Très-grandes fleurs jaune vif, rouge au milieu, d'un effet particulier. 15. Édouard André. Belles feuilles violacées, érigées. Grands épis de grandes et belles fleurs rouge groseille. Variété précoce.

On nous annonce une nouvelle série de superbes Balisiers, dont nous aurons à parler très-prochainement. En attendant, ceux-ci constituent un choix excellent avec lequel on peut faire des groupements de choix dans les parcs et les jardins. Éd. ANDRÉ.

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LE POIRIER EN FUSEAU.

LE POIRIER EN FUSEAU

Le Poirier soumis à la forme dite en fuseau, ou plus exactement en colonne (fig. 135), consiste en une tige verticale, simple, garnie régulièrement de productions fruitières depuis sa base jusqu'à son sommet. C'est à coup sûr l'une des formes les plus simples et les plus recommandables pour les petits jardins potagers-fruitiers. Elle tient peu de place, porte peu d'ombrage aux cultures avoisinantes, et, chose plus précieuse encore, est excessivement productive, à la condition,

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la première année de plantation à une longueur telle que tous les yeux réservés puissent se développer, c'est-à-dire qu'on supprime environ le tiers de sa longueur. La règle est d'éviter que les yeux les plus éloignés de la nouvelle coupe s'annulent, ce qui arrive à la suite d'une taille trop longue, ou bien qu'ils prennent un développement exagéré, ce qui est le résultat d'une taille trop courte.

L'oeil qui prolongera le scion sera choisi du côté de la coupe faite sur le sujet pour la suppression de l'onglet. Au lieu de tailler immédiatement sur cet œil combiné, on ne saurait trop recommander de laisser aubien enten-dessus un onglet de 10 centimètres environ du, de choisir en enlevant à la serpette les yeux qui s'y trouvent. Cet onglet servira de petit tuteur; il permettra d'y accoler le bourgeon de prolongement et de maintenir celui-ci dans la verticalité. A la fin d'août, lorsque ce bourgeon a pris assez de consistance, on enlève ce soutien improvisé.

des

variétés

peu vigou

reuses et fer-
tiles.

Générale-
inent, dans
les jardins,
cette forme
est assez mal
comprise; on
l'établit com-

me une pyramide dont les branches latérales sont tenues plus courtes, chacune d'elles ayant son bourgeon de prolonge ment.

Dans le Poirier en fuseau, tel qu'il faut le comprendre, les branches fruitières du bas se trouvent forcément plus allongées que celles du haut, sans cependant qu'il soit possible de les traiter comme des branches charpentières.

Voici, d'ailleurs, de quelle manière on élève le fuseau:

Le point de départ est ici, comme pour les autres formes, le scion d'un an, ou plus exactement de dix-huit mois, c'est-à-dire la pousse provenant d'une greffe en écusson, après une année de végétation.

Ce scion est choisi, autant que possible, sans bourgeons anticipés; on le rabat dès

Il est bon également, au moment de la taille d'hiver du scion, de pratiquer quelques entailles au-dessus des yeux les plus bas situés à 25 centimètres du sol, pour en faciliter la sortie, et d'éborgner à la serpette les deux ou trois yeux qui avoisinent directement l'œil de la taille. Ceux-ci ayant toujours tendance à se développer trop vigoureusement par suite de leur position naturelle, il en résultera que les sous-yeux se montreront et donneront naissance à des bourgeons beaucoup plus faibles, parfois même se transformeront pendant cette première année de végétation en petits dards, c'est-à-dire en productions futures.

Pendant la végétation, il importe de pratiquer l'ébourgeonnement et le pincement.

L'ébourgeonnement a surtout son utilité pour les sous-yeux qui se montrent parfois deux au même point. Il convient alors de n'en laisser qu'un seul, le plus faible.

Quant au pincement, il se pratique sur tous les bourgeons latéraux, non pas simultanément, mais successivement, et dès qu'ils ont acquis un développement suffisant.

En général, ces bourgeons se pincent d'autant plus courts qu'ils sont plus près du sommet, soit ainsi ceux du bas à 5 ou 6 feuilles, ceux de la partie médiane du

UNE VISITE A SAINT-GERMAIN-LÈS-CORBEIL.

sujet à 4 ou 5 feuilles et ceux du haut à 3 ou 4 feuilles. Dans ces chiffres, on ne doit pas comprendre les feuilles situées à la base du bourgeon, où elles forment une sorte de rosette. Celles-ci, chez la plupart des variétés de Poiriers, n'offrant pas d'yeux à leur aisselle, ne sauraient être comptées comme pouvant, par la suite, montrer des productions fruitières.

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greffés en variétés de faible développement.

Voici, d'ailleurs, un choix très-restreint des meilleures variétés de Poiriers convenant pour cette forme, et classées d'après l'époque de maturité :

Poires d'été.

Citron des Carmes, Doyenné de Juillet, Auguste Jurie, Beurré Giffard, Poire de

vigoureuse), Bon-Chrétien Williams, Favorite de Clapp, Duchesse de Berry, Épargne (trop déjetée).

A la suite du premier pincement, il arrive souvent qu'un ou plusieurs faux-bour-l'Assomption, Rousselet de Stuttgard (trop geons se développent; lorsque ceux-ci ont atteint de 10 à 12 centimètres de longueur, on revient sur le plus bas situé et on le pince à deux feuilles. Si une troisième génération de bourgeons apparaît, on les traite comme il vient d'être dit.

Enfin dans la dernière quizaine du mois d'août, il importe de pratiquer la taille en vert. Celle-ci consiste à enlever tous les faux bourgeons qui ont été successivement pincés et à revenir sur l'œil stationnaire du bourgeon, placé immédiatement au-dessous de ces derniers.

Poires d'automne.

Louise-Bonne d'Avranches, Fondante des bois, Beurre superfin, Seigneur Espéren, Beurré Dalbret, Duchesse d'Angoulême, Nec plus Meuris, Beurrė Clairgeau, Fondante de Charneu et Fondante du Panisel.

Poires d'hiver.

Passe-Colmar, Bonne de Malines, Beurré Diel, Beurré Six, Passe-Crassane, Joséphine de Malines, Doyenné d'Alençon, Olivier de

On conçoit aisément que, par ces suppressions successives, les yeux restés sur chaque Serres, Beurré d'Hardenpont et Bergamote bourgeon puissent grossir, se

couronner

d'une rosette de deux à trois petites feuilles, et finalement se transformer en dards à la fin de cette première année de végétation.

L'observation montre, en effet, que les opérations d'été, dans la mise à fruits des arbres, sont fort importantes et qu'on ne doit pas les perdre de vue.

Chaque année, sur le fuseau, la même série d'opérations recommence. Le rameau de prolongement est taillé à la moitié ou aux deux tiers de sa longueur, et les branches latérales sont traitées comme des branches fruitières. Pendant la végétation, chacune d'elles ne doit porter qu'un seul bourgeon poussant qui sera pincé d'après les principes que nous venons de décrire.

Le Poirier en fuseau est donc d'un établissement facile, et il doit être recommandé pour les petits jardins. Mais c'est à la condition, dans les bons sols, de recourir à des arbres fertiles, de végétation peu vigoureuse et greffés sur Cognassier; dans les mauvais sols, où celui-ci ne pourrait réussir, il faudrait choisir des sujets francs

Espéren.

Ces variétés, de vigueur faible ou modérée sur Cognassier, se soumettent trèsbien à la forme en fuseau.

Comparé aux Poiriers élevés en pyramides, le fuseau présente des avantages réels, d'abord celui de pouvoir se planter à une distance beaucoup plus rapprochée, de 80 centimètres à 1m 50, selon que l'on désire cultiver un plus ou moins grand nombre de variétés sur la même surface de terrain. On ne l'élève guère au-delà de 3m 50 à 4 mètres, car la taille et la cueillette des fruits en seraient par trop difficiles.

En ajoutant que les produits du Poirier soumis à cette forme sont, en général, beaux et abondants, qu'ils tiennent bien à l'arbre et qu'ils sont, en outre, bien colorés, par suite d'un éclairage direct, faisant ainsi plaisir à l'œil qui aime toujours rencontrer de jolies choses, on aura une idée certaine et non exagérée des qualités de cet arbre dans les petits jardins potagers-fruitiers. Ch. GROSDEMANGE.

UNE VISITE A SAINT-GERMAIN-LÈS-CORBEIL

Le parc de Saint-Germain-lès-Corbeil, | appartenant à M. Paul Darblay, est certainement l'un des plus beaux des environs de

Paris. Placé sur le côté droit de la Seine, il est attenant à Corbeil par sa partie sudouest et s'étend le long du coteau jusqu'aux

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UNE VISITE A SAINT-GERMAIN-LÈS-CORBEIL.

plaines de Lieusaint. Il est par sa position | placés en serre tempérée ou sous châssis même très-accidenté; des arbres magnifiques d'essences très-variées (certains spécimens sont très-rares), une belle futaie qui vient presque jusqu'aux portes du château, des sources naturelles que l'on trouve à différents endroits du parc et dont on a su habilement tirer parti, font de cette résidence un séjour enchanteur.

Notre collaborateur, M. Maron, en est le jardinier-chef.

C'est de la décoration florale de ce parc que nous voulons dire quelques mots aujourd'hui, car, dans un aussi beau cadre, avec des pelouses toujours vertes et bien tondues, les fleurs semblent encore plus belles que partout ailleurs. Les corbeilles sont nombreuses; malheureusement, quelques-unes de celles qui sont plantées en Pélargoniums ont eu beaucoup à souffrir des vers blancs. Hâtons-nous de dire que la décoration est surtout portée aux plantes qui, à l'automne et jusqu'aux gelées, peuvent donner leur maximum de beauté, et que, par conséquent, les Pélargoniums ne sont pas les plus nombreux, car ceux-ci, bien souvent et surtout par les automnes pluvieux, ne donnent plus un très-bon résultat lorsque la saison s'avance.

Une grande corbeille ovale est plantée en lignes transversales et par rangs alternés de Begonia Vernon et d'Ageratum Perle bleue sans aucune bordure. Cet assemblage de coloris demande à être vu d'assez près, c'est ce qui a lieu pour celui-ci qui est placé près de la grille d'entrée et auprès duquel toutes les voitures sont obligées de passer. Cet Ageratum Perle bleue nous semble l'un des meilleurs en culture; il est deminain et fleurit abondamment pendant toute l'année. Sa multiplication est trop simple pour qu'il soit utile d'en parler. Quant au Begonia Vernon, il est fait par semis et est également très-facile à obtenir. Comme ce Begonia ne redoute nullement le soleil, on peut le planter à toutes les expositions.

Un peu plus loin, le regard est attiré par une gerbe ou plutôt une boule immense de fleurs c'est une très-grande corbeille ronde plantée entièrement en Begonia Hermès et en B. Berthe de Châteaurocher (ou ascottiensis rouge). Entremêlés les uns dans les autres, ces deux Bégonias forment le plus joli coup d'œil que l'on puisse désirer et ne redoutent pas le plein soleil; ils sont bordés par deux rangs d'Achyranthes acuminata. Le Begonia Hermès est conservé en vieux pieds rempotés à l'automne et

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avec très-peu d'eau pendant l'hiver. Au printemps, la multiplication se fait par boutures et par division de vieux pieds; il est d'ailleurs excessivement facile à multiplier. Le Begonia Berthe de Châteaurocher est un peu plus difficile à conserver. On choisit à l'automne des plantes pas trop grosses que l'on rempote et que l'on place en bonne serre tempérée. On jouit de leur floraison pendant tout l'hiver, et, au printemps, ces plantes fournissent les boutures dont on a besoin; ces boutures reprennent très-facilement dans une serre à multiplication, et repiquées dans de la tannie (ajoutons que la tannée vieille d'un an est préférable quoique la neuve puisse également être employée à cet usage).

Par contraste et pas très-loin du massif que nous venons de citer, se trouvent des Pélargoniums zonés roses de la variété Constance; ce Pélargonium est charmant, mais doit être privé d'eau pour donner son maximum de beauté, autrement les feuilles prennent le dessus, et alors adieu les belles fleurs roses.

Dans une partie basse se trouve un grand bassin circulaire au milieu duquel est placé un petit rocher surmonté d'une statue. Pour entourer ce bassin et à 3 mètres environ, on a disposé une plate-bande de 1 mètre de large qui forme un long ruban tricolore; ce ruban est formé par rangs alternés de Pélargoniums zones rouges, P. blancs et Ageratum Perle bleue; la bordure est composée de P. Madame Salleron, alternés avec des Achyranthes acuminata. Tel qu'il est, ce simple mélange produit le meilleur effet.

Nous sommes forcés de nous arrêter pour admirer un très beau massif de Cannas à fleurs jaunes et à feuillage vert, sans nom, entourés de Perilla nankinensis. Nous apprenons que M. Maron cultive ce Canna depuis quelques années et qu'il en est l'obtenteur. Cette variété n'a pas les fleurs aussi grandes que celles que nous voyons aujourd'hui dans les nouveautés, mais sa floraison, si elle est égalée, n'est surpassée par aucune. Ce massif produit un grand effet; il est même regrettable que ce beau Balisier à massifs ne soit pas dans le com

merce.

En nous retournant, nous apercevons assez loin une autre boule jaune également bien brillante, quoique moins grosse : c'est un gros pied de Cassia floribunda qui, lui aussi, donnera ses belles fleurs jaune d'or

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